Les Etats-Unis font des attaques de style européen contre les emplois et les services

Avec la nouvelle année fiscale qui commence dimanche prochain pour la plupart des 50 gouvernements d’Etat, le bilan de l’année fiscale 2012 montre que des mesures d’austérité de style européen comparables à celles imposées en Espagne, en Irlande et se rapprochant de celles appliquées en Grèce, sont en train d’être appliquées dans les Etats, les uns après les autres.

Le gouvernement Obama, avec l’aide des médias américains, a cherché à décrire sa politique comme étant moins dure que celle imposée par l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire International aux pays en difficulté financière de la zone euro.

La vérité est que les Etats américains, bien plus vastes que la Grèce, appliquent une politique identique, y compris la réduction drastique des emplois publics et l’élimination ou la privatisation d’un large éventail de services publics, allant de l’éducation aux soins de santé en passant par les parcs et les espaces de loisirs.

L’actuelle année fiscale a débuté avec une réduction, pratiquée par presque tous les Etats, des dépenses publiques avoisinant des déficits combinés de 107 milliards de dollars. L’année se termine avec 30 Etats réalisant des coupes supplémentaires afin de réduire drastiquement les déficits prévus de 54 milliards de dollars pour l’année fiscale 2013.

Dix Etats ont dû combler des déficits budgétaires qui s’étaient développés au cours de l’actuelle année fiscale parce que le ralentissement de l’économie américaine a réduit la croissance anticipée des recettes fiscales et occasionné un accroissement des prestations sociales gérées par l’Etat, tel Medicaid.

La politique de réduction budgétaire a été adoptée sur une base bipartite, par des gouverneurs démocrates et des assemblées législatives contrôlées tant par les Démocrates que les Républicains, et avec l’approbation du Démocrate de la Maison Blanche, du Sénat américain contrôlé par les Démocrates et de la Chambre des représentants contrôlée par les Républicains.

Depuis l’épuisement de l’aide tout à fait inadéquate fournie aux Etats en 2009-2010 en vertu du plan de relance du gouvernement Obama, ni la Maison Blanche ni le Congrès n'ont levé le petit doigt alors que 600.000 emplois de la fonction publique étaient supprimés – en plus de l’effondrement de l’industrie du bâtiment qui est, à elle seule, la plus importante composante de la dépression en cours sur le marché de l’emploi.

Même l’aide restreinte accordée par la loi sur la relance n'a été mise en vigueur que pour empêcher un écroulement total des finances de l’Etat et une faillite probable d’un ou de plusieurs gouvernements d’Etat américains, ce qui aurait perturbé les marchés financiers, notamment le marché pour des obligations municipales et gouvernementales exemptes d’intérêt et détenues principalement par les riches.

La semaine passée, des reportages, fondés sur des projections financières pour l’année fiscale qui s’achève, ont dit que les dépenses du gouvernement d’Etat et local avaient chuté de 0,8 pour cent cette année, soit une baisse de 2,7 pour cent après ajustement en fonction de l’inflation. Quatorze Etats réduisent l’aide aux gouvernements locaux,rejetant de fait une partie du fardeau de la crise fiscale sur les villes et les comtés, et le New York Times a rapporté que plus d’un quart des gouvernements municipaux prévoient cette année des licenciements pour réagir aux coupes actuelles des aides fournies par le gouvernement de l’Etat et le gouvernement fédéral.

Des articles émanant des quatre coins des Etats-Unis suggèrent que les gouvernements d’Etat sont en train d’agir avec un degré de dureté qui montre un mélange d’enthousiasme pour la souffrance infligée aux masses et une indifférence insouciante à l’égard de la réaction populaire. En voici quelques exemples :

  • · L’Etat de Floride, qui a l’un des taux de chômage le plus élevé du pays, a limité l’allocation chômage à tout juste 14 semaines alors même qu'un travailleur sans emploi moyen est confronté à près de 40 semaines de chômage avant de pouvoir trouver un nouvel emploi.

 

  • · L’Etat de l’Illinois est en train de promulguer une loi qui obligerait les familles des enfants nécessitant des ventilateurs médicaux à domicile à payer une part énorme des coûts ou à placer l’enfant dans un établissement de soins. Les familles ayant un revenu ne dépassant pas 94.450 dollars devront payer la totalité de la prise en charge, évaluée à 188.210 dollars par an pour garder leur enfant à la maison.

 

  • · L’Etat de la Californie met aux enchères six parcs publics pour les vendre à des entreprises privées. Ces firmes exploiteraient l’ensemble des concessions, les services d’accueil et de sécurité en cherchant à faire un profit. Douze autres parcs seront carrément fermés le 1er juillet avec le début de la nouvelle année fiscale. Entre-temps, le citoyen le plus riche de l’Etat, le PDG du groupe informatique Oracle, Larry Ellison, s’est acheté une des îles de l’archipel d’Hawaï pour son usage personnel.

La crise des Etats est une preuve de plus de la contradiction flagrante entre l’ordre social capitaliste et les besoins fondamentaux des masses de travailleurs. Selon des études récentes, les 50 Etats devront fournir un enseignement à 350.000 élèves supplémentaire du primaire et du secondaire et à 1,7 million d’étudiants d'instituts universitaires municipaux et d’université de plus qu’il y a cinq ans. Le nombre de gens ayant droit à Medicaid dépassera de 5,6 millions celui d’il y a cinq ans. Face à un ensemble de revenus stagnants du fait d’un marasme économique qui dure et des réductions de l’aide fédérale, la perspective est celle de coupes encore plus sévères dans les services publics.

L’alternative à ce programme d’austérité impitoyable est que la classe ouvrière exige la reconnaissance des droits sociaux de base – des emplois bien rémunérés, l'enseignement gratuit, des logements adéquats et l'accès aux soins de santé, à la retraite et à la culture. Ceci signifie le rejet du programme pro-capitaliste tant des Démocrates que des Républicains et la construction d’un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière sur la base d’un programme socialiste.

Le Socialist Equality Party (Parti de l’Egalité socialiste, SEP) présente un candidat à l’élection présidentielle américaine pour faire connaître un tel programme à un public le plus vaste possible. Nous invitons instamment les travailleurs et les jeunes à soutenir la candidature de Jerry White à la présidence et celle de Phyllis Scherrer à la vice-présidente et à se joindre à la campagne du SEP. Pour plus d’information, cliquer sur : www.socialequality.com.

 

(Article original paru le 25 juin 2012)

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