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Déclaration électorale du PSG (Parti de l'égalité sociale) d'Allemagne

Pour la construction d'un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière


Le 21 septembre 2002
(Deuxième et dernière partie)

Première partie

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Virage à droite de tous les partis

On a de la peine à faire la différence entre les professions de foi et les promesses des principaux partis.

Même sur la question de la guerre les différences sont moins importantes qu'il n'y paraît à première vue. La CDU/CSU et le FDP se déclarent eux aussi contre une participation de l'Allemagne dans la guerre contre l'Iraq. Ils reprochent seulement à Schröder d'attaquer ouvertement le gouvernement américain. Il y a un large accord de tous les partis sur la direction à prendre par rapport à politique intérieure, l'immigration, la politique économique et sociale. Les différences se manifestent au sujet de la rapidité de leur mise en uvre et de certains détails.

Pendant ces dernières années les partis se sont, tout en virant à droite, rapprochés les uns des autres. Cela se voit dans la forme prise par la campagne électorale où la personnalité des principaux candidats prend de plus en plus l'ascendant sur le contenu politique.

Le SPD, qui avait ses racines dans le mouvement ouvrier marxiste et qui, jusque dans les années 1970, avait beaucoup d'adhérents dans la classe ouvrière, a dans une large mesure rompu ses liens avec elle. Les militants et permanents de ce parti viennent - comme c'est le cas dans les autres partis ­ dans leur majorité de l'appareil d'Etat, du milieu universitaire ou des professions libérales. La seule chose qui différencie encore le SPD du parti conservateur (CDU et CSU) ce sont ses liens étroits avec la bureaucratie syndicale.

Mais ces syndicats ont cessé de représenter les intérêts de leurs membres depuis longtemps et ils se sont virtuellement transformés en une sorte de police d'entreprise ayant pour tâche la suppression des conflits sociaux. En témoigne leur soutien à la commission Hartz, qui est
à l'origine de beaucoup des revendications qui figurent dans le programme électoral social-démocrate. Cette commission au sein de laquelle gouvernement, syndicats et représentants du monde des affaires collaborent étroitement, a abandonné grâce à la sponsorisation massive par l'Etat d'emplois à bas salaires, tous les acquis conquis par le mouvement syndical pendant les cinq dernières décennies. La commission a balayé d'un trait le droit des travailleurs à choisir leur emploi et celui de négocier leur salaire.

Au cours des quatre années qu'ils ont passées au pouvoir les Verts ont vécu une profonde transformation. Il ne reste aucune trace des idéaux qu'ils prônaient dans le temps: pacifisme, droits civiques et protection de l'environnement. Le parti a approuvé les interventions militaires allemandes, les lois sécuritaires du ministre de l'Intérieur, Otto Schily, et ont négocié un projet de sortie de l'énergie nucléaire qui garantit en réalité aux centrales nucléaires trente cinq ans d'activité supplémentaire. Le parti qui promut les quotas pour les femmes et le principe de rotation des postes politiques a remplacé tout cela par le culte de la personnalité: sur les affiches électorales des Verts on ne voit plus qu'un seul mot: « Joschka ».

Une telle transformation ne peut surprendre ceux qui ont évalué les Verts d'après leurs origines politiques et ne se contentent pas de prendre ce qu'ils disent pour argent comptant. Fondé à la fin des années 1970 par ce qui restait du mouvement de contestation étudiant, le parti des Verts a strictement rejeté toute analyse de classe et a voulu remédier aux maux de la société en se basant sur des principes moraux. Ceci correspondait à la situation sociale des adhérents du parti qui s'étaient fermement établis dans la société et avaient peur d'un quelconque bouleversement social. Avec la polarisation sociale grandissante, une telle position ne pouvait plus être maintenue. Les Verts, alors, ont fait leur choix ­ la défense de l'ordre existant contre toute opposition populaire.

Les partis de l'Union ont eux aussi effectué un tournant vers la droite avec la nomination du président du CSU, Edmund Stoiber, comme candidat à la chancellerie. Le CSU a toujours oeuvré à l'intérieur de l'Union pour l'intégration des forces nationalistes et populistes de droite. Stoiber lui-même a soutenu l'entrée du Parti de la liberté de Haider au gouvernement autrichien et entretient d'étroites relations avec le gouvernement Berlusconi à Rome.

Lors de sa campagne électorale, Stoiber a bien choisi de présenter une image plus modérée et a laissé à son ministre de l'Intérieur, Günter Beckstein, le rôle de meneur à droite. Mais ceci n'était qu'une manuvre comme l'a démontré la décision de l'Union de remettre sur le devant de la scène la question de l'immigration dans la dernière semaine de la campagne.

