Les CRS interviennent pour débloquer les dépôts pétroliers de Fos sur Mer

C’est vers 4h30 du matin que les CRS sont intervenus pour déloger les 200 manifestants qui bloquaient les dépôts pétroliers et la raffinerie Esso à l’appel de la CGT dans la nuit de dimanche à lundi pour protester contre le passage en force de la loi El Khomri. Ceci a provoqué une pénurie de gasoil dans la région de Marseille. 

Emmanuel Lépine secrétaire fédéral CGT de la branche pétrole raconte qu’ « environ quarante cars de CRS ont débloqué le barrage que des militants de la CGT avaient érigé. Le secrétaire de l’Union locale et celui de l’union départementale ont été séquestrés pendant au moins deux heures à l’Union locale de Fos ». 

Des manifestants ont parlé de « scène de guerre ». Un travailleur a dit à un reporter du WSWS, « ils sont intervenus avec un camion bélier qui a ensuite utilisé le canon à eau sur nous. Les CRS venaient de partout, ils nous ont encerclés. Ils ont lancé les grenades lacrymogènes sans sommation et à bout portant. Il y en avait des dizaines qui volaient au-dessus de nous. Des personnes se sont pris des coups de matraques. Un hélicoptère volait au-dessus de nous pour guider leurs gars. Nous avons lancé des pavés sur les CRS pour nous défendre. » 

D’après les témoignages, les manifestants ont été volontairement dirigés devant l’offensive des CRS vers la maison des syndicats qui se trouvait non loin du blocage des dépôts pétroliers. Une fois la cinquantaine de manifestants réfugiés dans l’UL, les CRS ont lancé des bombes lacrymogènes dans le local et attendu que les manifestants sortent du bâtiment. L’assaut des forces de l’ordre contre les manifestants a pris fin à 6h du matin. 

Parmi les manifestants on retrouvait des dockers mais aussi quelques lycéens. Il y a eu des blessés des deux côtés. Chez les manifestants il y eut quelques interpellations. Des discussions ont eu lieu entre les forces de l’ordre et la CGT pour relâcher les personnes interpellées. 

Tous les terminaux du port de Marseille ont été bloqués par la CGT des ports et docks jusqu’à 9h du matin hier pour protester contre les interpellations. Une assemblée générale organisée par la CGT des ports s’est tenue pour appeler à une grève jeudi et vendredi et à partir du 1er juin, à une grève illimitée pour faire pression sur le gouvernement. 

Un travailleur portuaire a déclaré au WSWS, « c'est ce qu'il faut mais cela va être difficile. Les anciens nous disaient qu'il fallait mettre deux trois mois de salaire de côté en cas de conflit. Maintenant avec les crédits on ne peut pas faire face à une longue grève, on est vite pris à la gorge ». 

En réaction à la brutalité des CRS, six raffineries de la région de Marseille se sont mises en grève, ainsi que le terminal pétrolier du Havre. Le PDG de Total Patrick Pouyanne a affirmé qu’il allait « réviser sérieusement » ses projets d’investissements en France. 

Les CRS se sont stationnés aux entrées des différents dépôts pétroliers et raffineries de la région de Marseille pour tenter de dissuader toute action de blocage. On peut voir sur les ronds-points des raffineries des camions de CRS qui surveillent les véhicules qui passent.

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