La série de conférences sur les 80 ans de la quatrième internationale se poursuit avec des réunions en Californie et en Oregon

Les conférences données par le président national du SEP, David North, et le secrétaire national, Joseph Kishore, ont attiré un large public dans trois villes de la côte ouest des États-Unis la semaine dernière. Les réunions « La lutte des classes, la révolution et le socialisme au XXIᵉ siècle » s’inscrivent dans une tournée internationale consacrée aux leçons historiques du mouvement trotskyste et à leurs implications pour les luttes qui se déroulent aujourd’hui.

Des centaines de travailleurs et de jeunes ont assisté aux réunions tenues au Sri Lanka en octobre, suivies de réunions tenues dans des universités aux États-Unis. North poursuivra ensuite sa tournée en Australie.

David North prend la parole à l’UC Berkeley

Plus de 50 personnes sont venues écouter la conférence de David North à l’Université de Californie à Berkeley mercredi, et plus de 30 personnes ont assisté à une réunion le lendemain à l’Université de l’État de Californie à San Diego (SDSU). Plus de 40 personnes ont assisté mardi à la conférence de Kishore à l’Université de l’État d’Oregon à Portland (PSU). Parmi les participants aux réunions figuraient des étudiants et des travailleurs des régions.

La réunion de Berkeley s’est déroulée dans le contexte de l’incendie au nord de la Californie, qui a fait près de 70 morts et plus de 1000 disparus.

Les réunions ont examiné la situation politique internationale, en insistant particulièrement sur l’importance de la montée des forces politiques d’extrême droite aux États-Unis et dans le monde. Les conférences ont passé en revue les expériences des années 1930 et les principes fondamentaux exprimés lors de la fondation de la IVᵉ Internationale.

Lors de la réunion de Berkeley, North a souligné le grave danger que représentent les forces pseudo-gauches qui cherchent à créer un populisme nationaliste pro-capitaliste de la « gauche ». Il a souligné que le postmodernisme et la politique identitaire sont l’expression idéologique des intérêts matériels de la hiérarchie supérieure – classe moyenne, qui domine le paysage politique et universitaire de l’UC Berkeley et d’autres campus.

Un étudiant venu de Chine a demandé ce que North pensait de la récente répression des groupes d’étudiants marxistes en Chine. North a souligné « l’intérêt croissant et renouvelé envers le socialisme chez les jeunes et les étudiants chinois ». Il a expliqué : « Les problèmes entre les révolutions chinoise et russe étaient étroitement liés. Le maoïsme et le stalinisme sont des distorsions nationalistes d’un programme marxiste. »

Les journalistes du WSWS ont parlé à plusieurs des participants aux réunions.

Chad, un technicien de la région de la baie de Washington a déclaré que la conférence de North lui avait permis de mieux comprendre à quel point il était essentiel d’étudier le passé pour donner un sens au présent. « Pourquoi ces choses ne sont-elles pas enseignées dans les écoles ? » Il a décrit la conférence comme : « géniale et enrichissante » et que : « cela m’a donné beaucoup à réfléchir ».

Jayaraman, un chercheur indien en visite, participant à la réunion de Berkeley, a déclaré que « ce dont North a parlé aux États-Unis et en Europe est une réplique exacte de ce qui se passe en Inde aujourd’hui ».

Beau est une étudiante de quatrième année en sciences politiques à la SDSU. « J’ai toujours été de gauche, mais la situation est pire maintenant. J’aime la façon dont David North a parlé de l’inégalité croissante et de la façon dont la plupart des gens sont vraiment privés du droit de vote par la configuration politico-économique ».

