La campagne de réouverture des écoles de Biden alimente la quatrième vague de la pandémie aux États-Unis

Au cours de la semaine dernière, il est devenu clair que les écoles primaires et secondaires sont l’une des principales sources de propagation du COVID-19 aux États-Unis. La volonté criminelle du gouvernement Biden de rouvrir la majorité des écoles d’ici la fin avril, un objectif déjà atteint, alimente maintenant la vague croissante de variants plus infectieux et mortels qui s’installent dans tout le pays. À l’heure actuelle, seulement 18,5 pour cent de la population américaine sont entièrement vaccinés. Cela signifie que la vague actuelle va s’intensifier dans les semaines à venir et entraînera bientôt une nouvelle vague de décès dans tout le pays.

Le variant britannique B.1.1.7, qui est 50 pour cent plus transmissible que le SRAS-CoV-2 initial, est en train de devenir dominant dans une grande partie des régions du Haut-Midwest et du Nord-Est. La situation est la plus grave dans le Michigan, le Minnesota, le Massachusetts, le New Jersey et le Connecticut: des États qui ont tous rouvert la majorité des écoles de la maternelle à la 12e année pour l’apprentissage en personne en mars ou avant. Dans le Michigan, où 82 pour cent des élèves sont dans des écoles qui proposent un enseignement entièrement présentiel, les moins de 10 ans constituent le deuxième groupe de cas de COVID-19 qui augmente le plus rapidement, soit une hausse de 238 pour cent au cours du mois dernier. Le groupe des 10 à 19 ans est celui qui a enregistré la plus forte augmentation des cas.

Ce qui se passe est un meurtre de masse prémédité, orchestré par la Maison-Blanche, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les médias bourgeois et les syndicats d’enseignants. Ils ont tous conspiré pour déformer la science et étouffer l’opposition des éducateurs afin de rouvrir les écoles partout au nom de la classe dirigeante. Le motif principal de cette politique est de permettre aux parents de retourner sur des lieux de travail dangereux afin de générer des profits pour les sociétés.

Tout au long de la pandémie, aucun programme fédéral de surveillance des infections et des décès liés au COVID-19 n’a été mis en place dans les écoles de la maternelle à la 12e année, chaque district et chaque État étant laissé à lui-même. Près de 3,5 millions d’enfants ont été infectés par le virus aux États-Unis, et les répercussions à long terme sont inconnues. «Education Week» note qu’au 29 mars 2021, au moins 913 éducateurs et membre du personnel de l’enseignement primaire et secondaire, actifs ou retraités, sont morts du COVID-19, dont 257 enseignants en activité. Bien qu’accablants en eux-mêmes, ces chiffres sur les infections et les décès sont sans aucun doute des sous-estimations importantes.

De même, un suivi fédéral du type d’enseignement que les élèves reçoivent n’existe pas: soit l’apprentissage entièrement à distance, soit entièrement en personne, soit le modèle «hybride» peu sûr, qui combine les deux. Selon les données compilées par Burbio, le pourcentage d’étudiants qui apprennent à distance est passé de 54,7 pour cent à la mi-janvier – juste avant l’investiture de Biden le 20 janvier – à 16,3 pour cent aujourd’hui. Sur cette baisse de 38,4 points de pourcentage d’étudiants qui apprennent en toute sécurité depuis leur domicile, 16,1 pour cent sont passés à un modèle hybride (soit 30,6 pour cent de tous les étudiants) et 22,3 pour cent ont repris un apprentissage entièrement en personne (soit 53,1 pour cent de tous les étudiants).

Tendances des modes d’apprentissage aux États-Unis depuis le 9 août 2020. «Virtual»: enseignement à distance, «Hybrid»: un mélange des deux systèmes, «Traditional»: enseignement en personne (Source: Burbio)

Immédiatement après l’investiture de Biden, la lutte dominante des travailleurs aux États-Unis est devenue la lutte pour la réouverture des écoles de Chicago. Les médias bourgeois ont diffusé une propagande sans fin qui vilipendait les enseignants tandis que, Biden, la maire démocrate de Chicago, Lori Lightfoot, la présidente de l’American Federation of Teachers (AFT), Randi Weingarten, le président du Chicago Teachers Union (CTU), Jesse Sharkey, et d’autres se sont tous engagés dans des conspirations de coulisses pour parvenir à un accord sur la réouverture des écoles. Le CTU a exhorté ses membres a accepter cet accord.

