13 morts, 100 blessés lors d’un attentat de l’État islamique à Barcelone

Jeudi soir, un attentat au véhicule-bélier a fait 13 morts et une centaine de blessés, dont 15 graves, sur La Rambla, la rue piétonne la plus célèbre de Barcelone. Selon le ministre de l’Intérieur de Catalogne, Joaquim Forn, il « se peut bien » que le nombre de morts augmente.

L’État islamique (EI) a revendiqué l’attentat. «Les assaillants de l'attaque de Barcelone étaient des soldats de l'Etat islamique», indique son communiqué, ajoutant que «l'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition» internationale opérant en Syrie et en Irak.

La Rambla est l’une des avenues les plus fréquentées de la ville ; les kiosques, les fleuristes, les artistes de rue, les cafés, les restaurants et les boutiques en font une destination clé pour les touristes. En août, pendant la haute saison touristique, La Rambla est remplie de passants.

Selon la police, la fourgonnette aurait fait 530 des 1.200m de l’avenue, qui va de la Place de Catalogne au monument Christophe Colomb dans le port. Des centaines de personnes se sont abritées dans des portes ou ont couru pour éviter de se faire écraser. Peu après, la police a évacué les rues avoisinantes.

Un témoin, Ellen Vercamm, a dit à El Pais, « Nous allions à La Rambla quand nous avons vu une fourgonnette blanche qui écrasait des gens. On voyait des gens voler dans tous les sens sous l’impact. Nous avons aussi vu trois cyclistes renversés par la fourgonnette. »

Un autre témoin, Rebeca, qui travaille dans un hôtel, a dit à La Vanguardia, « C’est tragique. J’ai vu plusieurs personnes à terre, écrasées, des gens qui couraient et pleuraient. … La fourgonnette passait au milieu, rasait tout sur le passage. » Vers 18h jeudi, elle rapportait que « Maintenant on ne peut pas sortir, nos clients sont nerveux et pleurent parce qu’ils ne savent pas où se trouve le reste de leur famille. »

La Rambla prenait jeudi soir l’aspect d’un hôpital de campagne, où l’on traitait les blessés sur place et les autorités lançaient des appels pour des dons de sang.

L’attentat à Barcelone est le sixième attentat au véhicule-bélier en Europe en 13 mois. D’autres se sont déroulés à Nice, Stockholm, Berlin, Paris, et Londres. Dans plusieurs des attentats précédents, les terroristes étaient connus des services de renseignement. Ils faisaient partie d’un milieu plus large d’islamistes liés à l’EI qui ont servi de mandataires pour les guerres des Etats-Unis et des puissances européennes en Libye et en Syrie.

L’identité des assaillants en Espagne reste toujours à établir, mais il semble évident que la Catalogne a vécu une série coordonnée d’attentats. Vendredi matin, des opérations policières d’envergure se déroulaient dans plusieurs villes ou villages de la région.

Peu après l’attentat à Barcelone, on a identifié Driss Oubakir, un Marocain né à Aghbala et résidant légalement en Espagne, en tant que conducteur potentiel de la fourgonnette. Il avait été relâché de la prison de Figueres en 2012. Toutefois, Oubakir, ayant vu ses photos dans les médias, s’est rendu au commissariat de la ville de Ripoll, où il habite, pour signaler le vol de ses documents.

Hier Oubakir était toujours en garde à vue, la police lui ayant demandé pourquoi il n’avait pas signalé le vol plus tôt. La police a aussi nommé son frère Moussa, âgé de 18 ans, en tant que suspect dans le vol des documents de son frère, voire en tant que conducteur potentiel de la fourgonnette.

Selon la Guardia Civil, Driss Oubakir avait loué la fourgonnette qui a servi dans l’attentat dans la ville de Santa Perpetua de la Mogoda. La police dans une autre ville, Vic, à 70 km de Barcelone, a dit avoir trouvé un second véhicule que les suspects auraient pu destiner à une tentative de s’échapper de la région.

La police a détenu deux hommes après un affontement armé dans un restaurant de La Rambla. Cependant, Josep Lluis Tropera, le chef des Mossos d’Esquadra, la police régionale catalane, a dit qui ni l’un ni l’autre n’était le conducteur de la fourgonette, qui est toujours en cavale.

Un autre incident s’est produit quand une voiture blanche a brûlé un contrôle de police à Barcelone et renversé trois policiers. Il y a eu des coups de feu, mais le conducteur s’est échappé.

Une explosion de gaz dans le village d’Alcanar qui a fait un mort et 13 blessés avant l’attentat à Barcelone pourrait être liée également aux attentats.

Après 1h vendredi matin, la police a annoncé qu’elle avait lancé une opération antiterroriste dans la ville de Cambrils. Le gouvernement régional catalan a publié des messages sur Twitter qui demandait aux résidents de la ville de rester chez eux et de ne rien rapporter sur les réseaux sociaux.

Plus tard, la police a rapporté qu’elle avait tué cinq suspects, certains desquels auraient porté des gilets explosifs qui auraient pu servir à des attentats-suicide. Six civils auraient été blessés par les terorristes présumés avant que la police ne donne l’assaut.

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