Comment la politique nationaliste perturbe la vaccination de masse: le cas d'AstraZeneca

Malgré les appels répétés des agences internationales pour la distribution juste et équitable des traitements vitaux que sont les vaccins de COVID-19, le nationalisme vaccinal menace la réponse mondiale à la pandémie d’une rupture complète. À cet égard, AstraZeneca est devenue le point focal de ce qui est sans aucun doute une guerre des vaccins en plein cours, stimulée par les intérêts contradictoires des principales puissances impérialistes, ainsi que de leurs rivaux et États clients moindres.

Plus tôt cette année, il y eut une bagarre ouverte entre les puissances européennes au sujet de l'incapacité d'AstraZeneca à respecter les délais de livraison à la fois en Grande-Bretagne et dans l'Union européenne. La semaine dernière, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l'UE utiliserait les pouvoirs d'urgence pour s'assurer la livraison des vaccins promis. La Grande-Bretagne dépend en partie des approvisionnements en provenance d'Europe et pourrait donc ne pas être en mesure de fournir une deuxième dose à ceux déjà vaccinés.

Un flacon de vaccin AstraZeneca dans une pharmacie de Boulogne Billancourt, en proche banlieue parisienne, le lundi 15 mars 2021 (Crédit: AP Photo / Christophe Ena)

Le problème de l'approvisionnement en Europe a été exacerbé par des allégations apparemment injustifiées de problèmes de santé chez les personnes recevant ce vaccin. Ensuite, la société s'est heurtée aux régulateurs américains lorsqu'elle a publié les résultats intermédiaires d'un essai américain montrant une efficacité de 79 pour cent contre les infections symptomatiques du COVID-19. Le Conseil de surveillance des données (DSMB) a déclaré que le fabricant avait fourni des «informations obsolètes». Les résultats renvoyés ont montré une efficacité de 76 pour cent, guère différente, et une efficacité plus élevée chez les personnes âgées.

Le Dr Anthony Fauci a décrit l'action de l'entreprise comme «une erreur non forcée», ajoutant, «c'est très probablement un très bon vaccin, et ce genre de chose ne fait… rien d'autre que jeter un doute sur les vaccins et peut-être contribuer à l'hésitation ». Stephan Evans, professeur de pharmacie-épidémiologie à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, a déclaré au Guardian : «Je pense que certaines des difficultés étaient que les essais étaient mis en place par [AstraZeneca] pour répondre à des questions de santé publique, alors que les essais de Pfizer/BioNTech et Moderna aux États-Unis ont été clairement mis en place pour obtenir l’approbation de la FDA [Agence américaine des denrées alimentaires et médicaments] ».

Les conflits internes, l'hostilité et les commentaires dérisoires des chefs de gouvernement européens à l’égard d’AstraZeneca, qui ont contribué aux préoccupations populaires soulevées quant à son efficacité et sa sécurité, démontrent le rôle réactionnaire des États-nations capitalistes rivaux face à la pandémie. Il manque une réponse coordonnée à l'échelle mondiale à la pandémie, au point que ces tensions compromettent la distribution et l'utilisation de ce que les responsables de la santé considèrent comme un vaccin efficace.

Ce que les scientifiques disent d'AstraZeneca

Une déclaration de soutien publiée le 26 février par l'Organisation mondiale de la Santé concernant le vaccin d'AstraZeneca explique: «L'efficacité démontrée dans les essais cliniques chez les participants ayant reçu la série complète de vaccin (2 doses) quel que soit l'intervalle entre les doses était de 63,1%, basée sur un suivi médian de 80 jours, mais avait tendance à être plus élevé lorsque cet intervalle était plus long. Les données examinées à ce stade soutiennent la conclusion que les avantages connus et potentiels du vaccin ChAdOx1-S / nCoV-19 [recombinant] l'emportent sur les risques connus et potentiels. «

Cette évaluation était basée sur une étude publiée dans The Lancet le 19 février 2021 sur «l'immunogénicité et l'efficacité» du vaccin AstraZeneca – une analyse groupée de quatre essais randomisés. Bien qu'il soit inhabituel de regrouper ces études, cela fournit le contexte pour une évaluation du vaccin. Le schéma posologique principal du vaccin est considéré comme consistant en deux doses standard administrées à un intervalle de 4 à 12 semaines, l'espacement de 12 semaines semblant optimal.

