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Ted Grant : une évaluation politique de l’ancien dirigeant de la Militant Tendency britannique

Première partie

Par Ann Talbot
21 octobre 2006

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Voici la première partie d’un article nécrologique en deux parties. Vous pouvez accéder ici à la deuxième partie

Opposants comme partisans se sont joints pour saluer Ted Grant, le fondateur de la Militant Tendancy, qui est mort en juillet à l’âge de 93 ans. Ils l’ont salué comme étant un défenseur des idées de Trotsky pendant toute sa vie. La nécrologie du Times l’a décrit comme étant « [u]n inchangé trotskyste révolutionnaire de la vieille école ». Le Financial Times a annoncé la mort d’« un dirigeant trotskyste pendant plus de 70 ans ». Cette appréciation est en accord avec l’évaluation que Grant faisait de lui-même.

La semaine avant qu’il meure, Grant, déjà affaibli par une attaque, fut amené sur le podium lors d’une réunion de son International Marxist Tendency (Tendance internationale marxiste) où il déclara que cette dernière repose « fermement sur les idées de Trotsky ». Ce fut une performance remarquable pour quelqu’un étant si proche de la mort et témoigna autant de l’endurance physique de cet homme que de son dévouement politique unique. Grant était l’un des derniers représentants de la génération qui est devenue consciente politiquement au moment où la lutte de Trotsky contre la bureaucratie qui avait usurpé le pouvoir politique en Union soviétique atteignait son apogée.

Parmi toutes les jeunes personnes qui s’étaient tournées vers la Révolution russe comme modèle et comme inspiration pour le futur de l’humanité dans les décennies qui ont suivi 1917, peu ont été en mesure de maintenir toute leur vie durant un dévouement de principe aux politiques révolutionnaires face à l’impact des chocs et des bouleversements du 20e siècle. Tous ceux qui ont reconnu que Trotsky représentait la continuité du marxisme et la tradition révolutionnaire du bolchévisme méritent notre respect. Mais le plus grand hommage que nous pouvons rendre à leur dévouement envers la révolution pendant leur jeunesse est de soumettre leur carrière politique subséquente à une analyse objective historique.

Avant tout, il faut dire que Grant n’était pas un trotskyste lorsqu’il est mort et qu’il ne l’était plus depuis longtemps, si par le terme trotskyste nous entendons un révolutionnaire marxiste qui défend les principes de l’internationalisme socialiste exprimés dans la Révolution russe d’octobre 1917. Il peut sembler impoli de nier à un vieil homme l’épithète qu’il a tellement sollicitée lorsqu’il était en vie, mais les politiques de Grant n’étaient pas une affaire personnelle. Elles étaient caractéristiques d’une époque dans laquelle les appareils bureaucratiques dominaient la classe ouvrière et, dans une large mesure, en étaient venus à être identifiés comme étant le leadership légitime de la classe ouvrière.

En Grande-Bretagne, l’organisation menée par Grant, qui était connue sous le nom de Ligue socialiste révolutionnaire en privée et de Militant Tendancy en publique, a éduqué nombre de jeunes dans la perspective politique réformiste du Parti travailliste. La Militant Tendancy payait son tribut au socialisme révolutionnaire dans ses discours et ses articles historiques, et là seulement. Militant Tendancy insistait que le socialisme naîtrait d’un gouvernement travailliste qui voterait une loi au Parlement pour nationaliser les quelque 200 monopoles comme base pour une économie planifiée et contrôlée publiquement.

Militant Tendancy était caractérisée par un type d’opportunisme tactique qui s’est toujours adapté aux mouvements spontanés de contestation dans la classe ouvrière britannique et a gardé en toute sécurité ces mouvements dans les cadres du mouvement officiel des travailleurs : le Parti travailliste et les syndicats.

C’était le cas à Liverpool dans les années 1980, lorsque la Militant Tendancy en est venue à dominer le conseil municipal contrôlé par les travaillistes. Elle avait notamment conclu un accord opportuniste avec le gouvernement conservateur qui avait fait avorter une lutte des ouvriers du conseil de Liverpool à propos d’attaques sur les services locaux et avait contribué à l’isolement par le Congrès des syndicats et le Parti travailliste sous Neil Kinnock de la grève des mineurs de 1984-1985. De cette façon, Grant a contribué à l’une des plus importantes défaites que la classe ouvrière britannique ait subies dans les récentes décennies.

