La lutte contre le changement climatique, la pandémie et la guerre nécessite une perspective socialiste révolutionnaire !

Vendredi, des milliers de lycéens à travers l'Australie ont participé à des manifestations s'opposant au refus des gouvernements de prendre la moindre mesure pour lutter contre le changement climatique.
Les protestations se déroulent dans les conditions d'une crise massive du capitalisme. La pandémie de COVID-19, le désastre environnemental et la menace croissante d'une guerre nucléaire sont des expressions liées entre elles du même fait fondamental: le capitalisme mène l'humanité à l’abîme.

Malgré la gravité de la situation, pas un seul gouvernement ou politicien officiel dans le monde n'a de perspective viable pour éviter la catastrophe. Tous s'opposent à une quelconque mesure portant la moindre atteinte à la fortune d'une minuscule oligarchie patronale qui domine tous les aspects de la vie sociale et économique.

Une partie d'un rassemblement sur le changement climatique en 2018 à Melbourne (WSWS media).

Après des décennies d'émissions de carbone toujours plus importantes, sous la houlette des gouvernements capitalistes du monde entier, les conséquences du changement climatique se font déjà sentir. Les températures augmentent, le niveau des mers s'élève et les événements météorologiques catastrophiques sont de plus en plus fréquents, des feux de brousse aux sécheresses en passant par les inondations.

L'urgence de la crise est démontrée par les avertissements des scientifiques selon lesquels si les émissions ne sont pas réduites de manière drastique d'ici la fin de la décennie, les effets du changement climatique pourraient être irréversibles.

Les expériences de l'année dernière montrent que cet état de fait ne se limite pas au climat. La pandémie de coronavirus représente un effondrement et un échec du système capitaliste que l'on n'avait pas vus depuis les années 1930. Les conséquences désastreuses de la maladie ont moins à voir avec sa structure biologique qu'avec les relations sociales du capitalisme, au sein desquelles la catastrophe médicale s'est déroulée.

Pendant des décennies, les gouvernements ont refusé d'allouer des fonds à la lutte contre les pandémies, malgré les avertissements urgents des experts médicaux quant à leur probabilité. Lorsque le COVID-19 s'est répandu dans le monde, la réponse de tous les gouvernements capitalistes a été de distribuer des milliers de milliards de dollars aux entreprises et aux banques. Depuis les renflouements de mars-avril de l'année dernière, ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour lever les restrictions de sécurité, comme les lockdowns, aussi vite que possible.

Partout, la rengaine des élites dirigeantes a été de 'rouvrir l'économie', peu importe la propagation du virus. Des millions de travailleurs ont été contraints de travailler dans des usines et sur des lieux de travail dangereux, et les élèves et les enseignants ont été poussés dans les salles de classe. Cette campagne a été dictée par l'insistance de l'élite patronale pour que rien ne vienne entraver ses activités de profits. Elle a été menée sous la bannière meurtrière de 'l'immunité collective', c'est-à-dire en permettant délibérément au virus de se propager.

En conséquence, même selon des statistiques officielles largement sous-estimées, quelque 600 000 personnes sont mortes aux États-Unis, le centre du capitalisme mondial. Près d'un million de personnes ont péri en Europe et près de 3,5 millions de personnes ont perdu la vie dans le monde. La catastrophe est loin d’être terminée et l’on prévoit que 2021 sera pire que les horreurs de 2020. La pandémie est hors de contrôle dans de vastes régions du monde, comme en Inde où le système de santé est débordé.

Le World Socialist Web Site a décrit la pandémie comme un événement déclencheur qui a aggravé toutes les crises sociales, économiques et géopolitiques du système capitaliste s’étant développées au fil des décennies.

Les gouvernements ont répondu en intensifiant de façon spectaculaire le militarisme et la guerre. Le carnage infligé par Israël aux Palestiniens, avec le soutien total des États-Unis, de l'Australie et des autres grandes puissances, n'en est que l'expression la plus aiguë.

