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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

1968 : Grève générale et révolte étudiante en France

Huitième partie : la ligne centriste de l'OCI (4)

Par Peter Schwarz
30 octobre 2008

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Voici la huitième partie d'une série d'articles traitants des événements de mai-juin 1968 en France. La première partie, mise en ligne le 28 mai, traite du développement de la révolte étudiante et de la grève générale jusqu'à son apogée fin mai. La seconde partie, mise en ligne le 29 mai, examine la manière dont le Parti communiste (PCF) et son pendant syndical, la CGT, ont permis au président Charles de Gaulle de reprendre les choses en main. Les troisième et quatrième parties, mises en ligne les 21 juillet et 12 août, s'intéressent au rôle joué par les pablistes ; les quatre dernières parties examinent le rôle de l'organisation de Pierre Lambert, l'Organisation communiste internationale (OCI).( cinquième partie, sixième partie,septième partie).

Le profil politique de Pierre Lambert

 

En conséquence de l'échec de la Socialist Labour League (SLL) britannique à analyser la dégénérescence politique de l'OCI, cette histoire est restée dans l'ombre durant de nombreuses années. L'on savait peu de choses sur l'évolution politique de l'OCI, ses débats internes et le profil de ses dirigeants.

 

Cependant, durant les 15 dernières années, un grand nombre de mémoires personnels, de travaux historiques de qualité variable et d'études universitaires sérieuses sont parus en France au sujet du mouvement trotskyste. Une raison importante de cet intérêt grandissant tient à la nomination de Lionel Jospin, ancien membre de l'OCI, comme premier ministre après la victoire électorale du PS en 1997, et aux succès électoraux de trotskystes autoproclamés comme Arlette Laguiller et Olivier Besancenot.

 

En septembre 2006, Jean Hentzgen a soutenu son mémoire de maîtrise, une étude détaillée de l'histoire des débuts de l'OCI, à la faculté d'histoire de l'Université de Paris I, sous la direction de Michel Dreyfus, auteur d'une histoire de la CGT et historien des mouvements ouvriers modernes en France. [36]

 

S'appuyant sur un fond d'archives important, des entretiens avec des témoins des événements et des travaux antérieurs, l'auteur nous présente l'histoire de la majorité du PCI [prédécesseur de l'OCI] de 1952 à 1955. En 1952, Michel Pablo avait exclu la majorité de la section française, le PCI, de la Quatrième Internationale parce qu'elle s'opposait à la politique de « l'entrisme sui generis », c’est-à-dire, de l'entrée dans le Parti communiste s'appuyant sur la dissolution du PCI en tant qu'organisation indépendante. En 1953, la majorité du PCI faisait partie des organisations fondatrices du Comité international de la Quatrième Internationale. À partir de 1965, elle s'est appelée l'OCI.

 

Le travail d'Hentzgen établit clairement qu'il y avait, dès le début, deux courants différents dans le PCI. L'un, mené par Pierre Lambert, était caractérisé par une approche syndicaliste. Il concentrait son travail sur les syndicats et, plus tard, sur le milieu social-démocrate. L'autre, mené par Marcel Bleibtreu, mettait l'accent sur la polémique avec le Parti communiste.

 

Le conflit entre ces deux courants gagna en intensité et en âpreté. En mars 1953, Lambert remplaça Bleibtreu en tant que dirigeant de l'OCI. Deux ans plus tard, Bleibtreu et ses camarades les plus proches étaient expulsés du parti malgré les protestations du Comité international. Ces deux factions présentaient des faiblesses politiques importantes, et beaucoup des questions complexes liées à la lutte contre le révisionnisme pabliste ne furent jamais clarifiées dans la section française.

 

Bleibtreu, sous le pseudonyme de Favre, fut le premier à s'opposer aux thèses révisionnistes de Pablo lors d'une réunion du Comité exécutif international de la Quatrième Internationale en novembre 1950. Sous le titre « Où va Pablo ? » il soumit ces thèses à une critique politique et théorique intensive. [37]

 

Ce document fut publié en juin 1951 et contribua de façon très importante à l'orientation politique de la majorité de la section française. Bleibtreu, le dirigeant le plus important de la tendance, était né en 1918 et avait rejoint les trotskystes français en 1934, alors qu'ils travaillaient dans la SFIO social-démocrate. Après la guerre, il publia le journal du parti, La Vérité, et devint le secrétaire politique du PCI. Il était médecin de profession, et mourut en 2001.

