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WSWS : Histoire et culture

Les trotskystes européens marquent le 70e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale

Une bataille pour établir des empires dont les causes plongent dans les plus profondes contradictions du capitalisme

Première partie

Par Julie Hyland
29 décembre 2009

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Le 11 octobre, à Londres, les sections européennes du Comité international de la Quatrième Internationale ont tenu une réunion publique sur les leçons de la Seconde Guerre mondiale.

Cette réunion a été organisée conjointement par les Partis de l'égalité socialiste de Grande-Bretagne et d'Allemagne, avec la participation des partisans du CIQI en France. Nous affichons ici la première partie de l'allocution faite par Julie Hyland, membre de la rédaction du WSWS. La seconde partie sera affichée le 30 décembre

Les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont été telles qu'elles ont entraîné la création d'un nouveau terme, celui de génocide. Pourtant, 70 ans après, les commémorations qui ont eu lieu pour marquer cette expérience catastrophique ont été soit discrètes, soit inexistantes. Le rassemblement d'une vingtaine de chefs d'Etat en Pologne le 1er septembre a été à peine mentionné sinon pour faire état de la brouille entre les représentants russes et polonais.

Il n'y a eu aucune commémoration officielle en Grande-Bretagne, ce qui est remarquable étant donné que des générations d'écoliers sont élevées dans le culte de cette « Grande Heure » de l'histoire britannique.

Je n'ai pu trouver aucune citation du premier ministre Gordon Brown marquant cet anniversaire. La seule référence faite par Brown le fut lors d'un discours le 4 septembre il parla d'un « immense sentiment d'étonnement et d'humilité devant l'ampleur de ce qui a été accompli et la liste des efforts et des sacrifices » — un sentiment démenti par le fait qu'il n'occupait que trois lignes dans ses remarques.

L'un de ceux qui ont commenté cet anniversaire était l'historien britannique de droite Niall Fergusson. Un fervent défenseur des vertus de l'empire britannique et partisan de l'invasion de l'Irak en 2003. Dans son livre Colossus sur l'expérience de l'impérialisme américain, Fergusson dépeint l'empire comme un remède à l'anarchie et à la barbarie. Sa critique des États-Unis sous le gouvernement Bush consistait à se demander s'ils étaient vraiment prêts à consacrer les ressources nécessaires pour mener à bien cette stratégie, et en particulier à se demander s'ils étaient prêts à réaliser les changements nécessaires en politique intérieure.

La thèse principale de son article du 5 septembre dans le Guardian était que les explications traditionnelles de la Seconde Guerre mondiale étaient trop étroites et centrées sur l'Europe.

Pour soutenir cette thèse, Fergusson indiquait que l'invasion de la Pologne par l'Allemagne n'avait pas mis fin à une période de vingt ans de paix comme on le présente généralement. Il n'y a quasiment pas eu une seule année sans violences sérieuses dans un coin ou l'autre du monde après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918. Cela en a poussé certains à présenter la première moitié du XXe siècle, de 1914 à 1945, comme « une guerre civile européenne quasi permanente », écrit-il.

« Même cette conception n'est pas encore suffisante »,  poursuit-il. « Pour l'historien travaillant sur l'histoire mondiale, il est plus intéressant d'envisager la période allant de 1904 [date de la guerre russo-japonaise en Mandchourie] à 1953 comme une sorte de guerre de 50 ans. »

Toujours selon lui, cela vient de ce que le « Leitmotiv » de cette période « était le conflit entre les empires occidentaux au sujet de la question centrale de la domination de la grande masse continentale eurasienne ». Une zone si riche en terres et en matières premières que son contrôle déterminerait qui dominerait le monde.

C'est dans ce contexte, que l'on doit comprendre la politique du Lebensraum de Hitler politique visant à contrôler toutes les terres jusqu'à la Volga ainsi que celle de l'assaut japonais sur la Chine orientale et en Asie. C'était une tentative de la part de deux puissances montantes d'arracher cette région stratégique des mains anglaises, françaises, russes et américaines.