Avec l'élection de Guido Westerwelle à la présidence du Parti libéral démocrate ce parti s'est tourné vers cette couche de la société qui a réussi à s'enrichir fortement au cours du boom récent des places boursières. L'image d'un FDP à la fois parti 'cool' et parti du libéralisme économique extrême fait appel à des attitudes égoïstes qui rejettent toute forme de responsabilité sociale. L'adjoint de Westerwelle, Jürgen Möllemann, tenta de lier cela à des emprunts au populisme de droite. La campagne de Möllemann pour 18 pour cent du vote est calquée sur les campagnes électorales réussies de Jörg Haider en Autriche et de Pym Fortuyn au Pays-Bas.

Enfin, il y a le PDS (Parti du socialisme démocratique) qui se présente comme une « force de gauche ». Si l'on applique au PDS des critères objectifs, cette affirmation n'est guère crédible. Le PDS est le successeur du SED (Parti d'unité socialiste), le parti d'Etat de l'ex-Allemagne de l'Est qui entendait par « socialisme » son propre contrôle sur la propriété étatique alors qu'il opprimait la classe ouvrière. Lors de la réunification, le SED s'est converti au credo de la propriété privée; l'hostilité à la classe ouvrière est toujours là.

Le PDS vient toujours à la rescousse quand le CDU et le SPD sont discrédités et qu'il existe un danger qu'ils ne perdent le contrôle politique. Dès que le PDS prend des postes de responsabilité, toutes ses prétentions socialistes disparaissent. C'est très visible à Berlin, où ce parti est en train d'imposer avec le SPD un programme de coupes draconiennes. L'ancienne administration CDU-SPD de Berlin discréditée par une affaire financière n'y serait pas arrivée à cause de la résistance de la population.

Le virage à droite de tous ces partis montre clairement qu'il n'y a pas dans l'actuel système politique de solution aux problèmes auxquels font face des millions de gens. Dans la forme, cette élection correspond aux normes démocratiques, mais si l'on considère la démocratie comme étant le droit des gens à décider de leur propre avenir, on ne peut guère utiliser ce mot pour décrire l'élection du 22 septembre. Peu importe le nom du prochain chancelier ou la coalition des partis qui le soutiendront, les intérêts du monde des affaires continueront à déterminer les programmes politiques.

La construction d'un mouvement indépendant du prolétariat

Afin de préparer la voie pour un mouvement indépendant du prolétariat, il est nécessaire de tirer les enseignements de l'effondrement de la République démocratique allemande (RDA) et de l'Union Soviétique.

Suite à la dissolution de la RDA il y a douze ans, suivie de l'éclatement de l'Union Soviétique, les forces réactionnaires ont proclamé "l'échec" du socialisme. Des quantités de déclarations, de mémoires et de livres annoncèrent que le marxisme avait fini par être réfuté et que le capitalisme avait à jamais démontré sa supériorité vis-à-vis de toutes les autres formes de société.

Aujourd'hui, le capitalisme lui-même est en crise. L'introduction du "marché libre " en Europe de l'Est et en Russie a engendré la régression sociale la plus catastrophique jamais expérimentée en temps de paix. La fin de la guerre froide a ouvert une nouvelle époque de conflits impérialistes. Le gouvernement américain a l'intention faire de la région riche en pétrole du Golfe un protectorat américain. Il veut entrer en guerre contre Saddam Hussein, que celui-ci permette ou non aux inspecteurs en armements d'entrer en Irak.

Derrière cette position agressive, se cachent de profonds changements dans la structure économique de la société. La mondialisation de la production a fait éclater le système des Etats nationaux, qui a servi de point d'ancrage au capitalisme dans l'histoire. La bourgeoisie est incapable de surmonter la contradiction entre l'économie mondiale et l'Etat-nation autrement qu'en revenant à une nouvelle division du monde.

C'est bien ce conflit fondamental qui a causé les deux guerres mondiales du siècle dernier. A cette époque, l'impérialisme allemand avait cherché à faire éclater le système des Etats européens et a essayé d'organiser le continent sur une nouvelle base. De nos jours, c'est l'impérialisme américain qui met en place une nouvelle organisation du monde. D'autres grandes puissances, comme l'Allemagne, ne vont pas laisser une telle chose se produire sans intervenir. Ceci apparaît clairement quand on considère les mesures, qui sont approuvées par tous les partis politiques pour réarmer l'armée allemande.

L'effondrement de l'Union Soviétique trouve également ses racines dans la crise du système des Etats nationaux. Ce n'est pas le socialisme qui a échoué mais c'est plutôt son ennemi le plus féroce ­ le stalinisme. Dans les années 20 et 30, la bureaucratie stalinienne est arrivée au pouvoir en transformant le Parti bolchevique en l'appareil d'une caste de privilégiés et pour ce faire elle a assassiné les dirigeants de la Révolution d'Octobre, supprimé toute forme de démocratie prolétarienne et remplacé le programme marxiste de la révolution socialiste mondiale par le programme nationaliste du "Socialisme dans un seul pays".

