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Trotsky et les bolcheviks

À la lumière des profondes implications de l'avancée de Trotsky, il devient plus facile d'apprécier et les bolcheviks et les mencheviks. Ce n'est pas mon intention de minimiser en quoi que soit la signification du grand accomplissement de Lénine, qui fut de comprendre mieux que quiconque la signification politique de la lutte contre l'opportunisme politique au sein du mouvement révolutionnaire et d'étendre cette lutte à tous les niveaux du travail et de l'organisation du parti. Et pourtant, aussi cruciales et critiques que puissent être les questions de l'organisation révolutionnaire, l'expérience du 20ième siècle a montré ou devrait montrer à la classe ouvrière, que même l'organisation la plus ferme, à moins qu'elle ne soit orientée par une perspective révolutionnaire correcte, peut devenir, et finalement deviendra, un obstacle à la révolution.

Ce qui déterminait l'attitude de Trotsky envers toutes les tendances au sein du mouvement ouvrier social-démocrate russe était leur perspective, leur programme. Dans quelle mesure leur programme politique était-il basé sur une estimation correcte des forces mondiales qui détermineront l'évolution et le destin de la révolution russe ? Trotsky, de ce point de vue, était avec raison critique du programme et de l'orientation du Parti bolchevik. Laissez-moi citer un article qu'il a écrit en 1909 dans lequel il passe en revue les différentes positions adoptées par les différentes fractions du Parti ouvrier social-démocrate russe.

Il écrivit : « Lénine croit que les contradictions entre les intérêts de classe du prolétariat et les conditions objectives seront résolues parce que le prolétariat s'imposera à lui-même des limites politiques. Selon lui, cette autocensure sera le résultat de la conscience théorique qu'aura le prolétariat que la révolution dans laquelle il joue le rôle de dirigeant est une révolution bourgeoise. Lénine transfert la contradiction objective dans la conscience du prolétariat et la résout au moyen de l'ascétisme de classe, qui n'est pas enraciné dans la foi religieuse mais dans un soi-disant schéma scientifique. Il suffit de voir clairement cette construction intellectuelle pour réaliser combien elle est irrémédiablement idéaliste.

« Le hic est que les bolcheviks visualisent la lutte de classe du prolétariat seulement jusqu'au moment de la révolution et de son succès, après quoi ils considèrent qu'elle se dissout temporairement dans une coalition démocratique pour réapparaître, cette fois sous une forme pure, dans une lutte directe pour le socialisme, mais seulement après l'établissement définitif d'un système républicain. Alors que les mencheviks, partant de la notion abstraite que notre révolution est une révolution bourgeoise, arrivent à la conclusion que le prolétariat doit adapter toutes ses tactiques au comportement de la bourgeoisie libérale pour mieux assurer le transfert du pouvoir étatique à la bourgeoisie, les bolcheviks, eux, partent d'une notion tout aussi abstraite, la dictature démocratique et pas la dictature socialiste pour arriver à la conclusion qu'un prolétariat en possession du pouvoir de l'État s'imposant à lui-même de rester dans les limites de la démocratie bourgeoise. Il est vrai que la différence entre eux sur cette question est considérable. Alors que les aspects antirévolutionnaires du menchevisme sont déjà apparents, ceux des bolcheviks ne deviendront probablement une menace que dans le cas d'une victoire. » [Nos différences, Trotsky]

C'était faire preuve d'une perspicacité remarquable sur la révolution russe telle qu'elle s'est réellement déroulée. Une fois le régime du tsar renversé, les limites de la perspective de Lénine sur la dictature démocratique sont immédiatement devenues claires. Trotsky continuait en disant que la classe ouvrière russe serait forcée de prendre le pouvoir et « serait confrontée aux problèmes objectifs du socialisme, mais que, à une certaine étape, il n'y aura plus de solutions à ces problèmes à cause du retard économique du pays. Il n'y a aucune issue à ce problème dans le cadre d'une révolution nationale. » Comme on le voit, Trotsky avait bien identifié que les limites de la perspective de Lénine ne se trouvaient pas en fait dans ses calculs politiques mais venaient plutôt du fait que ses calculs politiques partaient de considérations nationales au lieu d'une évaluation du cadre international dans lequel la révolution russe se développerait.