La caractérisation par Fergusson de l'importance essentielle de l'Eurasie dans la Seconde Guerre mondiale n'est pas une nouveauté. C'était bien la préoccupation majeure de cette période.

La première « stratégie eurasienne » de domination mondiale a été élaborée, sans surprise, en Grande-Bretagne par le stratège impérialiste Halford Mackinder. Son papier présenté à la Royal Geographical Society, justement en 1904, était intitulé « le pivot géographique de l'Histoire ».

Il y définissait la masse de terres eurasiennes, incluant les trois continents liés, Europe, Asie et Afrique comme une « île-monde », dont le périmètre s'étend de la Volga au Yang-tze et de l'Himalaya à l'Arctique.

Le souci de Mackinder était que les développements technologiques, en particulier dans les transports, avaient ouvert la masse terrestre eurasienne et ses ressources gigantesques à la pénétration de l'Allemagne ou de la Russie, menaçant ainsi l'Empire britannique.

« Qui dirige l'Europe de l'Est contrôle le cœur des terres, qui dirige le cœur des terres contrôle l'île-monde, qui dirige l'île-monde contrôle le monde », avertissait-il.

La stratégie de Mackinder allait être critiquée par la suite. Mais à l'époque elle était étudiée de près par des hommes d'Etat de premier plan. Parmi ceux qui auraient été convaincus par sa thèse, l'on compte un certain Rudolf Hess qui l'aurait présenté à Hitler.

L'impérialisme

Fergusson est un opposant au marxisme. S'il conteste les images traditionnelles de la Seconde Guerre mondiale et refuse de considérer que ses causes se trouvent dans l'idéologie ou la dépression économique, il est également incapable d'expliquer les facteurs plus profonds qui ont entraîné son éclatement.

En réalité, la lutte pour établir des empires était intimement liée aux profondes contradictions du système de profit capitaliste.

En analysant la Première Guerre mondiale, Lénine avait défini le développement de l'impérialisme comme une évolution dans laquelle le capital financier et les gigantesques monopoles capitalistes dominent le monde. Soutenant « la réaction sur toute la ligne », il s'était « développé en un système mondial d'oppression coloniale de l'étranglement financier de la grande majorité des habitants de la planète par une poignée de pays "avancés"  luttant chacun pour établir sa domination sur les territoires, les sources de matières premières et les sphères d'influence ».

Par la guerre, les différentes puissances bourgeoises ont cherché à dépasser la contradiction entre le développement d'un monde économiquement très intégré et le système démodé des États-nations, fondés sur la propriété privée des moyens de production, en établissant leur domination sur tous les autres.

La classe ouvrière ne pouvait apporter aucun soutien à cette lutte fratricide. Sa tâche était d'abolir les divisions nationales et les relations de propriété capitalistes en réorganisant le monde par la révolution sociale. C'est précisément ce que les bolcheviques s'étaient assignés comme tâche en prenant le pouvoir en Russie en octobre 1917.

Aucune des contradictions qui se trouvaient derrière le déclenchement de la première boucherie impérialiste ne furent résolues une fois celle-ci terminée. Si ces contradictions ont changé, c'est pour devenir encore plus putrides.

Du fait que la Révolution russe n'a pas pu être étendue à l'Europe, en particulier, les années d'entre-guerre se sont avérées être un simple répit temporaire. Comme le prévenait Trotsky en 1934, la réémergence de la guerre allait être « encore plus cruelle, plus destructrice que la précédente ».

L'Europe en particulier était soumise à des tensions nationales, des dislocations économiques et des mouvements sociaux de plus en plus forts.

La crise économique signifiait qu'entre 1928 et 1932 le commerce mondial avait chuté de 30 pour cent et la production industrielle de 50 pour cent. Partout, la bourgeoisie réagit par des mesures protectionnistes, comme la loi Smoot-Hawley aux États-Unis [votée en 1930 par le congrès républicain, elle augmentait les taxes de 59 pour cent sur des milliers de produits, elle entraîna des mesures de rétorsions de la part des autres pays, ndt]. En même temps, les conditions sociales de la vaste majorité de la population mondiale se détérioraient rapidement.

