Il y a 50 ans : La grève générale soutient les manifestations étudiantes

Des graffitis dans une salle de cours à l’université de Lyon pendant la révolte étudiante en 1968.

Après deux semaines de manifestations et de grèves d’étudiants et de lycéens français qui avaient donné lieu à des batailles rangées dans les rues de Paris avec la police, la force sociale la plus puissante de France a commencé à faire sentir sa présence : la classe ouvrière.

Le 13 mai, des millions de travailleurs français organisèrent une grève générale d’une journée en faveur des étudiants. L’action avait été lancée par les principaux syndicats français – la Confédération Générale du Travail (CGT), la Confédération française du travail (CFDT) et la Force Ouvrière (CGT-FO) – comme un moyen de calmer les esprits des travailleurs de la base très remontés contre les abus infligés aux étudiants par la police, et qui cherchaient à régler leurs propres comptes avec le capitalisme français. La grève a paralysé la France, fermant pratiquement toutes les industries privées, ainsi que la plupart des transports en commun.

L’entrée de la classe ouvrière dans la lutte terrifiait le gouvernement du président Charles de Gaulle. Immédiatement, le Premier ministre Georges Pompidou annonça qu’il répondrait à deux revendications centrales des étudiants : la libération des étudiants emprisonnés et la réouverture de la Sorbonne. Cependant, le gouvernement avait perdu l’initiative. Des centaines de milliers de travailleurs saisirent la grève générale pour rejoindre les étudiants à Paris, forçant le passage dans les barricades de la police pour occuper la Sorbonne.

Deux jours plus tôt, le 11 mai, pendant la « Nuit des Barricades », la police avait balayé violemment les barricades d’étudiants dans le Quartier Latin. Dans les jours précédents, des occupations d’universités et de lycées se sont répandues en France. À Paris, les étudiants ont fait preuve de ténacité et de discipline face aux tabassages infligés par la police, une violence qui mettait de plus en plus en colère les travailleurs français, menant à la mobilisation de dizaines de milliers de manifestants disciplinés.

(Article paru en anglais le 7 mai 2018)

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