Une réaction à la mort de quatre mineurs dans la mine de Gleision, au Pays de Galles

En tant qu'ancien mineur dans le Yorkshire, je voudrais exprimer mes sincères condoléances aux familles des quatre hommes qui sont morts tragiquement à la mine de Gleision au Pays de Galles le 15 septembre. (Lire : La tragédie des mineurs gallois et le retour à une exploitation qui rappelle celle de l’ère victorienne de Dickens)

Je venais juste de commencer à écrire ce courrier quand j'ai entendu qu'un mineur avait été tué et un autre blessé après un effondrement à la mine de Kellingley dans le Yorkshire du Nord.

Ces tragédies sont bien trop fréquentes dans ce pays et partout dans le monde. Avant la perte des hommes de Gleision et Kellingley, sept mineurs avaient perdu la vie au Royaume-Uni depuis 2007. Mais ce n'est là qu'un aspect du problème. Durant la même période, il y a eu au moins 750 blessures sérieuses notifiées au Service d'hygiène et sécurité dans les mines.

Les hommes qui travaillent dans ces mines privées risquent leur vie chaque jour, dans une industrie où les dangers sont très nombreux. La santé et la sécurité dans beaucoup des puits encore en activité aujourd'hui sont quasi-inexistantes, en particulier dans ceux comme Gleision, où le charbon est extrait par une technique ancienne particulièrement dangereuse, mais moins chère et plus rentable. Si un mineur meurt de ce fait, il n'y a qu'une indemnité bien maigre pour sa famille.

Lorsque les nouvelles de l'accident de Gleision sont arrivées, il est rapidement apparu avec clarté qu'il n'y avait aucune chance que ces hommes s'en sortent vivants. Les contremaîtres de ces mines connaissent ces vieilles galeries, et le fait qu'elles sont probablement pleines d'eau. Quand elles explosent, elles libèrent d'un coup des milliers de litres d'eau qui se sont accumulés au cours d'une longue période, ne laissant que peu de chances aux mineurs qui se trouveraient sur leur chemin.

Avec les techniques de contrôle disponibles de nos jours, il devrait être possible d'empêcher les veines exploitées de s'approcher trop près des vieilles galeries. Les propriétaires les connaissent, et pourtant ils veulent aller exploiter toujours plus près pour récupérer un maximum de charbon, et faire plus d'argent.

Extraire du charbon aussi près des vieilles galeries, mettre les gens dans des situations aussi dangereuses, ne peut être considéré que comme un acte criminel. Mais il est très probable que les propriétaires ne seront accusés de rien.

C'est une réalité qui donne la nausée, c'est le résultat de la cupidité des propriétaires miniers et de l'échec des syndicats à protéger même les conditions de travail les plus élémentaires des mineurs d'aujourd'hui.

(Courrier original paru le 3 octobre 2011)

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