La réouverture des écoles de Chicago a marqué un tournant dans la campagne nationale pour la réouverture de toutes les écoles. Elle a créé un précédent pour d’autres grandes villes dirigées par le Parti démocrate qui ont négocié leurs propres accords, notamment à Philadelphie, Baltimore, Detroit, Los Angeles, San Diego, San Francisco, Oakland, Seattle, Portland, Las Vegas, Memphis, Nashville et d’autres villes. À ce stade, tous les grands districts scolaires des États-Unis ont commencé à rouvrir leurs portes ou sont sur le point de le faire dans les semaines à venir, dans une situation où des millions d’enfants supplémentaires seront entassés dans des salles de classe délabrées et mal ventilées.

Le pourcentage d'élèves suivant actuellement un enseignement en personne dans chaque État, calculé en pondérant le pourcentage d'enseignement virtuel à 0, le pourcentage d'enseignement hybride (2 à 3 jours par semaine en personne) à 50 et le pourcentage d'enseignement traditionnel (5 jours en personne) à 100) (Source: Burbio)

Un nombre croissant d’épidémiologistes et d’autres scientifiques s’expriment sur les dangers de l’ouverture des écoles et l’impact des enfants sur la vague épidémique actuelle.

Dimanche, à l’émission «Meet the Press» sur NBC, e Dr Michael Osterholm, directeur du Centre de recherche et de politique sur les maladies infectieuses de l’Université du Minnesota, a évoqué la situation catastrophique du Michigan, où les personnes âgées de 30 à 50 ans se trouvent de plus en plus souvent hospitalisées et où le variant B.1.1.7 se propage rapidement. Il a ensuite déclaré: «Ici même, au Minnesota, nous voyons maintenant l’autre aspect de ce variant B.1.1.7 dont on n’a pas beaucoup parlé. Il infecte très facilement les enfants… Ces enfants représentent désormais un défi majeur en termes de mode de transmission», notant que 749 écoles du Minnesota ont eu des cas confirmés de COVID-19.

Au début du mois de mars, environ 90 pour cent de toutes les écoles du Minnesota avaient repris leurs cours et les responsables de l’État estiment qu’environ 50 pour cent des cas de COVID-19 au Minnesota sont maintenant du variant B.1.1.7. Une autre épidémiologiste réputée de l’État, la Dre Ruth Lynfield, a récemment déclaré au sujet du taux d’attaque plus élevé du variant B.1.1.7 chez les enfants: «Nous avons certainement le sentiment que les jeunes sont ce que nous pourrions appeler la pointe de la propagation des variants».

S’exprimant dimanche à l’émission «Face the Nation» de la chaîne CBS, l’ancien commissaire de la «Food and Drug Administration», le Dr Scott Gottlieb, a soulevé des préoccupations similaires, déclarant: «Ce que nous voyons, ce sont des poches d’infection dans tout le pays, en particulier chez les jeunes qui n’ont pas été vaccinés, et aussi chez les enfants d’âge scolaire».

Dans le Michigan, le taux de cas quotidiens est maintenant plus de six fois supérieur à son plus bas niveau de la fin février: la moyenne mobile sur sept jours des nouveaux cas quotidiens était de 6.588 le 4 avril, contre 1.045 le 20 février. Au cours de cette période, les écoles primaires et secondaires, qui ont rouvert leurs portes en masse ces derniers mois, ont été la principale source de nouveaux foyers d’épidémie.

Depuis le 22 février, le département de la Santé et des services sociaux du Michigan a enregistré 357 foyers d’épidémie dans les écoles primaires et secondaires, et 131 autres foyers dans les garderies et lors d’événements sportifs scolaires. Ensemble, ces foyers représentent plus d’un tiers du total des foyers du Michigan, qui sont définis comme deux cas ou plus liés par le temps et le lieu parmi des personnes qui appartiennent à des ménages différents. Plus alarmant encore, les épidémies en milieu scolaire ont augmenté de 20 pour cent au cours de la semaine dernière, passant de 67 nouveaux foyers pour la semaine du 29 mars à 81 nouveaux foyers le 5 avril.

Le Michigan est maintenant l’État qui présente à la fois le taux de cas le plus élevé du pays, 64,4 cas pour 100.000 personnes, et le taux de positivité des tests le plus élevé, 14,7 pour cent. Selon Covid Act Now, le 5 avril, les cinq zones métropolitaines des États-Unis présentant les taux de cas quotidiens les plus élevés se trouvaient toutes dans le Michigan: Jackson, avec 88,3 cas pour 100.000 habitants, Detroit (78,1), Monroe (77,5), Flint (70,7) et Lansing (67,5).

