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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

Les licenciements de masse démasquent le mythe d'une « reprise » de l'économie américaine

Par Andre Damon
7 mars 2012

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Les récentes annonces de licenciements de masse dans le service de la poste américain, chez Procter & Gamble et chez Archer Daniels Midland, ainsi que la faillite de Fuller Brush et d'American Airlines, ont ébranlé les affirmations selon lesquelles les Etats-Unis se trouvent en plein milieu d'une « reprise économique. »

En fait, l'économie américaine reste enlisée dans le chômage de masse ; salaires réels en baisse et pauvreté croissante étant la réalité dans la vie de millions de gens. Les petites et moyennes entreprises qui sont confrontées à des pressions énormes pour réduire les coûts connaissent des faillites par dizaines de milliers.

La pire des récentes suppressions d'emplois fut entreprise par le gouvernement lui-même : le service postal américain a annoncé la semaine passée qu'il supprimerait 35.000 emplois d'ici fin septembre, comme partie intégrante d'un projet à long terme pour l'élimination de 150.000 emplois.

Une entreprise bien connue après l'autre rejoint le cortège des faillites et des licenciements, éliminant des dizaines de milliers d'emplois directs : Sears, Procter & Gamble, American Airlines, Kodak, Fuller Brush Company (dépôt de bilan la semaine passée), Archer Daniels Midland, IBM.

Lorsque les chiffres du chômage du mois dernier ont été annoncés, ils furent salués par le gouvernement et les médias comme une amélioration sensible et un signe de reprise économique. La Maison Blanche a déclaré sur son blog que l'annonce de ces chiffres « apportait une nouvelle preuve que l'économie continuait sa guérison. »

La réalité est tout à fait différente. En 2011, l'économie américaine avait créé 1,5 millions d'emplois mais la population avait augmenté de 2,2 millions et un nombre à peu près équivalent de jeunes faisait son entrée sur le marché du travail. Entre-temps, le rapport emploi population se situe au niveau le plus bas après avoir chuté d'environ 5 pour cent entre 2008 et 2010.

Le chômage de masse persiste à des niveaux stupéfiants. Selon les chiffres officiels, 12,8 millions de personnes sont sans emploi dont 5,5 millions sont sans travail depuis plus de six mois et 4 millions le sont depuis plus d'un an. Le nombre de personnes « sous employées » - associées à celles travaillant à mi-temps alors qu'elles recherchent un travail à temps plein - est de 24 millions.

La persistance du chômage de masse a eu pour conséquence une augmentation de la pauvreté d'un genre qu'on n'avait pas vu depuis des décennies. Selon une étude publiée samedi par l'Observatoire national de la Pauvreté (National Poverty Center), le nombre de ménages américains vivant de 2 dollars par jour par personne a plus que doublé depuis 1996, en passant de 636.000 à environ 1,46 million de nos jours. L'étude a montré qu'environ 4 millions de personnes vivent aux Etats-Unis avec moins de 60 dollars par mois.

Et pourtant, dans ces conditions, les deux partis sont déterminés à couper encore davantage l'aide accordée aux pauvres et aux chômeurs. Ce mois-ci, le gouvernement Obama et les Républicains sont parvenus à un accord pour réduire la durée de l'indemnisation chômage de 99 semaines à 73 semaines dans les Etats les plus durement touchés, et de 79 semaines à 69 semaines dans la plupart des Etats.

Le projet de loi contient des dispositions prévoyant que les chômeurs présentent la preuve qu'ils sont en quête de travail tout en permettant à l'Etat de soumettre les demandeurs d'emploi à des contrôles de drogue dans le cadre de la procédure de demande d'emploi. Les politiciens au service des grandes entreprises ont soutenu ces actions dégradantes et punitives en affirmant que la « reprise » signifiait que l'échec des chômeurs à trouver un emploi ne pouvait s'expliquer que par la paresse ou la toxicomanie.

Mais, même le petit nombre d'emplois qui ont été créés depuis le krach - environ un quart de ceux qui ont été perdus - l'ont été sur la base de salaires et de prestations considérablement réduits.

Le gouvernement Obama avait établi le modèle pour l'ensemble du processus durant la restructuration de l'industrie automobile où le gouvernement avait exigé une augmentation du nombre de salariés nouvellement embauchés ultra exploités et gagnant 14 dollars l'heure comme condition attachée au sauvetage des trois grands constructeurs automobile.

Ceci indique la nature fondamentale de la crise économique qui a été utilisée par la classe dirigeante pour baisser les salaires et réduire drastiquement les dépenses sociales dans l'ensemble de l'économie dans le but de gonfler les bénéfices et les revenus des ultra-riches.

Trois ans environ après la fin officielle de la récession en juin 2009, il devient de plus en plus évident que la crise de 2008 n'était pas simplement une autre récession mais une transition vers une « nouvelle normalité » où un chômage élevé est une composante permanente, une baisse continuelle des salaires réels et un seuil de pauvreté correspondant à celui du tiers monde est une réalité pour des millions de gens.

Cela tient au fait que l'actuelle récession n'est pas simplement due au fonctionnement du cycle économique normal mais à une crise générale du capitalisme mondial. Ceci reflète l'effondrement de l'ordre économique d'après-guerre et un déclin historique du capitalisme américain en particulier.

L'élite dirigeante a répondu à la crise avec la ferme détermination de détruire les revenus et les niveaux de vie de la population laborieuse.

La classe ouvrière doit réagir à la crise avec la même détermination. Le Parti de l'Egalité socialiste (Socialist Equality Party, SEP) participe à l'élection présidentielle de 2012 en présentant des candidats indépendants, Jerry White et Phyllis Scherrer, sur un programme fondé sur la mobilisation politique de la classe ouvrière contre le patronat américain. Nous appelons à une contre-offensive des travailleurs pour la défense de leurs droits sociaux contre les capitalistes sur la base d'un programme socialiste.

La seule manière de garantir les droits fondamentaux à chacun est par une réorganisation drastique de la société afin de satisfaire les besoins sociaux et non les intérêts des milliardaires. Nous en appelons à tous les travailleurs et aux jeunes de soutenir la campagne de Jerry White et de Phyllis Scherrer (Voir : Le Parti de l'égalité socialiste annonce sa campagne électorale américaine)

 (Article original paru le 28 février 2012)

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