Le site Révolution Permanente (NPA) cherche à bloquer l’opposition à la politique d’immunité collective derrière les syndicats

L’émergence d’une opposition des travailleurs à travers le monde contre la politique d’immunité collective expose la faillite du NPA et de sa fraction Révolution Permanente. Après avoir soutenu ouvertement la reprise du travail et la réouverture des écoles, ils cherchent à bloquer l’émergence d’une lutte politique indépendante des travailleurs contre Macron et l’UE derrière la bureaucratie syndicale.

Depuis le début de la pandémie, la situation sanitaire est désastreuse. La politique d’immunité collective de Macron et de l’UE a favorisé le développement de nouveaux variants plus contaminants et plus mortels, accélérant la propagation de l’épidémie en Europe. La France compte 93.405 décès, 27.036 personnes hospitalisées et 4 709 patients en réanimation, pour plus de 900.000 morts à travers l’Europe.

Face à cette situation sanitaire le gouvernement a pris durant ces derniers mois des mesures limitées pour continuer l’extraction des profits de l’exploitation des travailleurs en les mettant face à un risque. Or, c’était dans le cadre du plan de relance de l’UE de 2.000 milliards d’euros donnés aux banques et aux grandes entreprises salué par la CGT et la CFDT.

Révolution Permanente fait l’aveu de la faillite de cette politique d’immunité collective dans leur article du 24 mars, intitulé La «troisième voie» de Macron: un nouveau pari qui mène à la catastrophe: «Par-delà l’incompétence, cette situation correspond à des choix clairs du gouvernement: celui de laisser circuler l’épidémie pour ne pas freiner l’économie, mais aussi probablement de jouer sur la diffusion du virus pour obtenir un raccourci vers l’immunité collective, quitte à y sacrifier des milliers de vies

La politique d’immunité collective, qui ne repose sur rien de scientifique, souligne le mépris du gouvernement Macron et des classes dirigeantes pour la vie des travailleurs. Ceux-ci sont responsables, comme l’a dénoncé le British Medical Journal, d’un « meurtre social » que la bureaucratie syndicale et le NPA ont soutenu en lui fournissant une couverture politique.

Le NPA et Révolution Permanente se sont alignés sur la propagande des gouvernements pour la réouverture des écoles qui constitue un élément essentiel, avec les subventions massives aux banques, de ces plans de relance qui accélèrent la propagation du virus. Alors que le mécontentement montait parmi les enseignants et les parents d’élève contre la rentrée scolaire, RP a refusé d’appeler les travailleurs et les enseignants à se mobiliser contre la réouverture des écoles.

Le danger pour les enseignants et les travailleurs ne provient pas des détails des protocoles sanitaires arrêtés par Macron, comme prétend RP, mais de la rentrée en soi. En décembre le site RP rapportait l’occupation d’un amphithéâtre de la faculté des Lettres et Sciences Humaines d’Aix-en-Provence et publiait le témoignage d’un participant à cette occupation qui disait «lutter pour le présentiel, mais aussi une hausse des moyens à la fac».

Malhonnêtement RP et le NPA essaient de prendre leur distance avec la stratégie d’immunité collective prise par le gouvernement qu’ils ont soutenue. Ces revirements du NPA et de RP s’expliquent par la crainte de la montée de l’opposition des travailleurs dans le monde et en France à la politique d’immunité collective et aux inégalités sociales.

Démoralisée par l’opposition qui monte notamment dans l’enseignement où les droits de retrait se multiplient, suite à l’augmentation des taux d’incidence dans toutes les catégories d’âges des enfants, RP écrivait: «Face aux variants et à l’incurie du gouvernement, pour protéger notre santé et nos vies, il est urgent d’agir. Et nous devons prendre nos affaires en main ! Il est urgent de se mobiliser sur nos lieux de travail et d’études pour mettre en place un confinement, malheureusement nécessaire, sous contrôle des salariés et de leurs syndicats. Seule une mobilisation massive et à la base permettra d’imposer nos conditions pour mettre un frein à l’épidémie ».

Les syndicats sont à l'avant-garde des efforts pour pousser les travailleurs à retourner dans les usines, et les élèves à retourner dans les écoles, au risque de leurs vies. Les syndicats soutiennent le plan de relance européen proposé par Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

Dans une déclaration du 20 mai, la Confédération syndicale allemande (DGB) et les confédérations françaises CFDT, CGT, FO, CFTC et UNSA «se félicitent expressément de l'initiative franco-allemande de relance économique en Europe après la crise du coronavirus présentée par le président français et la chancelière allemande le 18 mai 2020 ». Or, ce plan de relance distribuait des sommes massives aux banques et, en contrepartie, exigeait une reprise du travail et ainsi une politique d’immunité collective.

Ceci souligne la nécessité urgente pour les travailleurs de construire leurs organisations de lutte indépendantes des syndicats et en rupture avec eux. La perspective du NPA et de RP, par contre, vise à bloquer toute tentative dans ce sens, faisant des syndicats qui négocient avec le gouvernement la réouverture des écoles et la reprise du travail, les seules organisations légitimes à représenter les travailleurs.

Un gouffre sépare les aspirations de la classe ouvrière de celles de ces partis de pseudo-gauche. Le développement du mouvement des gilets jaunes en 2018 et les luttes mondialisées contre la pandémie aujourd’hui débordent les vieilles organisations. Hostiles à une lutte révolutionnaire elles veulent récupérer l’opposition à la politique d’immunité collective et l’étrangler en lui imposant la bureaucratie syndicale.

Révolution Permanente représente la même base sociale privilégiée, dans l’appareil syndical et le milieu universitaire, que le reste du NPA.

Le Parti de l’égalité socialiste (PES) renouvelle ses avertissements sur le rôle du NPA et de Révolution Permanente dans le contexte de la pandémie. L’éruption de luttes de classe et de mouvements sociaux d’une ampleur inégalée se prépare autour du monde, face à la politique criminelle menée par les élites capitalistes dirigeantes.

Il est urgent pour les travailleurs et les jeunes de s’organiser indépendamment des appareils syndicaux, à l’échelle internationale, en comités de sécurité sur leurs lieux de travail ou d’éducation, et de préparer une grève générale visant à transférer le pouvoir aux travailleurs. Seul une pareille politique assurera aux travailleurs le contrôle des ressources internationales nécessaires à une lutte contre le virus. Pour cela, la direction révolutionnaire à construire est le PES, en lutte contre le NPA, qui est un instrument de la politique sanitaire de Macron.

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