Le Michigan est devenu un terrain propice aux variants plus dangereux du virus: tous les cinq «variants préoccupants» du CDC ont été détectées dans l’État. Selon les CDC, le variant B.1.1.7 a été détecté 1.237 fois dans le Michigan, soit plus que dans tout autre État à l’exception de la Floride qui compte deux fois plus d’habitants. Apparu pour la première fois dans le Michigan le 16 janvier, ce variant a été détecté 420 fois au 4 mars, ce chiffre ayant triplé au cours du mois dernier.

Le variant sud-africain B.1.351 est 50 pour cent plus transmissible que la souche initiale du virus et il a été détecté sept fois dans le Michigan depuis sa première apparition à Jackson le 9 mars. Les deux variants californiens B.1.427 et B.1.429 sont environ 20 pour cent plus transmissibles et ont été détectés trois fois dans le Michigan depuis le 31 mars, le jour même où le premier variant brésilien P.1 est apparu dans Bay County.

Malgré ces énormes dangers, la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, refuse de mettre en œuvre toute mesure de santé publique pour contenir la pandémie et a déclaré récemment: «Il n’y a pas de problème de politique au Michigan. Il y a un problème de respect des règles, de mobilité et de variant et c’est pourquoi les vaccins sont si importants».

Dans le Massachusetts, les enfants et les adolescents représentent également le plus grand nombre de nouvelles infections au COVID-19 au cours des deux dernières semaines. L’État compte désormais le cinquième plus grand nombre de cas de B.1.1.7 enregistrés aux États-Unis. La semaine dernière, on a signalé 801 nouveaux cas parmi les élèves et 244 parmi le personnel scolaire, tandis que, l’État s’efforce de reprendre l’enseignement en présentiel dans toutes les écoles primaires d’ici le 3 mai. Russell Johnston, commissaire associé principal au ministère de l’éducation élémentaire et secondaire du Massachusetts, a déclaré de manière absurde: «L’augmentation du nombre de cas dans les écoles ne signifie pas que les écoles ne sont pas sûres. En fait, les écoles sont très sûres».

L’ampleur des impacts à long terme qui découlent de la réouverture des écoles n’est pas encore connue, mais cela laissera de profondes cicatrices sur la société et sur une génération entière. Potentiellement, des dizaines de milliers de familles supplémentaires seront dévastées, car les enfants continueront à transmettre le virus à leurs parents.

Une étude publiée lundi dans JAMA Pediatrics estime qu’entre 37.300 et 43.000 enfants ont perdu au moins un parent à cause de la pandémie. Les auteurs de l’étude notent que «les enfants qui perdent un parent sont exposés à un risque élevé de deuil traumatique, de dépression, de mauvais résultats scolaires, aussi de mort non intentionnelle ou de suicide, et ces conséquences peuvent persister à l’âge adulte.» Cela souligne l’hypocrisie de tous les politiciens qui prétendent faussement ouvrir les écoles par souci de la santé mentale des élèves.

En outre, des millions d’enfants pourraient souffrir de complications à long terme liées au COVID-19. Une étude récente menée au Royaume-Uni a révélé que 10 à 15 pour cent des enfants de moins de 16 ans infectés par le COVID-19 présentaient encore au moins un symptôme cinq semaines plus tard.

Tous ceux qui disent que ce désastre ne pouvait être anticipé ou que l’on ne pouvait s’attendre à ce que les écoles deviennent des sources de transmission du COVID-19 sont contredits par les avertissements répétés du «World Socialist Web Site». Tout au long de l’année dernière, c’est le seul média qui a autant et systématiquement mis en garde contre les dangers de la réouverture des écoles et qui s’est battu pour que les éducateurs et la classe ouvrière aient une compréhension scientifique de la pandémie.

Tout au long de la pandémie, le WSWS et les Partis de l’égalité socialiste du monde entier ont travaillé avec des éducateurs, des parents, des étudiants et des travailleurs d’autres secteurs pour former des réseaux de comités de la base afin de s’opposer aux politiques homicides de la classe dirigeante. Alors que la pandémie qui menace de tuer des millions d’autres personnes dans le monde, il est essentiel que ces comités soient étendus à tous les pays et qu’ils popularisent l’appel à la grève générale pour fermer toutes les écoles et les lieux de travail non essentiels et fournir une sécurité économique à tous les travailleurs touchés jusqu’à ce que la pandémie soit totalement maitrisée.

(Article paru en anglais le 6 avril 2021)

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