Devant les terribles événements qui se produisirent en Allemagne, avec l'arrivée de Hitler au pouvoir sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré pour s'y opposer, Trotsky avait publié un appel à une nouvelle Internationale, la Quatrième Internationale. La politique désastreuse du Parti communiste allemand et la défense par le Komintern de cette politique avaient confirmé que la Troisième Internationale avait été détruite par la bureaucratie stalinienne du point de vue du socialisme international.

La Quatrième Internationale fut créée en 1938 à la veille du déclenchement de la guerre. Dans des conditions extrêmement dangereuses, une conférence d'urgence à Paris en mai 1940 adopta le manifeste de la Quatrième Internationale sur la guerre impérialiste et la révolution prolétarienne.

En s'adressant aux travailleurs et aux masses opprimées du monde comme seule force sociale capable de réorganiser le monde sur des fondations rationnelles et progressistes, elle prévenait que dans la lutte entre capitalistes rivaux, en vue de la nouvelle division du monde et de ses ressources, « Les capitalistes détruisent et ravagent tout ce qui a été créé par des siècles de travail»

Dans une prévision tragiquement juste, elle mettait en garde contre la montée dangereuse du chauvinisme et « en particulier de l'antisémitisme. À l'époque de son ascension, le capitalisme a sorti les juifs du ghetto et s'en est servi pour son expansion commerciale. Aujourd'hui, la société capitaliste en décadence cherche désespérément à tirer tout ce qu'il peut du peuple juif ; dix-sept-millions de personne sur les deux milliards qui peuplent le monde, c'est-à-dire moins d'un pour cent, ne peuvent plus trouver leur place sur notre planète ! Parmi les grandes étendues de terres et les merveilles de technologie, qui ont également ouvert aux hommes les cieux en plus de la terre, la bourgeoisie est parvenue à transformer notre planète en une prison malsaine. »

L'Afghanistan

En commençant cette intervention, j'ai dit que je n'avais pu trouver que trois lignes faisant référence à l'anniversaire de la Seconde Guerre mondiale dans toutes les paroles de Brown. Ces trois lignes se trouvaient dans un discours prononcé à l'Institut international des études stratégiques, et la suite consistait en une défense de la stratégie du gouvernement en Afghanistan et une contestation des arguments de ceux qui remettent en question l'implication des troupes britanniques là-bas.

Brown a peut-être voulu éviter de rendre trop évidentes les analogies entre l'implication britannique en Afghanistan et ce 70e anniversaire, mais ces analogies existent néanmoins. Notre réunion se déroule dans le contexte d'un débat de plus en plus intense sur la meilleure façon de subjuguer l'Afghanistan, débat qui a vu des confrontations ouvertes aux États-Unis entre diverses sections du commandement militaire et du gouvernement Obama.

Le commandant en chef en Afghanistan, le général Stanley McChrystal a demandé que  60.000 hommes supplémentaires soient envoyés dans le pays. Il a présenté ses exigences lors d'un discours à l'Institut international de Londres, et y a emporté l'adhésion des échelons supérieurs de l'armée britannique et de la plupart des médias.

Quel que soit le résultat de ces débats, une chose est claire il n'y aura pas de paix en Afghanistan. Alors que certaines sections de l'establishment américain sont inquiètes du risque de s'enfoncer encore plus dans le bourbier afghan, Obama a déjà exclu toute réduction du nombre de troupes, tandis que Brown envisage d'envoyer entre 500 et 1000 hommes supplémentaires. Il y a une unanimité complète parmi les cercles dirigeants sur le fait que la direction favorisée par la majorité des Américains et des Britanniques, le retrait de l'Afghanistan, est hors de question.

Ce fait suffit à lui seul à démontrer à quel point étaient faux les espoirs que l'élection d'Obama à la présidence mettrait une fin à la guerre.