 

Pierre Lambert (1920-2008) avait rejoint le groupe de Raymond Molinier et Pierre Frank en 1937, groupe qui, de par sa ligne opportuniste différait fortement de Trotsky comme de la ligne officielle de la section française à ce moment-là. Durant la guerre, Lambert était actif dans les syndicats illégaux, et après la réunification des trotskystes français en 1944 il dirigea leur travail syndical. Il apporta son soutien à la majorité opposée aux pablistes après quelques hésitations. L'une des principales raisons de son soutien à ceux qui s'opposaient aux pablistes semble avoir été que la politique          d'« entrisme sui generis » risquait de détruire le travail syndical du PCI. Dans le contexte de ce travail, beaucoup de camarades plus jeunes des usines s'étaient courageusement opposés aux staliniens.

 

De nombreux aspects de la politique suivie plus tard par Lambert étaient déjà apparents avant la rupture d’avec les pablistes. Nous avons déjà relevé qu'en 1947 il avait fait passer une résolution au PCI insistant sur l'indépendance complète entre les syndicats et les partis politiques. De 1950 à 1952, Lambert participa à la publication d'un journal syndical, intitulé L'Unité, dont le comité de rédaction comprenait des syndicalistes de différentes orientations politiques. À côté des trotskystes du PCI, il y avait des anarchistes et des réformistes, y compris des anti-communistes déclarés. Certains d'entre eux – tel l'anarchiste Alexandre Hébert qui fut secrétaire du syndicat Force Ouvrière en Loire-Atlantique de 1947 à 1992 – ont conservé une loyauté à vie envers Lambert.

 

En juillet 1952, le PCI tint son huitième congrès où, pour la première fois, la majorité et la minorité pabliste se réunirent séparément. Au cœur du congrès de la majorité, il y avait la lutte contre les pablistes, sur laquelle Bleibtreu et Lambert s'accordaient. Ils s'accordaient également sur le fait que l'OCI ne devait pas se laisser exclure de la Quatrième Internationale, mais plutôt rester à l'intérieur et se battre pour un changement d'orientation et pour sa réintégration.

 

Cependant, des tensions se développèrent concernant les questions sur lesquelles concentrer le travail politique. Bien que Bleibtreu rejetât la politique de Pablo de dissoudre la section entière dans le Parti communiste, il considérait qu'il fallait développer une faction secrète de cadres choisis à l'intérieur du Parti communiste. Pour sa part, Lambert était d'avis que l'organisation était trop faible pour ce genre de travail et cherchait à concentrer toutes les forces du parti sur le travail syndical.

 

Ces tensions s’amplifièrent dans les mois qui suivirent. Lors d'une réunion du comité central, fin décembre, Bleibtreu se chargea du rapport politique ; Lambert du rapport syndical. Hentzgen résume les points de vue opposés ainsi :

 

Pour Bleibtreu, « le PCI doit combiner intervention du parti indépendant, travail fractionnel clandestin et aide à la structuration des oppositionnels de gauche [au PCF]. Le parti révolutionnaire se construira à partir de cette opposition de gauche. »

 

Et pour Lambert, « la tâche première des révolutionnaires consiste à reconstruire les organisations syndicales très affaiblies : CGT d'abord, mais aussi FO. Le militantisme syndical permettra aux trotskystes de pénétrer au sein des masses et de s’y enraciner. Par l’efficacité de leurs mots d’ordre et les actions qu’ils proposeront, les trotskystes parviendront à faire agir les travailleurs et joueront peu à peu le rôle de direction. » [38]

 

Ces deux points de vue étaient dangereusement proches de ceux des pablistes, qui disaient que le parti révolutionnaire n'émergerait pas des cadres existants de la Quatrième Internationale, mais d'une fraction de gauche à l'intérieur d'organisations stalinienne ou réformiste influencées par les trotskystes.

 

Les espoirs de Bleibtreu quant au développement d'une opposition de gauche dans le Parti communiste français (PCF) trouvent leur expression la plus claire dans son alliance avec André Marty. Ce vétéran du stalinisme, qui tirait son prestige d'une mutinerie sur un navire de guerre français au large d'Odessa en 1919, avait été secrétaire de l'Internationale communiste de 1935 à 1943 et avait organisé les brigades internationales pendant la guerre d'Espagne. Il tomba en disgrâce en 1952 et fut exclu du PCF. Bien que les actions brutales de Marty contre les oppositionnels de gauche en Espagne lui aient valu le surnom de « Boucher d'Albacete » et qu'il n’y avait guère d’indication qu'il ait fait une sérieuse remise en question de son passé stalinien, Bleibtreu le considérait comme le dirigeant d'une opposition de gauche.

