Un programme socialiste contre les coupes sociales et le chômage en Europe

Le Partei für Soziale Gleichheit (PSG) [Parti de l’Egalité sociale] présentera, lors des élections législatives prévues le 22 septembre, au total huit candidats dans trois Länder allemands (en Hesse, en Rhénanie du Nord/Westphalie et dans la cité-Etat de Berlin). Les membres du PSG et ses partisans sont actuellement en train de recueillir des milliers de signatures de soutien qui, conformément à la loi électorale allemande, sont indispensables à ses candidats. Ci-dessous est publiée la déclaration du PSG en vue de sa participation à l’élection.

Le Partei für Soziale Gleichheit (PSG) [Parti de l’Egalité sociale] présentera des candidats aux élections générales du 22 septembre en Allemagne. Notre but est d’unir les travailleurs et les jeunes en Allemagne et en Europe dans une lutte contre les coupes sociales, le chômage et le militarisme et pour la défense des droits démocratiques. Notre campagne fait partie d’une campagne mondiale menée par le Comité international de la Quatrième Internationale pour la construction de partis ouvriers socialistes révolutionnaires.

Les élections ont lieu dans le contexte de la plus profonde crise du capitalisme mondial depuis les années 1930. L’Europe se trouve au seuil de luttes de classes massives. Elle est plus profondément divisée aujourd'hui par le gouffre entre riches et pauvres, qui ne cesse de s’élargir et traverse tout le continent, qu’elle ne l’était durant la période du Mur de Berlin et du « Rideau de Fer ». Le nombre de personnes qui ne sont plus à même de subvenir à leurs besoins, de payer leur loyer ou leur éducation s’accroît de jour en jour alors qu’une minorité vit dans un luxe obscène et impose ses dictats à la société.

Il y a cinq ans, par ses spéculations criminelles cette aristocratie financière a conduit l’économie mondiale au bord de l’effondrement. Les gouvernements européens ont alors injecté 1,6 millier de milliards d’euros d’argent public dans les banques défaillantes. A présent, ces fonds sont retirés à la population laborieuse au moyen de coupes dans les dépenses sociales, l'éducation, les retraites et la santé.

Le gouvernement, dirigé par Angela Merkel, joue le rôle majeur dans ce processus. En agissant comme si la catastrophe de 1933 n’avait jamais eu lieu, Berlin insiste pour que des mesures d’austérité impitoyables soient appliquées partout en Europe, acculant à la pauvreté et au chômage des millions de gens. Berlin utilise l’UE et l’euro pour orienter les flux de capitaux vers l’Allemagne en pillant et en dominant les pays plus faibles d'Europe. Cette attitude arrogante attise les rivalités et les antagonismes nationaux. Les gouvernements européens s’entendent essentiellement sur une seule question : que le fardeau de la crise soit carrément rejeté sur le dos de la classe ouvrière.

L’Union européenne montre maintenant son vrai visage. Loin d’incarner l’« unité de l’Europe », elle représente la dictature du capital financier sur l’Europe. Les dictats de Bruxelles et de Berlin sont en train d’anéantir les systèmes de protection sociale en privant des millions de personnes âgées de leur retraite bien méritée et en jetant d’innombrables familles dans le besoin et la misère. L’objectif de l’élite européenne est d’instaurer, au nom de la compétitivité, des « conditions chinoises » partout en Europe.

La Grèce révèle au grand jour l’avenir de l’Union européenne. Cinq plans d’austérité en trois ans ont entraîné une explosion du chômage. Les salaires et les retraites ont baissé en moyenne de 40 pour cent, les systèmes de santé et d’éducation du pays sont en train de s’effondrer et la pauvreté, la famine et le nombre de gens sans-abri est en train d’augmenter.

Vingt-six millions de personnes sont actuellement sans emploi dans l’Union européenne. En Espagne et en Grèce, près d’un tiers des adultes et deux tiers de tous les jeunes sont privés d’emploi. En Allemagne, le taux de chômage officiel n’est que de 7 pour cent, mais sur 42 millions de travailleurs, seuls 29 millions sont couverts par l’assurance sociale. Le reste travaille dans des conditions précaires et 4 millions gagnent moins de 7 euros de l’heure.