La tentative de la bureaucratie stalinienne de développer une économie nationale planifiée isolée des ressources du marché mondial était vouée à l'échec. A la longue, les systèmes économiques d'Etat contrôlés par la bureaucratie n'ont pas su résister à la pression croissante de la mondialisation. La bureaucratie stalinienne elle-même le reconnut et dans les années 80 comme un seul homme, elle adopta l'ordre bourgeois. Ce faisant, elle sacrifia tous les acquis du prolétariat. C'était là la base de la politique de la Perestroika menée par Mikhail Gorbatchev.

L'effondrement de l'URSS a laissé un important reliquat de confusion politique. Les crimes énormes que Staline avait perpétré au nom du socialisme, la destruction de toute une génération de révolutionnaires marxistes au cours des purges des années 30 et la disparition pendant des dizaines d'années de tout mouvement du prolétariat indépendant, a porté un coup sévère aux traditions socialistes qui étaient à une époque profondément enracinées dans la classe ouvrière.

La crise profonde du capitalisme établit les conditions pour que ces traditions puissent trouver une nouvelle audience. Peu importe que le nom du nouveau chancelier soit Schröder ou Stoiber, la période qui suivra les élections en Allemagne sera marquée par d' intenses conflits sociaux. Il ne faudra pas attendre longtemps après la clôture du scrutin de dimanche prochain pour que la population allemande soit confrontée aux conséquences de la récession mondiale menaçante, aux résultats de la guerre contre l'Irak, et aux dépenses occasionnées par la reprise du réarmement.

Dans les périodes de crise du passé la classe dirigeante allemande put s'appuyer sur le SPD et sur les syndicats pour supprimer toute résistance et pour contrôler la situation. De nos jours, l'influence de ces organisations a bien diminué. De plus en plus de travailleurs et de jeunes cherchent une nouvelle orientation. Toutes les conditions sont réunies pour la construction d'un nouveau et large mouvement du prolétariat.

La lutte pour l'égalité sociale doit être au cur d'un tel mouvement. Des millions de personnes font personnellement l'expérience de la crise sous la forme d'inégalités croissantes. Des revenus de plus en plus faibles, des emplois précaires, des fonds sociaux précaires pour les personnes âgées et pour les malades, des écoles et des garderies en décrépitude ­ tous ces soucis dominent la vie quotidienne. De telles problèmes pourront être surmontés et résolus quand toutes les ressources dont dispose l'humanité ­ en termes de connaissances, de technologies et de ressources matérielles - seront utilisées d'une façon rationnelle et planifiée, au lieu d'être gâchées et d'être exploitées pour enrichir encore plus une très petite minorité.

Un mouvement international de la classe ouvrière doit se baser sur une stratégie internationale. Le déclin de la social-démocratie et du stalinisme démontre la banqueroute de tous les programmes à l'échelle nationale. Le prolétariat ne peut combattre le capitalisme mondial qu'en s'unissant au niveau international. La mondialisation a créé toutes les conditions pour une telle unité. Les travailleurs du monde entier sont confrontés aux mêmes sociétés transnationales: ils subissent les mêmes attaques et sont confrontés aux mêmes difficultés.

Aux Etats-Unis tout particulièrement, le fossé entre riches et pauvres a pris des formes extrêmes. La « guerre anti-terroriste » permanente dont le gouvernement Bush menace le monde entier vise également à garantir la stabilité intérieure. Au nom de la sécurité intérieure et au nom des exigences de la guerre, ce gouvernement ne cesse de s'en prendre aux droits démocratiques et par ce moyen il met en place les conditions pour instaurer un Etat autoritaire.

Dans ces conditions la défense des droits démocratiques, la lutte pour le maintien des conditions de vie et le combat contre la guerre ne font plus qu'un. De telles luttes constituent un levier puissant pour rassembler le prolétariat au niveau international. C'est l'essence de la stratégie du Comité International de la Quatrième Internationale et de ses membres aux Etats-Unis et en Europe.

Le World Socialist Web Site, l'organe de la Quatrième Internationale, est l'incarnation de cette perspective. C'est la voix authentique du marxisme international. Par l'analyse, le commentaire et le jugement au quotidien des développements politiques les plus importants, le WSWS établit une façon de voir internationale et commune et combat de façon efficace l'influence démoralisante du nationalisme. C'est la structure de base de la construction d'un parti socialiste international de la population travailleuse.

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