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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

La pauvreté augmente en Grande-Bretagne tandis que l’argent va à la guerre en Irak

Par Ann Talbot
5 avril 2007

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Le nombre des personnes vivant dans la pauvreté en Grande-Bretagne est passé selon les données gouvernementales les plus récentes de 12,1 millions à 12,7 millions l’an passé, soit une augmentation de 600 000 personnes. Le nombre des enfants pauvres a augmenté de 200 000 entre 2005 à 2006, atteignant 3,8 millions, et ce, dans le quatrième pays le plus riche au monde.

Lorsque le Parti travailliste était venu au pouvoir en 1997, la Grande-Bretagne avait le taux de pauvreté infantile le plus élevé du monde industrialisé, conséquence de près de vingt années au pouvoir des conservateurs qui avaient crée le chômage de masse et fait des coupes claires dans l’Etat-providence. Le premier ministre Tony Blair avait promis de changer cette situation. « Nous serons la première génération à mettre fin à la pauvreté infantile pour toujours » avait-il déclaré sur un ton sentencieux et avait engagé son gouvernement dans toute une série d’objectifs : le parti travailliste réduirait d’un quart la pauvreté infantile d’ici 2004-2005 et de moitié d’ici 2010. Il a manqué son premier objectif et les récentes données indiquent que la pauvreté infantile est en fait en train d’augmenter.

Les experts considèrent qu’il en coûterait 4,5 milliards de livres sterling pour réduire la pauvreté infantile, montant qui, comme l’a indiqué le présentateur du journal télévisé de Channel 4 Jon Snow, correspond exactement à la somme des dépenses militaires additionnelles pour la guerre en Irak. Il est rare de voir un gouvernement se révéler, de façon aussi humiliante, être moralement et politiquement en faillite, et qui plus est par ses propres données.

Il n’y a pas que la réputation de Blair qui a été atteinte. Le chancelier Gordon Brown a présenté son budget juste avant que les données sur la pauvreté ne soient publiées. Il ne pouvait pas ne pas en avoir été informé lorsqu’il a retiré la tranche d’imposition la plus faible, celle concernant les personnes au revenu le plus faible et qu’il a fait des cadeaux fiscaux aux plus riches. Dans une grande mesure, c’est la gestion financière de Brown qui est la cause du transfert de la richesse, des pauvres vers les riches, transfert qui s’est produit durant la période au pouvoir des travaillistes.

La réaction du gouvernement aux plus récentes statistiques a été d’affirmer qu’il y avait une erreur statistique et de déclarer que la seule façon de vaincre la pauvreté était de mettre au travail davantage de personnes. Mais la Grande-Bretagne possède déjà l’un des taux de chômage les plus bas d’Europe. La plupart des enfants qui vivent dans la pauvreté ont au moins un parent qui travaille. Alors que les conservateurs avaient crée la pauvreté par un chômage massif, le Parti travailliste a présidé à la croissance phénoménale des travailleurs à faible revenu, obligés d’accepter des emplois peu rémunérés sous peine de voir leurs prestations diminuées.

La montée de la pauvreté s’est produite durant une période de relative prospérité économique, alors que l’économie du Royaume-Uni croissait. Alors que les conditions mondiales deviennent plus instables et menacent d’entrer en récession, le taux de pauvreté ne peut que s’accentuer. Le Fond monétaire international a averti Brown qu’il devait réduire la part du revenu national consacrée aux dépenses du gouvernement dans la prochaine période ; on peut donc s’attendre à d’autres attaques sur les prestations sociales qui sont déjà peu élevées.  Actuellement, une famille de deux parents et deux enfants doit se débrouiller avec 190 £ par semaine, ce qui correspond à 100 £ de moins par semaine que le seuil de pauvreté établi par le gouvernement.

C’est la première fois que la pauvreté relative augmente sous le gouvernement travailliste. La pauvreté relative est déterminée par les ménages qui ont 60 pour cent ou moins du revenu médian. Lorsque les coûts du logement sont pris en considération, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté est passé de 12,1 millions en 2004-2005 à 12,7 millions en 2005-2006. Si on ne tient pas compte des coûts du logement, le nombre est passé de 10 millions à 10,4 millions durant la même période. L’Institut des études fiscales conclut que ces chiffres sont statistiquement significatifs et tirés d’un échantillon représentatif.

Le nombre de ménages vivant dans la pauvreté absolue a aussi augmenté. La pauvreté absolue est déterminée selon des critères fixes. « Il est très rare, » souligne l’Institut des études fiscales, « que la pauvreté augmente si elle est déterminée selon des critères fixes de conditions de vie plutôt que si elle est jugée par rapport à des critères qui augmentent avec la prospérité de la population en général. » Pour une famille de deux parents et deux enfants, le niveau de pauvreté absolue est fixé à 14 924 £.

Le nombre d’enfants vivant dans une pauvreté relative a augmenté de 100 000. Il s’agit de la première augmentation en six ans. Pour une famille de deux parents et deux enfants, cela signifie un revenu de moins de 17 264 £. Selon les données gouvernementales, 2,8 millions d’enfants vivent dans la pauvreté si l’on ne tient pas compte des coûts du logement. Ce nombre atteint 3,8 millions lorsque l’on en tient compte.

L’Institut des études fiscales a établi qu’il faudra à Brown quatre milliards de livres sterling dans les trois prochaines années s’il veut atteindre son objectif. Le chancelier, devant l’insistance des questions, a refusé de promettre plus d’argent, déclarant : « La clé de l’avenir, c’est le nombre de personnes que l’on pourra mettre au travail. C’est la plus grande contribution que l’on puisse faire pour résoudre le problème de la pauvreté infantile à l’avenir. »

Après la récente étude de l’Unicef montrant que la Grande-Bretagne arrive bon dernier parmi les pays industrialisés en matière de bien-être des enfants, aux côtés des Etats-Unis, les données gouvernementales viennent contredire toutes les affirmations selon lesquelles les travaillistes tentent véritablement d’améliorer les conditions sociales en Grande-Bretagne. Elles révèlent la vraie nature du Parti travailliste qui forme un gouvernement se consacrant à la défense des intérêts des grandes entreprises et des riches.

Toute conception que le Parti travailliste peut être poussé vers la gauche ou qu’il serait meilleur sous la direction de Brown doit être rejeté. Sous une forme statistique froide, les données établissent que la richesse est allée aux partisans riches des travaillistes et au financement d’une guerre qui sert les intérêts du capital mondial.

Le révoltant tribut de misère et de privations imposé au nom du programme économique et social pro-patronal des travaillistes vient confirmer la décision du Parti de l’égalité socialiste de se présenter dans les élections à venir pour construire un véritable mouvement socialiste contre le gouvernement travailliste et qui unira les travailleurs internationalement contre les guerres en Irak et en Afghanistan.

(Article original publié le 2 avril 2007)

Lire aussi :

Etats-Unis: La pauvreté extrême à son plus haut niveau depuis trois décennies [20 mars 2007]


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