Pendant la campagne contre les impôts locaux au début des années 1990 et par son soutien au séparatisme écossais qui a résulté dans la formation du Parti socialiste écossais (une section de la Militant Tendancy s’en est séparée pour rejoindre ce parti), l’organisation a dérouté les aspirations révolutionnaires de plusieurs jeunes personnes et de plusieurs travailleurs vers des voies réformistes pendant une période de conflit de classe intense.

Pendant les années 1980, Militant Tendancy prétendait être le plus grand parti trotskyste avoué en Grande-Bretagne. C’était la période des plus grands succès publics de Grant, mais elle s’est avérée être le prélude à sa chute. Les jeunes gens qui joignaient Militant Tendancy étaient en train d’être radicalisés par l’expérience du gouvernement Thatcher, qui était caractérisé par le chômage de masse, des coupures dans les services publics et le retour à des guerres impérialistes. Plusieurs se sont tournés initialement vers le Parti travailliste où ils ont rencontré Militant Tendancy, mais la trajectoire de ces jeunes travailleurs était vers la gauche, tandis que celle de l’organisation de Grant se dirigeait vers la droite. Ils se sont croisés pendant qu’ils voyageaient dans des directions opposées.

La rhétorique de Grant ne pouvait les garder dans le Parti travailliste parce que la base objective pour ce genre de politique était en train d’être sapée par l’évolution de la situation politique internationale. La période pendant laquelle il était possible pour les travaillistes d’offrir un programme de réformes et de programmes sociaux arrivait rapidement à sa fin. En Union soviétique, la bureaucratie stalinienne, qui avait fourni un modèle et une inspiration pour de nombreux autres appareils bureaucratiques, approchait une crise dont elle ne se relèverait jamais.

Toute la perspective politique de Grant depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale fut basée sur la prémisse que la bureaucratie du Kremlin, les partis sociaux-démocrates et les syndicats de l’Ouest ainsi que les mouvements nationaux dans les anciens pays coloniaux ou semi-coloniaux conserveraient leur hégémonie politique. Mais en 1992, lorsqu’il fut expulsé de Militant Tendancy, ce que Grant avait pris pour des caractéristiques permanentes du paysage politique s’étaient avérées être des produits relativement éphémères des arrangements mis en place par les grandes puissances après la Deuxième Guerre mondiale pour prévenir des bouleversements révolutionnaires comme ceux de 1917.

Grant, avec Alan Woods, forma un autre groupe connu sous le nom de Socialist Appeal (Appel socialiste), du nom de leur journal, tandis que la majorité menée par Peter Taaffe forma Militant Labour (Travail militant), qui est devenu plus tard le Parti socialiste. L’International Marxist Tendency de Grant est l’une des plus enthousiastes parmi plusieurs autres organisations radicales similaires soutenant le président Hugo Chavez du Venezuela. Elle le présente comme un leader révolutionnaire qui a osé affronter la puissance des Etats-Unis et est en train de transformer la société vénézuélienne pour la rapprocher du socialisme.

Même si l’appareil répressif de l’Etat vénézuélien demeure en place et que les compagnies transnationales continuent de faire des profits là-bas, les partisans de Grant affirment que la classe capitaliste n’est plus au pouvoir. C’est ainsi qu’ils préparent le terrain pour une défaite encore plus grande que celle qu’a connue la classe ouvrière britannique. L’expérience a montré qu’en Amérique latine, des mouvements de gauche qui prennent le pouvoir sans détruire l’appareil d’Etat existant et en laissant le capitalisme intact peuvent être le prélude à une répression sanglante comme celle exercée par Pinochet au Chili. [1]

