Avec 30.000 cas quotidiens de COVID-19, Macron rouvre les écoles françaises

Hier soir, le Premier ministre français Jean Castex a confirmé que malgré les plus de 30.000 cas quotidiens de coronavirus en France, le gouvernement compte mettre fin aux mesures limitées de confinement et de rouvrir les écoles dès ce lundi.

Ls écoles primaires rouvriront leurs portes lundi, comme l'avait annoncé Macron à la fin du mois de mars. Elles ont été fermées pendant une semaine avant les deux semaines de vacances scolaires. Les collèges et les lycées reprendront le chemin de l'école la semaine suivante, le 3 mai, les classes de lycée étant organisées en alternance, le nombre d’élèves étant réduit de moitié.

En outre, la limite de 10km imposée aux déplacements hors du domicile est supprimée. Castex a proposé de maintenir le calendrier prévu pour la réouverture des restaurants et cafés, des lieux culturels et sportifs et de certains magasins à la «mi-mai», mais en fonction de l'évolution de 'la situation sanitaire'. Il a ajouté que cette mesure pourrait être mise en œuvre à l'échelle nationale ou région par région.

Castex a annoncé cette politique de réouverture tout en avouant que le nombre de cas quotidiens reste légèrement supérieur à 30 000. Lorsque le gouvernement a mis fin en mai 2020 au confinement strict, qui avait impliqué la fermeture des écoles et des lieux de travail non essentiels pendant huit semaines, il y avait souvent moins de cent cas quotidiens – moins d’un pour cent des niveaux actuels. Le gouvernement avait affirmé que le seuil à partir duquel il fallait réimposer un confinement était de 5.000 cas par jour.

Depuis, la situation sanitaire est devenue plus dangereuse, avec la prédominance d'une variante plus contagieuse, B.1.17, qui représente désormais la quasi-totalité des cas en France. Mardi et mercredi, on a recensé plus de 34 000 cas en France. Le 20, il y avait plus de 44 000 cas. La moyenne des décès sur sept jours reste à 300. La volonté de Macron de rouvrir les écoles garantit que le nombre de cas continuera à augmenter et qu'un grand nombre de personnes mourront inutilement.

Trois semaines et demie après l'annonce par Macron d’un confinement limité, le résultat est un désastre. La moyenne des nouveaux cas sur sept jours est de 32.274, soit une diminution de seulement deux pour cent par rapport à la semaine précédente. Environ 31 000 personnes restent hospitalisées, et le nombre de patients en réanimation est proche de 6.000.

Le cap des 100.000 décès dus au coronavirus en France a été franchi le 15 avril. Le nombre de décès quotidiens n'est jamais descendu en-dessous de 250 depuis le 20 octobre. La mort en masse est la politique du gouvernement français face à la pandémie.

Le taux de reproduction du virus (R0) était tombé en dessous de 0,7 même pendant le confinement limité de novembre 2020. Mais ce n'est que ces derniers jours qu'il est tombé en-dessous de 1 à travers la France. Même dans les départements considérés comme étant moins à risque, le R0 est dans certains cas supérieur à 1, ce qui signifie que le virus se propage de manière exponentielle.

Le discours de Castex est intervenu un jour seulement après que Rome ait approuvé un décret codifiant l'annonce vendredi dernier par le Premier ministre Draghi d'une fin des mesures de confinement. Les écoles rouvriront complètement à partir de lundi, comme les restaurants et cafés en plein air, les musées et les piscines. Le nombre de décès quotidiens en Italie est de plus de 300.

À l'échelle mondiale, la pandémie entre dans une nouvelle phase, plus dangereuse. La moyenne des cas quotidiens sur sept jours est à un niveau record. A travers l'Europe de l’est, au Brésil, en Inde et ailleurs, le nombre de cas et de décès atteint de nouveaux sommets. En même temps, les Etats européens abandonnent la prétention d’adopter des mesures de confinement pour lutter contre la propagation du virus et déclarent que la réouverture doit se poursuivre malgré tout.

Derrière cette politique se trouvent les intérêts de la classe capitaliste européenne et sa volonté de maintien des industries non essentielles afin d’augmenter les profits du patronat. On garde ouvertes les écoles afin de maintenir les parents au travail. C'est le sens de la déclaration de Macron, en mars, selon laquelle il faudrait examiner l'impact de nouveaux confinements sur «l'économie.»

Le 6 avril, Macron a réaffirmé sa perspective de rouvrir les écoles selon le calendrier prévu, quelle que soit la situation sanitaire: «C'est essentiel qu'on reprenne les cours en présence pour les maternelles et les primaires le 26 avril, et pour les collèges et les lycées la semaine d'après. … Je n'ai pas conditionné la réouverture des maternelles et des écoles, puis des collèges et des lycées, à des indicateurs sanitaires.»

Pourtant, dans la mesure où les cas ont diminué au cours des dernières semaines, c’est à cause de la fermeture des écoles pendant trois semaines, avec les deux semaines de vacances. A présent, cette fermeture prend fin. Cette réouverture des écoles se fait avec le soutien actif des syndicats, qui soutiennent la politique visant à permettre aux parents de rester au travail.

Le nombre réel de cas quotidiens est vraisemblablement bien plus élevé que le chiffre officiel. Selon l'institut John Hopkins, le nombre de tests quotidiens en France a fortement baissé, passant de 7,92 par mille personnes le 3 avril à 5,09 le 16, probablement en raison d'une baisse du nombre de tests réalisés pendant les vacances.

Loading