Le comité de sécurité de la base chez Faurecia Galdstone appelle à lutter contre les licenciements collectifs

Le Gladstone Rank-and-File Safety Committee, formé il y a un an par les travailleurs de l’équipementier automobile Faurecia à Columbus, dans l’Indiana, pour lutter contre la propagation du COVID-19, a publié une déclaration qui dénonce la menace de l’entreprise de licencier une équipe tout entière. Faurecia veut aussi imposer des journées de travail de 12 heures, alors que ce conglomérat mondial s’efforce d’augmenter ses bénéfices tout en garantissant son récent achat, pour 8 milliards de dollars, d’une part majoritaire dans la société Hella.

Lorsque la pandémie s’est déclarée, l’entreprise a exploité la crise avec la pleine complicité de son syndicat pour supprimer plus de 250 emplois et imposer des journées de 7 à 12 heures à l’équipe réduite qui a travaillé pendant la fermeture.

Les méthodes brutales liées à de telles acquisitions ne sont que trop familières pour l’entreprise. Lorsqu’elle a acquis les activités de l’ancienne usine Ford de Saline, dans le Michigan, pour devenir le plus grand fabricant de pièces détachées d’Amérique du Nord, la société a imposé des réductions de salaire générales et une destruction massive d’emplois. S’en est suivie une dictature dans les ateliers avec accélérations impitoyables des cadences et conditions dangereuses, avec la pleine complicité de l’UAW.

Un comité de la base jumeau a été formé à l’usine Faurecia du Michigan pour dénoncer la collusion de l’UAW avec la tentative par l’entreprise de supprimer les informations sur la propagation des infections et les morts parmi les travailleurs de l’usine.

L'usine Faurecia de Gladstone (Indiana)

L’entreprise a récemment réimposé les masques obligatoires dans toute l’Amérique du Nord afin d’éviter une nouvelle action syndicale visant à stopper la propagation du virulent variant Delta.

Le comité de sécurité de Faurecia Gladstone a envoyé la déclaration suivante pour publication sur le «World Socialist Web Site»:

**Faurecia Gladstone frères et sœurs!**

On a réimposé le port du masque obligatoire récemment sans aucune explication sur pourquoi on l’avait annulé en premier lieu ou sur quels dangers l’essor de la propagation du variant Delta représente réellement.

La vérité est qu’une forte montée des infections dans tout le pays montre que l’entreprise et le gouvernement Biden, comme Trump avant lui, nous ont trompés. La réouverture des usines et des écoles est en train de produire une catastrophe.

La réouverture des écoles est une politique criminelle. Les jeunes enfants ne sont pas vaccinés. L’épidémiologiste Dr Eric Feigl-Ding a rapporté la semaine dernière que des enfants qui portent 1.000 fois la charge virale d’un adulte constituent un vecteur majeur de la propagation. En outre, des études qui font autorité prouvent que le virus peut provoquer des lésions cérébrales permanentes, plus graves que le saturnisme.

Nous ne disposons toujours pas d’informations sur la propagation de la pandémie dans l’usine. Combien de personnes ont été infectées et quels sont les résultats? La société poursuit sa politique de nous tenir dans l’ignorance sur la propagation du variant Delta, hautement contagieux, et sur la menace qui pèse sur nous et nos familles.

La menace de licencier l’équipe C et d’imposer des journées de 7 à 12 heures aux équipes A et B

Nous sommes censés travailler 11,5 heures par jour. Mais nous ne savons pas d’un jour à l’autre si nous aurons ou pas une journée complète de travail ou si nous serons obligés de nous présenter au travail pendant le week-end.

L’entreprise prétend que c’est pour les familles, mais nous n’avons pas de vie de famille. Combien de familles ont fini par divorcer à cause de nos horaires de travail? En travaillant le week-end, nous ne gagnons pas d’argent à cause des impôts. Ils ne se soucient pas de nous.

Qu’est-il arrivé à la journée de travail de huit heures et à la semaine de 40 heures avec un salaire décent permettant de faire vivre une famille avec un salaire de 40 heures?

