100.000 Espagnols morts dans la pandémie: le régime PSOE-Podemos met fin aux restrictions

Plus de 100.000 personnes sont mortes en Espagne à cause de la pandémie de coronavirus selon l’Institut national espagnol de la statistique (INE), un organisme officiel de l’État.

L’INE rapporte qu’entre le 9 février 2020 et le 13 février 2021, 471.447 personnes sont mortes en Espagne, soit 103.512 de plus que l’année précédente à la même période. Le 13 février a marqué également une année depuis le premier décès de coronavirus officiellement reconnu en Espagne, celui d’un homme de 69 ans de la ville de L’Eliana en Valence, qui était revenu d’un voyage au Népal.

Des membres de l’unité militaire d’urgence arrivent à la gare d’Abando, à Bilbao, dans le nord de l’Espagne, en début d’année. (AP Photo/Alvaro Barrientos)

Les chiffres de l’INE confirment les conclusions des services funéraires espagnols qui indiquent qu’entre le 14 mars 2020 – date à laquelle le premier ministre du Parti socialiste (PSOE) Pedro Sánchez a déclaré l’état d’alerte – et le 19 janvier 2021, 119.113 personnes ont perdu la vie à cause de la pandémie.

Juan Antonio Alguacil, entrepreneur de pompes funèbres agréé et membre de l’Association nationale des directeurs de pompes funèbres des États-Unis, a déclaré: «les organisations du personnel des registres d’état civil ont obtenu ce chiffre après avoir déterminé qu’au cours de cette période, 383 personnes en moyenne étaient enregistrées chaque jour et étaient mortes du coronavirus».

Alguacil a également dénoncé le gouvernement PSOE-Podemos pour avoir présenté un bilan falsifié de décès bien en dessous des chiffres qu’il annonçait: «Ces chiffres dépassent tous les calculs [officiels] et, maintenant plus que jamais, cette transparence de l’information est nécessaire». Les chiffres «ne correspondent pas et ne correspondront pas» aux chiffres du gouvernement, a déclaré Alguacil, en ajoutant: «Car c’est clair qu’ils ne veulent pas que nous connaissions le véritable nombre de morts».

Alguacil a encore ajouté: «L’explication est claire: tous les responsables sont une honte. En fin de compte, j’en suis venu à penser que nous ne connaîtrons jamais le nombre total de morts parce que dès la première minute, ils mentaient, ils ne disaient pas la vérité, ils cachaient des choses».

Même si les sites d'information tels qu’El País, El Mundo et El Diario sont restés muets sur les conclusions de l'INE et le commentaire d'Alguacil, répétant plutôt les chiffres du gouvernement PSOE-Podemos, les conclusions de l'INE concernant plus de 100.000 décès dus à la pandémie ont été largement diffusées dans d'autres organes de presse.

Le 13 février, date de la fin de la période sur laquelle se fondent les chiffres de l’INE, le gouvernement espagnol a annoncé que le nombre de décès en Espagne n’était que de 64.747, soit près de 40.000 de moins que l’estimation de l’INE concernant la surmortalité. Vendredi dernier, ce chiffre était passé à 68.813, toujours bien en dessous de ces autres chiffres. En moyenne, le gouvernement a fait état de 291 décès dus à des coronavirus chaque jour la semaine dernière et de près de 8.000 infections chaque jour, ce qui porte le nombre total de cas à bien plus de 3 millions.

Le ministère espagnol de la Santé n’inclut les décès dans son décompte officiel que si la victime a été déclarée positive au coronavirus, même si l’on a effectué très peu de tests COVID-19 lors de la première vague de la pandémie au printemps dernier, et que le programme de tests du gouvernement reste insuffisant aujourd’hui.

Une étude publiée à la mi-février par le Centre de recherche sociologique (CIS), qui dépend du gouvernement, montre l’ampleur des ravages causés par la pandémie. Elle indique que plus d’un Espagnol sur trois (38,1 pour cent) connaît une personne décédée des suites du virus. Dix-sept pour cent ont déclaré avoir perdu un ami à cause du COVID-19, et 19,4 pour cent ont indiqué qu’un membre de leur famille avec qui ils ne vivent pas était décédé. Plus de 78 pour cent des Espagnols connaissent au moins une personne qui a contracté le virus, selon le CIS.

Malgré le désastre sanitaire continu en Espagne, le gouvernement PSOE-Podemos et les autorités régionales mettent fin à presque toutes les restrictions limitées en matière de santé publique imposées en Espagne, en accord avec la politique de la bourgeoisie dans toute l’Europe.