La réputation qu’a Grant d’être un marxiste et un défenseur des idées de Trotsky pendant toute sa vie continue de jouer un rôle important dans la capacité de ces organisations de s’attirer du soutien parmi les jeunes et les travailleurs. Ses successeurs cultivent avec assiduité l’image selon laquelle il est un penseur marxiste original et un visage politique majeur du mouvement trotskyste. Alan Woods, écrivant le jour de l’anniversaire du lancement du journal de l’organisation de Grant, le Socialist Appeal, explique : « Dans la personne du camarade Ted Grant, nous défendons la continuité des idées de Trotsky. Cette année est aussi le soixante quinzième anniversaire de l’expulsion de Léon Trotsky et de l’Opposition de Gauche du Parti communiste russe. Camarade Grant était un membre de l’Opposition de gauche internationale de Trotsky à partir du tout début. Il représente un fil intact qui nous rattache aux meilleures traditions du bolchévisme-léninisme et de la Révolution d’octobre. »

Hostilité vis-à-vis de la Quatrième Internationale

Plus une personne regarde de près son histoire, plus il est difficile d’identifier une période où Grant avait une ferme emprise sur les principes du marxisme ou avait une compréhension claire de l’importance de la lutte politique de Trotsky.

La leçon politique centrale qui peut être tirée des écrits de Trotsky et de la lutte qu’il a lancée contre la bureaucratie stalinienne est l’importance de l’internationalisme. La carrière politique de Grant peut bien avoir commencé avec l’Opposition de gauche, mais il demeura résolument nationaliste dans sa façon de voir les choses pendant toute sa vie. Pour Grant, le programme politique de Trotsky était un moyen de se faire du capital politique parmi les couches les plus avancées des travailleurs, mais il n’a ni compris ni accepté la perspective politique qui le sous-entendait.

En 1934, Grant a quitté l’Afrique du Sud pour se diriger vers la Grande-Bretagne. Durant la Deuxième Guerre mondiale, le groupe auquel appartenait Grant — la Ligue internationale des travailleurs (LIT) — gagnait de nouveaux membres pendant que les membres du Parti travailliste, du Parti communiste de la Grande-Bretagne ainsi que les leaders syndicaux associés à ces partis supprimaient les grèves et étouffaient les griefs des travailleurs dans l’intérêt de maintenir l’effort de guerre. La LIT publia le programme fondateur de la Quatrième Internationale et se basait sur l’exemple du Socialist Workers Party aux Etats-Unis, qui s’était développé sous l’influence de Trotsky lui-même. Mais la LIT refusa fermement de se joindre à la Quatrième Internationale, qui fut fondée en 1938.

Grant était très fier de ce fait. Dans ses mémoires, Une Histoire du trotskysme britannique, il raconte comment les membres de la LIT rejetèrent la proposition selon laquelle les différents groupes trotskystes en Grande-Bretagne devaient s’unir en préparation de la conférence fondatrice de la Quatrième Internationale. Grant rappela comment il cria : « Même si le Camarade Trotsky lui-même était venu ici, nous n’aurions pas agi différemment. »

L’accès de colère de Grant était un exemple de la dévotion bornée au nationalisme qui allait devenir sa marque de commerce politique. La LIT refusa de s’unir aux autres groupes parce qu’il ne pouvait pas se mettre d’accord sur la question de travailler avec le Parti travailliste. Trotsky avait conseillé à ses copenseurs en Grande-Bretagne de travailler dans le Parti travailliste indépendant et plus tard dans le Parti travailliste, mais ce n’était rien de plus qu’une tactique. La LIT, cependant, l’a élevée au niveau d’un principe stratégique qui prenait préséance sur la question fondamentale de fonder une nouvelle Internationale pour remplacer la Troisième Internationale qui avait trahi les intérêts des travailleurs partout dans le monde lorsqu’elle échoua à résister à la montée d’Hitler.

Des questions comme l’entrée dans le Parti travailliste auraient pu être discutées dans la section britannique unifiée de la nouvelle Internationale où elles auraient pris leurs places appropriées dans une perspective internationaliste. Le refus de la LIT de se joindre à la Quatrième Internationale reflétait l’immense pression politique qui était exercée sur le mouvement des travailleurs britanniques dans le plus vieux pays capitaliste du monde.

