1er mai 2017 : la campagne pour un boycott actif des présidentielles françaises

Pour la fête internationale du travail, le Parti de l'égalité socialiste appelle à un boycott actif du second tour des présidentielles en France. Le PES récuse l'idée qu'il faudrait voter pour le banquier Emmanuel Macron pour empêcher la victoire de la néo-fasciste Marine Le Pen.

Déjà, des lycéens et des étudiants se sont mobilisés à travers la France pour manifester contre l'impasse politique du second tour. Demain, les travailleurs vont défiler, alors que l'écrasante majorité de la population se dit mécontente du choix entre les deux candidats.

Le PES propose aux travailleurs et aux jeunes de boycotter l'élection et de se mobiliser pour une lutte politique contre le second tour et puis contre le vainqueur de l'élection, quel qu'il soit.

Le chantage exercé par les médias, le Parti socialiste et Les Républicains sur les Français pour les contraindre à voter Macron, n'est qu'un ramassis de mensonges.

Macron serait-il le défenseur de la démocratie contre une dictature néo-fasciste ? Il a été ministre du gouvenement PS actuel, qui a imposé l'état d'urgence.

Macron serait-il le défenseur des acquis sociaux contre l'extrême-droite ? Son gouvernement a envoyé des hordes de policiers, l'année dernière, attaquer des jeunes et des travailleurs qui exerçaient leurs droits de manifester et de faire grève contre sa loi Travail.

Le PS a piétiné ces droits, inscrits à la constitution en 1946 après l'expérience de la répression vichyste et nazie sous l'Occupation, pour faire passer une loi qui casserait du Code du Travail.

Macron serait-il un rempart éclairé contre le danger du nationalisme et de la guerre ? C'est l'allié de Berlin, de l'Union européenne et du Parti démocrate à Washington, qui menacent d'attaquer des pays autour du monde, de la Syrie à la Corée du nord, voire la Russie et la Chine.

Il compte augmenter l'effort de défense de la France et rétablir le service militaire.

Nous savons que Le Pen est une populiste réactionnaire qui fait appel au racisme et à la xénophobie, et que son parti decend de la collaboration vichyste avec l'Occupation nazie. Son parti représente un danger mortel pour la classe ouvrière.

Mais la poussée de l'Union européenne et du capitalisme international vers la guerre, la dictature, et l'austérité représente également une menace mortelle pour les travailleurs.

Seul le développement d'un mouvement international et révolutionnaire des travailleurs pourra stopper la course du capitalisme vers l'abîme.

La stratégie du PES ne dépend pas de calculs parlementaires dans un cadre national, mais de la dynamique internationale de la lutte des classes.

Aux Etats-Unis, des millions de gens ont manifesté contre Trump et contre le quart de siècle de guerres impérialistes qui ont suivi la dissolution de l'URSS. Comme le « non » massif des travailleurs grecs dans le référendum de 2015 contre la politique d'austérité menée par Syriza et l'Union européenne, cela présage l'entrée en lutte des travailleurs contre le capitalisme.

En France, l'élimination du PS et de LR signifie l'effondrement du duopole bourgeois qui a gouverné le pays depuis la grève générale de Mai-Juin 1968. Ce système politique discrédité, qui a produit l'impasse d'un second tour entre Macron et Le Pen, n'a plus rien offrir aux travailleurs.

Une confrontation sans merci se prépare entre le prochain président et la classe ouvrière. Pour mener à bien cette lutte, il faut aux travailleurs et aux jeunes une nouvelle avant-garde révolutionnaire qui luttera contre le PS et ses alliés, dont la faillite est patente.

Le Comité international de la Quatrième Internationale et sa section française, le PES, sont l’avant-garde trotskyste de la classe ouvrière. Le CIQI a lutté pendant des décennies pour l'internationalisme prolétarien contre le stalinisme, la social-démocratie, et les partis petit-bourgeois qui ont rompu avec le trotskysme en France.

C'est l'héritage sur lequel le PES fonde son opposition au PS et à ses alliés, le Parti communiste français stalinien, le Nouveau parti anticapitaliste, ou la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Après la Deuxième Guerre mondiale, le PCF prétendu fonder avec la droite gaulliste un régime capitaliste qui éliminerait les féodalités économiques et financières. Après 1968, il a apporté son prestige au PS en signant le Programme commun avec lui, un an après la fondation du PS en 1971. Finalement, il a apporté son soutien à la dissolution stalinienne de l'URSS et la restauration du capitalisme en 1991. La faillite du PS, ce parti capitaliste qui a imposé le diktat des banques chaque fois qu'il est arrivé au pouvoir, est aussi celle du stalinisme français.

Le PES s'oppose surtout aux partis petit-bourgeois tels que le NPA dont les ancêtres ont rompu avec le trotskysme pour s'allier au PS. En 1971, la section française du CIQI à l'époque, l'Organisation communiste internationaliste, a rompu avec le CIQI et répudié les principes du marxisme, pour développer une Union de la Gauche avec le PCF et le PS. Pendant des décennies, ces partis se sont employés à construire et à défendre le PS, plutôt que de construire un parti révolutionnaire.

Sur ces bases, le PES explique son opposition trotskyste à l'action du chef de la France insoumise, l'ex-ministre PS Jean-Luc Mélenchon. Tiraillé entre la pression de la classe politique pour un vote Macron et la colère de la population contre les deux candidats, il se refuse à donner une ligne politique ou même une consigne de vote. Il abdique totalement ses responsabilités politiques.

« Moi j'irai voter », a-t-il dit. « Après, ce que je vais voter, je ne vais pas le dire. Mais il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour arriver à deviner ce que je vais faire. Mais pourquoi je ne le dis pas ? Pour que vous puissiez rester regroupés ».

Mélenchon a dit espérer que la France insoumise pourra bien se positionner aux législatives de juin.

La campagne pour le boycott lancée par le PES est l'alternative révolutionnaire aux combinaisons parlementaires impuissantes proposées par Mélenchon. Le PES explique que la faillite de ce qui passe pour la « gauche » française ressort d'une crise historique et internationale du capitalisme. On ne la résoudra pas à l'intérieur de la seule France les puissantes luttes de classe qui se préparent.

En lançant l'appel pour un boycott actif du second tour et une mobilisation des travailleurs contre le prochain président, le PES appelle aux travailleurs et aux jeunes en France de rejoindre la lutte du CIQI contre la guerre et pour la révolution socialiste internationale.

Le PES organise demain à Paris sa première réunion publique depuis sa fondation l'année dernière. Il invite tous les travailleurs et les jeunes à assister à cette réunion.

Le PES appelle ses sympathisants en France à apporter leur soutien à sa campagne, à participer à sa réunion, à étudier la ligne politique du CIQI, et à se décider à rejoindre le PES.

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