Au Sri Lanka, le SEP et l'IYSSE se rassemblent pour défendre Assange et Manning

Avant-hier, le Parti de l’égalité socialiste (SEP) et l’Internationale des jeunes et des étudiants pour l’égalité sociale (IYSSE) ont organisé à Colombo, la capitale du Sri Lanka, une puissante manifestation et un rassemblement pour demander la libération de Julian Assange et Chelsea Manning.

Une centaine de personnes, dont des travailleurs, des jeunes et des femmes au foyer ont assisté au piquet de grève tenu devant la gare du Fort de Colombo. Un groupe de membres du SEP a parcouru 400 kilomètres depuis le nord de Jaffna ravagé par la guerre pour y participer et plusieurs ouvriers des domaines sont venus depuis la zone des plantations, dans les collines centrales.

Une partie de la démonstration

C’était une des manifestations organisées dans le monde par les partis de l’égalité socialiste et le «World Socialist Web Site» (WSWS), suite à l’arrestation d’Assange par la police britannique jeudi dernier. L’éditeur de WikiLeaks risque l’extradition vers les États-Unis sur la base de fausses accusations.

Les manifestants ont scandé avec enthousiasme des slogans en cinghalais et en tamoul, comme «Libérez Julian Assange. Libérez Chelsea Manning.», «Défendez le droit à la liberté d’expression. Défendez les droits démocratiques» et «Stoppez la censure sur Internet. Non à la guerre mondiale. Lutte pour le socialisme international». Des centaines d’exemplaires de la perspective du WSWS «Libérez Julian Assange» (12 avril) ont été distribués à ceux qui regardaient l’événement ou passaient par la gare.

Les médias sri-lankais, dont Veerakesari, le principal quotidien en tamoul du Sri Lanka, la radio IBC, Dan TV, Capital FM et madhyavadiya.lk, ont couvert l'événement.

K. Ratnayake, le rédacteur en chef national du WSWS au Sri Lanka, s’est adressé à un rassemblement de 45 minutes après la manifestation. Il a expliqué les circonstances qui entourent l’arrestation d’Assange par la police britannique et son expulsion illégale de l’ambassade équatorienne, ainsi que les mesures prises pour l’extrader vers les États-Unis où il pourrait se voir accuser d’espionnage et de violation de la sécurité nationale.

«Quel est le crime pour lequel Assange est poursuivi par Washington et la Grande-Bretagne, avec la complicité du président équatorien pro-impérialiste Lenin Moreno?»

«Son prétendu crime a été de publier les fuites de l’ancienne analyste du renseignement militaire américain Chelsea Manning, qui dénoncent les énormes crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan. La révélation des crimes impérialistes commis dans les guerres néocoloniales prédatrices des États-Unis en Irak et en Afghanistan est un immense service à la classe ouvrière internationale».

«En préparation de nouvelles guerres hégémoniques, l’Administration Trump veut camoufler les actes criminels précédents de Washington, attaquer la liberté d’expression et de parole, et supprimer les droits démocratiques».

M. Thevarajah, membre du comité politique du SEP, s'adresse aux médias

Ratnayake a dénoncé le silence total des grands médias sri-lankais sur l’arrestation d’Assange et les atteintes à la liberté de la presse. Il a souligné que les brefs reportages de certains médias sri-lankais étaient hostiles à Assange et à Manning.

«De même, les groupes pseudo de gauche sri-lankais, tels que le Frontline Socialist Party, l’United Socialist Party et le Parti Nava Sama Samaja, n’ont rien à dire sur cette dangereuse attaque des droits démocratiques. Il n’y a pas un mot dans leur presse sur l’emprisonnement d’Assange ou de Manning», a déclaré Ratnayake.

«Comme la classe dirigeante d’autres pays semi-coloniaux, les factions de la classe dirigeante sri-lankaise — du président Maithripala Sirisena et du Premier ministre Ranil Wickremesinghe au leader de l’opposition Mahinda Rajapakse — se serviront toutes de cette attaque de leurs maîtres impérialistes comme d’une licence pour intensifier leur attaque des droits démocratiques de la classe ouvrière sri-lankaise».

Kapila Fernando, organisateur de l'IYSSE, a déclaré au rassemblement que la dénonciation des crimes impérialistes par Assange et Manning leur avait valu un énorme respect de la part des travailleurs, des jeunes et de ceux à qui importent les droits démocratiques.

«Assange était emprisonné à l’ambassade équatorienne de Londres depuis sept ans. De grands changements se sont produits au cours de cette période. Dans tous les pays, la classe ouvrière s’est mobilisée pour défendre ses droits contre la montée des inégalités sociales et contre les mesures d’austérité», a dit Fernando.

«C'est dans ce contexte qu'Assange a été arrêté. Son emprisonnement est une attaque contre la classe ouvrière dans son ensemble et s'inscrit dans la marche de l'impérialisme américain vers une guerre mondiale», a-t-il ajouté.

des membres du SEP et des sympathisants du nord du pays et des plantations de thé

La lutte pour la libération d’Assange et Manning, a-t-il expliqué, doit se poursuivre à travers la lutte pour la mobilisation indépendante de la classe ouvrière et sur la base d’un programme socialiste et internationaliste.

Après le rallye, le photographe indépendant Sunil Harischandra a déclaré aux WSWS qu’il soutenait pleinement la lutte pour libérer Assange et Manning.

«L’impérialisme mondial essaie de faire de Julian Assange et Chelsea Manning un exemple et met leur vie en grand danger parce qu’ils ont dénoncé des crimes de guerre».

«Ils sont victimes de la guerre des classes et nous ne pouvons pas laisser les États-Unis et d’autres impérialistes déterminer cela», a-t-il ajouté. «Leur sort est décisif pour le prolétariat mondial et nous devons exiger leur liberté».

Lohan Gunaweera, un artiste, a dit: «Les pays impérialistes se préparent massivement à la guerre. C’est ce qui ressort de l’arrestation d’Assange et de l’emprisonnement de Manning. Le «World Socialist Web Site» a pris les devants dans la lutte contre les préparatifs impérialistes pour la guerre et contre l’emprisonnement d’Assange et de Manning.

«Si les machinations contre Assange et Manning se poursuivent, tous les journalistes, artistes et autres opposants à l’impérialisme deviendront des victimes. Ces attaques doivent être défaites», a-t-il dit.

(Article paru d’abord en anglais le 17 avril 2019)

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