Selon cette étude, «le résultat principal était la maladie COVID-19 symptomatique confirmée virologiquement, définie comme un écouvillon positif au test d'amplification des acides nucléiques (TAAN) combiné à au moins un symptôme éligible (fièvre égale ou supérieure à 37,8 degrés Celsius, toux, essoufflement, perte d'odorat ou de goût). L'analyse principale portait sur des cas survenant plus de 14 jours après la deuxième dose. «

Lors de la comparaison des vaccins, il est essentiel de prendre note du résultat principal mesuré. Cela rend les résultats rapportés dans une étude particulière compliqués à comparer avec d'autres essais. Lorsque les grands médias suggèrent qu'un vaccin est supérieur à un autre, simplement en comparant leurs chiffres d'efficacité rapportés, cela est trompeur. Une mesure objective véritablement scientifique de la supériorité nécessiterait un essai direct entre vaccins candidats pour confirmer ces affirmations. Les critères d'efficacité indiquent surtout que le vaccin est un candidat acceptable pour une utilisation plus large.

Par exemple, dans le cas de l'essai du vaccin Moderna, qui citait une efficacité de 94 pour cent, Moderna a déterminé le diagnostic de COVID-19 chez un participant s'il présentait au moins deux symptômes et une fièvre considérée comme égale ou supérieure à 38 degrés Celsius. L'essai Moderna a également permis un symptôme avec des prélèvements nasaux de confirmation ou des échantillons de salive pour confirmation virale. Les participants ont été encouragés à déclarer eux-mêmes leurs symptômes, un processus qui pourrait rendre ces essais tendancieux.

L'efficacité globale d'AstraZeneca s'est avérée être de 63,1 pour cent dans l'essai initial. Une évaluation plus poussée, cependant, a révélé que l'efficacité du vaccin après une dose standard unique s'est améliorée avec le temps. Au jour 90, l'efficacité était passée à 76 pour cent sans preuve de diminution de la protection. Un régime à deux doses avec un intervalle de 12 semaines a augmenté l'efficacité à 81,3 pour cent, ce qui suggère que l'écart de 12 semaines est optimal. C'est devenu le nouveau schéma posologique accepté.

Plus important encore, à la fois dans les essais Moderna et AstraZeneca, aucun cas grave de COVID-19 ou hospitalisation n'a été signalé 14 jours après que ces participants aient terminé leur schéma vaccinal. Cela signifie que les deux vaccins ont empêché une maladie grave de se développer chez les participants, l'aspect le plus critique de ces traitements. Ces résultats ont été récemment confirmés dans l'essai mené dans les Amériques où l'efficacité s'est avérée être de 76 pour cent et aucune maladie grave ni hospitalisation ne s'est produite. Ces études ont également indiqué que l'efficacité était plus élevée chez les participants plus âgés.

Efficacité et effectivité

Il existe deux concepts critiques et distincts dans la terminologie des vaccins: l'efficacité et l'effectivité. Selon Gavi, l'Alliance du vaccin, «l'efficacité est le degré auquel un vaccin prévient la maladie, et peut-être aussi la transmission, dans des circonstances idéales et contrôlées.[ …] L'effectivité, quant à elle, fait référence à ses performances dans le monde réel ».

Les vaccins peuvent différer considérablement l’un de l’autre en efficacité dans un essai contrôlé, tout en étant à peu près égaux en effectivité une fois déployés dans la vie quotidienne. Cela semble être le cas des vaccins AstraZeneca, Johnson & Johnson, Pfizer et Moderna, qu’on devrait tous se procurer sans distinction dès leur disponibilité. Les mêmes considérations semblent d’ailleurs s'appliquer aux vaccins russe et chinois.

L'auteur d'un récent essai écossais a examiné l'effectivité d'une dose unique des vaccins Pfizer ou AstraZeneca pour prévenir les hospitalisations. Comme ils l'a noté, «il est urgent d'étudier les effets ‘dans le monde réel’ de ces vaccins.» Une étude prospective a été menée en utilisant une base de données d'évaluation précoce de la pandémie et de surveillance renforcée du COVID-19 reliant les vaccinations à l'hospitalisation chez 5,4 millions de personnes, soit 99 pour cent de la population. Le critère d'évaluation principal était l'hospitalisation dans les 28 jours suivant un test PCR positif au COVID-19.