Il écrivit en 1909 : « Le gouvernement ouvrier se retrouvera avec la tâche d'unir ses forces avec celles du prolétariat socialiste d'Europe de l'Ouest. C'est seulement ainsi que son hégémonie révolutionnaire temporaire pourra devenir le prologue à une dictature socialiste. Ainsi la révolution permanente deviendra, pour le prolétariat russe, une question d'instinct de conservation de classe. Si le parti ouvrier ne peut pas faire preuve de suffisamment d'initiative pour entreprendre une tactique révolutionnaire agressive, s'il se limitait lui-même à la frugalité d'une dictature simplement nationale et simplement démocratique, les forces réactionnaires unifiées de l'Europe ne perdrons pas de temps pour indiquer clairement à la classe ouvrière, si jamais celle-ci prenait le pouvoir, qu'elle doit mettre toute sa puissance au service de la lutte pour la révolution socialiste. » [traduit de 1905, chap.25, Trotsky]

C'est toute la question. L'évaluation politique de la forme du pouvoir de l'État découle, en dernière analyse, des différentes façons de jauger l'importance de l'international sur les résultats politiques d'un mouvement révolutionnaire. Il faut faire le point suivant lorsque l'on considère le développement du Parti bolchevik. Tout programme reflète en fin de compte l'influence et les intérêts des forces sociales. Dans les pays où le développement bourgeois est tardif, dans lesquels la bourgeoisie est incapable d'entreprendre de façon conséquente les tâches démocratiques et nationales de la révolution, nous savons qu'une partie de ces tâches reviennent à la classe ouvrière. La classe ouvrière est obligée d'adopter et de réaliser les demandes démocratiques et nationales qui sont encore progressistes. Il est arrivé plusieurs fois au cours du 20ième siècle que le mouvement socialiste a été forcé de prendre sur lui ces responsabilités démocratiques et nationales et de prendre dans ces rangs des éléments pour qui ces tâches étaient essentielles, des éléments pour qui les aspirations socialistes et internationales de la classe ouvrière étaient beaucoup moins importantes. Je crois que l'on peut dire qu'un tel processus a eu une influence sur le développement du Parti bolchevik. Lénine a certainement représenté, au sein du Parti bolchevik, l'opposition la plus conséquente à de tels préjugés démocratiques nationalistes et petits-bourgeois. Il était conscient de leur présence et ne pouvait les ignorer.

J'aimerais pouvoir vous lire un article écrit en décembre 1914 après le début de la Première guerre mondiale.

« Le sentiment de fierté nationale nous est-il étranger, à nous, prolétaires grands-russes conscients ? Bien sûr que non ! Nous aimons notre langue et notre patrie; ce à quoi nous travaillons le plus, c'est à élever ses masses laborieuses (c'est-à-dire les neuf dixièmes de sa population) à une vie consciente de démocrates et de socialistes. Le plus douloureux pour nous, c'est de voir et de sentir les violences, l'oppression et les vexations que les bourreaux tsaristes, les nobles et les capitalistes font subir à notre belle patrie. Nous sommes fiers que ces violences aient provoqué des résistances en notre sein, parmi les Grands-Russes; que ce milieu ait produit Radichtchev, les décembristes, les révolutionnaires roturiers de 1870-1880; que la classe ouvrière grand-russe ait créé en 1905 un puissant parti révolutionnaire de masse; que le moujik grand-russe ait commencé en même temps à devenir démocrate, qu'il ait commencé à renverser le pope et le grand propriétaire foncier.

