John Pilger et la Courage Foundation annoncent une « campagne urgente » pour libérer Assange

John Pilger, journaliste et réalisateur de documentaires internationalement reconnu, a fait la déclaration suivante au nom de la Courage Fondation lundi. Pilger est un administrateur de l’organisation, qui finance la défense juridique des lanceurs d’alerte persécutés, des journalistes et des publications, y compris Julian Assange et WikiLeaks.

Pilger prendra la parole lors du rassemblement sur la Place de la Mairie de Sydney le 17 juin, appelé par le Parti de l’égalité socialiste (PES), qui exige que le gouvernement australien prenne des mesures immédiates pour assurer la liberté d’Assange et son retour en Australie, avec la garantie qu’il ne sera pas extradé aux États-Unis.

La justice et la liberté pour Julian Assange signifient la liberté de parole pour nous tous

La Courage Foundation annonce une campagne urgente pour soutenir Julian Assange et exiger sa liberté. Gardez un œil sur notre liveblog pour les mises à jour.

Ce mois-ci, cela fera six ans depuis que Julian a été forcé de se réfugier à l’ambassade d’Équateur à Londres. Il avait été averti ; le ministère américain de la Justice était susceptible de déposer une demande auprès du ministère de l’intérieur britannique pour son extradition vers les États-Unis. Les allégations contre Julian et WikiLeaks aux États-Unis ont ensuite été déclarées secrètes par un juge de Cour de district des États-Unis, mais il a été confirmé qu’un grand jury en Virginie a concocté un certain nombre d' « accusations » possibles contre le fondateur de WikiLeaks.

La plus probable en est « l’espionnage », ce qui remonte à une loi de la Première Guerre mondiale, qui n’était plus utilisée depuis longtemps, destinée à punir les objecteurs de conscience.

Julian n’est pas un Américain ; il n’a pas non plus « trahi » aucun état. Son « crime » a été le journalisme libre et l’édition, qui sont protégés par la Constitution américaine, un document dont l’inviolabilité a apparemment été abandonnée.

WikiLeaks n’a pas fait plus que le New York Times et le Washington Post dans leur passé célèbre – il a révélé la vérité sur les guerres rapaces et les machinations d’une élite corrompue. En réponse à cette vérité, un fantasme de la guerre froide connu sous le nom de « Russiagate » a tenté de qualifier Julian – et par extension tous les journalistes – d'« espions ».

Ce que CNN et le reste des médias ne vous disent pas, c’est que le plus hauts gradés des services secrets américains ont reconnu que leurs agences n’ont pas trouvé la moindre preuve pour relier Assange ou WikiLeaks à la Russie.

Le statut de réfugié politique de Julian en vertu de la Convention de 1951 a le soutien de l’Organisation des Nations Unies, dont le Groupe de travail sur les détentions arbitraires a demandé la fin de sa persécution. Le groupe de travail, l’une des plus hautes autorités de droit international, a mené une enquête à laquelle le gouvernement britannique a participé, et a conclu à l’unanimité en faveur de Julian.

L’ONU demande à la Grande-Bretagne d’honorer ses responsabilités en vertu de la Convention et de donner à Julian le droit de passage hors de l’ambassade.

Bien que sa santé en souffre, Julian ne peut pas aller à l’hôpital pour des radiographies, car il sera certainement arrêté.

Depuis Pâques, l’isolement de Julian est devenu extrême ; Selon Human Rights Watch, « son refuge à l’ambassade ressemble de plus en plus à un isolement cellulaire ».

On lui refuse des communications de base ; on lui refuse l’accès au téléphone et à Internet et les visiteurs sont interdits. En forgeant une nouvelle relation servile avec les Etats-Unis, clairement le président Lenin Moreno et le gouvernement équatorien visent à rendre la vie si difficile pour Assange qu’il sera réduit au silence permanent ou il sera forcé de quitter l’ambassade, dans les bras de la police qui l’attend.

Une demande d’extradition américaine est susceptible de suivre et Julian sera destiné au genre d’enfer judiciaire que Chelsea Manning a enduré. L’ancien président de l’Équateur, Rafael Correa, dont le gouvernement a octroyé l’asile politique, a condamné son traitement en tant que « torture ».

À la Courage Foundation, nous demandons aux gens de soutenir les vigies le 19 juin, à l’ambassade d’Équateur à Londres, de 18h à 20h, ainsi que la manifestation à Sydney, en Australie, le 17 juin à 13h à la Place de la Mairie.

(Article paru en anglais le 5 juin 2018)

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