A l’autre extrémité de la société, l’aristocratie financière est en train de s’enrichir de la crise. Les cours des actions ont atteint des niveaux record. Le 1 pour cent le plus riche de la population allemande possède un tiers des actifs financiers, soit plus que les 90 pour cent des plus pauvres. Un membre du conseil d’administration d’une société allemande cotée en bourse gagne autant que 200 travailleurs, dix fois plus qu’il y a 25 ans. Et même les fonds de sauvetage des pays endettés finissent par atterrir sur les comptes de l’aristocratie financière. Sur les 188 milliards d’euros d’aide à la Grèce, à peine 5 milliards se sont en fait retrouvés dans le budget grec. Le reste est allé aux banques, aux fonds spéculatifs et aux créanciers privés.

Les tensions sociales ne cessent d'enfler en Europe. Le mécontentement, la colère et l’indignation augmentent. Dans un contexte d’attaques incessantes contre les systèmes sociaux, de vastes couches de la population sont en train de perdre confiance dans la viabilité économique et la justification morale du capitalisme. Les médias bourgeois débattent publiquement du temps que cela prendra avant que l’Europe ne « s’embrase. »

Les intérêts des travailleurs, des jeunes, des chômeurs et des retraités ne trouvent aucun moyen d’expression dans la vie politique officielle en Europe. Cependant, sous la surface, une énorme tempête est en train de couver. En réaction, les partis de l’establishment serrent les rangs. Qu’ils se dénomment conservateurs, libéraux, sociaux-démocrates, Verts ou de « gauche », tous les partis traditionnel soutiennent les dictats d’austérité de l’UE ou essaient de détourner l’opposition à leur encontre dans une direction droitière et chauvine.

Les Etats socialistes unis d’Europe

La campagne électorale du PSG donne une voix et une orientation politique à l’opposition largement partagée contre la politique d’austérité de Berlin et de Bruxelles. Le PSG est l’unique parti participant aux élections qui rejette à la fois l’Union européenne et toutes les formes de nationalisme. Notre objectif ce sont les Etats socialistes unis d’Europe. Ce n’est que par l’unification de l’Europe sur une base socialiste que la classe ouvrière peut faire valoir ses propres intérêts, empêcher que l’Europe ne rechute dans le nationalisme et la guerre, et utiliser l’énorme richesse et les forces productives du continent pour servir les intérêts de la société dans son ensemble.

Les causes de la crise économique et sociale sont la faillite du système capitaliste mondial. Le capitalisme ne peut être réformé. Tous les efforts entrepris pour surmonter la crise et s’attaquer aux pressants problèmes sociaux battent de l'aile devant la propriété privée des moyens de production, l’anarchie du marché capitaliste, les nécessités économiques du système de profit et surtout la cupidité insatiable de la classe dirigeante. Aucun problème social ne peut être résolu sans briser le pouvoir de l’oligarchie financière.

Ceci requiert de placer les grands groupes et les banques sous la propriété publique. En tant que propriété privé, ils servent exclusivement à renforcer les bénéfices des actionnaires et des propriétaires. Socialisés et placés sous contrôle démocratique, ils peuvent être utilisés pour satisfaire les besoins de la société, tels qu’offrir des emplois sûrs, l’éducation, la culture, les soins de santé et la prise en charge des personnes âgées ainsi que la sécurité sociale.

Pour concrétiser ce programme socialiste, nous luttons pour l’unité de la classe ouvrière européenne par-delà les frontières nationales, ethniques et autres. Nous nous adressons tout particulièrement aux millions d’immigrants venus d’Europe de l’Est, de la Turquie, d’Afrique du Nord et de nombreux autres pays et qui vivent en Allemagne et en Europe. Pour lutter contre la contre-révolution sociale, les travailleurs doivent s’unir. Lorsque la classe ouvrière résiste à toutes les tentatives de diviser ses rangs, elle devient une force invincible. Lors de notre campagne, nous travaillons étroitement avec nos autres sections du Comité international de la Quatrième Internationale. Nous présenterons aussi notre programme dans les autres pays européens.

