Les super riches engrangent des milliers de milliards alors que la pandémie a fait des millions de morts

La pandémie a fait officiellement plus de trois millions de morts frappant le plus durement la classe ouvrière forcée de retourner dans des lieux de travail dangereux et qui souvent tombe dans la pauvreté pour satisfaire la politique d’immunité collective des gouvernements. De l’autre côté, les super-riches dans le monde ont vu leur richesse totale augmenter de 5.000 milliards de dollars à 13.000 milliards de dollars en 12 mois, soit la hausse la plus spectaculaire jamais enregistrée par le magazine Forbes.

L’enrichissement de l’aristocratie financière réfute les arguments du gouvernement, selon lesquels l’État n’a pas assez d’argent pour financer les dépenses sociales et stopper la vague de licenciements prévue par le patronat. L’accumulation de telles fortunes est due à la politique de gouvernements successifs depuis la dissolution stalinienne de l’URSS en 1991 et le krach de 2008. Ils mènent une politique d’austérité pour détruire les acquis sociaux obtenus par les travailleurs à la Libération de l’Occupation nazie au profit des ultra-riches.

Au cours des deux dernières décennies, alors que la population mondiale de milliardaires a plus que quintuplé et que les plus grandes fortunes ont dépassé les 100 milliards de dollars. La pandémie a renforcé cette tendance. Alors que le virus se propageait, les banques centrales ont injecté 9.000 milliards de dollars dans les économies du monde entier, dans le but de maintenir l'économie mondiale à flot.

L’agent facile donné aux banques centrales pour les marchés financiers et les plans de relance des gouvernements de plusieurs milliers de milliards de dollars de deniers publics ont stimulé les marchés financiers, et de là dans la valeur nette des ultra-riches entraînant une fièvre spéculative et la hausse des valeurs boursières alors que l’économie réelle est au ralenti.

Selon la liste Forbes 2021 qui court jusqu’au 6 avril, le nombre de milliardaire a explosé l’année dernière pour atteindre 2.700, soit près de 700 de plus. La plus forte augmentation est survenue en Chine, qui a ajouté 238 milliardaires – un toutes les 36 heures – pour un total de 626. Viennent ensuite les États-Unis, qui en ont ajouté 110 pour un total de 724. Le fondateur de Tesla, Elon Musk a vu sa fortune passer en un an de 25 milliards à plus de 150 milliards de dollars.

Le 24 mai et pour quelques heures, Bernard Arnaud patron de la marque de luxe LVMH est devenu l’homme le plus riche du monde avec une fortune nette estimée à 186,3 milliards de dollars soit 5 pour cent du PIB de son pays d’origine alors qu’au début de la pandémie en mars 2020 elle était de 76 milliards. La fortune de son rival, François Pinault qui détient le groupe Kéring est passée de 27 à 55,1 milliards de dollars. La richesse des milliardaires en France est passée de 11 à 17 pour cent du PIB français pendant la pandémie.

On retrouve le même phénomène en Europe et à travers le monde. La richesse des milliardaires américains a explosé en l'espace d'un an pour atteindre près de 20 pour cent du PIB et en Suède pays présenté comme un modèle social, la richesse des milliardaires suédois a bondi en pourcentage du PIB de 20 à près de 30 pour cent.

De même, la Chine a connu une explosion démographique de milliardaires éclipsant toutes les autres en 2020. Ensemble, ils ont ajouté près de 1.000 milliards de dollars à leur fortune collective, qui a presque doublé en part du PIB pour atteindre 15 pour cent.

Ayant fait officiellement 3,69 millions de morts en un peu plus d’un an, la pandémie continue à faire plusieurs dizaines de milliers de morts chaque jour. Dans un rapport, l’OMS a souligné que de nombreux décès de Covid-19 auraient pu être évités. Ceci est l’aveu de la criminalité de la politique d’immunité collective des classes dirigeantes qui ont imposé la reprise du travail et la réouverture des écoles aux travailleurs afin que puisse être réalisé les profits.

Alors que les travailleurs d’Amazon étaient exposé au danger mortel que représente ce virus, leur patron, l’homme le plus riche du monde avec près de 200 milliards de dollars Jeff Bezos s’est acheté un super yacht d’une valeur de 500 millions d’euros, une goutte d’eau après avoir gagné 75 milliards de dollars grâce à la pandémie.

Bezos a également passé commande d'un «yacht annexe» (non compris dans le prix), destiné à accueillir tous les joujoux des clients, à savoir un hélipad, des voitures de luxe, des petits avions, des sous-marins ou encore d'autres petits yachts. Comme le rapport Bloomberg: «Bezos n'est pas le seul à vouloir faire des ronds dans l'eau. Visiblement, le confinement a donné des envies d'évasion à nos amis milliardaires, et les chantiers navals croulent désormais sous les commandes.»

«Le marché est en pleine effervescence», confirme Sam Tucker, du cabinet de conseil VesselsValues. «La demande de yachts très haut de gamme a tellement dépassé l'offre qu'il est aujourd'hui impossible d'obtenir le moindre créneau dans un chantier de construction. Alors qu'avant les super riches louaient une villa pour leurs dizaines d'amis et de membres de la famille, ils les accueillent désormais sur leur bateau.».

Ceci ne fait que souligner le caractère totalement parasitaire de leur richesse et la faillite de l’ordre social existant. Comme l’écrivait Engels pour décrire le «pouvoir politique et social détenu par l’élite dirigeante sur les classes ouvrières dans l’Angleterre du 19e siècle», «les conditions créées par les classes privilégiées conduisaient inévitablement à une mort prématurée et “contre nature” des classes les plus pauvres».

Tandis que les super-riches sont dans leur super yacht plus pratique pour éviter d'être contaminés, plusieurs indices sociologiques et épidémiologiques vont dans le sens d’une maladie de pauvres. 20 Minutes rapport que «C'est le sujet d'étude de l'épidémiologie sociale. Les quartiers populaires, les populations du bas de l'échelle sociale payeraient un plus lourd tribut que les classes supérieures. On parle d'ailleurs de l'épidémie comme un processus biosocial.»

En plus des millions de morts dans les rangs de la classe ouvrière organisé par l’aristocratie financière, le rapport de l’OIT de janvier 2021 estimait que la crise sanitaire s’est traduite par la perte de l’équivalent de 255 millions d’emplois à plein temps, soit quatre fois plus que lors de la crise financière de 2008.

Comme la souligné lors du Rassemblement pour le 1er mai Nick Beams, «La hausse des actions et autres actifs financiers ne représente pas l’expansion de la valeur. Ces actifs sont ce que Karl Marx appelle le capital fictif. Ils constituent une créance sur la valeur future qui sera extraite de l’exploitation de la classe ouvrière.»

Ainsi les classes dirigeantes refusent dans tous les pays des mesures efficaces comme les confinements avec compensation pour les personnes touchées car elles auraient un impact sur le flux de valeur nécessaire pour soutenir le capital fictif et imposent une austérité sans fin pour les travailleurs.

La faillite de l’ordre sociale souligne que la lutte contre les inégalités sociales nécessite une lutte politique de la classe ouvrière pour l’expropriation de l’aristocratie financière et la prise du pouvoir et la construction du socialisme.

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