Selon l'Intérieur, le laboratoire d’explosifs à Villejuif pourrait être lié aux attentats à Barcelone

Mercredi, la police a mené une opération ‎antiterroriste à Villejuif dans le Val-de-Marne, où elle a découvert un laboratoire clandestin fabricant des explosifs dans un appartement. La police a été alerté par un plombier quand ce dernier intervenait pour une fuite d’eau dans l’immeuble et a découvert ce laboratoire.

Lors de la perquisition, la police a trouvé de produits servant à fabriquer de bombes, dont des bonbonnes de gaz, des fils électriques, de l’acétone, des dizaines de litres d’eau oxygénée et de l’explosif TATP, utilisé par la cellule jihadistes durant de nombreux attentats terroristes en Europe. Jeudi, la police a également découvert un stock de produits chimiques destiné à la fabrication de bombes à Thiais.

Suite à l'opération, deux personnes ont été interpellées mercredi, un Français de 36 ans, qui occupait l’appartement de Villejuif et un Français de 47 ans d’origine tunisienne. Le lendemain, un homme de 37 ans a été interpellé. Les deux premiers ont nié avoir voulu commettre un attentat et ont dit aux enquêteurs qu’ils comptaient attaquer des distributeurs de banques. Le troisième était déjà sous surveillance. Il était « radicalisé et suivi par la DGSI », selon une source proche du dossier, et fiché S. Il aurait eu des contacts téléphoniques réguliers avec la Syrie et l’Irak ces derniers mois.

Les enquêteurs s’orientent vers la piste d’un lien entre la cellule de Villejuif et les réseaux de l’Etat islamique (EI) qui ont commis les attentats de Barcelone et Cambrils en Espagne, faisant 15 morts et plus de 100 blessés.

Sur France Info jeudi, le ministre de l'intérieur Gérard Collomb a confirmé que ce réseau est « lié au terrorisme. ... ce que l‘on voit c‘est qu‘ils étaient liés avec le terrorisme, donc c‘est plutôt dans cette direction qu‘il faut chercher ».

“C‘est possible qu‘il y ait des liaisons avec d‘autres personnes et qu‘on découvre dans les temps prochains qu‘il y avait des liens avec les scènes étrangères (...), plutôt irako-syriennes”, a-t-il ajouté.

Il pourrait y avoir un lien entre la cellule de Villejuif et la cellule qui a commis l’attentat à Barcelone, a ajouté Collomb : « On sait que l‘Espagne aujourd‘hui est un lieu de passage pour des filières qui remonteraient du Maroc et donc il est possible qu‘il y ait ce lien ».

Quelques jours avant l’attentat, la cellule catalane, dont l’auteur présumé de l’attaque de Barcelone, Younès Abouyaaqoub, a été repérée en France, conduisant une Audi A3, qui a servi lors de l’attaque à Cambrils. Ils étaient surveillés, et des responsables français en ont informé les autorités espagnoles. Lors de la perquisition à Villejuif, des boîtes d’allumettes espagnoles ont été saisies.

Il est remarquable que, trois semaines à peine après l'attentat à Barcelone, c'est grâce à l'intervention d'un plombier qu'un laboratoire d'explosifs lié à l'Etat islamique est démonté.

Depuis la perquisition à Villejuif, l’Etat clame que la France est toujours menacée par le terrorisme et justifie l’emploi de l’état d’urgence. Sur BFMTV jeudi soir, le premier ministre Edouard Philippe a dit : "Je dis que le niveau de menace auquel la France est confronté est élevé. Je le dis systématiquement."

En fait, la découverte d'une cellule qui préparait des bombes à Villejuif souligne encore une fois le lien étroit entre les guerres impérialistes au Moyen Orient et la vague d'attentats qui ensanglante l'Europe.

Ces réseaux islamistes se développent avec la complicité du renseignement français et européen, qui s'en servent en tant qu'outil de leur politique étrangère. Ils ont mis en avant ces forces, au départ, en révolutionnaires démocratiques visant à renverser des régimes ciblés par l'Otan. Des milliers de combattants islamistes européens sont passés d’Europe en Syrie, alors que que les puissances de l’Otan soutenaient les milices islamistes afin de renverser le gouvernement du président syrien Bashar al-Assad.

La mise en examen de Thierry François, ancien patron de la lutte antidrogue en France, pour complicité dans les trafics de drogue nord-africains souligne aussi la complicité dont bénéficient les différents trafics criminels liés au terrorisme au sein des plus hautes instances de l'Etat.

Mercredi, le journal satirique Le Canard enchaîné a révélé que des djihadistes infiltrés dans deux ambassades de France, dont à Londres et à Doha, Qatar. Selon l'hebdomadaire, des agents locaux de sécurité chargés de protéger l'ambassade à Doha étaient liés avec des djihadistes.

A Londres, “un salarié de l’intendance de l’ambassade de France s’est révélé être un radicalisé qui avait recruté pour des travaux d’entretien dans les locaux, des employés eux mêmes soupçonnés de sympathies pour la mouvance terroriste.”

Ce réseau d'islamistes dans les ambassades françaises était proche même de l'actuel chef de l'Etat, alors qu'il servait d'intendant au président précédent, François Hollande. “Emmanuel Macron, lui, a recruté comme intendant à l’Elysée le chef de l’employé suspect de l’ambassade de France à Londres” ajoute le Canard.

Ceci est un fait parmi les plusieurs révélations établissant le lien profonde entre la diplomatie français et les groupes islamistes pour servir l'intérêt de la politique étrangère. De manière tout à fait cynique, le gouvernement en France et à travers de l’Europe exploitent ensuite les morts provoquées par les attentats commis par ces réseaux en Europe pour attaquer les droits démocratiques et légitimer la répression des travailleurs et de l'opposition sociale.

Après la pérennisation des mesures de l’état d’urgence dans la loi commun fondé sur des mensonges politiques, Macron vise à détruire les droits démocratiques fondamentaux inscrits dans la constitution. Il cible le droit de grève et de manifestation alors qu’il prépare des mesures draconiennes pour détruire les acquis sociaux obtenue par les travailleurs au cours de 20e siècle.

Les travailleurs observent de plus en plus près le rôle des réseaux islamistes et de l'Etat dans les pays européens. La manifestation à Barcelone suite à les attentats s'est retournée contre la propagande des médias, car les manifestants étaient hostiles à la guerre et ont scandé des slogans qui faisaient le lien entre les attentats et la guerre de l'impérialisme.

Depuis, les médias ont nettement minimisé l'importance des liens entre la cellule de Villejuif et l'EI. De nombreux médias ont d'abord insisté que les deux premières personnes arrêtées n'ávaient aucun lien avec le terrorisme. Ainsi LCI déclarait qu'ils avaient le « profil de monsieur tout-le-monde », ce qui suggérait que n'importe qui pouvait se transformer en terroriste.

En fait, il est de plus en plus clair que cette cellule était étroitement lié aux autres attentats et aux foyers de guerre impérialiste au Moyen Orient.

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