Que signifie le vote pour le Parti de l'égalité socialiste aux élections sri-lankaises ?

Les voix obtenues par le Parti de l'égalité socialiste (PES) aux élections générales du Sri Lanka lundi, indiquent qu'une section avancée des travailleurs et des masses opprimées s'avance vers la perspective du socialisme international. Le PES a présenté 43 candidats dans trois des 22 districts électoraux: la capitale, Colombo ; Jaffna, dans la Province du Nord ravagée par la guerre ; et Nuwara Eliya, dans la région centrale des plantations de thé. 

Le PES a reçu 321 voix : 125 à Colombo, 142 à Jaffna, et 54 à Nuwara Eliya. Bien que petit, ce fut un vote conscient pour la campagne principielle du PES contre la guerre impérialiste et de l'austérité et pour un gouvernement ouvrier et paysan et une politique socialiste. Le PES a reçu des oix dans toutes les circonscriptions électorales de chaque district, indiquant que le parti a pris racine chez les travailleurs de toutes ces régions.

Les électeurs étaient confrontés à 6,151 candidats issus de 21 partis politiques et 201 groupes indépendants aux élections du 17 août. Tous, à l'exception du PES et ses candidats, se sont présentés en défense de la domination capitaliste. Les votes du SEP ont été remportées dans une campagne pour percer la confusion générée par cette masse des candidats et des parti, ainsi que par les médias, et mobiliser la classe ouvrière en alliance avec les masses opprimées dans une lutte révolutionnaire pour abolir le régime capitaliste. 

Le PES a publié une déclaration électorale le 13 juillet, suivi d'un manifeste électoral détaillé, et en a distribué des milliers d'exemplaires en cinghalais et tamoul dans trois districts électoraux et d'autres parties de l'île. En outre, des dizaines d'articles ont été publiés sur le World Socialist Web Site qui analysaient les évolutions politiques pendant la campagne, se différenciant de tous les autres partis et en proposant la politique du PES. 

En juste un mois, le parti a tenu 10 réunions publiques dans les trois districts électoraux, avec des interventions des principaux candidats du PES et du Secrétaire général du PES Wije Dias. Les partisans du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) en France ont tenu une réunion publique avec une bonne participation à Paris le 15 août où sont intervenus par Internet Dias et deux candidats du PES, qui ont discuté de l'importance internationale de la campagne électorale du parti. 

Seul le PES a expliqué que la rivalité acharnée entre les deux principaux partis bourgeois, le Parti national uni (UNP) et le Parti de la liberté (SLFP), était liée à la montée des tensions géopolitiques. L'éviction de Mahinda Rajapakse en tant que président et l'installation de Maithripala Sirisena lors de l'élection présidentielle en janvier étaient une opération de changement de régime soutenue par Washington dans le cadre de son «pivot vers l'Asie » contre la Chine. L'hostilité des États-Unis à Rajapakse était dee aux liens étroits de son gouvernement avec Pékin. 

Le PES a indiqué que le Sri Lanka, en raison de sa position stratégique sur les voies maritimes de l'océan indien, était entraîné dans les préparatifs américains pour une guerre contre la Chine. Il a insisté que la seule force sociale capable de mettre un terme à la dérive vers la guerre était la classe ouvrière internationale en lutte pour abolir le capitalisme et le système démodé d'Etats-nations. 

Dans le cadre de la campagne menée par le CIQI, nos candidats ont cherché à sensibiliser les travailleurs et les jeunes sur la nécessité de construire un mouvement international anti-guerre de la classe ouvrière. Le PES s’oppose avec intransigeance toutes les formes de nationalisme et de communautarisme et cherche à unir les travailleurs dans la lutte pour une République socialiste du Sri Lanka et d'Îlam comme partie d'une Union des Républiques socialistes d'Asie du Sud. 

Le PES a exposé les mensonges éhontés de l'UNP et SLFP et de leurs alliés qu'ils apporteraient la démocratie, la justice et le bien-être économique s’ils gagnaient les élections. Nos candidats ont averti que l'aggravation de la crise du capitalisme mondial, signalée par les mesures d'austérité brutales infligées à la classe ouvrière grecque, signifiait des attaques profondes contre les conditions de vie partout au monde. Quels que soient les partis mandatés à former le prochain gouvernement, ils mettraient en œuvre impitoyablement le programme d'austérité du Fonds monétaire international (FMI) et utiliseraient des mesures de l'Etat-policier pour supprimer la résistance des travailleurs. 

La campagne électorale du PES a cherché à clarifier le rôle des organisations de pseudo-gauche, telles le Nava Sama Samaja Party (NSSP) et l’USP (Parti socialiste uni), qui ont soutenu l'éviction du président Rajapakse par une coalition proaméricaine en janvier. Elle a souligné les leçons de la trahison de Syriza en Grèce, où la pseudo-gauche au pouvoir était revenue sur ses promesses d'opposer l’austérité, avait ignoré le vote du « non » écrasant au référendum du mois dernier et avait mis en œuvre les exigences d'austérité de grande envergure du capital financier. 

Le NSSP, qui présentait des candidats dans cinq circonscriptions, a ouvertement cherché à assurer la victoire de l'UNP au nom de la prétendue «révolution démocratique» de janvier qui avait supprimé le «régime fasciste de Rajapakse ». En couvrant la longue histoire des attaques par l'UNP sur les droits sociaux et démocratiques des travailleurs, le NSSP cherche à tromper les électeurs en leur faisant croire les mensonges de l'UNP, qui dit vouloir instaurer la «démocratie» et la «bonne gouvernance» au Sri Lanka. 

Le Parti socialiste uni (USP) et le Parti socialiste Frontline (FSP) se présentaient en tant qu'opposants à la fois l'UNP et SLFP, mais l'essentiel de leurs critiques ciblaient Rajapakse et le SLFP. En effet, ils ont présenté l'UNP comme le «moindre mal», encourageant ainsi indirectement les électeurs les plus sceptiques à voter pour l'UNP. 

En réponse à un article du WSWS qui exposait ses précédents alignements ouverts avec l'UNP, l'USP a répondu avec une diatribe dénonçant « les mensonges et les calomnies » du PES. Le PES a répondu dans un long article exposant l'histoire d’opportunisme de l'USP, qui s'est s’aligné à divers moments sur l’UNP et le SLFP, et en établissant le bilan de principe de la PES dans sa lutte pour l'indépendance politique de la classe ouvrière de toutes les factions de la bourgeoisie. 

Le PES remercie tous ceux qui ont aidé notre campagne, ainsi que les travailleurs, les jeunes et les laboureurs ruraux qui ont voté pour notre parti pour montrer leur soutien à l'internationalisme socialiste. De grandes luttes se profilent après l'élection, alors que le gouvernement UNP entraîne le Sri Lanka dans les plans de guerre américains et intensifie l'assaut sur ​​le niveau de vie des travailleurs. Nous lançons un appel aux travailleurs et aux jeunes à étudier sérieusement le programme de la PES, à lire régulièrement le WSWS, et à rejoindre et à construire le PES en tant que direction révolutionnaire de la classe ouvrière nécessaire à la lutte politique à venir. 

(Article paru en anglais le 20 août 2015)

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