Trotsky ne fera pas de compromis avec le groupe, vu que s’il l’avait fait, il aurait miné le principe le plus fondamental de l’Internationale. Il avertit les camarades de la LIT « qu’ils étaient en train d’être menés vers un chemin de politiques de clique sans principe qui peut uniquement les mener dans un bourbier. Il est possible de maintenir et de développer un mouvement politique révolutionnaire de sérieuse importance seulement en se basant sur de grands principes. Il est possible pour un mouvement national de maintenir un cours révolutionnaire seulement s’il est fermement lié à une organisation possédant des copenseurs partout à travers le monde et s’il maintient une collaboration politique et théorique constante avec eux. Seule la Quatrième Internationale est une telle organisation. Tous les mouvements purement nationaux, tous ceux qui rejettent l’organisation internationale, le contrôle et la discipline sont, par essence, réactionnaire. » [2]

La LIT fit éventuellement parti d’une section britannique unifiée de la Quatrième Internationale après la Deuxième Guerre mondiale par les efforts d’une faction internationaliste dirigée par Gerry Healy ainsi que par l’intervention du Socialist Workers Party aux États-Unis. L’unification fut réalisée malgré la fervente opposition du chef de la LIT, Jock Haston, dont Grant était le fidèle lieutenant. Même après l’unification et la formation du Parti communiste révolutionnaire en tant que section britannique de la Quatrième Internationale, Haston et Grant sont demeurés profondément hostiles à l’Internationale et se sont alignés derrière une tendance oppositionnelle allant vers la droite et qui s’était regroupé derrière Albert Goldman et Felix Morrow, condamnant « le programme inchangé » de la Quatrième Internationale [3].

Les successeurs de Grant ont continué de prétendre que le programme du trotskysme s’était révélé face aux évènements de l’après-guerre lorsque les mouvements révolutionnaires furent étranglés par les staliniens. Le fait que le capitalisme ne fut pas renversé, que le stalinisme garda le contrôle de l’Union soviétique et étendit son autorité sur l’Europe de l’Est, Grant écrit, « servit à infirmer la perspective originale du mouvement élaborée pendant la guerre qui anticipait pour l’URSS soit la restauration du capitalisme, soit la révolution politique, ainsi qu’une crise révolutionnaire qui ébranlerait les vieux partis et préparerait la voie pour la création de partis trotskystes de masse. Dans les mots de Trotsky, “il ne restera une pierre sur l’autre des vieilles organisations et la Quatrième Internationale deviendrait la force dominante de la planète”. Mais les trotskystes étaient beaucoup trop faibles pour tirer avantage de la situation révolutionnaire qui a suivi la guerre. Le pouvoir est tombé dans les mains des leaders réformistes et staliniens qui, comme en 1918, ont trahi le mouvement et ont rendu le pouvoir à la bourgeoisie. » [4]

L’idée selon laquelle Trotsky aurait promis qu’il y aurait un renversement révolutionnaire du capitalisme et une révolution politique en Union soviétique est complètement incorrecte. Aucun marxiste ne prétendrait qu’il soit possible de prédire le résultat de processus politiques complexes avec une précision exacte ou ne supposerait que le marxisme peut offrir une ligne du temps précise pour la révolution. Grant et plusieurs autres ont clairement crû que Trotsky les avait conduits sur un mauvais chemin, démontrant qu’ils n’ont jamais compris le caractère scientifique de l’analyse politique marxiste. [5]

Selon ses successeurs, Grant était le seul dans le mouvement trotskyste à pouvoir développer une analyse des nouvelles réalités politiques de l’expansion stalinienne et de la stabilisation impérialiste. Le leadership de la LIT était, en fait, loin d’être seul. Aussi tôt qu’en 1939, Max Shachtman et James Burnham se sont opposés à l’analyse que faisait Trotsky de l’Union soviétique, tout comme la tendance Johnson-Forrest. Goldman et Morrow s’y sont, par la suite, opposés eux aussi. Après s’être initialement opposés à cette tendance, Michel Pablo et Ernest Mandel, qui étaient alors les dirigeants de la Quatrième Internationale, ont commencé à dire que la bureaucratie stalinienne pouvait jouer un rôle progressiste et créer de façon bureaucratique des Etats ouvriers par la force militaire et les nationalisations sans une transformation révolutionnaire de la société.