Nous pouvons être déplacés d’une chaîne à l’autre jusqu’à une demi-douzaine de fois en une seule journée. C’est déconcertant, stressant et dangereux. Mais si nous en parlons au syndicat, ils disent: «Oh, ils peuvent le faire.» La société vante ses «normes élevées» mais leur accélération des cadences nous ruine la santé.

Abus du système de points

C’est une technique de l’entreprise, toujours avec la complicité du syndicat, qui consiste à imposer une dictature dans l’atelier avec la menace constante d’être licencié. Un partisan de ce comité qui n’a jamais été en retard ou manqué le travail s’est vu dire qu’il avait 5 points. Seulement 8 et on peut être licencié.

Il y a quelque chose qui ne va pas au Danemark. Nous rejetons ces menaces. Nous avons droit à une qualité de vie meilleure que cela.

Le lamentable syndicat IBEW 1424 et son directeur des affaires sans valeur, Frankie Ledbetter

Le syndicat permet à la direction d’avoir les coudées franches pour imposer des journées de 12 heures, des horaires de 7 jours et des affectations de travail dangereuses, sans tenir compte de nos restrictions médicales ou de nos limitations physiques. Le syndicat n’a rien fait pour nous protéger pendant des années. Au contraire, il a imposé une clause dans notre dernier contrat qui permet à Faurecia de «gérer comme bon lui semble»!

Nos deux derniers contrats à Gladstone ont été rejetés. Un membre du comité a parlé à plus de 75 personnes qui ont voté et qui ont dit qu’elles avaient voté non et le syndicat a dit que seulement 26 personnes avaient voté non. Il est évident que quelqu’un ment.

Le syndicat fait désormais partie de la direction de l’entreprise. Un article de presse, lors de l’ouverture de l’Usine du Sud en 2016, citait Ledbetter qui déclarait: «C’est formidable de collaborer avec la direction».

Puisque le syndicat «collabore avec la direction», la base a besoin de ses propres comités indépendants composés de nos collègues les plus fiables.

Nos revendications

• Mobilisez la classe ouvrière, seule force capable d’arrêter le virus. Rejoignez et créez des comités de la base!

• Fermez Faurecia et toute autre production non essentielle, ainsi que l’enseignement en présentiel dans les écoles jusqu’à ce que la pandémie soit sous contrôle! Il faut récupérer les quatre mille milliards de dollars donnés aux grandes sociétés par le biais de la loi «CARES», pour fournir des salaires complets à tous les travailleurs et enseignants touchés par la fermeture.

• Des informations completes et à jour sur toutes les infections au COVID parmi les travailleurs et les enfants. Ce sont des informations de vie et de mort et nous avons le droit de savoir. Quarantaine complète et indemnisation à salaire plein pour tout travailleur infecté ou exposé au coronavirus!

• Pas de licenciements! Pas de journées de 12 heures! Pas de secrets d’entreprise. Nous avons droit à un emploi sûr.

• Rétablissez la journée de travail de 8 heures et la semaine de 40 heures avec un salaire et des avantages décents pour que chaque travailleur puisse subvenir aux besoins de sa famille!

• Mettez fin au système de points. Rétablissez les jours de congé personnel et de vacances sous le contrôle des employés. Retirez le fouet aux patrons. Mettez fin à la collusion syndicale et à la dictature des entreprises dans les ateliers. Créez des comités de la base pour contrôler les règles de sécurité et de travail.

• Rétablissez un salaire décent avec une augmentation générale de 25 pour cent, assortie d’une indemnité de vie chère pour protéger les salaires de l’impact de l’inflation.

• Rétablissez une assurance médicale de qualité et entièrement payée!

Si vous êtes d’accord avec ces revendications, rejoignez le comité de sécurité de Gladstone Rank-and-File. Si vous travaillez à South Plant ou à Fort Wayne, contactez-nous ici: autoworkers@wsws.org et créez votre propre comité de base.

(Article paru d’abord en anglais le 18 août 2021)

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