Un programme socialiste ne peut être appliqué sur la base des institutions, des gouvernements et des partis existants. Cela requiert l’intervention active de la classe ouvrière dans le processus politique et la mise en place de gouvernements ouvriers qui reposent sur la classe ouvrière, c’est-à-dire sur la vaste majorité de la population.

Le programme du PSG se consacre aux besoins de la classe ouvrière et des jeunes et les associe au programme de la révolution socialiste. Les emplois, l’éducation, les soins de santé, les logements abordables et une vieillesse digne sont des droits fondamentaux qui ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel du tout profit. Nous soutenons toutes les protestations et toutes les luttes qui contribuent à accroître la combativité et l’indépendance des travailleurs.

Ceci présuppose toutefois, que de telles luttes soient menées indépendamment des syndicats et des organisations qui défendent le capitalisme et répriment ceux qui lui résistent. Les syndicats ont depuis longtemps cessé de représenter les intérêts des travailleurs. Ils représentent un appareil bureaucratique qui est aliéné de la classe ouvrière et qui lui est hostile. Les responsables syndicaux sont royalement rémunérés comme co-gestionnaires qui intimident et répriment les travailleurs. En Allemagne, tout licenciement, toute réduction de salaire et toute fermeture d’usine porte la signature des syndicats et de leurs représentants aux conseils d’entreprise. Dernièrement, la fermeture de l’usine d’Opel à Bochum a été imposée avec l’appui du syndicat IG Metall et du comité central d’entreprise.

Nous préconisons la création de comités d’action sur les lieux de travail et dans les quartiers pour organiser la résistance contre les fermetures d’usine, les licenciements et la réduction des services sociaux et pour construire des liens étroits avec les travailleurs des autres villes et des autres pays.

Contre la dictature et la guerre

La lutte contre la guerre et pour la défense des droits démocratiques occupe une place centrale dans le programme du PSG. Comme c’était le cas il y a 80 ans, la classe dirigeante réagit aujourd’hui à l’aggravation de la crise sociale par le renforcement de l’appareil d’Etat et par un militarisme croissant.

Les élections démocratiques se sont transformées en un exercice futile. Indépendamment de la volonté des électeurs, la politique gouvernementale est déterminée par les marchés financiers. L’appareil d’Etat est renforcé partout en Europe dans le but de réprimer la résistance sociale. En Allemagne, la Cour constitutionnelle fédérale a annulé la séparation d’après-guerre entre le travail de la police et celui des services de renseignement et légitimé les missions de combat de l’armé sur le front intérieur. Les Etats-Unis servent de référence : après les attentats du 11 septembre 2001, le Département de la sécurité de la Patrie (Department of Homeland Security) a été mis en place comme un appareil tout puissant de contrôle et de répression.

Les puissances européennes réagissent à la crise économique en se jetant vigoureusement dans la lutte pour obtenir des sphères d’influence, des marchés et des ressources. La France joue un rôle de premier ordre dans la nouvelle « ruée vers l’Afrique », qui cible avant tout l’influence grandissante de la Chine. Elle a saisi l’initiative dans la guerre en Libye et a pris depuis les devants en envoyant ses propres troupes au Mali.

Après une certaine hésitation, l’Allemagne participe de plus en plus agressivement à ces guerres impérialistes. L’armée allemande est actuellement opérationnelle dans plus d’une dizaine de zones de guerre dans le but de réaliser les objectifs de l’impérialisme allemand par des moyens militaires. Parmi ses priorités, figurent la sécurisation de « routes commerciales libres », « un approvisionnement sûr en matières premières » et « le développement, la protection et l’accès aux ressources naturelles, aux canaux de distribution et aux marchés », comme stipulé dans les directives officielles de la politique de la défense. Après les Etats-Unis et la Russie, l’Allemagne est le troisième plus important exportateur d’armes du monde.

