Déclaration du Comité de sécurité des éducateurs de base (Royaume-Uni)

Opposez-vous au retour dans les écoles: la vie des enfants et des enseignants compte!

Les enseignants, le personnel scolaire, les parents et autres travailleurs doivent se mobiliser contre la réouverture non sécurisée des écoles à travers la Grande-Bretagne.

Des millions d’enfants et des centaines de milliers de membres du personnel retournent dans les salles de classe à partir du 1er septembre en Angleterre et au Pays de Galles. En Écosse, les classes ont déjà commencé depuis plusieurs semaines. Le résultat sera une explosion du virus, des décès et des dommages incalculables pour la santé et le bien-être des enfants, des enseignants et de toute la classe ouvrière.

Le gouvernement conservateur du premier ministre Boris Johnson à Londres et celui du Scottish National Party à Holyrood poursuivent une politique criminelle qui consiste à permettre la propagation sans entrave du Covid-19 en supprimant pratiquement toutes les restrictions de sécurité. Des scientifiques ont averti dans The Lancet que le gouvernement poursuivait «l’immunité collective par l’infection de masse» qui «fera courir un risque inacceptable à 48 pour cent de la population (enfants compris) qui n’est pas encore complètement vaccinée, y compris les personnes cliniquement vulnérables et les personnes immunodéprimées».

Des élèves de septième année reçoivent l’instruction de maintenir leurs distances alors qu’ils arrivent pour leur premier jour à Kingsdale Foundation School à Londres, jeudi 3 septembre 2020 (AP Photo/Kirsty Wigglesworth)

Vendredi, les modélisateurs du Groupe consultatif scientifique pour les urgences (SAGE) des gouvernements ont averti: «C’est très probable qu’une prévalence élevée [de Covid] sera observée au sein des écoles d’ici la fin septembre 2021». Ils ont noté: «Cela peut refléter une transmission communautaire ou scolaire, et le rôle des écoles dans la transmission plus large reste incertain».

Cette incertitude n’existe pas.

Depuis la rentrée des classes en Écosse au début du mois d’août, le nombre de cas quotidiens a augmenté de plus de 300 pour cent, passant de 1.567 à 6.835. Les cas ont presque doublé au cours de la semaine dernière, les moins de 19 ans qui représentent un tiers des infections et près de 20 pour cent des enfants écossais ont été infectés. Public Health Scotland (PHS) a constaté que près de 15.000 élèves (14.914) étaient absents de l’école le 24 août en raison du Covid. Près de 18 pour cent (2.496) d’entre eux étaient malades du Covid-19 et 11.976 étaient en auto-isolement. Plus de 1.500 membres du personnel éducatif écossais étaient également absents pour des raisons liées au Covid-19. Parmi eux, 266 enseignants et 215 membres du personnel scolaire avaient soit un test Covid positif, soit des symptômes.

En septembre dernier, les écoles du Royaume-Uni ont été parmi les premières à rouvrir complètement leurs portes. En quelques mois, elles sont devenues un vecteur clé du virus entraînant une deuxième vague de pandémie alors que le nombre des infections atteint 150.000 par jour et le nombre de décès a plus que doublé depuis la première vague. Un deuxième confinement a été imposé en janvier de cette année, mais uniquement parce que des dizaines de milliers d’enseignants ont refusé de se rendre au travail en vertu de l’article 44 du règlement sur la santé et la sécurité au travail.

Les écoles ont rouvert complètement à la fin de Pâques, l’obligation de porter le masque ayant été supprimée. Une fois de plus, une vague d’infections est survenue. Près de 840.000 enfants (11,2 pour cent) des écoles publiques d’Angleterre n’étaient pas en classe le 8 juillet à cause du Covid, 39.000 d’entre eux ayant subi un test positif et 35.000 présentant une infection présumée.

Les choses seront encore pires cette fois-ci.

La fin des restrictions de sécurité à l’échelle du Royaume-Uni le 19 juillet, juste au moment où les écoles fermaient leurs portes, a déjà entraîné plus de 30.000 infections quotidiennes moyennes, soit 26 fois plus que l’année dernière à la même époque. Les décès se trouvent déjà à plus de 100 par jour. Il y a déjà près de 7.000 hospitalisations par jour.

Ce trimestre, le port du masque n’est plus imposé; et il n’y plus la restriction des «bulles», ni même d’isolement des enfants et du personnel doublement vaccinés qui ont été en contact étroit avec des personnes infectées. La vaccination pour les enfants de moins de 16 ans n’existe pas encore. De plus, la plupart des infections sont dues au variant Delta, hautement transmissible et plus mortel, et de nouveaux variants encore plus infectieux peuvent apparaître, capables d’échapper à la protection des vaccins.

Des millions de parents sont horrifiés par la menace d’infections massives d’enfants, de décès d’enfants et de Covid long.