« ... Nous sommes pénétrés d'un sentiment de fierté nationale, car la nation grand-russe a créé, elle aussi, une classe révolutionnaire; elle aussi a prouvé qu'elle est capable de fournir à l'humanité de grands exemples de lutte pour la liberté et pour le socialisme, et pas seulement de grands pogroms, des rangées de potences, des cachots, de grandes famines et une grande servilité à l'égard des popes, des tsars, des grands propriétaires fonciers et des capitalistes. »[Oeuvres, tome 21, p.100, Lénine]

Lénine est l'auteur de ces lignes. Il serait injuste de considérer cet article comme une concession politique de Lénine au chauvinisme grand-russe. Sa vie est un gage de son opposition inébranlable au nationalisme grand-russe. Et pourtant cet article, une tentative de Lénine d'exercer une influence révolutionnaire sur ces sentiments nationalistes profondément enracinés parmi les masses laborieuses et d'utiliser ces sentiments à des fins révolutionnaires, reflète sa sensibilité non seulement aux forts sentiments nationalistes de la classe ouvrière, mais aussi de certains segments au sein de son propre parti. La ligne est bien mince entre l'utilisation de sentiments nationalistes à des fins révolutionnaires et l'adaptation des objectifs révolutionnaires aux sentiments nationalistes. Le message qu'un auteur veut faire passer ne correspond pas exactement à celui qui est compris par celui qui le reçoit. Il ne peut manquer d'y avoir une dégradation de la qualité politique d'un message alors qu'il est transmis dans un auditoire de plus en plus grand.

Ce que Lénine voulait être un hommage aux traditions révolutionnaires de la classe ouvrière grand-russe a été, selon toute vraisemblance, interprété par les sections les plus arriérées des travailleurs au sein du parti comme une glorification des capacités révolutionnaires grand-russes. Malgré sa forme gauchisante, cela demeure une forme de chauvinisme avec des implications politiques dangereuses, comme Trotsky le soulignait en 1915.

« Examiner les perspectives de la révolution sociale dans le cadre national signifierait être victime de l'esprit borné qui constitue le fond du social-patriotisme ... Dans l'ensemble, il ne faut pas oublier qu'à côté du réformisme le plus vulgaire, il y a aussi dans le social-patriotisme un messianisme révolutionnaire qui chante les exploits de son État national, parce qu'il considère que sa situation industrielle, sa forme " démocratique " ou ses conquêtes révolutionnaires l'appellent précisément à conduire l'humanité au socialisme ou à la " démocratie ". Si la victoire de la révolution pouvait effectivement se concevoir dans le cadre d'une nation mieux préparée, ce messianisme, lié au programme de la défense nationale, pourrait avoir une relative justification historique. Mais il n'en est rien. Lutter pour conserver la base nationale de la révolution par des méthodes qui minent les liaisons internationales du prolétariat, c'est en fait ruiner la révolution. La révolution ne peut commencer autrement que sur une base nationale, mais elle ne peut s'achever dans ce cadre, étant donné l'interdépendance économique, politique et militaire des États européens (interdépendance dont la force n'a jamais été aussi manifeste que durant la guerre actuelle). » [cité dans L'internationale communiste après Lénine, Presses universitaires de France, p.164].

Il vaudrait la peine de considérer les conditions dans lesquelles Lénine lui-même a reconsidéré sa perspective politique. Il ne fait aucun doute que son étude de l'économie mondiale sous l'impact de la Première guerre mondiale lui a permis de saisir plus profondément la dynamique de la révolution russe et l'a mené à adopter, en essence, la perspective qui avait été associée à Trotsky pendant de si nombreuses années.

Lorsque Lénine a lu ses Thèses d'avril, son auditoire a immédiatement compris qu'il reprenait en fait les arguments que Trotsky avait déjà avancés. Lénine a immédiatement été accusé de « trotskysme » et, par ce seul fait, nous pouvons mieux comprendre l'ampleur de la contribution intellectuelle de Trotsky au succès de la révolution qui eu lieu cette année là. Trotsky avait déjà offert le cadre politique et intellectuel pour que le débat au sein du Parti bolchevik puisse avancer. Il n'arrivait pas comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Si la personnalité de Lénine et sa stature incontestée dans le Parti bolchevik a rendu possible une adoption relativement rapide de la nouvelle perspective, il faut dire aussi que la lutte de Trotsky pour développer et défendre ses conceptions ait facilité la lutte que Lénine a menée, particulièrement dans des conditions où les masses de la Russie de 1917 allaient vers la gauche.