 

Bleibtreu rencontra personnellement Marty, qui déclara son intérêt pour une collaboration, mais ce dernier était également en contact avec les pablistes. La majorité du PCI mena une campagne pour défendre Marty, et créa les Comités de redressement communiste pour l'occasion, ceux-ci étaient censés former une opposition de gauche contre la direction stalinienne. En janvier 1953, La Vérité, lança un appel à Marty : « Allez de l’avant, et vous serez le porte-parole d’abord, l’organisateur ensuite, du prolétariat révolutionnaire de ce pays ! » [39]

 

Bleibtreu courtisa Marty durant trois ans environ, rencontrant une opposition importante dans le PCI. Bleibtreu gagna la réputation de prôner « le pablisme sans Pablo », ce qui sapa considérablement son autorité. À partir de mars 1953, il était en minorité au comité central et Lambert prit la direction du PCI.

 

Alors que Bleibtreu maintenait le contact avec André Marty, Lambert plaçait de grands espoirs dans un autre membre dirigeant du Parti communiste français, Benoît Frachon, le chef de la fédération syndicale CGT.

 

En 1951 et à nouveau en 1953, Frachon appela à l'unité d'action de tous les syndicats et gagna ainsi le soutien complet de Lambert. Bien qu'il y ait eu des tensions entre Frachon et d'autres dirigeants du PCF, elles ne furent jamais de nature fondamentale. Le tournant de la CGT vers « l'unité dans l'action » était plutôt lié au fait que le PCF envisageait la possibilité de rejoindre le gouvernement et cherchait par conséquent à se rapprocher des partis réformistes.

 

En 1954, le PCF apporta bien son soutien à un gouvernement de coalition des socialistes, radicaux-socialistes et gaullistes de gauche sous la direction de Pierre Mendès-France. Lambert, cependant, déclarait que l'appareil de la CGT était – contrairement à celui du PCF – attaché aux masses.

 

La revendication de l'unité était au cœur du travail syndical du PCI. À partir de 1953, il appelait à l'organisation d'« assises pour l'unité d'action syndicale » pour réunir les représentants de différentes organisations syndicales au niveau local et national. Les membres du PCI dans les syndicats avaient reçu l'instruction de lier tous les problèmes de la vie syndicale par le slogan des « Assises nationales pour l'unité d'action syndicale. »

 

Le PCI maintint une position très complaisante à l'égard des dirigeants syndicaux. En mars 1954, il organisa une conférence nationale qui se concentrait expressément sur l'« unité dans la démocratie » et non sur le programme du parti. L'apparition à cette conférence de George Frischmann, secrétaire général du syndicat des Postes et haut fonctionnaire à la CGT, fut fêtée comme un grand succès. Par la suite, le « Comité permanent des Assises » envoya une délégation qui comprenait trois trotskystes aux différents sièges des syndicats, dont la CGT.

 

Finalement, Lambert rencontra personnellement le dirigeant de la CGT, Frachon, et sur son insistance, fut à nouveau accepté en tant que membre de ce syndicat dont il avait été exclu. Frachon croyait que la campagne du PCI en faveur de l'unité des syndicats ne constituait pas une menace pour la bureaucratie.

 

Le 16 novembre 1953, le Socialist Workers Party (SWP) américain publia la « Lettre ouverte, » qui appelait à une rupture avec les pablistes et à la création du Comité international. Ce fut accueilli avec enthousiasme par le PCI. Leur isolement international arrivait à son terme.

 

La Vérité, titra « Le trotskysme vaincra, un appel des trotskystes américains contre les liquidateurs de la Quatrième [Internationale] » Le 23 novembre, le PCI organisa la première réunion du Comité international à Paris. Bien qu'il ne fût plus secrétaire du parti, Bleibtreu représentait le PCI au Comité international et Gérard Bloch prit le rôle de secrétaire. En dépit de ce changement, les controverses au PCI continuèrent de plus belle.

 

D'autres différends s’ajoutèrent à ceux qui existaient déjà. Après la mort de Staline et l'écrasement du soulèvement de Berlin-Est en juin 1953, des appréciations divergentes des partis staliniens avaient été développées. La tendance de Bleibtreu défendait le soutien critique aux courants ostensiblement de gauche dans la bureaucratie, alors que la majorité du parti autour de Lambert et Bloch rejetait cette position et appelait à une révolte des travailleurs – comme celle qui s'était produite à Berlin-Est.

 

Il y avait aussi des divergences concernant les mouvements de libération nationale. Sur ce point, Lambert – à la manière des pablistes – appelait à un soutien inconditionnel sans critiques, alors que la tendance de Bleibtreu disait que le soutien devait être combiné avec une critique fraternelle.

 

À partir de mai 1952, le PCI entretint de bonnes relations politiques et personnelles avec Messali Hadj, le dirigeant du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et du MNA (Mouvement national algérien). Lorsque Hadj fut exclu d'Algérie par la police, des membres du PCI s'occupèrent de ses enfants. Le MTLD était soutenu par beaucoup de travailleurs algériens en France, certains d'entre eux avaient travaillé étroitement avec le PCI dans la CGT. Cependant, Hadj était et restait un nationaliste bourgeois.

