Jeunes et travailleurs se mobilisent à Amiens le 5 décembre

Le 5 décembre, plus de deux mille manifestants se sont rassemblés devant la Maison de la Culture à Amiens contre la réforme des retraites du gouvernement Macron.

De nombreux enseignants étaient présents, très concernés par une possible diminution de 30 pour cent de leurs pensions. Il y avait également un groupe d’aide-soignants, vêtus de vert, ainsi que des «gilets jaunes» qui avaient bloqué des routes hier matin afin de signaler leur opposition au gouvernement.

Sur une banderole, on pouvait lire: «La retraite est un dû, pas une aumône».

Le WSWS a interviewé deux étudiantes, Laëtitia et Lisa, qui veulent devenir enseignantes. Interrogées sur la manière dont elles voient l'avenir pour les jeunes, elles ont répondu que pour l’heure, «On voit mal comment sera l'avenir, chômage, précarité... L'Etat, qui réprime les Gilets jaunes ne défend que les riches. On a besoin d'un gouvernement plus équilibré.»

Laëtitia et Lisa ont souligné leur solidarité avec les luttes de classe qui se développent de plus en plus à travers le monde: «Nous avons vu ce qui se passe au Chili avec les mouvements un peu partout contre les inégalités sociales et la répression de l'Etat. Au Chili, il y eu des morts. Quand on voit la brutalité contre les ‘gilets jaunes’, rien ne dit que l'Etat français ne ferait pas la même chose. Notre message pour les jeunes au Chili, en Irak et ailleurs qui ont subi ces exactions, c'est que nous sommes avec eux et déterminées à ne pas baisser les bras.»

Roman, étudiant en sciences politiques à l'université d'Amiens portait avec fierté son gilet jaune, sur lequel était inscrit «Free Julian Assange.» Il a rejoint le mouvement en décembre dernier, et il y milite au campement situé près de la gare de Longueau. Il a dit, «La gauche en France s'écroule depuis [le président PS François] Hollande. On ne veut plus du PCF, du NPA. Mélenchon a trahi la gauche.»

Il a poursuivi, «Pour gagner il faut la désobéissance civile, des blocages. Tous nos politiques sont corrompus. Il faut un nouveau départ, un nouveau parti.»

Il a souligné que la mobilisation du 5 décembre fait partie d’une lutte internationale: «Les mouvements de masse qu'on voit partout dans le monde contre les inégalités sociales sont réprimés, les manifestants tués par l'armée, mais ils continuent malgré tout. … En France il y eu des dizaines d'éborgnés, de blessés graves mais nous continuons. Le gouvernement essaie de détruire nos droits, le droit de manifester. La lutte pour défendre Julian Assange est essentielle et liée à la nôtre. Grâce à Wikileaks, on peut se rendre compte des manipulations politiques.»

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