Dans un certain sens, les événements du printemps, de l'été et de l'automne de 1917 ont été l'expression plus profonde et plus puissante des développements politiques qui avaient eu lieu douze années auparavant. J'aimerais vous lire un extrait intéressant d'un livre appelé Les origines du bolchevisme écrit par le menchevik Theodore Dan. Il fait les observations suivantes sur 1905 :

« Le climat des Jours de la liberté [ le point culminant de la révolution de 1905 ] était tel qu'en pratique à la fois les mencheviks et les bolcheviks étaient poussés vers le trotskysme. Pour une brève période, le trotskysme, qui ne portait assurément pas encore ce nom alors, devint pour la première et la dernière fois dans l'histoire de la social-démocratie russe sa plate-forme d'unification. »

C'est-à-dire qu'alors que le mouvement de la classe ouvrière russe vers la gauche prenait des formes explosives, la perspective de Trotsky gagnait immensément en prestige et en stature. C'est ce qui s'est passé en 1905, et qui s'est produit encore dans une forme historique, encore plus explosive et puissante en 1917. La victoire de 1917 était, dans une large mesure, la victoire de la perspective de la révolution permanente de Trotsky. Ce qui s'est passé en 1922 et en 1923, je parle ici du début de la réaction politique contre la Révolution d'octobre et la résurgence du nationalisme russe au sein du Parti bolchevik, a créé les meilleures conditions pour la recrudescence des vieilles tendances anti-trotskistes au sein du Parti bolchevik. Il n'est pas possible de traiter les tendances de ce temps comme si elles n'avaient aucun lien avec les divisions politiques qui existaient auparavant au sein du Parti bolchevik. Mais cela ne veut pas dire qu'elles étaient exactement identiques.

Les tendances sociales qui ont commencé à devenir importantes en 1922-23 sont bien différentes de celles sur lesquelles le Parti bolchevik avait basé sa croissance en 1917. La croissance du bolchevisme au cours de la révolution a été basée sur la radicalisation explosive de la classe ouvrière dans les centres urbains les plus importants. Les forces sociales qui sous-tendaient la croissance du parti en 1922 et 1923, phénomène qui était source d'une grande inquiétude pour Lénine, étaient en grande partie constituées d'éléments non-prolétariens, plus particulièrement des sections les plus basses des classes moyennes des régions urbaines, sans mentionner les vestiges de l'ancienne bureaucratie tsariste, à qui la révolution ouvrait d'innombrables opportunités de carrière. Pour de tels éléments, la révolution russe était perçue plus ou moins comme un événement national plutôt qu'international. Lénine a commencé à donner des avertissements là-dessus, sur la croissance d'une espèce de bolchevisme national aussi tôt qu'en 1922, et ces avertissements d'une croissance des tendances chauvines gagnaient toujours plus en véhémence. Comme nous le savons, à la fin de 1922 et au début de 1923, ces avertissements étaient dirigés particulièrement contre Staline, de qui il disait dans ses derniers écrits qu'il était la personne qui exprimait la ré-émergence du tyran chauvin grand-russe.

La lutte contre le trotskisme était fondamentalement la ré-émergence de l'opposition politique à la théorie de la révolution permanente au sein du parti. Pourquoi Trotsky ne l'a-t-il pas dit explicitement ? Je crois que l'on peut trouver la réponse à cette question en prenant en compte les circonstances extraordinairement difficiles qu'engendraient la maladie de Lénine et ensuite sa mort. Je crois que Trotsky a trouvé qu'il était pratiquement impossible de parler aussi objectivement qu'il l'aurait aimé des différences qui l'avaient auparavant séparé de Lénine. Le seul passage dans lequel l'on peut trouver une expression objective et entièrement honnête de ces différences est la célèbre dernière lettre de Joffe, où Joffe dit à Trotsky qu'il a souvent entendu Lénine déclarer que sur les questions fondamentales de perspectives, c'était Trotsky plutôt que lui-même qui avait été correct, y compris sur la question de la révolution permanente.

