Les cas de COVID-19 aux États-Unis atteignent un nouveau record en six mois

Vendredi, le nombre de nouvelles infections à coronavirus a atteint un nouveau record en six mois aux États-Unis, avec plus de 130.000 cas signalés, selon le site Worldometer, qui compile un total provisoire dans le monde entier.

L’augmentation aux États-Unis a été plus importante que dans les trois pays suivants réunis – l’Inde, l’Indonésie et le Brésil – bien que leur population combinée soit six fois supérieure à celle des États-Unis et que la population américaine est vaccinée dans une proportion bien plus grande.

Une telle comparaison souligne le rôle criminel de la classe dirigeante américaine et de ses deux partis politiques, les démocrates comme les républicains, dans le sabotage de la seule réponse de santé publique efficace à une pandémie d’une létalité telle que celle du COVID-19: un confinement à grande échelle, avec des tests de masse et la recherche des contacts, combinés à une vaccination de masse, jusqu’à ce que le virus soit exterminé.

Alors que le gouvernement Biden prétend combattre la pandémie, il propage l’illusion que la pandémie est pratiquement terminée, et que les vaccins à eux seuls suffiront, tandis que toutes les mesures de santé publique peuvent être relâchées.

Plus dangereux encore, le gouvernement exige la réouverture de toutes les écoles publiques, dès ce mois-ci, avec un enseignement complet en présentiel. Étant donné qu’aucun vaccin n’existe pour les enfants de moins de 12 ans et que le variant Delta, qui domine actuellement, est hautement transmissible, c’est une recette pour des infections et des décès en masse.

Les hôpitaux pour enfants du sud des États-Unis, l’épicentre actuel de la pandémie, sont déjà pleins à craquer. On a signalé des infections chez des enfants qui ne peuvent pas encore marcher et des décès d’enfants à peine en âge d’aller à l’école.

Seule la moitié de la population américaine est entièrement vaccinée, ce qui laisse des dizaines de millions d’adultes extrêmement vulnérables à la pandémie, ainsi que la quasi-totalité des enfants. Le grand danger est que cet immense réservoir de personnes vulnérables constitue une matière première suffisante pour que le virus développe de nouveaux variants, dont l’un pourrait s’avérer plus résistante aux vaccins.

On a classé l’ensemble des 50 États comme ayant une transmission communautaire élevée ou substantielle, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Mais au lieu de prendre des mesures d’urgence pour rompre la chaîne de transmission, les gouvernements des États et des municipalités, qu’ils soient démocrates ou républicains, approuvent des rassemblements estivaux massifs de personnes, en grande partie non masquées et souvent non vaccinées, qui vont inévitablement alimenter la contagion.

La foule lors du premier jour du festival de musique Lollapalooza à Grant Park à Chicago, le 29 juillet 2021 (Photo: AP Photo/dossier Shafkat Anowar)

Au festival Lollapalooza, la semaine dernière à Chicago, plus de 385.000 personnes se sont rassemblées pour assister à quatre jours d’un festival de têtes d’affiche musicales. Alors que la mairesse Lori Lightfoot a réagi à la manne financière pour sa ville en déclarant: «Je me sens très bien par rapport à ce que nous avons fait», la Dre Tina Tan, professeur de médecine à l’université Northwestern de Chicago, a averti que le festival «allait conduire à la catastrophe» et devrait déclencher une autre vague d’infections dans toute la ville.

Summerfest, un festival de musique annuel qui se déroule dans le centre-ville de Milwaukee depuis 1968, organisera des événements à guichets fermés en septembre sans exiger le port du masque, de preuve de vaccination ou bien de test COVID négatif pour l’admission. Mais déjà, au moins 500 personnes qui ont participé à la célébration massive du championnat des Bucks de Milwaukee dans la National Basketball Association le mois dernier ont contracté le COVID-19, selon les responsables de la santé.

Le commissaire à la santé de Milwaukee, Kirsten Johnson, a déclaré lors d’un point de presse: «Nous encourageons toute personne ayant participé à un grand rassemblement, comme le visionnement du championnat dans le Deer District, à se faire tester pour le COVID-19 en raison du risque accru de transmission.» Cela signifierait bien plus de 100.000 personnes. Les cas de COVID à Milwaukee ont augmenté de 155 pour cent en une semaine.

Vendredi, Sioux Falls, dans le Dakota du Sud, a commencé à accueillir la 81e édition du rallye de motocyclisme de Sturgis. L’an dernier, cet événement sportif avait donné lieu à un événement de propagation massive dans les Dakota et le Nord-Ouest auquel plus de 450.000 personnes avaient participé, entraînant une série d’événements qui ont infecté un quart de million de personnes dans tout le pays. Cette année, plus de 700.000 personnes sont attendues dans le Dakota du Sud, soit plus que la totalité de la population adulte de l’État.

La gouverneure républicaine du Dakota du Sud, Kristi Noem, a été l’une des principales opposantes à toute réponse de santé publique à la pandémie et prépare sa campagne pour la nomination présidentielle républicaine en tant que défenseur de la «liberté». Vraisemblablement, c’est la liberté de répandre la maladie et la mort. Son véritable intérêt est la liberté de faire de l’argent, car l’événement de Sturgis devrait générer plus de 800 millions de dollars de ventes pour les entreprises d’État.

Tout aussi criminelle est la conduite du gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui a ordonné aux districts scolaires locaux de ne pas exiger que les élèves portent de masque, menaçant de leur couper les fonds publics s’ils le faisaient. Il a publié ce décret alors même que le variant Delta se déchaîne dans tout l’État et que les grands hôpitaux ont commencé à suspendre les chirurgies électives en étendant leurs unités COVID aux salles de conférence, aux auditoriums et aux cafétérias.

Le Dr Marc Napp, médecin en chef du Memorial Healthcare System à Hollywood, en Floride, a déclaré à l’Associated Press: «Nous assistons à une recrudescence sans précédent du nombre de patients qui arrivent. Le nombre de patients qui arrivent en même temps est stupéfiant. Les lits, les médecins et les infirmières ne suffisent pas à la demande.» Le nombre de patients hospitalisés aux États-Unis a été multiplié par quatre pour atteindre près de 45.000 en l’espace d’un mois.

Plusieurs des plus grands districts scolaires de l’État ont intenté une action en justice contre DeSantis pour obtenir une ordonnance du tribunal afin d’annuler l’interdiction du port de masque.

Dans un cas déchirant, des parents d’enfants handicapés ont intenté une action contre le gouverneur, affirmant que son interdiction viole la loi sur les Américains handicapés, car elle oblige les enfants à retourner à l’école sans masque, alors que cela représente un risque énorme pour leur santé. «Les parents se retrouvent dans une situation impossible: ils doivent choisir entre la santé et la vie de leur enfant et le retour à l’école», peut-on lire dans l’action en justice.

Beaucoup de ces enfants, en raison de leur handicap, ont besoin d’un enseignement en personne et ne peuvent pas apprendre à distance. De plus, en raison de leur handicap, ils sont plus susceptibles d’être infectés et de subir les pires conséquences du COVID-19.

(Article paru en anglais le 7 août 2021)

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