Le vrai visage des «démocrates» ukrainiens

Cette semaine, deux événements ont réfuté la propagande du gouvernement allemand et de ses alliés qui vise à justifier leurs actes en Ukraine : la mort d'Alexandre Mousytchko et une conversation téléphonique avec Yulia Timoschenko, qui a été interceptée et rendue publique.

Mousytchko, coordinateur du mouvement fasciste Secteur droit dans l'ouest de l'Ukraine, a été tué par balle lors d'une intervention policière près de la ville de Rivne. Les rapports sur sa mort sont contradictoires.

Le vice-ministre de l'Intérieur Vladimir Yevdokimov a déclaré que Mousytchko, qui était recherché pour «hooliganisme et résistance contre les forces de l'État», aurait été tué dans une fusillade avec la police après avoir résisté avec une arme à feu.

Les activistes du Secteur droit eux prétendent que leur leader aurait été exécuté. Ils rapportent que des hommes armés seraient arrivés dans deux bus VW et auraient forcé Mousytchko et cinq autres de sortir d'un café à Rivne. À l'arrière du café, ils auraient vérifié que Mousytchko ne porte pas de gilet pare-balles pour ensuite le tuer avec deux balles au cœur.

Les militants du Secteur droit ont juré qu'ils se vengeraient du ministre de l'Intérieur Arsen Asakov

Des sections des médias allemands ont essayé de présenter l'opération policière contre Mousytchko comme un progrès vers l'État de droit. En réalité, elle révèle le caractère des éléments fascistes et criminels sur lesquels l'Occident s'est appuyé pour renverser le président élu, Victor Ianoukovitch, et mettre au pouvoir un régime plus docile.

Les circonstances de la mort de Mousytchko évoquent la Nuit des longs couteaux, quand Hitler assassina les dirigeants de la SA en 1934 après qu'ils aient accompli leur tâche, plutôt qu'un progrès vers l'État de droit.

Alexander Mousytchko, mieux connu sous le nom de «Sascha blanc», était vice-commandant du Secteur droit, qui a joué un rôle décisif pour forcer Ianoukovitch de fuir lors du coup de février.

En tant que dirigeant du mouvement Assemblée nationale ukrainienne paramilitaire - Autodéfense nationale ukrainienne (UNA-USO), Mousytchko, qui avait une longue carrière criminelle derrière lui, contrôlait l'aile la plus militante du Secteur droit. Son credo est de combattre «les communistes, les juifs et les Russes tant que le sang coulera dans mes veines.»

Déjà en 1995, un tribunal ukrainien avait déclaré Mousytchko coupable de lésions corporelles graves, et en 2003, il avait été condamné à trois ans et demi de prison pour corruption. Durant les années 1990, il s'est battu aux côtés de rebelles tchétchènes contre des troupes du gouvernement russe. Durant cette période, il a été le chef d'une organisation terroriste nommée Viking et garde du corps du président séparatiste tchétchène Dudayev.

Les autorités russes ont émis un mandat international pour son arrestation, l'accusant d'avoir brutalement torturé au moins 20 soldats russes capturés dans le Caucase avant de les tuer. «Sascha blanc» a répondu au mandat en promettant une récompense de 10-12 millions de dollars pour quiconque «éliminerait» Poutine.

Après le renversement du gouvernement de Ianoukovitch, Mousytchko a été fortement impliqué dans des actes de violence, d'intimidation, et de mesures arbitraires contre des opposants politiques.

Le lendemain du coup d'État droitiste, il est apparu en uniforme militaire au parlement régional dans le district administratif de Rivne brandissant une Kalashnikov. Il a ensuite forcé une session parlementaire à mettre ses demandes en œuvre. Celles-ci incluaient la provision d'accommodements pour ses partisans du Secteur droit.

Trois jours plus tard, il a pris d'assaut le bureau de l'administrateur du district de Rivne avec un groupe de partisans pour violenter l'administrateur, et ceci, sous l’œil des caméras. Les tribunaux ont mené des enquêtes concernant des plaintes et des témoignages selon lesquels Mousytchko et ses partisans avaient arbitrairement confisqué des voitures et occupé des maisons.

Quand le nouveau gouvernement à Kiev a émis un mandat pour son arrestation, Mousytchko a menacé le ministre de l'Intérieur Asakov disant qu'il serait «pendu par les jambes comme un chien et exterminé».

Peu après, Mousytchko a été tué durant une opération policière.

Le ministre de l'Intérieur Asakov est un membre du parti Batkivshchyna (Patrie) de Yulia Timoshenko, un parti qui n’a pas la réputation d'être délicat avec ses ennemis politiques. Les médias occidentaux ont présenté Timoschenko, qui a fait des millions dans l'industrie du gaz dans les années 1990, comme une icône de la révolution orange et une combattante pour la démocratie. Mais un extrait d'une conversation téléphonique entre Timoschenko et son proche allié Nestor Chufritch est apparu sur Internet mardi dernier, et a révélé que «l'icône» n'était rien de plus qu'une vulgaire criminelle sans scrupules et motivée par la haine.

Il était nécessaire de saisir les armes et de se débarrasser des Russes et de leurs dirigeants, a-t-elle déclaré, faisant référence à Vladimir Poutine. Elle était «prête a tenir un pistolet et tirer une balle dans le cerveau de ce bâtard».

Répondant à la question à savoir que faire des 8 millions de Russes qui habitent le territoire ukrainien elle a répondu qu'on devrait les «cibler avec des armes nucléaires».

De plus, sa discussion était parsemée d'expressions obscènes et insultantes. Elle a utilisé le terme dérogatoire de «kazap» pour décrire les Russes. «Ses phrases étaient pleines de jurons russes, que l’on peut traduire approximativement par "maudit", "saleté" et "chiens russes"» écrit Der Spiegel.

Timoschenko a subséquemment confirmé l'authenticité de la discussion sur Twitter déclarant que sa déclaration par rapport aux 8 millions de Russes avait été transmise incorrectement.

Les tirades haineuses de Timoschenko, qui menacent de provoquer une guerre civile, ont même poussé le gouvernement allemand à se distancer de la chef du Parti Patrie que la chancelière Angela Merkel avait précédemment rencontrée à plusieurs reprises et admis en Allemagne pour un traitement médical spécialisé. Le porte-parole du gouvernement Stefan Seibert a déclaré au nom de la chancelière qu'il y a «des limites à la parole et à la pensée qui ne devraient pas être dépassées». Les fantaisies de violence de Timoschenko étaient «au-delà de la limite».

Ceci n'a pas empêché Timoschenko d'annoncer sa candidature aux élections présidentielles jeudi dernier.

(Article original anglais paru le 28 mars 2014)

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