Il y a 50 ans : L’armée américaine commence une nouvelle campagne de bombardement au Laos

Cratères d’impact de bombes américaines sur le Laos

Le 15 novembre 1968, l’armée américaine a commencé l’opération Commando Hunt pour détruire la piste Ho Chi Minh, la principale voie de ravitaillement qui partait du Nord Vietnam vers les forces de libération qui se battaient dans le Sud contre l’occupation américaine et son régime fantoche à Saigon, en passant par le Laos.

Cette nouvelle opération n’intervenait que quelques semaines après que le président Johnson ait annoncé une suspension des bombardements au Nord. Cette pause ne fit que permettre aux États-Unis de rediriger toutes leurs ressources vers le bombardement du Sud du Laos, dans une tentative de perturber le trafic de la piste. Étant donné que la destruction physique de toute la piste était impossible, l’opération visait à ralentir le trafic en détruisant des camions et les autres moyens de transports qui y circulaient.

Le résultat fut près de trois millions de tonnes d’explosifs largués de manière continue pendant près de trois ans. Ce bombardement a détruit de nombreux villages, faisant des centaines de milliers de réfugiés. Des années après, les bombes qui n’avaient pas explosées en tombant continuent à tuer de nombreux civils en étant déclenchées accidentellement, souvent par des enfants.

En dépit de ce bombardement massif, l’opération fut largement inefficace. L’armée du Nord Vietnam avait bien réussi à dissimuler les plus de 3000 km de piste aux avions américains. Même lorsqu’une portion de la piste était touchée, elle était facilement réparée. Les routes étaient constamment entretenues et réparées, avec de grandes armées de travailleurs et avec des engins de travaux publics modernes importés d’URSS et d’autres pays du bloc soviétique.

(Article paru en anglais le 14 novembre 2018)

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