Macron envoie les CRS contre les Gilets jaunes pour débloquer les dépôts pétroliers et les raffineries

Après un week-end de mobilisation des « gilets jaunes » contre la politique de Macron, ces derniers ont poursuivi leurs actions de barrages filtrants et de blocage de dépôts pétroliers et de raffineries lundi et mardi. Le gouvernement a répondu à ces blocages par lenvoi massif de CRS. En début de semaine, les forces de lordre avaient déjà utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui  refusaient de lever les blocages.

Les CRS sont venus débloquer le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer et la raffinerie de Martigues dans la région de Marseille, bloqués par les « gilets jaunes » ainsi que les dépôts pétrolier de Toulouse et dautres blocage sur les autoroutes. 

Des moyens disproportionnés ont été déployés. A Fos-sur-Mer, vers 8h30 alors quun petit groupe de « gilets jaunes » menait un barrage filtrant au rond-point donnant accès au dépôt pétrolier et à lusine dArcelor Mittal, une vingtaine de camion de CRS sont venus mettre fin à ce barrage. Les manifestants criaient « Macron démission » et « police démission ». 

Les CRS se sont ensuite rendus sur le blocage du Dépôt pétrolier de Fos où une personne qui venait dassurer la relève a affirmé au WSWS quun nombre important de CRS étaient

« venus avec des boucliers à notre rencontre, nous étions quatre, nous avons demandé aux CRS sils voulaient que lon parte. Ils nous ont dit oui. Nous ne nous sommes pas opposés, ils étaient nombreux ».

Les « gilets jaunes » se sont alors dirigés sur un autre rond point où les CRS les ont maintenus dans un petit périmètre les empêchant de se déplacer. Lintervention des CRS dura plusieurs heures avec le stationnement de plusieurs camions de CRS à chaque rond- point. 

Une autre opération de CRS était aussi lancée pour débloquer laccès à la raffinerie de Lavera à Martigues, à cinquante kilomètre de Marseille. 

Depuis le week-end où les autorités avaient recensé près de trois-cent mille manifestants actifs dans des barrages, défilés de voitures et opérations escargots, poursuivant parfois leurs actions durant la nuit, la crainte dun blocage incontrôlé du pays où des sections de la classe ouvrière entrent en lutte aux côtés des « gilets jaunes » comme réaction à la politique de Macron touche l’élite politique. 

Lundi et mardi le mouvement s’était mis à bloquer davantage les raffineries et les dépôts de carburant. Le ministre de lIntérieur Christophe Castaner avait parlé mardi matin de « dérive totale » et de « radicalisation  avec des revendications qui ne sont plus cohérentes, qui vont dans tous les sens». 

Castaner avait déjà durcit le ton lundi face aux menaces de pénurie de carburant et de blocage potentiel du pays en avertissant que la liberté dexpression et  de manifestation navait « pas vocation à durablement empêcher la liberté de circulation et à entraver la vie commerciale et économique ». Il avait demandé« fermement », aux gilets jaunes de ne pas « chercher à bloquer » le pays. 

Tant la dirigeante du RN (Rassemblement national ex-FN) néo-fasciste  Marine Le Pen, qui a reproché au ministre de lIntérieur Christophe Castaner de « radicaliser le mouvement », que le dirigeant du parti conservateur LR (Les Républicains) Laurent Wauquiez ont demandéà Macron de ne pas jeter dhuile sur le feu et de retirer sa nouvelle taxe avant que « le mouvement ne dégénère ». 

Un ouvrier interviewé mardi en Normandie par Ouest-France a dit : « Alors monsieur Macron, faites bien attention à ce que vous faites, parce que ce nest pas un mai 68 que vous allez avoir, mais deux ». Il a appeléà la solidarité des autres automobilistes en France. « Je suis déterminéà rester. Là, je viens de perdre deux jours de salaire, avec ma compagne. Ça nous fera 250 euros de moins à la fin du mois, mais ce nest pas grave» . 

Sur l’île de la Réunion, où la situation s’était gravement tendue en début de semaine, un couvre feu a été instauré. 

Ce mouvement contre la hausse des taxes en France s’étend aussi à travers lEurope. Alors que des mouvements similaires se sont développés en Bulgarie et en Serbie, la Belgique voit un mouvement du même type se développer.

La personne parlant au WSWS à Fos a expliqué que lui et sont groupe étaient là pour « protester pacifiquement. Avec les usines quil y a aux alentours, il est difficile de trouver un emploi, jy ai travaillé mais maintenant je cherche du boulot. Avec un enfant on ne peut rien faire, nous ne gagnons pas assez, nous ne pouvons pas nous faire plaisir, tout est cher. Nous voulons que le gouvernement Macron tombe, nous voulons une vraie démocratie. Même si les CRS sont intervenus, nous allons continuer il ne faut pas lâcher.».

Alors que les opérations de déblocage par les CRS se déroulaient, le gouvernement a monté ses menaces dun cran et tente à présent de le discréditer en agitant la rumeur quil serait serait manipulé par des groupes violents. «  Il y aura aujourdhui des contrôles didentité et des verbalisations, » a averti Castaner qui a enjoint « les gens qui sont très pacifiques, mais qui sont emportés par ceux qui sont plus radicaux , à rester dans un cadre légal».

Alors que le mouvement semblait mobiliser moins de participants mercredi, et quun jeu de chat et de souris sest instauré dans le pays, où les « gilets jaunes » se déplacent au fur et à mesure que les CRS les font partir, puis reviennent, le gouvernement est toujours déterminéà l’étouffer, quitte à le criminaliser. Et cela, avant les manifestations prévues pour le week-end et surtout avant une intervention de sections importantes de la classe ouvrière dans ce conflit contre lui.      

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