Il y a 100 ans : début de la Seconde bataille de la Marne

La dernière grande offensive allemande de la Première guerre mondiale

Le 15 juillet 1918, l’armée impériale allemande a lancé sa dernière grande offensive sur le front Ouest, engageant une bataille qu’on allait appeler la Seconde bataille de la Marne.

Seconde bataille de la Marne

Depuis mars, les forces allemandes avaient lancé trois offensives majeures, largement inefficaces, sur le front Ouest pour tenter de séparer les forces françaises et britanniques et de repousser les britanniques vers la côte de la France et de la Belgique. Ces attaques tiraient parti de l’arrivée de près de 50 divisions du front Est en raison de la paix signée avec les bolcheviques au traité de Brest-Litovsk.

Le choix des dates tenait également au fait que les troupes américaines n’étaient arrivées en France que depuis le 26 juin 1917 et n’étaient pas encore complètement opérationnelles. Ce n’est que le 1ᵉʳ juillet [1918] que les Américains, au cours de leur première action terrestre ont repris du terrain aux Allemands dans la Bataille du bois Belleau, perdant 9777 soldats, dont 1811 morts.

Erich von Ludendorff, du commandant suprême des forces allemandes, envisageait cette poussée le long de la rivière Marne dans le Nord de la France comme une diversion pendant qu’il préparait une offensive majeure en Flandres.

L’objectif des allemands sur la Marne était de séparer les défenseurs français en deux groupes. Vingt-trois divisions allemandes des première et troisième armées ont attaqué la quatrième armée française à l’Est de Reims. Les troupes allemandes ne sont pas parvenues à traverser la Marne en raison du barrage d’artillerie et d’un bon usage des fortifications par les Français.

À l’Ouest de la ville, 17 divisions de la septième armée allemande attaquaient la sixième armée française et parvenaient à traverser la rivière malgré l’attaque de 225 bombardiers français qui ont largué 40 tonnes de bombes. Les allemands ont également eu recours à un bombardement massif, y compris des gaz de combat, et leur succès initial dépendaient en partie de troupes d’élite qui ont forcé le passage de la rivière.

Mais au 18 juillet, une contre-offensive alliée avec des troupes britanniques et américaines repoussait les troupes allemandes de l’autre côté de la Marne. L’avancée des alliés a repris la ville de Soissons le 2 août et repoussé les allemands vers des positions très fortifiées. À la fin de la bataille le 6 août, les alliés avaient fait 9367 prisonniers et infligé 168 000 pertes aux allemands.

Les Allemands ont annulé l’offensive prévue dans les Flandres. Cet échec de la quatrième et dernière offensive allemande de 1918 marquait le début d’une série de retraites de l’armée allemande. Cela permit aux alliés de lancer plusieurs offensives sur le front Ouest en août et septembre qui ont entraîné l’effondrement de l’Empire germanique sous le coup des défaites militaires et d’une révolution à l’intérieur du pays.

(Article paru en anglais le 9 juillet 2018)

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