Les pays européens se tournent vers l’impérialisme américain qui compense sa perte de pouvoir économique en exploitant sa puissance militaire colossale et en détournant l’attention des tensions sociales explosives à l'intérieur du pays vers des ennemis extérieurs. Depuis le début de ce 21e siècle, les Etats-Unis et leurs alliés ont combattu trois guerres importantes en Afghanistan, en Irak et en Libye, et qui ont eu des conséquences dévastatrices pour leur population et leur société. Ils sont actuellement en train de planifier de nouvelles guerres contre la Syrie et l’Iran. Dans le but de renverser le régime du président Assad, allié de l’Iran, ils attisent une guerre civile sectaire en Syrie. Ce faisant, ils soutiennent et arment ces mêmes forces islamistes qui avaient servi de prétexte à la « guerre contre le terrorisme. »

Tout en préparant un nouveau bain de sang au Moyen-Orient, les Etats-Unis ont recentré l’action de leur puissance militaire vers la région Asie-Pacifique afin de freiner la montée de la Chine. Dans le cadre du « pivot vers l’Asie », annoncé par le président Obama, les Etats-Unis encerclent systématiquement leurs principaux rivaux économiques, arment leurs alliés régionaux et fomentent des conflits territoriaux dans la Mer de Chine du Sud. La logique de ce développement conduit à une guerre nucléaire qui menace l’avenir de toute la civilisation humaine. Selon une récente étude de l’Institut australien de Stratégie politique (ASPI), « Le Pentagone a commencé à ‘réfléchir à l’impensable’ : une stratégie militaire pour mener et gagner une possible guerre contre la Chine. »

Le danger d’une troisième guerre mondiale ne peut pas être dissipé par des appels pacifistes lancés aux gouvernements impérialistes. La lutte contre une guerre impérialiste est inextricablement liée à la lutte contre sa causes principale : le capitalisme. Le PSG et le Comité international de la Quatrième Internationale luttent pour l’unification de la classe ouvrière internationale dans une lutte contre la menace grandissante de guerre. Nous sommes l’unique force politique qui s'oppose systématiquement au danger grandissant de guerre et d’agression impérialiste au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie-Pacifique. Notre section australienne, le Socialist Equality Party (Australie) a placé cette question au centre de sa propre campagne électorale.

Le militarisme et le renforcement des pouvoirs de l’Etat sont rejetés par la classe ouvrière et de vastes couches de la population. Cependant, cette opposition, tout comme la résistance aux coupes sociales, ne trouve aucune expression dans la politique officielle. Le parti La Gauche (Die Linke, l’homologue allemand du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon) et des groupes de pseudo-gauche qui avaient soutenu les manifestations de masse contre la guerre en Irak en 2003 se trouvent maintenant parmi les plus fervents défenseurs de la guerre contre la Syrie. A la veille de la Première Guerre mondiale, les pacifistes, les syndicats et de vastes sections du Parti social-démocrate (SPD) avaient basculé dans le camp de l’impérialisme allemand ; actuellement Die Linke est ses satellites de pseudo-gauche foulent le même sentier.

La construction d’un nouveau parti ouvrier

La construction d’un nouveau parti des travailleurs se trouve au centre de la campagne électorale du PSG. Tous les partis, qui jadis avaient affirmé représenter les intérêts des travailleurs, ont rejoint entièrement le camp de la classe dirigeante.

Le SPD célèbre cette année le 150ème anniversaire de sa fondation. Il serait plus approprié pour le SPD d’attendre une année de plus pour coïncider avec le 100ème anniversaire de son soutien à la Première Guerre mondiale. Cela correspondrait mieux à la politique actuelle du parti. Les dirigeants actuels du SPD, Sigmar Gabriel et Peer Steinbrück, n’ont aucun point commun avec la tradition des dirigeants du SPD, August Bebel et Wilhelm Liebknecht, qui ont construit un parti marxiste de masse de la classe ouvrière. Bebel était convaincu que la classe ouvrière peut être éduquée et élevée pour diriger la société ; Gabriel et Cie pensent que les travailleurs n’ont aucune mémoire et peuvent être pris pour des imbéciles.

