Le New York Times: il se pourrait que la principale source de la campagne anti-Russie ait été un « agent double ».

Démasquant un peu plus les fausses affirmations concoctées par le New York Times et les démocrates d’une supposée « subversion » russe du système politique américain, ce même journal a reconnu mardi que la principale source utilisée par les services de renseignement pour affirmer que Vladimir Poutine était directement impliqué, « pourrait bien être un agent double »,

Le 7 octobre 2016, le Département de la sécurité intérieure (DHS) et le Bureau du Directeur du renseignement national s’étaient dits « confiants du fait que le gouvernement russe a dirigé les récentes compromissions de courriels provenant de personnes et d'institutions américaines ».

Selon ce récit, amplifié par le Parti démocrate et le New York Times, Poutine était personnellement intervenu pour tenter de faire élire Donald Trump en ordonnant à l'État russe de voler des courriels incriminants de la campagne Clinton et de les remettre à WikiLeaks pour publication.

Le 8 mai 2017, l'ex-directeur national du renseignement James Clapper témoigne au Capitole, devant la Sous-commission judiciaire du Sénat sur la criminalité et le terrorisme: « Interférence russe dans les élections américaines de 2016 ». Le 14 mai, Clapper décrivait un gouvernement américain « agressé ». (AP Photo/Pablo Martinez Monsivais, Dossier)

Mais cette vaste théorie du complot, alléguant une conspiration impliquant la Russie, un État souverain, le candidat républicain à la présidence et WikiLeaks, la plus célèbre organisation de presse dissidente du monde, s'est écroulée.

En août, un tribunal fédéral a rejeté une action civile intentée par le Comité national démocrate (DNC) contre Trump, le gouvernement russe et Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.

A présent, le principal organe de presse derrière la campagne anti-Russie des Démocrates admet que de sérieuses inquiétudes avaient été exprimées dans l'establishment du renseignement américain quant à la source primaire de ses dénonciations hystériques d' « ingérence » russe. Le New YorkTimes a rapporté que cette source, plus tard identifiée par la presse russe comme Oleg Smolenkov, avait acquis une « position influente lui donnant accès au niveau le plus élevé du Kremlin ».

Smolenkov était « devenu l'un des actifs les plus importants et les mieux protégés de la CIA », selon le journal. CNN a rapporté qu'il avait pu photographier des documents sur le bureau de Poutine et les envoyer à Washington.

Le New York Times écrit : « L'informateur de Moscou a concouru à la conclusion la plus explosive de la CIA au sujet de la campagne d'ingérence russe: que le président Vladimir V. Poutine l'avait lui-même commanditée et orchestrée. En tant que meilleure source d'information du gouvernement américain sur la pensée et les ordres de M. Poutine, cette source a également joué un rôle clé dans l'évaluation de la CIA, qu’il avait favorisé l'élection de Donald J. Trump et personnellement ordonné le piratage du Comité national démocrate ».

Il y avait pourtant un problème. Lorsque les Etats-Unis, craignant que les reportages des médias sur l' « ingérence » russe ne compromettent leur actif au Kremlin, ont proposé d'exfiltrer leur espion de Russie, où il risquait la prison à vie ou l'exécution s'il était arrêté, ce dernier a d'abord refusé. Cela conduisit à la conclusion qu’il pouvait être un agent double et donnait aux Américains de faux renseignements au nom de personnels de l’État russe.

Le ‘Times’ écrit qu'en 2016 « le rejet par cette source d’une proposition initiale de la CIA de l'exfiltrer a suscité des doutes chez certains responsables du contre-espionnage. Ils se demandaient si l'informateur avait été retourné et était devenu un agent double, trahissant secrètement ses maîtres américains. Cela aurait presque certainement signifié que certaines des informations fournies par l'informateur à propos de la campagne d'ingérence russe ou des intentions de M. Poutine étaient inexactes ».

« Selon deux anciens fonctionnaires, certains agents avaient d'autres raisons de soupçonner que la source pouvait être un agent double, mais ceux-ci ont refusé de s'expliquer davantage » poursuit le journal.

Finalement, après que le New York Times, le Washington Post et d'autres grands médias eurent publié des reportages sur la source anonyme, les États-Unis avaient exfiltré l'espion, qui vivait maintenant sous son vrai nom, à Washington.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré que Smolenkov travaillait bien pour le gouvernement Poutine, mais qu'il n'avait « jamais été un haut fonctionnaire » et avait été licencié il y a deux ans.

Au nom de la lutte contre l' « ingérence russe », des politiciens ont fait pression sur les entreprises technologiques américaines pour qu'elles entreprennent le programme de censure politique le plus onéreux de l'histoire de l'Internet aux États-Unis. Les comptes de millions de ‘followers’ ont été supprimés du jour au lendemain, tandis que Google manipulait les résultats de recherche pour enterrer les points de vue de gauche.

Il y a eu un effort massif pour empoisonner l'opinion publique à l’égard de Julian Assange, le courageux éditeur et révélateur de crimes de guerre. Il a été calomnié par les Démocrates et le New York Times comme agent russe qui complotait avec Trump. On a ainsi préparé le terrain pour l'emprisonnement d'Assange.

De plus amples informations sur le contexte et les motivations possibles de Smolenkov ne manqueront pas d'émerger. Quoi qu'il en soit, le fait que la source à l'origine des allégations que ce journal a proclamées vraies ait de sérieux problèmes de crédibilité montre clairement que le NewYork Times n'a fait aucun effort pour questionner, et encore moins valider, son récit politique.

Ce journal fonctionne comme une chambre d’évaluation pour dépêches non remises en question et non examinées en provenance de l'appareil du renseignement américain. Son rôle dans la promotion des mensonges de l'administration Bush sur les armes de destruction massive en Irak n'était pas une aberration, mais bien son mode opératoire.

(Article paru en anglais le 11 septembre 2019)

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