La différence de Grant ne résidait pas dans le fait qu’il était le seul à évoluer vers la droite, mais au fait qu’il était le premier à évoluer ainsi après la Deuxième Guerre mondiale. Jimmy Deane, copenseur de Grant dans la LIT, reconnu la ressemblance entre leurs idées et celles de Pablo lorsqu’il écrivit à Grant en juin 1950. « Pablo a fait la transition ! Quel développement ! Il conduit une lutte contre nous, se plaint Deane, et finit en adoptant plus ou moins notre position. C’est seulement une question de temps avant qu’il argumente qu’il y a des Etats ouvriers en Europe de l’Est. » [6]

Tandis que des luttes se développaient dans les pays coloniaux et semi-coloniaux, Pablo et Mandel ont maintenu que les mouvements nationaux petits-bourgeois pourraient créer des Etats ouvriers sans avoir besoin d’une participation consciente de la classe ouvrière, de l’existence d’un parti marxiste ou du renversement révolutionnaire de l’Etat et des relations de propriétés existantes. Conséquemment, il n’y avait aucun besoin de construire des partis révolutionnaires dans ces pays, où les marxistes se devaient d’agir comme conseillers à des leaders nationalistes comme Ben Bella en Algérie ou Castro à Cuba.

En 1953, James Cannon, le chef du Socialist Workers Party américain, publia une lettre ouverte dans laquelle il résuma les questions politiques centrales soulevées par la lutte contre le pablisme. « Cette faction, regroupée autour de Pablo, écrit Cannon, oeuvre aujourd'hui délibérément pour disloquer les cadres historiquement assemblés du trotskysme dans les divers pays et liquider la Quatrième Internationale.» [7]

Cannon réaffirma les principes fondamentaux sur lesquels la Quatrième Internationale fut fondée et la Lettre ouverte devint le point de ralliement pour tous ceux qui adhéraient encore à ces principes et rejetaient le liquidationnisme de Pablo et la capitulation face au stalinisme. Plus tard cette année-là, le Comité international de la Quatrième Internationale fut formé sur la base d’une résolution qui affirmait sa solidarité avec la Lettre ouverte de Cannon.

Pablo répliqua à la Lettre ouverte en expulsant tous ceux qui étaient d’accord avec elle. Quand son représentant en Grande-Bretagne, John Lawrence, en vint à la conclusion logique de joindre le Parti communiste, Pablo se retrouva sans organisation en Grande-Bretagne. Grant saisit l’occasion pour faire équipe avec Pablo, dont l’organisation fut connue sous le nom de Secrétariat unifié. On peut lire pendant longtemps et dans les détails tous les travaux de Grant et ne trouver aucune référence à la Lettre ouverte. Il y a répondu par ses actions lorsqu’il se joint à Pablo, mais il ne s’est jamais senti obligé de faire une autre réponse à cette déclaration historique des principes du prolétariat internationaliste.

Grant a quitté le Secrétariat unifié pabliste en 1964. Mais, dans tous les aspects essentiels, sa perspective politique coïncidait avec celle de Pablo et Mandel. Les politiques de Grant pourraient être décrites comme du pablisme sans Pablo. Son groupe a même imité le comité pabliste Fair Play for Cuba (Franc jeu pour Cuba) en formant une organisation appelée Hands Off Venezuela (Bas les pattes sur le Venezuela) afin d’agir comme une organisation paravent dans sa campagne pour soutenir Chavez.

À suivre

Notes:
1. Voir :
Report on Latin American perspectives, partie 2
2.
Documents of the Fourth International, New York: Pathfinder Press, 1973, p. 270.
3. SWP Internal Bulletin, vol. 8, no. 8, July 1946, pp. 28-29; cité dans L’héritage que nous défendons, chapitre 9 : La fraction Morrow Goldman
4.
Ted Grant, A History of British Trotskyism, Introduction. www.marxist.com/hbt/
5.Voir :
Marxism, history and the science of perspective .
6. Letter from Deane to Grant, Jimmy Deane archive 24 June 1950.
7. Cité dans L’héritage que nous défendons:
La « Lettre ouverte » de James P. Cannon

(Article original publié le 27 septembre 2006)

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