Avec l’agenda 2010 et Hartz IV, le SPD a prouvé qu’il était fermement implanté dans le camp du capital financier. La mondialisation économique a totalement sapé le programme de réformes sociales qui avait provisoirement aidé le SPS à accéder au pouvoir durant le boom économique de la période d’après-guerre. A présent, il ne diffère pas d’un iota des autres partis bourgeois.

Les Verts sont le reflet fidèle de la génération contestataire de 1968. Dans leur jeunesse, ils se sont rebellés contre leur père et se sont enthousiasmés pour la libération de l’individu des contraintes de la société bourgeoise dans laquelle ils incluaient aussi la classe ouvrière. Vint ensuite leur promotion sociale et un glissement constant vers la droite. Après leur entrée au gouvernement en 1998, les Verts ont abandonné leur pacifisme et leur reconnaissance du bout des lèvres des questions sociales. Aujourd'hui ce n'est que sur des questions de style de vie qu'ils se différencient du Parti démocrate libéral (FDP), favorable au patronat. Le revenu moyen de leurs adhérents est le plus élevé de celui de tous les partis représentés au Bundestag. Ils appuient l’austérité et le militarisme et ils critiquent par la droite le gouvernement Merkel pour n'avoir pas participé à la guerre en Libye.

Le plus pourri de tous les partis bourgeois est La Gauche (Die Linke). Il n’y a rien de « gauche » en ce qui le concerne, mis à part son nom. Comme les autres partis, il soutient les coupes sociales, le renforcement de l’appareil d’Etat et le militarisme. Il défend l’Union européenne, le plus important instrument de la contre-révolution sociale en Europe. Chaque fois qu’il a fait partie d'un gouvernement, il a drastiquement réduit les dépenses et renforcé l’appareil d’Etat. En politique étrangère, Die Linke a agi comme le prolongement du ministère des Affaires étrangères. En Syrie, il collabore étroitement avec l’opposition pro-impérialiste. En coopération avec des membres influents du SPD, des Verts et de l’Union chrétienne-démocrate au pouvoir (CDU), la co-présidente de La Gauche, Katja Kipping, a signé une déclaration réclamant une intervention impérialiste en Syrie.

La rhétorique sociale de La Gauche ne sert qu’à embrouiller la classe ouvrière et à empêcher la formation d’un mouvement socialiste indépendant. A cet égard, La Gauche dispose d’une longue tradition. Elle a ses racines dans le parti stalinien d’Etat de l’ancienne Allemagne de l’Est et qui existait tel un parasite sur la propriété nationalisée et la classe ouvrière politiquement opprimée. Ses dirigeants considéraient la restauration du capitalisme comme une occasion de s’enrichir aux dépens de la classe ouvrière. La voie vers la réunification allemande était, de leur point de vue, « absolument nécessaire et devait être poursuivie avec détermination ». C’est ce qu’a écrit dans ses mémoires le dernier premier ministre est-allemand, Hans Modrow.

A l’Ouest, La Gauche se base sur de vieux bureaucrates syndicaux roublards et d’anciens responsables du SPD. Ils ont quitté le SPD pour s’associer aux staliniens est-allemands et empêcher qu’une opposition aux lois Hartz ne prenne des formes révolutionnaires. Leur but déclaré est d’aider un gouvernement SPD/Verts à revenir au pouvoir.