Trotsky, tout au long des années 1923 et 1924, a cherché à inculquer au cadre du Parti bolchevik une attitude plus critique envers l'environnement national, qu'il voyait comme le plus grand ennemi de l'élaboration d'une perspective réellement socialiste. Il y a plusieurs passages de Questions du mode de vie, un recueil de brillants articles, dans lesquels il révèle le lien entre le caractère arriéré de l'environnement national en Russie et les grands problèmes qui confrontent la classe ouvrière russe dans le développement de politiques socialistes et dans le début de la socialisation de la vie économique russe. Ce n'est que beaucoup plus tard, vers la fin de sa vie, que Trotsky a explicitement déclaré que la lutte contre le trotskysme en Union soviétique était enracinée dans les différences d'avant 1917 au sein du Parti bolchevik. Il a écrit en 1939 : « Il pourrait être dit que tout le stalinisme, considéré au niveau théorique, s'est développé de la critique de la révolution permanente telle que formulée en 1917 » [traduit de Writings 1939-1940, p.55].

Comment se rappellera-t-on de Trotsky ? Quelle est sa place dans l'histoire du socialisme ? Je crois que l'on se rappellera de Trotsky et qu'il continuera d'occuper beaucoup de place dans la conscience du mouvement révolutionnaire comme le théoricien de la révolution mondiale. Naturellement, il a vécu plus longtemps que Lénine et a dû faire face à de nouveaux problèmes. Mais il y a une continuité fondamentale dans tous les écrits de Trotsky depuis 1905 jusqu'en 1940. La lutte pour la perspective de la révolution mondiale est le thème décisif et essentiel de tout son travail. Tout Lénine est contenu dans la révolution russe. Mais pour Trotsky, ce fut un épisode de sa vie, un très grand épisode assurément, mais qu'un épisode du grand drame de la révolution socialiste mondiale.

Trotsky et le marxisme classique

Passer en revue le travail de Trotsky après qu'il ait été poussé hors du pouvoir politique dépasse largement l'ampleur d'une seule conférence. Mais alors que cette conférence arrive à son terme, je souhaiterais mettre l'accent sur un élément essentiel de l'héritage théorique de Trotsky : son rôle en tant que dernier grand représentant du marxisme classique.

En parlant de marxisme classique, nous avons deux conceptions fondamentales en tête. Premièrement, que la force révolutionnaire essentielle de la société est la classe ouvrière. Et deuxièmement, que la tâche fondamentale des marxistes est de travailler infatigablement, aussi bien théoriquement que pratiquement, à établir l'indépendance politique de la classe ouvrière. La révolution socialiste est le résultat final de ce travail soutenu et sans compromis. L'indépendance politique de la classe ouvrière n'est pas le résultat de tactiques brillantes mais, dans le sens le plus fondamental, le résultat de l'éducation, avant tout de son avant-garde politique. Il n'y a aucun raccourci. Comme Trotsky l'a souvent souligné, le plus grand ennemi de la stratégie révolutionnaire est l'impatience.

Le 20ième siècle fut témoin des plus grandes victoires et des défaites les plus tragiques de la classe ouvrière. Les leçons des cent dernières années doivent être assimilées, et il n'y a que notre mouvement qui s'est attelé à la tâche. Dans l'histoire, rien n'est perdu ni oublié. Le prochain grand soulèvement de la classe ouvrière internationale dont le caractère international est assuré par l'intégration mondiale de la production capitaliste, verra la réapparition intellectuelle du trotskysme, c'est-à-dire du marxisme classique.

 

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