Entre le 8 décembre 2020 et le 15 février 2021, plus de 1,1 million de personnes (35%) avaient reçu au moins une dose de vaccin. Une absorption rapide (production d'anticorps anti-COVID-19) a été observée chez les personnes âgées de 80 ans ou plus. Ce groupe avait également une plus forte absorption du vaccin AstraZeneca. Les moins de 65 ans avaient un taux d’absorption plus élevé au vaccin Pfizer.

L'effectivité du vaccin avec une seule dose a augmenté avec le temps, atteignant pour les deux vaccins un pic entre les jours 28 et 34 après vaccination. Alors que le vaccin Pfizer était associé à une réduction de 85 pour cent des admissions à l'hôpital pour COVID-19, il y avait une réduction de 94 pour cent des admissions pour ceux qui ont reçu le vaccin AstraZeneca. Statistiquement, les deux vaccins étaient également efficaces. L'Agence européenne des médicaments a examiné les données et a noté que les deux vaccins offraient une protection similaire. Pourtant, les essais prospectifs de phase quatre restent un facteur critique dans l'évaluation de ces vaccins à l'échelle mondiale.

Le Dr Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l'OMS, commentant les récentes études de modélisation sur le vaccin AstraZeneca, a déclaré: «Des données issues des essais cliniques suggèrent que plus l'intervalle est long, au moins jusqu'à 12 semaines, meilleure est la réponse immunitaire et meilleure est l'efficacité du vaccin. On a aussi effectué une modélisation pour montrer si vous avez un nombre limité de doses de vaccin et que vous voulez protéger la population, en particulier les groupes à haut risque, les groupes plus âgés, etc., des pays comme le Royaume-Uni ont adopté l'approche de vacciner plus de personnes avec les vaccins disponibles et administrer la deuxième dose avec un délai de 12 semaines. Le groupe SAGE qui conseille l'OMS a recommandé un intervalle de huit à 12 semaines entre la première et la deuxième dose du vaccin AstraZeneca. Et cela était basé sur une analyse des données, à la fois d'immunogénicité et d'efficacité. Et nous obtenons plus de données issues du déploiement réel des vaccins dans les pays qui ont choisi d'utiliser cette approche différée, montrant que la première dose offre une protection significative contre l'hospitalisation et la maladie. Donc, cela semble être une bonne stratégie pour protéger plus de personnes plus rapidement. Mais une deuxième dose doit être administrée ».

Vaccins et variants

Une question supplémentaire et peut-être d'importance cruciale est la performance des six principaux vaccins contre les variants du COVID-19 qui ont émergé en raison de la politique d'immunité collective adoptée par les principales puissances impérialistes. Celle-ci a laissé au virus suffisamment de temps et d'espace pour muter en différentes souches, menaçant de s’adapter de manière à compromettre l’efficacité des vaccins.

Des indices encourageants apparaissent que les personnes ayant déjà subi des infections ou des vaccinations peuvent développer une immunité cellulaire robuste contre les nouveaux variants. Une étude récente publiée en pré-impression à La Jolla, Californie, le 1er mars, a révélé que les réponses des lymphocytes T des patients vaccinés avec les vaccins à ARNm ou précédemment infectés avec les variants de type sauvage continuaient à avoir une réponse robuste contre le variantes CAL.20C., B.1.1.7, P.1 et B.1.351.

Les auteurs écrivent: «Les données fournissent des nouvelles positives quant à une inquiétude justifiée au sujet de l'impact des variants de SRAS-CoV-2 sur les efforts de contrôle et d'élimination de la pandémie actuelle. Bien qu'il ne soit pas prévu que les cellules T à mémoire circulatoire soient efficaces pour prévenir les infections par le SRAS-CoV-2, il est plausible qu'elles puissent réduire la gravité du COVID-19. «

Cependant, les développements actuels, avec l’extension continuelle du virus au Brésil impliquant le variant P.1, devraient être un avertissement sévère du danger catastrophique de mesures timides et de réponses sans conséquences à la pandémie de la part de nombreux gouvernements.