Des groupes de pseudo-gauche tels l’Alternative socialiste (Sozialistische Alternative, SAV) et Marx21 – qui sont respectivement liés au Socialist Party et au Socialist Workers Party en Grande-Bretagne – trouvent la politique anti-classe ouvrière de La Gauche irrésistible au point d’en devenir des membres. Ils représentent les intérêts d’une couche de la classe moyenne bien nantie qui a bénéficié de l’oppression de la classe ouvrière. Adhérer à La Gauche leur a permis de devenir députés et leur a donné accès aux ressources financières considérables de La Gauche et de sa Fondation Rosa Luxembourg. Ils considèrent la crise comme une opportunité pour s’intégrer plus encore dans l’Etat bourgeois. Au sein de La Gauche, ils sont les partisans les plus fervents de la bureaucratie syndicale droitière et de l’intervention impérialiste en Syrie. Dans la lutte des classes, ces groupes se trouvent de l’autre côté des barricades. Les travailleurs et les jeunes ne doivent pas se laisser berner par leur verbiage « gauchiste » : ce sont des adversaires politiques de la classe ouvrière.

La crise profonde du capitalisme et la faillite politique des partis traditionnels de « gauche » et de leurs adeptes de pseudo-gauche a permis aux démagogues droitiers de canaliser un mécontentement grandissant à l’égard de la crise sociale et politique dans une direction réactionnaire et nationaliste. Derrière ses critiques tapageuses à l’égard de la situation politique, en Italie, le Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo défend un programme droitier. Le Parti pirate en Allemagne, acclamé par les médias pour son « authenticité rafraîchissante » en raison de sa naïveté et de son ignorance, met aussi en avant une politique droitière.

Le PSG se différencie à tous les égards de ces partis bourgeois corrompus et de leurs annexes de pseudo-gauche. Notre force réside dans notre programme, nos principes et notre tradition ininterrompue. Nous représentons la continuité des grands révolutionnaires marxistes – Marx et Engels, Lénine et Trotsky, ainsi que Rosa Luxembourg. Notre mouvement international, l’Opposition de Gauche et la Quatrième Internationale ont émergé durant la lutte menée par Trotsky contre le stalinisme qui a réprimé la démocratie ouvrière en Union soviétique, assassiné les dirigeants de la Révolution d’octobre et qui fut responsable des grandes défaites de la classe ouvrière internationale, dont l’Allemagne en 1933, avant de finalement détruire l’Union soviétique.

Le Comité international de la Quatrième Internationale défend la perspective de l’internationalisme prolétarien contre tous ceux qui se sont adaptés aux dirigeants staliniens et nationalistes de la période d’après-guerre – de Mao Zedong à Gamal Abdel Nasser, à Fidel Castro et à Hugo Chavez. Nous avons toujours souligné que le socialisme ne pouvait être que le résultat d’un mouvement international indépendant de la classe ouvrière et non de manoeuvres politiciennes de politiciens bourgeois de « gauche ».

Cette perspective est aujourd’hui confirmée. L’effondrement de l’Union soviétique et de l’Allemagne de l’Est il y a deux décennies n’a pas représenté l’échec du socialisme mais a été l’aboutissement de la trahison du du socialisme par les staliniens. Ces événements ont initié une nouvelle ère de violent soulèvement social. Aucune des contradictions qui avaient précipité il y a un siècle l’Europe dans une période de 30 ans de guerre et de révolutions n’a été résolue. Elles réapparaissent une fois de plus.

Une replongée dans la barbarie et la guerre ne peut être évitée que par la construction du Comité international de la Quatrième Internationale et du PSG en tant que nouvelle direction révolutionnaire de la classe ouvrière. Tel est l’objectif central de notre campagne électorale. Pour ce faire, il est nécessaire de tirer les leçons du 20ème siècle incarnées dans l’histoire du Comité international de la Quatrième Internationale. Avec le World Socialist Web Site, le Comité international dispose d’un organe qui, sur la base de ces leçons, fournit chaque jour une orientation politique à la classe ouvrière et qui est lue par des dizaines de milliers de travailleurs partout dans le monde.

Nous appelons tous les travailleurs, les étudiants, les jeunes et les intellectuels et personnes des professions libérales de sensibilité socialiste à soutenir la campagne électorale du PSG. Lisez le World Socialist Web Site, soutenez sur le plan pratique et financièrement notre campagne et devenez membre du PSG !

(Article original paru le 15 mai 2013)

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