Discours de Yabu Bilyana à la Conférence internationale du CIQI: «Le génocide des peuples aborigènes est toujours pratiqué dans toute l’Australie»

Le discours suivant a été prononcé par Yabu Bilyana le 17 novembre 1991 à la «Conférence internationale contre la guerre impérialiste et le colonialisme.»

Le génocide est toujours pratiqué dans toute l’Australie. Les massacres des 200 dernières années sont l’histoire cachée de la classe dirigeante capitaliste et de ses agents petits-bourgeois. Le capitalisme ne peut pas coexister avec la lutte des peuples aborigènes. Les radicaux petits-bourgeois, tant aborigènes que non aborigènes, portent la responsabilité de cette répression, représentée de façon plutôt crue par ce qui suit:

Le taux de chômage chez les travailleurs aborigènes dépasse maintenant 35 p. 100, ce qui est beaucoup plus élevé qu’en 1971, alors que le chiffre enregistré alors était de 10 p. 100. Dans certaines zones rurales, le taux de chômage atteint 90 p. 100. En raison de la destruction de la dignité des peuples aborigènes, la dépendance aux drogues et à l’alcool est très élevée. Il en résulte une espérance de vie inférieure de 20 ans à la moyenne nationale. Les compressions dans les services de santé sont une raison pour laquelle la mortalité infantile est trois fois plus élevée que la moyenne nationale. L’État-nation capitaliste est impliqué dans le génocide culturel et physique des Aborigènes.

De plus, en raison des compressions dans le financement des services de santé de base, les enfants aborigènes sont 20 fois plus susceptibles de souffrir de maladies oculaires. En raison de la pauvreté et de la victimisation, les Aborigènes sont 29 fois plus susceptibles d’être en prison que les non-Aborigènes.

La Conférence internationale contre la guerre impérialiste et le colonialisme

Dans le rapport final de la Commission royale d’enquête sur la mort des Noirs en détention, convoquée pour enquêter sur les meurtres légalisés de 99 travailleurs et jeunes aborigènes survenus dans des cellules de police et en prison entre le 1er janvier 1980 et le 31 mai 1989, le rapport final déclarait qu’aucun policier ou gardien de prison n’avait été coupable de quelque acte criminel. Le rapport de la Commission royale n’est rien d’autre qu’un camouflage et une fraude.

La bénédiction accordée par la Commission royale d’enquête aux tueurs d’État a par ailleurs exposé tous les dirigeants «de gauche» travaillistes, aborigènes petits-bourgeois, staliniens et les autres groupes radicaux de la classe moyenne, qui avaient tous salué la Commission royale comme une victoire pour le peuple aborigène lors de sa création en 1987 sous le gouvernement travailliste de Hawke.

Un tribunal ouvrier doit être établi pour dévoiler la vérité sur ces assassinats d’État dans le cadre de la lutte pour un gouvernement ouvrier pour renverser l’appareil d’État capitaliste et établir le socialisme.

(Article paru en anglais le 15 avril 2019)

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