L’idiot parle : Slavoj Zizek approuve Donald Trump

Slavoj Zizek, universitaire d’origine slovène et éminent représentant du postmodernisme, de la philosophie psychanalytique et de la politique pseudo-gauche, a appuyé Donald Trump pour la présidence américaine.

Déclarant que « C’est Hillary le vrai danger » parce qu’elle a construit une « coalition globale impossible », Zizek a dit au JT de Channel 4 britannique : « Si Trump gagne, les deux grands partis, les républicains et les démocrates devraient revenir aux fondamentaux, se repenser ». 

Ceci, a-t-il ajouté, se traduirait par une « sorte de grand réveil ». Pour défendre son approbation, Zizek a déclaré que Trump « n’introduirait pas le fascisme ».

Zizek, le chouchou du milieu universitaire qui forme une base sociale majeure de la politique de pseudo-gauche, a été qualifié par le critique littéraire Terry Eagleton de philosophe européen le « plus formidablement brillant ». Un critique l’a appelé « l’Elvis de la théorie culturelle ».

En fait, Zizek est un charlatan intellectuel de la pire espèce, fabricant en pagaille des livres sur des sujets allant de la scatologie à la théologie et sur tout ce qui s’y trouve entre elles, plein de verbiages pompeux et vides de contenu intellectuel.

Il est le type même des imposteurs universitaires qui sont glorifiés dans les cercles pablistes et des capitalistes d’État. L’International Socialist Organization (ISO) l’a appelé « la voix de premier plan de la nouvelle gauche ».

Zizek est un habitué des publications de pseudo-gauches telles que la New Left Review, à laquelle il a contribué dix articles. La maison d’édition Verso, associée aux tendances anti-trotskistes pablistes, a publié plus d’une douzaine de livres écrits ou édités par lui.

L’adhésion de Zizek à Trump est en phase avec son virage à droite de ces dernières années. Ce philosophe de la « Nouvelle Gauche » a soutenu les attaques contre les réfugiés, la militarisation de la société et une approche essentiellement raciste de la politique.

Répondant à l’hystérie de droite attisée suite aux attentats terroristes de 2015 à Paris, Zizek a affirmé en novembre 2015 que les réfugiés du Moyen-Orient ont l’intention de détruire la culture occidentale. Rejetant la notion de « tolérance comme solution », Zizek a déclaré que « les Musulmans fondamentalistes ont du mal à supporter nos images blasphématoires et notre humeur insouciante, que nous considérons comme une partie de nos libertés ».

Plus tôt cette année, Zizek a déclaré dans le New Statesman que les incidents allégués d’agression sexuelle par des réfugiés dans la ville allemande de Cologne, dont il fut plus tard prouvé qu’ils étaient inventés, montraient que « les tentatives d’éclairer les immigrants […] sont des exemples de stupidité à couper le souffle ».

Dans la chronique de 2015 mentionnée ci-dessus, Zizek a suggéré que la solution à l’impasse du capitalisme mondial est la militarisation de la société. Il a déclaré : « Les mouvements de base aux motivations démocratiques sont apparemment voués à l’échec, alors peut-être est-il préférable de briser le cercle vicieux du capitalisme mondial par la “militarisation”', ce qui signifie suspendre le pouvoir des économies autorégulatrices ».

Dans le même article, il a rejeté la démocratie, déclarant : « La politique émancipatrice ne devrait pas être liée a priori par des procédures démocratiques formelles de légitimation. Non, les gens NE savent PAS souvent ce qu’ils veulent, ou ne veulent pas ce qu’ils savent, ou ils veulent simplement la mauvaise chose ».

Ces thèmes ont été repris dans un livre édité par Zizek et publié plus tôt cette année, intitulé An American Utopia : Dual Power and the Universal Army (Une utopie américaine : Le double pouvoir et l’armée universelle), qui déclare : « La social-démocratie est à notre époque irrémédiablement en faillite et le communisme semble mort », laissant uniquement la militarisation de la société et la création d’une « armée universelle » comme stratégie viable pour la « gauche ».

L’adoption toujours plus ouverte de la politique de droite par Zizek va de pair avec celle du milieu universitaire de la pseudo-gauche aisée auquel il appartient. Ces éléments dominent le domaine des études culturelles et sont largement investis dans les sciences humaines. Leurs « recherches » consistent en des phrases obscurantistes destinées, dans une plus ou moins grande mesure, à dissimuler leurs idées et leur politique de droite. Cette couche sociale est dépourvue de principes et corrompue.

Elle forme le noyau sociologique de la classe moyenne supérieure aisée, dont les membres ont adopté la politique identitaire et de pseudo-gauche pour poursuivre leur enrichissement personnel. Ils ont abandonné l’opposition à l’impérialisme qu’ils proclamaient dans les années 1960, devenant des partisans stridents de l’intervention militaire.

Zizek a montré, à sa manière particulièrement répugnante, où conduit ce type de politique et d’idéologie : directement dans le caniveau.

(Article paru en anglais le 9 novembre 2016)

 

 

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