 

Avec l'éclatement de la guerre de libération algérienne en 1954, le soutien au MNA, que Lambert assimila à un parti révolutionnaire prolétarien durant un temps, prit plus d'importance dans le travail du PCI. Le PCI se chargea de tâches logistiques et contribua au travail clandestin. La tendance Bleibtreu critiqua cette position et accusa la direction de faire preuve d'« une attitude d’opportunisme servile à l’égard du MTLD et de ses insuffisances. » [40]

 

En Algérie, le MNA fut supplanté par le Front de libération national (FLN), issu d'une scission dans l'organisation secrète armée du MTLD et ayant peu de liens avec la classe ouvrière. Il tirait sa force du soutien du gouvernement égyptien de Gamal Abdel Nasser, qui lui fournissait des armes, et de ses actions brutales contre ses rivaux politiques. Hadj répondit à son isolement croissant en évoluant politiquement vers la droite. À l'été 1958, ses partisans participèrent à des négociations avec le gouvernement français et le PCI mit un terme à ses relations avec lui.

 

Les tensions entre factions au sein du PCI devinrent de plus en plus âpres au cours de l'année 1954. Le Comité international, et surtout sa section britannique, tenta en vain d'apaiser les tensions et d'induire une coopération positive entre les deux ailes. Finalement, Bleibtreu et deux de ses partisans – Michel Lequenne et Lucien Fontanel – furent exclus pour un motif disciplinaire : ils avaient répondu à une convocation de la police contre l'avis du bureau politique. Mais une fois au commissariat, ils avaient refusé de faire une déposition, comme le requerrait la politique établie du parti. Mais le bureau politique leur avait demandé d'ignorer la convocation ce qui aurait entraîné leur arrestation.

 

Dans une déclaration du 21 mai 1955, le Comité international exprima sa colère devant l'expulsion de Bleibtreu, Lequenne et Fontanel, demandant qu'ils soient réintégrés et représentés dans tous les comités importants du parti. Cependant, cette demande n'était pas recevable pour le comité central du PCI qui rejeta la demande du Comité international.

 

La tendance de Lambert dominait alors le PCI, lequel ne jouait qu'un rôle mineur dans le travail du Comité international. En 1963, lors de la réunification du SWP américain avec les pablistes dans le Secrétariat unifié, la section française resta alignée sur le Comité international. Cependant, tous les documents importants contre la réunification furent rédigés par la section britannique.

 

En France, le PCI se consacra au travail dans les usines, où il maintint une confortable répartition des tâches avec les opportunistes de Voix ouvrière (VO) durant plusieurs années. Cela ne se termina qu'en 1966, à la suite de la controverse lors du troisième congrès mondial du Comité international. Depuis 1959, les deux organisations imprimaient et distribuaient leurs tracts devant les usines en commun. Le dirigeant de VO, Hardy, travaillait comme visiteur médical et possédait une voiture dont il faisait souvent profiter Lambert.

 

Après leur expulsion, Bleibtreu et Lequenne évoluèrent également vers la droite. Ils rejoignirent la Nouvelle Gauche où ils développèrent leur propre tendance et participèrent à la fondation du Parti socialiste unifié (PSU), une organisation attrape-tout de gauche d'où ont émergé de nombreux chefs de gouvernement et de ministres par la suite. En 1968, sous la direction de Michel Rocard, le PSU contrôlait la fédération étudiante UNEF.

 

Durant quelque temps, Bleibtreu fut membre du comité politique du PSU et en fut même secrétaire général, jusqu'à son départ en 1964. Après cela, il fut actif dans de nombreuses initiatives – pour la paix au Viêt-Nam, contre la pauvreté infantile, et dans les années 1990 contre l'embargo sur l'Irak. Lequenne partit en Algérie en 1963 pour soutenir le régime nationaliste, il y rejoignit les pablistes et devint membre du Secrétariat unifié. De 1974 à 1995, il travailla au journal Libération. Lequenne mourut en 2006.

 

Le centrisme de l'OCI qui s'exprima ouvertement en 1968 avait une longue préhistoire. En dernière analyse, il résulta de l'abandon par la section française de la lutte contre le révisionnisme pabliste.

 

Fin

 

Notes :

36. Jean Hentzgen, « Agir au sein de la classe. Les trotskystes français majoritaires de 1952 à 1955, » Université de Paris I, septembre 2006.

37. « Where is Pablo Going ? » par Bleibtreu (Favre), juin 1951 dans Trotskyism versus Revisionism, vol. 1, London, 1974.

38. Hentzgen, op.cit., p. 57

39. Cité par ibid. p. 60

40. Cité par ibid. p. 148

 


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