Encore plus récemment, lorsque Obama a annoncé qu'il envisageait de suspendre le déploiement d'un bouclier anti-missiles en Pologne et en République tchèque, certains dans les médias britanniques ont affirmé que cela représentait un changement majeur par rapport à l'époque de Bush, et un tournant vers des relations internationales plus équitables. L'on a même vu Obama recevoir le Prix Nobel de la paix, ce qui est une obscénité.

En fait, la décision au sujet du bouclier de défense anti-missiles et la discussion sur la stratégie en Afghanistan sont de nature purement tactique. Certains à Washington sont arrivés à la conclusion que pour remporter la guerre en Afghanistan, tout en poursuivant l'occupation de l'Irak, il est nécessaire de s'appuyer sur le soutien de leurs alliés européens et d'autres puissances comme la Russie.

Mais les lignes de faille essentielles existent toujours. Comme l'affirme le Comité international de la Quatrième Internationale, une nouvelle ruée pour un nouveau partage du monde est en cours. Et malgré les 60 ans écoulés, il y a une continuité entre cette lutte et celle qui a caractérisé la première moitié du vingtième siècle.

En raison du rôle joué par le stalinisme et la social-démocratie dans l'empêchement des révolutions, la Seconde Guerre mondiale ne s'est pas terminée par le renversement du capitalisme. Avec la défaite de l'Allemagne, sa division puis la division du monde durant la Guerre froide entre l'Union soviétique et les États-nations capitalistes sous l'hégémonie économique et politique de l'impérialisme américain, le capitalisme européen a été ressuscité.

Malgré toutes les tensions qui traversaient ces relations, ce cadre a fourni un certain degré d'équilibre aux relations internationales. Fergusson le reconnaît lorsqu'il dit que les 50 ans de guerre se sont terminés en 1953 c'est-à-dire avec le début de la Guerre froide.

Cependant, les contradictions fondamentales n'ont pas été abolies, mais seulement mises en sourdine. Il suffit de se pencher sur la période récente depuis 1991, avec la dissolution de l'URSS et l'effondrement des Etats d'Europe de l'Est pour le confirmer.

Le Comité international était le seul à rejeter les affirmations selon lesquelles ce qui était en jeu à ce moment-là était « l'effondrement du communisme » et le « triomphe de la démocratie libérale ». Au contraire, nous insistions sur le fait que ces mêmes forces économiques qui avaient sapé les régimes autarciques nationaux et fait voler en éclats les arrangements d'après-guerre, le développement de la technologie et de la production mondialisée, avaient ouvert une nouvelle période de convulsions, qui ne pourrait trouver leur solution sous le capitalisme sans la restructuration violente des relations politiques et économiques.

Cela a été particulièrement le cas une fois que ces bouleversements ont ouvert de vastes zones du globe précédemment fermées depuis 1917 à la pénétration capitaliste, dont certaines des plus grandes réserves de pétroles encore disponibles du monde, notamment dans les ex-Républiques soviétiques bordant la mer Caspienne.

Les États-Unis ont réagi à ces changements de la manière la plus agressive. Ce n'est pas seulement du fait que leurs efforts pour établir un empire vraiment mondial ont été entravés durant soixante-dix ans par l'existence de l'Union soviétique. Mais l'ouverture de ces vastes zones a coïncidé avec un revers majeur des fortunes des États-Unis, lesquels sont passés de la position de première nation créditrice du monde à celle de nation la plus endettée.

Dans ces conditions où sa puissance économique déclinante risque d'être contestée, non seulement par ses vieux rivaux en Europe, mais par les nouvelles puissances émergentes en Chine et en Inde, ils ont cherché à exploiter le seul avantage qu'il leur reste, leur supériorité militaire, afin de compenser leur faiblesse économique.

C'est cela qui explique la flambée des agressions américaines depuis 1991, à commencer par la première intervention dans le golfe Persique cette année-là, puis l'attaque sur la Yougoslavie, la seconde intervention en Irak et l'Afghanistan, et maintenant les menaces contre l'Iran.