L'impérialisme américain, sous l'administration Biden, a intensifié ses confrontations avec la Chine et la Russie. Presque chaque jour, on assiste à des provocations diplomatiques, politiques et militaires pouvant déboucher sur une guerre majeure. Les généraux américains ont déclaré qu'il y aurait probablement un conflit militaire avec la Chine dans les cinq prochaines années.

La course à la guerre s'accompagne d'une guerre contre la classe ouvrière à l’intérieur. Alors que des milliers de milliards de dollars de fonds publics ont été versés aux grandes sociétés, la santé et l'éducation publiques sont attaqués et l'élite dirigeante passe à l'offensive contre les emplois, les salaires et les conditions de travail des travailleurs. Les taux de chômage et de pauvreté atteignent des sommets.

La croissance massive des inégalités sociales et les plans de guerre sont incompatibles avec la démocratie. Partout, les gouvernements se tournent vers des formes de pouvoir de plus en plus autoritaires pour réprimer le mécontentement social et politique croissant. La tentative de Donald Trump de renverser le résultat des élections américaines, lors du coup d'État manqué du 6 janvier, est un avertissement brutal du retour des forces fascistes sur la scène, avec l'encouragement de sections puissantes de l'élite dirigeante.

L'Australie n'est pas épargnée par la crise mondiale. Les gouvernements des États et le gouvernement fédéral, qu'ils soient travaillistes ou libéraux, ont organisé la même réponse à la pandémie, axée sur le profit. Ils ont à maintes reprises levé les restrictions relatives au coronavirus à la demande de la grande entreprise, ce qui a conduit à des épidémies mortelles; ils n'ont rien fait pour améliorer le système de santé publique en cas de pandémie; et ils ont supervisé des programmes de quarantaine dans des hôtels et de distribution de vaccins totalement incohérents.

Les travaillistes et les libéraux ont placé l'Australie en première ligne de la campagne de guerre des États-Unis contre la Chine, comme en témoigne la récente déclaration d'un haut responsable du gouvernement que le pays devait être prêt 'à envoyer, une fois de plus, nos guerriers au combat'. L'ensemble de l'establishment politique attise les tensions avec Pékin et promeut des justifications mensongère de 'droits de l'homme' pour l’agression américaine, tout en menant une campagne maccarthyste et raciste contre une supposée 'ingérence chinoise' en Australie.

Sur le front social, les gouvernements, soutenus par les syndicats, ont remis plus de 400 milliards de dollars aux entreprises et aux banques. Aujourd'hui, ils mettent en œuvre une restructuration radicale en faveur des entreprises, visant à accroître encore davantage les profits des grandes entreprises aux dépens de la classe ouvrière.

Nous vivons une période de guerres, de révolutions et de bouleversements politiques. Toutes les horreurs que le capitalisme a infligées à l'humanité dans la première moitié du 20e siècle sont à nouveau à l'ordre du jour.

Dans ces conditions, l'affirmation qu’une question particulière à laquelle sont confrontés travailleurs et jeunes, peut être résolue en faisant pression sur les gouvernements capitalistes, ou en élisant d'autres partis de la grande entreprise et des banques, est pire qu'une illusion. C'est un piège politique qui sert à diriger les jeunes derrière les forces mêmes responsables de la catastrophe climatique et de toutes les attaques contre les droits sociaux et démocratiques.

L'annonce des manifestations d'aujourd'hui, publiée par les organisateurs nationaux de School Strike 4 Climate (Grève des écoles pour le climat), résume cette perspective de faillite. La déclaration ne dit pas un mot sur ce qui se passe dans le monde. La pandémie, la croissance du militarisme et l'inégalité sociale massive ne sont pas mentionnées.

La déclaration note que le gouvernement Morrison encourage l'exploration gazière et d'autres combustibles fossiles. Cela 'remplit les poches des multinationales du gaz, qui alimentent la crise climatique'. Mais elle déclare ensuite que le but de la grève est de 'dire au gouvernement Morrison que s'il s’intéresse à notre avenir, il doit arrêter de jeter de l'argent dans le gaz'.