Le Brésil est en proie à une poussée catastrophique de l’épidémie qui a provoqué l’effondrement durable de son système de santé ; le nombre des morts quotidiens y dépasse les 3000. Des indices récents sont apparus qui suggèrent que la transmissibilité du variant P.1 est beaucoup plus élevée que celle de B.1.1.7, 2 à 2,5 fois plus élevée que celle de la souche d’origine. On sait aussi qu’elle provoque une réinfection chez 25 à 63 pour cent des personnes déjà infectées par le coronavirus. Sa propagation dans des pays comme le Chili et l'Uruguay présentent d'énormes risques pour la santé mondiale.

Des études montrent que les variants comme celui d'Afrique du Sud et du Brésil peuvent échapper à l'immunité protectrice générée par des infections antérieures. Cela fait également craindre que les vaccins actuels ne seront pas si efficaces. Les données sur l'efficacité des vaccins actuels contre ces variants font défaut et sont absolument nécessaires.

Ces variants plus transmissibles ont évolué sous les pressions de sélection positive qui ont coïncidé avec les flambées hivernales. Il semble que le domaine de liaison au récepteur de la protéine de pointe est conçu pour permettre la convergence évolutive de différents virus SARS-CoV-2 mutant le long de lignes adaptatives similaires et conférant un avantage de survie par rapport aux lignées précédentes. Ces nouvelles souches du SRAS-CoV-2 étant devenues dominantes dans plusieurs régions du monde, la levée des restrictions pendant que les campagnes de vaccination sont en cours est la chronique d’un désastre annoncé.

Les vaccins et les pays pauvres

Une préoccupation majeure, tant du point de vue de l'épidémiologie que de la justice sociale, est l'incapacité de milliards de personnes dans les pays pauvres à accéder à ou même à acheter les vaccins vitaux développés si rapidement aux États-Unis, en Europe, en Russie et en Chine. Le conflit autour du vaccin AstraZeneca a interrompu les efforts de distribution des vaccins à travers l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré le 26 mars, en parlant du projet international COVAX destiné à fournir des vaccins gratuitement aux pays pauvres: «COVAX est prêt à livrer, mais nous ne pouvons pas livrer les vaccins que nous n’avons pas. Comme vous le savez, les accords bilatéraux, les interdictions d'exportation, le nationalisme vaccinal et la diplomatie vaccinale ont provoqué des distorsions sur le marché, avec des inégalités flagrantes dans l'offre et la demande. La demande accrue de vaccins a entraîné des retards dans l'obtention de dizaines de millions de doses sur lesquelles COVAX comptait. »

Plus récemment, les responsables indiens ont annoncé qu'ils avaient suspendu les exportations du vaccin AstraZeneca, potentiellement pendant plusieurs semaines, pour les rediriger vers leur propre population, car les cas de coronavirus augmentaient de manière explosive en Inde. L’Institut du serum fournissait la part du lion des vaccins au projet COVAX et au reste du monde. Cela ne fera qu'exacerber davantage les approvisionnements limités qui existent et entraîner des restrictions commerciales plus contraignantes et un blocage des matières cruciales. Pour situer le vaccin AstraZeneca dans ce contexte critique, il faut noter qu'il a obtenu, selon le Guardian, une mise conditionnelle sur le marché ou une autorisation d'utilisation d'urgence dans plus de 70 pays qui attendent avec impatience leur tour.

Que le pays soit industrialisé ou sous-développé, les vaccins à eux seuls ne sont pas suffisants pour lutter contre la pandémie. La question centrale est la prévention et le recul de l'infection, à la fois pour sauver des vies et pour empêcher le COVID-19 de muter davantage et de développer de nouvelles caractéristiques plus terribles encore.