La semaine dernière, la province d’Aragon, dans le nord-est du pays, a rouvert les gymnases et les restaurants intérieurs, même si ces derniers seront limités à 30 pour cent de leur capacité habituelle. Dans les Asturies, les restaurants et les bars sont ouverts et les activités culturelles en salle, telles que les productions théâtrales, peuvent accueillir jusqu’à 300 personnes, à condition que les spectateurs portent des masques et restent à 1,5 mètre les uns des autres. Les gymnases et les centres commerciaux sont également ouverts.

En Cantabrie, le gouvernement régional a annoncé la semaine dernière que les centres commerciaux seront désormais autorisés à ouvrir le week-end; les bibliothèques, les musées, les cinémas et les théâtres peuvent ouvrir à 50 pour cent de leur capacité. Les stades de sport peuvent également ouvrir avec un tiers de leur capacité habituelle, jusqu’à 1.000 personnes.

Dans certaines régions, comme la Castille-La Manche et l’Estrémadure, même les lieux de divertissement en salle comme les casinos et les centres de jeux ont rouvert.

Les écoles sont restées ouvertes partout, après le retour des enfants en classe début janvier, pour permettre aux parents de continuer à se rendre dans les bureaux, usines et autres lieux de travail dangereux afin de générer les profits de la bourgeoisie. La plupart des régions ont maintenu un périmètre de fermeture – empêchant les gens d’entrer ou de sortir sans justification – mais peu d’autres restrictions subsistent. Des couvre-feux nocturnes inefficaces sont toujours en vigueur, mais même ceux-ci ont été assouplis dans de nombreuses régions.

Les médias bourgeois, quant à eux, ont lancé une campagne incessante de «sauvetage de l’été», appelant à la réouverture des sites touristiques et promouvant l’engagement du gouvernement PSOE-Podemos de vacciner 70 pour cent de la population d’ici l’été. Toutefois, il est très peu probable que cet objectif soit atteint. En date de vendredi, seuls 5 pour cent de la population espagnole (2,4 millions de personnes) avaient reçu au moins une dose du vaccin, et seulement 2,6 pour cent avaient reçu les deux doses requises.

«Si les niveaux de vaccination sont élevés en juin, cela permettra de sauver la saison touristique», a déclaré l’économiste en chef de la Banque d’Espagne, Óscar Arce, à El País. «[Mais] si nous reportons à la fin de l’été», a-t-il poursuivi, «l’économie souffrira beaucoup: en ces trois mois de grande incertitude, beaucoup est en jeu».

Dans le même article d’El País, Gonzalo García, de la société de conseil financier AFI, a demandé l’assouplissement des restrictions restantes et la remise de fonds de sauvetage aux entreprises espagnoles. «La réactivation [de l’économie] est à portée de main, dans quelques mois», a-t-il déclaré. «Mais c’est vital de réduire ce délai autant que possible pour éviter la faillite des entreprises et pour le tourisme. La politique budgétaire doit faire un dernier effort pour construire un pont et sauver les quatre, six ou huit mois qui restent».

Alors que la bourgeoisie appelle à la réouverture complète de l’économie, les représentants du gouvernement parlent déjà d’une «quatrième vague» de la pandémie à venir. «Une quatrième vague est possible» à la mi-février, a déclaré Fernando Simón, directeur du Centre de coordination des alertes et des urgences sanitaires, mais cela «dépendra en grande partie de la façon dont nous sortirons de la vague actuelle, du niveau de faible transmission que nous parviendrons à atteindre ainsi que de la façon dont évolue la campagne de vaccination au cours des prochaines semaines».

Si la bourgeoisie présente la propagation continue de la maladie comme inévitable, elle est le résultat tout à fait prévisible et évitable de sa politique criminelle qui consiste à faire passer les profits avant les vies, refusant de mettre en œuvre des restrictions de santé publique qui pourraient sauver des vies. Une étude réalisée par des scientifiques de l’université Rovira i Virgili de Tarragone et de l’université de Saragosse publiée la semaine dernière a révélé que si l’on avait mis les mesures de restriction en œuvre sept jours plus tôt au printemps dernier, 23.000 vies auraient été sauvées en Espagne.

Les travailleurs doivent rejeter les mensonges des représentants des grandes entreprises, du gouvernement PSOE-Podemos et de leurs porte-parole dans les médias bourgeois. Ils doivent exiger qu’au lieu de la politique actuelle, on mette en place une politique de confinement à domicile avec un salaire complet pour toutes les personnes touchées.

(Article paru en anglais le 2 mars 2021)

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