C'est vraiment là une mutinerie à genoux. Le communiqué proclame de manière absurde que 'le gouvernement Morrison pourrait protéger notre climat, notre terre et notre eau', développer les énergies renouvelables, etc. De qui les organisateurs se moquent-ils ? Le gouvernement de Morrison représente les intérêts des banques et des gandes entreprises, y compris ceux des entreprises de combustibles fossiles. Morrison est le premier ministre qui a réagi éhontément à la crise des feux de brousse de 2019-2020 en passant des vacances à Hawaï et en refusant de prendre des mesures alors que le pays brûlait.

La déclaration est muette sur le bilan des travaillistes et des Verts. Comme par le passé, les intervenants présenteront sans doute ces organisations comme un 'moindre mal', qui adopteraient des politiques progressistes si elles étaient autorisées à former le gouvernement.

Le Parti travailliste, tout comme la Coalition, est un parti pro-guerre de la grande entreprise, au bilan réactionnaire en matière d'environnement et dans tous les autres domaines. Le gouvernement travailliste de Julia Gillard, soutenu par les Verts, a introduit une taxe sur le carbone qui, selon ses propres modèles, entraînerait une augmentation des émissions de carbone dans un avenir prévisible. Dans le même temps, il a privé des centaines de milliers de familles uni-parentales de leurs allocations, a aligné l'Australie sur la campagne de guerre des États-Unis contre la Chine et a violemment persécuté les réfugiés.

Quand aux Verts, ils défendent le capitalisme et lors des élections font appel aux grands partis pour former des gouvernements de coalition, soit avec les travaillistes, soit avec les libéraux. Les différents systèmes d'échange de droits d'émission, promus par les Verts, n'ont entraîné aucune réduction des émissions là où ils ont été introduits en Europe, créant au contraire un nouveau marché financier lucratif.

La situation de l’Australie se retrouve dans le monde entier. Lors d'innombrables sommets mondiaux, les politiciens capitalistes font des promesses symboliques et totalement inadéquates de réduction des émissions, qu'ils n'ont aucune intention de respecter. Diverses organisations environnementales saluent ces exercices de tromperie comme une 'victoire' et insistent pour dire qu'il suffit de faire un peu plus pression.

L’IYSSE (International Youth and Students for Social Equality) rejette ces affirmations fallacieuses. La tâche pour les jeunes n'est pas de faire appel aux gouvernements capitalistes, mais de construire un mouvement politique de la classe ouvrière pour abolir le système de profit.

Dans le capitalisme, chaque question sociale est subordonnée aux activités de profits de l'élite patronale. Une poignée de milliardaires et de sociétés géantes contrôlent l'économie, les principaux partis politiques, les parlements, les médias et toutes les autres institutions officielles de la société. On ne peut faire un seul pas en avant, que ce soit sur la question du changement climatique ou sur toute autre question, sans briser l'étau de cette oligarchie sur la société.

Et rien ne peut être résolu dans le cadre du système capitaliste de l'État-nation. Les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes et toute l'humanité ont une portée mondiale. Leur résolution nécessite une utilisation coordonnée et planifiée à l’international des ressources et des capacités productives du monde.

Mais à chaque fois, cela est bloqué par la division du globe en États-nations antagonistes, représentant les intérêts de cliques capitalistes rivales.

L'IYSSE énonce la vérité: la seule alternative est la lutte pour le socialisme international !

Les grandes banques et entreprises doivent être placées sous la propriété publique et le contrôle démocratique des travailleurs. Des milliards de dollars doivent être alloués à la crise climatique, et à la garantie des droits sociaux des travailleurs du monde entier, du droit à des emplois décents et bien rémunérés, à une éducation publique de qualité, aux soins de santé et au logement. Les ressources pour un tel développement existent. Elles ont été créées par le travail collectif de la classe ouvrière internationale.

Mais un tel programme ne peut être réalisé que par la construction d'un mouvement révolutionnaire, unissant les travailleurs du monde entier dans une lutte commune pour l'abolition du capitalisme et l'instauration d'une société socialiste mondiale, basée sur la satisfaction des besoins sociaux et non sur le profit privé.

L'IYSSE lance un appel à tous les étudiants et à tous les jeunes: prenez votre place dans ce combat Rejoignez l’IYSSE!

(Article original paru en anglais le 20 mai 2021)

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