La Dr Katherine O'Brien, directrice des Immunisations, vaccins et produits biologiques à l'OMS, a déclaré lors d'une conférence de presse le 26 mars: «Comme tout le monde le sait, les preuves sur les vaccins sont très claires sur le fait qu’ils préviennent la maladie, qu’ils préviennent certainement pour ces vaccins des maladies graves et la mort. Mais la partie des preuves qui devient plus claire, c’est l’étendue de la protection qu’ils offrent également contre l'infection. Il va de soi que pour contracter la maladie vous devez être infecté mais ce n'est pas parce que vous êtes infecté que vous attrapez la maladie. Mais cela signifie que vous pouvez le transmettre à quelqu'un d'autre […] à mesure que les vaccins sont en cours de déploiement, il y a beaucoup de gens dans la communauté qui ne sont pas vaccinés et ne sont pas protégés contre la maladie ».

Elle a ajouté: «La poursuite des mesures pour éviter la transmission, même si vous n'êtes pas symptomatique, est extrêmement importante alors que nous déployons les vaccins et que se poursuit l'augmentation de l'immunité de la population. Nous avons également les variants inquiétants (VOCs) et nous n'avons pas d'informations qui soient fermes et claires sur la mesure dans laquelle chacun de ces vaccins peut voir une réduction ou changement de sa capacité de protection contre l'infection ou la maladie face à chaque VOC[…] c'est le moment où nous devons tout mettre en œuvre pour maintenir la transmission à un faible niveau, car c'est cette faible transmission qui empêchera et évitera également l'émergence d'autres variants ».

Conclusion

La classe dirigeante voit les vaccins comme un mécanisme pour mettre fin à la situation sociale explosive qui existe. La classe ouvrière devrait accepter tous les vaccins parce qu’ils sauvent des vies. Mais les travailleurs doivent comprendre que cela n’est pas fait parce que la classe dirigeante se soucie d'eux en quoi ce soit.

Précisément à cet égard, de telles stratégies à courte vue exacerbent la réticence de la population à accepter ces vaccins, tout en créant des conditions dangereuses telles que la réouverture des écoles et le relâchement des efforts de restrictions sanitaires qui causent la sélection de mutations plus récentes et plus virulentes du virus SRAS-CoV-2. Après un an, le coronavirus a encore une énergie considérable pour faire des ravages dans les communautés du monde entier.

Lors de la conférence de presse virtuelle de l'OMS le 1er mars, Ghebreyesus a déclaré: «Il est regrettable que certains pays continuent de donner la priorité aux adultes plus jeunes et en meilleure santé dans leur propre population sur les personnels de santé et les personnes âgées ailleurs. Les pays ne sont pas en compétition les uns avec les autres. C'est une course ensemble contre le virus. Nous ne demandons pas aux pays de mettre leurs propres citoyens en danger. Nous demandons à tous les pays de participer à un effort mondial pour supprimer le virus partout. […] Nous exhortons tous les gouvernements et tous les individus à se rappeler que les vaccins à eux seuls n’assureront pas votre sécurité ».

Le contraste entre les commentaires du directeur général de l’OMS et la stratégie actuelle de nationalisme vaccinal est frappant. Un plan international de déploiement de vaccins devrait donner la priorité aux agents de santé de première ligne et aux personnes âgées et les plus vulnérables dans tous les pays.

On a les premières indications de ce que les vaccins semblent limiter la transmission ultérieure et s'avérer efficaces pour prévenir les maladies graves et l'hospitalisation. La première et la plus cruciale phase d'une réponse internationale à la pandémie de COVID-19 est de minimiser le plus possible les décès et les souffrances.

L'implication derrière cela est simple; la propriété intellectuelle détenue par les sociétés pharmaceutiques géantes doit être mis à la disposition du public de tous les pays. À son tour, chaque pays qui peut fabriquer le vaccin ou produire les ingrédients nécessaires à sa production, y compris des matériels supplémentaires tels que seringues, flacons, etc., doit travailler de concert pour produire en masse et fournir ces traitements vitaux là où on en a besoin.

Simultanément, toutes les régions du monde doivent lancer un programme de vaccination de masse, tout en collaborant étroitement avec les responsables sanitaires et les systèmes de santé pour garantir que ces mesures soient mises en œuvre de manière sûre et efficace. Cela signifie que le virus doit être supprimé au maximum possible tout en établissant une approche rationnelle et systématique de la livraison et de l'administration des vaccins. Une telle initiative ne peut venir que de la classe ouvrière et de sa prise du pouvoir sur la base d'un programme socialiste international.

(Article paru en anglais le 31 mars 2021)

Loading