Le coût humain de la réouverture des écoles: six enseignants morts aux États-Unis au cours du mois dernier

En raison de la réouverture généralisée des écoles de la maternelle à la terminale aux États-Unis, au moins six enseignants sont morts du COVID-19 au cours du mois dernier, ce qui porte le nombre de décès parmi les éducateurs à au moins 210 depuis le début de la pandémie. Tous ces décès étaient absolument inutiles et sont le résultat direct des politiques criminelles menées par les politiciens démocrates et républicains à tous les niveaux dans le but de protéger les profits de l'oligarchie financière.

Les enregistrements récemment divulgués d'entretiens téléphoniques entre le président américain Donald Trump et le journaliste principal du Washington Post Bob Woodward ont montré clairement que l'administration Trump était pleinement consciente du danger massif et mortel que représentait le COVID-19 dès le mois de janvier. La Maison-Blanche, les partis des grandes entreprises et les médias ont conspiré pour minimiser la menace de COVID-19 et essayer d'habituer la population aux décès de masse.

Une grande partie des décès d'éducateurs proviennent de la ville de New York, un épicentre antérieur du virus, où au moins 31 enseignants et 44 membres du personnel sont morts du COVID-19, principalement en mars et en avril. Soulignant le fait que la conspiration contre la classe ouvrière continue aujourd'hui, le maire de New York, Bill de Blasio, est de connivence avec le syndicat «United Federation of Teachers» pour rouvrir les écoles du plus grand district scolaire du pays, dans le but de forcer 1,1 million d'élèves à retourner en classe afin de créer un précédent pour les districts dirigés par les démocrates dans tout le pays qui ont commencé avec l'enseignement en ligne.

Les six décès signalés liés à la réouverture d'écoles marquent le début de ce qui deviendra un déluge de reportages de ce type, sauf intervention indépendante des éducateurs, des parents et des élèves pour forcer la fermeture des écoles. Le Comité de sécurité des enseignants de la base se bat pour organiser l'immense opposition à ces réouvertures d'écoles meurtrières, en aidant à former des comités en Floride, au Texas, au Michigan et à New York.

À Columbia, en Caroline du Sud, Demetria «Demi» Bannister, âgée de 28 ans seulement, est décédée lundi 7 septembre, trois jours seulement après avoir été diagnostiquée avec le COVID-19. Demi Bannister était enseignante en troisième année à l'école primaire de Windsor et y travaillait depuis cinq ans. En plus de l'enseignement, Bannister était passionnée de musique et travaillait avec la chorale de l'école, ainsi qu'avec un club d'étudiants pour les chanteurs en herbe.

Le district a commencé l'année scolaire pratiquement le 31 août, et Bannister a commencé l'année en enseignant à domicile. Cependant, elle avait été obligée de travailler sur le site de son école la semaine précédente pour la formation des enseignants. La Caroline du Sud a connu plus de 126.000 infections et plus de 2900 décès depuis le début de la pandémie.

À Potosi, dans le Missouri, AshLee DeMarinis, 34 ans, professeur d'éducation spécialisée au collège John Evans, est décédée le dimanche 6 septembre après une lutte de trois semaines contre les complications du COVID-19. Les cas de coronavirus sont en augmentation au Missouri depuis le début du mois d'août.

Les responsables de la santé du comté de Saint-Louis ont déclaré la semaine dernière que 39 élèves et 34 membres du personnel des écoles publiques et privées ont été testés positifs en août, la plupart des élèves fréquentant des collèges ou des lycées. L'État a signalé 773 nouveaux cas mardi, dépassant les 95.000 au total. Selon l'université Johns Hopkins, le Missouri est désormais à égalité avec l'Oklahoma pour le cinquième taux le plus élevé de nouveaux cas confirmés pour 1000 habitants. Le comté de Saint-Louis figure parmi les 50 premiers comtés pour le nombre total de cas de COVID-19.

À Vancleave, au Mississippi, Tom Slade, 53 ans, a été testé positif au COVID-19 le 24 août et est décédé dimanche. Depuis 1991, Slade enseignait l'histoire des États-Unis et les civilisations du monde au lycée de Vancleave. Selon les directives de réouverture du district scolaire du comté de Jackson, les enseignants étaient retournés en classe le 3 août, avec un enseignement en personne à partir du 6 août, mais des reportages indiquent que Slade a contracté le virus lors d'un rassemblement à l'église.

À Oxford, dans le Mississippi, Nacoma James, 42 ans, enseignant au collège Lafayette, est décédé début août au cours de la première semaine de retour des élèves sur le campus. James, également entraîneur de football au lycée de Lafayette pendant plus de 16 ans, a passé l'été à entraîner des joueurs de football jusqu'à ce qu'il soit contraint à une quarantaine après avoir contracté le COVID-19. Le Mississippi à lui seul a signalé 604 cas de COVID-19 parmi les enseignants et le personnel des écoles depuis le début de la pandémie, la majorité d'entre eux ayant été observés au cours des six dernières semaines.

À Tahlequah, en Oklahoma, Teresa Horn, 62 ans, est morte le 28 août d'une crise cardiaque après avoir été testée positive au COVID-19 quatre jours auparavant. Elle avait été professeur d'éducation spécialisée au lycée de Tahlequah pendant 26 ans. Horn avait enseigné sur place jusqu'au 21 août, date à laquelle elle a dû s’absenter pour maladie.

Le sixième décès est celui d'une enseignante en éducation spécialisée dont le nom n'a pas encore été divulgué dans le système des écoles publiques de Des Moines, dans l'Iowa, qui est décédée le mardi 1er septembre. Le porte-parole du district, Phil Roeder, a déclaré que l'enseignante, qui travaillait à l'école Ruby Van Meter pour les élèves handicapés mentaux, était tombée malade après un voyage hors de l'État et était décédée cette semaine. Près de 100 employés du district ont des problèmes de santé sous-jacents qui pourraient les exposer à des risques plus élevés, sans compter ceux qui ont plus de 60 ans.