Nous avons attiré régulièrement l'attention sur les déclarations des idéologues de premier plan de l'impérialisme américain, en particulier ceux de Zbigniew Brzezinzki, un ex-conseiller du président Carter et maintenant l'un des principaux conseillers d'Obama.

Dans son livre, Le grand échiquier, publié en 1997 Brzezinzki soulignait l'importance de l'Eurasie, abritant 75 pour cent de la population mondiale, 60 pour cent de son PIB, et 75 pour cent des ressources énergétiques, comme « l'échiquier sur lequel la lutte pour la primauté mondiale continue à se jouer ».

« La question de savoir comment une Amérique engagée dans le monde entier s'accommode des relations complexes entre les puissances eurasiennes, et en particulier de savoir si elle empêche l'émergence d'une puissance antagoniste eurasienne dominante, reste essentielle pour la capacité américaine à exercer une hégémonie mondiale », a-t-il averti.

Pour Brzezinzki, les États-Unis ne peuvent pas espérer dominer l'Eurasie à eux seuls. Leur déclin économique et la montée des autres puissances signifient que la poursuite de leurs objectifs à long terme de domination du Moyen-Orient et de l'Asie centrale sont mieux servis en tentant de faire pencher l'équilibre des puissances en leur faveur, tout en ne laissant pas l'initiative à une autre nation.

Pour cela,  Brzezinzki a soutenu l'idée de recourir à l'aide d'autres puissances, et a soutenu les appels britanniques et allemands à ce que les Nations unies convoquent une conférence sur l'Afghanistan. Loin d'apporter la paix à L'Afghanistan, cependant, c'est un mécanisme cynique à travers lequel les puissances européennes cherchent à se trouver un rôle plus important dans cette tentative de redessiner l'Asie centrale.

L'Afghanistan n'est pas non plus l'unique cible. En ayant recours à un soutien international plus grand, les États-Unis espèrent mener à bien leurs objectifs en Iran.

Permettez-moi de vous lire un article de Robert Kaplan, un commentateur de droite. Dans un article de mai-juin 2009 pour le magazine Foreign Policy intitulé « La revanche de la géographie », Kaplan a lui aussi évoqué Mackinder et sa thèse sur l'Eurasie comme étant la clef de notre époque. Tout comme les puissances européennes s'étaient retrouvées sans espaces où s'étendre au début du XXe siècle, ce qui entraîna les conflits mondiaux, un processus similaire est en cours aujourd'hui.

Kaplan, bien sûr, cite l'Eurasie même, et l'émergence de la Chine entre autres, comme  source de cette instabilité. Il énumère de nombreuses « zones de choc », dont celle qu'il définit comme son « coeur perse, s'étendant de la mer Caspienne au nord de L'Iran jusqu'au golfe Persique à son sud » — abritant quasiment tout le pétrole et le gaz naturel du Moyen-Orient, ainsi que le point central des lignes de transport maritime mondial et de nombreux pipelines.

L'Iran, note-t-il est le « seul pays qui chevauche ces deux régions riches en ressources énergétiques ».

Dans des remarques qui rendent clair le contenu des plaintes occidentales contre les récentes élections « volées » en Iran, ainsi que le rôle réactionnaire joué par les divers groupes petits-bourgeois de la pseudo-gauche qui se sont rangés derrière Moussavi, il définit ce qu'il appelle avec euphémisme une politique d'« endiguement » (containment) à l'égard de l'Iran. Le but, explique-t-il, est « d'exercer une pression sur les contradictions du régime théocratique impopulaire à Téhéran, pour qu'il finisse par changer de l'intérieur ». Le changement de régime, en d'autres termes, doit être soutenu par la menace de l'usage de la force.

« Nous devons tous apprendre à penser comme des victoriens », écrit Kaplan. En particulier, parce que « la récession qui se développe va probablement entraîner la contraction de l'économie mondiale pour la première fois en six décennies. Non seulement la richesse, mais aussi l'ordre social et politique, seront atteints en de nombreux endroits, ne laissant que les frontières naturelles et la passion des hommes comme principaux arbitres de l'ancienne question : qui peut contrôler qui ? »

(A suivre)

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