Contrairement aux mensonges officiels selon lesquels le Covid a peu d’impact sur les enfants et que le retour à l’école est essentiel à leur bien-être, 25 enfants britanniques sont morts du Covid et plus de 10.000 ont perdu un parent ou un aidant à cause de la pandémie. Sur les 945.000 personnes estimées (1,5 pour cent de la population) qui s’étaient déclarées atteintes du Covid le 4 juillet, 34.000 étaient des enfants âgés de 2 à 16 ans. Des recherches menées par l’Université de Liverpool ont révélé qu’environ un enfant sur 20 hospitalisé pour le COVID-19 développe des complications cérébrales ou nerveuses, soit une prévalence estimée à 3,8 pour cent, contre 0,9 pour les adultes. Et ce ne sont là que quelques-uns des terribles effets du Covid de longue durée.

Les parents sont prêts à combattre ce programme meurtrier. Les chiffres de Public Health Scotland ont révélé que 399 élèves n’étaient pas à l’école la semaine dernière parce que leurs parents «ont choisi de les tenir à l’écart… contrairement aux conseils de santé publique». Pourtant, les parents inquiets sont traités comme des criminels, risquant de lourdes amendes et la possibilité d’une peine de prison. Une nouvelle «équipe de choc Covid» a été annoncée, avec des «conseillers en assiduité» payés 500 livres (582 euros) par jour et chargés d’instruire les conseils sur «l’utilisation des mesures exécutoires».

Cette situation catastrophique est la responsabilité conjointe du gouvernement conservateur et de leurs partenaires de la coalition de fait qu’est le Parti travailliste de Sir Keir Starmer et les syndicats qui démobilisent systématiquement l’opposition à la réouverture des écoles et à la suppression de toutes les mesures qui visent à minimiser la circulation du virus.

Le National Education Union (NEU) et tous les autres syndicats de l’éducation sont favorables à la réouverture des écoles et au retour à l’enseignement en personne. Leur seule condition est quelques mesures d’atténuation à mettre en place. Dans son communiqué de presse sur la réouverture des écoles, le NEU a même fait l’éloge du gouvernement Johnson pour avoir annoncé l’octroi d’une somme dérisoire de 25 millions de livres sterling aux écoles pour l’installation de moniteurs de C02. Le NEU a qualifié cette mesure de «première étape vraiment bienvenue dans l’acceptation de notre argument selon lequel des fonds sont nécessaires pour une bonne ventilation».

Mais l’expérience amère a prouvé qu’une politique d’«atténuation» seule ne fonctionne pas. Elle implique toujours un pacte avec le diable: le désir de milliards de personnes à l’échelle internationale de sauver des vies est subordonné aux intérêts d’une classe dirigeante qui ne permettra pas que quoi que ce soit vienne entraver l’exploitation des bénéfices sur le dos de la classe ouvrière.

La propagation du variant Delta a réduit à néant toutes les affirmations selon lesquelles le port du masque, la distanciation sociale, les tests, la recherche des contacts, l’isolement des patients infectés, la ventilation et même les vaccinations permettraient à eux seuls de mettre fin à la menace que représente la pandémie. Au lieu de cela, le plaidoyer en faveur de diverses combinaisons de ces mesures est invariablement utilisé pour justifier une politique consistant à «apprendre à vivre avec le virus»: apprendre à accepter la maladie et la mort en masse.

La seule stratégie viable est l’éradication du virus, sur la base des politiques proposées par les plus grands épidémiologistes, virologistes et autres scientifiques tout au long de la pandémie, une politique de Covid zéro.

L’éradication implique le déploiement universel de toutes les armes de l’arsenal des mesures de lutte contre le COVID-19 pour éradiquer le virus une fois pour toutes. Il doit s’agir d’une offensive mondiale. Au Royaume-Uni, plus de 6,5 millions de personnes ont été infectées par le Covid depuis le début de la pandémie, soit un dixième de la population, et plus de 156.000 en sont mortes. Mais ces statistiques tragiques se répètent dans le monde entier, avec 217 millions de cas officiels et 4,5 millions de décès, une sous-estimation massive, due à des politiques telles que la réouverture des écoles, identiques au programme de Johnson, mises en œuvre par presque tous les gouvernements.

Le Comité de sécurité des enseignants de la base exhorte les parents, les enseignants et les étudiants de toute la Grande-Bretagne à s’opposer à la réouverture des écoles, dans le cadre d’une offensive internationale unifiée de la classe ouvrière. Les mesures nécessaires pour contenir la pandémie – le dépistage universel, la recherche des contacts, l’isolement des patients infectés, le port du masque et les vaccinations – doivent être mises en œuvre dans le cadre d’une fermeture plus large des écoles et des lieux de travail non essentiels. De telles mesures, appliquées à l’échelle mondiale, permettraient de contenir et d’éradiquer complètement la pandémie en quelques mois.

Pour mener ce combat de vie ou de mort, rejoignez dès aujourd’hui le Comité de sécurité des enseignants de la base, participez à nos réunions et mettez en place un comité sur votre lieu de travail.

(Article paru en anglais le 30 août 2021)

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