Un tireur a blessé un photographe dans les bureaux de Libération

Chasse à l'homme dans Paris

Une chasse à l'homme organisée par la police était toujours en cours dans la nuit du 18 au 19 novembre à Paris. Ils recherchaient un tireur qui a pénétré dans la réception des bureaux du journal de centre-gauche Libération à 10h15 hier matin. Celui-ci a tiré deux coups, blessant gravement un jeune photographe, puis a quitté les lieux sans dire un mot. 

Une garde policière a ensuite été placée devant tous les bâtiments des principaux médias dans la ville. 

Puis, à 11h40, un homme d'apparence similaire – corpulent, entre 40 et 45 ans, portant un long pardessus sombre – a tiré en direction de la banque Société Générale dans le quartier d'affaires de la Défense, cassant une fenêtre mais ne blessant personne. Des témoins ont déclaré qu'il n'était pas entré dans la banque, mais qu'il avait descendu quelques marches d'escalier à l'extérieur de celle-ci.

Juste avant 13 heure, un conducteur a indiqué qu'il avait été pris en otage à Nanterre, près de la Défense, par un homme armé de plusieurs grenades qui l'a forcé à l'emmener aux Champs Élysée, et à le déposer près de l'Hôtel de luxe George V. Cet hôtel est proche des bureaux des radios Europe 1 et RTL ainsi que du palais présidentiel. 

Un hélicoptère de la police a été envoyé sur les lieux, et les gens ont été encouragés à rester chez eux. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré, « Tant qu'il n'a pas été interpellé, nous savons qu'il peut agir. » 

La nuit dernière cependant, aucun suspect n'avait encore été interpellé, même après que les médias ont publié de nombreuses photographies de cette personne prises par des caméras de surveillance. La police a apparemment perdu sa piste dans une station de métro. 

 

Le procureur de Paris, Francis Molins, a déclaré que « le plus probable » était qu'un tireur isolé est à l'origine de ces attaques et de l'enlèvement. Il a affirmé que le suspect n'est pas encore identifié, et que si la police fouille activement l'Ouest de Paris depuis le soir, les motifs sont toujours inconnus. 

Il pourrait y avoir un lien entre ces événements et un incident qui est survenu vendredi dernier, où un homme a ouvert le feu dans le hall du bâtiment de BFM TV/RMC sans blesser personne. Des cartouches du type utilisé pour la chasse aux sangliers trouvées sur place sont semblables à celles trouvées dans les bureaux de Libération. Le tireur avait pénétré dans le bâtiment de BFM TV et vidé le chargeur de son arme dans le hall de réception. Libération a publié des images du suspect qui correspondent à celles de l'homme qui a attaqué BFM TV, l'homme y avait dit à un rédacteur, « la prochaine fois je ne vous raterai pas. » 

En visite d'Etat en Israël, le président français François Hollande a commenté ces incidents : « L'arrêter le plus vite possible, c'est la seule consigne qui a été donnée […] Il y a eu deux médias qui ont été visés [...] c'est toujours la liberté d'information qui est visée. Dans un pays de droit, nous devons plus que jamais protéger les organes de presse ». Libération a également fait savoir qu'une attaque informatique avait eu lieu à 15h37 contre son site Internet, sans indiquer l'origine de l'attaque. « Nous sommes victimes d'une attaque par déni de service depuis un peu moins d'une demi-heure. On est en train de travailler avec notre hébergeur pour isoler ça. Concrètement, notre site est toujours en ligne et visible, mais ne peut pas être mis à jour. »

 

(Article original paru le 19 novembre 2013)

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