Un enseignant sur quatre aux États-Unis, soit près de 1,5 million de personnes, est plus exposé à une maladie grave s'il est infecté par le coronavirus, selon un rapport de la Kaiser Family Foundation (KFF). Ce chiffre inclut les éducateurs qui ont plus de 65 ans ou qui ont un problème de santé sous-jacent qui les rend plus vulnérables aux complications du COVID-19.

Les infections ont explosé en Floride, l'un des cinq États où l'enseignement en personne est autorisé par l'État et disponible à temps partiel ou à temps plein pour les élèves de la maternelle à la terminale. Selon un reportage publié dans le Washington Post en début de semaine, les cas de COVID-19 chez les enfants d'âge scolaire en Floride ont augmenté de 34 % depuis la réouverture des écoles en août. Cela signifie que plus de 10.500 enfants de moins de 18 ans ont été testés positifs depuis le 10 août, date à laquelle environ la moitié des 4500 écoles publiques de l'État ont commencé à rassembler les élèves dans leurs bâtiments.

Dans des conditions aussi difficiles, les écoles et lycées de la maternelle à la 12e année ont continué à rouvrir leurs campus avec des cours en personne ces dernières semaines, ce qui a entraîné une augmentation rapide des cas de COVID-19 dans ces communautés. Dans les endroits où l'opposition est la plus forte, les gouvernements municipaux et nationaux se sont appuyés sur les contrats et les tribunaux pour riposter contre l'opposition aux plans de réouverture en personne.

Dans le comté de Polk, dans l'Iowa, le district scolaire public de Des Moines a demandé une injonction après que le ministère de l'Éducation de l'Iowa ait refusé qu’il commence l'année scolaire entièrement en ligne. L'avocat du district a affirmé que «la distanciation sociale serait impossible car la plupart des écoles de Des Moines sont déjà pleines, ce qui met les élèves et le personnel en danger pour la COVID-19». Un juge du tribunal de district a rejeté la requête mardi, se rangeant du côté de l'État, et a soutenu que la fréquentation scolaire en personne était une question de droit d'État, et non de contrôle local. La décision est intervenue une semaine après la confirmation de la mort de l'enseignante de Des Moines, mentionnée ci-dessus, qui a été rendue publique.

Le gouverneur de l'Iowa, Kim Reynolds, a lancé en juillet un mandat d'État criminel selon lequel chaque élève doit passer au moins la moitié de sa scolarité dans des salles de classe. L'apprentissage à distance temporaire ou continu pour une école ou un district entier ne peut être demandé que si le taux de positivité au COVID-19 est en moyenne de 15 à 20 % dans tout le comté sur une période de 14 jours.

Le taux de positivité actuel du comté de Polk est légèrement inférieur à 10 %, un chiffre très élevé qui indique une transmission communautaire généralisée et un dépistage inadéquat. Le comté compte le plus grand nombre de cas et de décès dans l'État, avec 14.313 cas et 248 décès, alors que les cas augmentent dans tout l'État et que des épidémies majeures éclatent dans les universités.

Le 31 août, des enseignants d'Andover, dans le Massachusetts, ont protesté contre les conditions de travail dangereuses en refusant de travailler à l'intérieur de leurs bâtiments scolaires pour une journée de formation professionnelle. Les enseignants avaient fait part de leurs préoccupations concernant la mauvaise ventilation et la sécurité et avaient décidé de travailler à l'extérieur des bâtiments scolaires. Les responsables du district scolaire ont dénoncé cette action comme une «grève illégale» et ont engagé une action en justice contre les enseignants, qui ont ensuite reçu l'ordre du syndicat de reprendre le travail.

Le Commonwealth Employment Relations Board (CERB) a décidé mercredi dernier que les enseignants d'Andover avaient participé à une grève illégale lorsqu'ils ont refusé d'entrer dans les bâtiments scolaires pour une journée de formation professionnelle la semaine dernière.

Les écoles publiques d'Andover doivent commencer l'année scolaire avec un plan d'apprentissage hybride le 16 septembre, chaque élève devant se présenter en personne deux jours complets par semaine. La décision de justice indique que les enseignants n'ont pas le droit de choisir leur lieu de travail, quelles que soient les préoccupations en matière de sécurité, et les syndicats d'enseignants ont depuis longtemps accepté ces mandats.

Aux côtés de centaines de milliers de travailleurs dans le monde entier, les éducateurs sont sacrifiés au profit du secteur privé. Les travailleurs et les jeunes s'éveillent à cette réalité dans le monde entier et se lancent dans des luttes pour fermer leurs campus et protéger leurs enseignants et leurs élèves. Cette lutte est actuellement menée par la grève des étudiants diplômés de l'Université du Michigan, qui laisse présager une recrudescence majeure de la lutte des classes aux États-Unis et dans le monde.

La lutte pour s'assurer qu'aucune autre mort n'est infligée à la population réside dans la lutte des enseignants, des travailleurs scolaires et des étudiants pour protéger leur vie en formant des comités de sécurité indépendants dirigés par eux. De tels comités ont commencé à se former partout aux États-Unis, dont à Detroit, au Texas et dans la ville de New York.

Nous invitons tous ceux qui souhaitent mener une véritable lutte pour fermer des écoles et sauver des vies à nous contacter aujourd'hui et à se joindre à la discussion sur notre page Facebook.

(Article paru en anglais le 11 septembre 2020)

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