« Je pense que le travail du SEP et du CIQI prend de plus en plus d’importance », a ajouté Beau. « Je pense que nous avons un rôle très important à jouer. Les jeunes sont amenés à se joindre à des groupes “populistes” qui ne les représentent pas. Une explosion sociale va se produire, mais nous, les jeunes et la classe ouvrière devons être prêts. »

Jairo est un ancien étudiant du SDSU qui a assisté aux réunions internationales de la jeunesse et des étudiants pour l’égalité sociale de ce semestre. « Ce qui est intéressant pour moi, c’est l’histoire de la IVᵉ Internationale. Lorsque vous regardez l’histoire, vous pouvez voir les parallèles et les problèmes courants. Vous voyez la montée de Trump et de ces mouvements néonazis. De l’autre côté, on voit l’ascension de Bernie Sanders. Mais maintenant, le capitalisme a fini avec le réformisme et ne peut même plus proposer un New Deal. »

Brittney, une étudiante à la SDSU, a déclaré : « J’étais vraiment intéressée d’apprendre davantage sur le socialisme. Mes amis en savent beaucoup plus et je pense que c’est quelque chose que je devrais en savoir plus. Les sujets abordés par [David North] ont beaucoup de sens et touchent tout le monde. »

Lianna est une ancienne élève de SDSU. « Beaucoup de personnes que je connais sont mécontentes de ce qui se passe ici et beaucoup d’entre elles pensent que nous pouvons trouver une solution en matière de politique d’identité ou de DSA (socialistes démocrates d’Amérique). D’autres se sentent impuissants et se sentent condamnés. Cette conférence de ce soir était importante pour nous rappeler que nous pouvons faire quelque chose à ce sujet. »

« J’ai vraiment apprécié la réunion », a déclaré Charles, étudiant de premier cycle en composition musicale à Portland. « J’ai trouvé que c’était une analyse presciente de notre situation politique actuelle et que ça démontrait la nécessité d’une révolution socialiste. »

Ned, étudiant diplômé en sociologie à Londres, au Royaume-Uni, a assisté à plusieurs réunions de l’IYSSE à l’université PSU depuis le début du mandat. « Je pense que la politique institutionnelle s’est complètement effondrée et qu’une force nouvellement organisée est certainement nécessaire. Au cours de cette réunion, j’ai beaucoup appris sur la position historique du CIQI, d’où il vient et ce qu’il représente, ainsi que sur les défis auxquels le mouvement socialiste doit actuellement faire face. Je suis impatient d’apprendre plus de détails sur ce mouvement, sur les objectifs pour les prochaines années et sur la manière de les atteindre. »

Parker, un étudiant en informatique à l’université PSU, et qui commence tout juste à en apprendre davantage sur le socialisme, a déclaré : « La présentation était vraiment convaincante que le socialisme a un sens. Il s’agit de donner moins de pouvoir aux riches, plus de pouvoir au peuple. Cela changerait le cadre économique pour l’adapter à la société dans son ensemble, plutôt qu’aux personnes au sommet. » Il a également apprécié la présentation clarifiant certaines des idées fausses que les gens ont sur le socialisme, comme son association avec le stalinisme, et comment cette histoire peut être utilisée pour gagner plus de gens au socialisme réel aujourd’hui.

Charlie, un travailleur du commerce âgé de 32 ans, est venu à la réunion de Portland après avoir entendu parler du mouvement trotskyste par le biais du World Socialist Web Site et de la maison d’édition Mehring books. L’accent mis sur le lien entre l’histoire et la lutte d’aujourd’hui est crucial ».

Charles [à gauche], Ned [à droite]

Charlie a continué : « La théorie socialiste doit correspondre à la réalité du mieux possible. La conscience ne reflétera jamais complètement la réalité, mais l’idée est de s’en rapprocher le plus possible. Et non par vaine spéculation, mais par lutte. Marx ne serait jamais arrivé à ses conclusions s’il n’était pas un révolutionnaire. La principale question pour moi maintenant est de savoir comment combler le fossé entre la réalité objective et la conscience de la classe ouvrière actuelle. Je veux être plus impliqué. »

(Article paru d’abord en anglais le 17 novembre 2018)

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