Le mensonge du laboratoire de Wuhan: Qui est responsable de la pandémie de COVID-19?

La conférence suivante a été prononcée lors de l’université d’été 2021 du Parti de l’égalité socialiste (É.-U.), qui s’est tenue du 1er au 6 août, par Andre Damon, journaliste pour le World Socialist Web Site. Damon a beaucoup écrit sur la pandémie aux États-Unis et dans le monde. Tous les principaux rapports de l’école seront publiés sur le WSWS. Le texte du discours suit sous la vidéo.

Qui est responsable de la pandémie de COVID-19? Un rapport d’Andre Damon à l’université d’été 2021 du SEP

Introduction

Le deuxième débat de l’élection présidentielle américaine de 2020, qui a eu lieu le 22 octobre 2020, a été dominé par la pandémie de COVID-19. Le candidat démocrate Joe Biden a excorié la réponse de Donald Trump à la maladie dans une condamnation ans appel contre le président en exercice.

«220.000 Américains morts. Si vous n’entendez rien d’autre de ce que je dis ce soir, écoutez ceci… Quiconque est responsable d’autant de morts ne devrait pas rester président des États-Unis d’Amérique.»

«Il y a plus de 70.000 nouveaux cas par jour», a poursuivi Biden. «Le fait est que lorsque nous savions que ça allait arriver, lorsque ça a frappé, que s’est-il passé? Qu’a dit le président? Il a dit: “Ne vous inquiétez pas. Ça va passer. Ce sera fini à Pâques. Ne vous inquiétez pas. Temps chaud. Ne vous inquiétez pas.”»

Biden a ajouté que Trump «dit que nous apprenons à vivre avec. Les gens apprennent à mourir avec ça».

À cette condamnation accablante de Biden, Trump n’a eu qu’une seule réponse:

Ce n’est pas ma faute s’il est arrivé ici. C’est la faute de la Chine. Et vous savez quoi? Ce n’est pas non plus la faute de Joe s’il est arrivé ici. C’est la faute de la Chine. Ils l’ont empêché d’entrer dans le reste de la Chine pour la plupart, mais ils ne l’ont pas empêché de sortir dans le monde, y compris en Europe et chez nous.

L’affirmation de Trump selon laquelle la Chine était responsable de la pandémie a été couplée à l’insistance que rien ne serait fait pour arrêter la propagation de la maladie. «Non, nous n’allons pas nous arrêter.»

Une vue du laboratoire P4 à l’intérieur de l’Institut de virologie de Wuhan après une visite de l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé à Wuhan, dans la province chinoise du Hubei, le mercredi 3 février 2021. (AP Photo/Ng Han Guan)

Alors que Biden a déclaré qu’un président ayant supervisé 220.000 décès ne méritait pas de rester président, sous sa direction, 203.000 personnes supplémentaires sont mortes. Et le nombre de cas quotidiens a largement dépassé ce qu’il était à l’époque du débat, les États-Unis enregistrant régulièrement plus de 150.000 cas quotidiens.

Biden, comme Trump, a cherché à déclarer que la pandémie était terminée, a découragé le port de masques et a demandé la réouverture complète des entreprises et des écoles.

Le 13 mai, Biden a déclaré que l’Amérique approchait de la «ligne d’arrivée» de la pandémie. Un mois plus tard, il a déclaré: «L’Amérique se dirige vers un été bien différent de celui de l’année dernière: un été de liberté, un été de joie, un été de retrouvailles et de célébrations. Un été tout américain que ce pays mérite après le long, long et sombre hiver que nous avons tous enduré.»

«Enlevez votre masque, vous l’avez mérité», a proclamé Biden.

Tout comme Biden a accepté les efforts de Trump pour faire disparaître le COVID-19, il a également accepté le corollaire: la Chine est responsable du nombre massif de décès qui découlent des politiques «d’immunité collective» de la classe dirigeante.

Après la Première Guerre mondiale, la question de la «culpabilité de guerre» a dominé toutes les questions de politique mondiale, du traité de Versailles à la crise de la Ruhr de 1923, en passant par la montée des nazis. Qui est responsable des 20 millions de morts de la Première Guerre mondiale? La classe dirigeante de chaque pays a cherché à accuser ses rivaux pour détourner l’attention de ses propres objectifs de guerre prédateurs et de ses propres profiteurs de guerre.

Ainsi, aujourd’hui, la classe dirigeante américaine cherche à projeter sur un ennemi extérieur sa propre culpabilité pour un acte de meurtre social de masse. Après la Première Guerre mondiale, il y avait un élément de vérité dans toutes ces accusations, car tous les belligérants de la guerre impérialiste y ont participé pour garantir leurs propres intérêts prédateurs.

Aujourd’hui, l’affirmation selon laquelle la Chine est responsable de la pandémie n’est rien d’autre qu’un mensonge éhonté.

Cette conférence examinera la question soulevée dans le titre du célèbre roman russe d’Alexandre Herzen des années 1840: À qui la faute? Elle passera en revue la réponse à la pandémie en Chine et aux États-Unis – la véritable histoire de la pandémie – et réfutera le mythe de la responsabilité de la Chine dans le nombre massif de morts aux États-Unis, en plaçant la responsabilité là où elle doit être: sur les épaules du capitalisme américain.

La réponse à la pandémie en Chine

Le 20 janvier 2020, une délégation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a effectué une visite sur le terrain à Wuhan pour s’informer sur la réponse à la pandémie. Les conclusions expliquent comment la Chine a pu largement supprimer la pandémie grâce à un programme massif visant à contenir le COVID-19. À ce jour, moins de 4.636 personnes sont mortes de la pandémie en Chine, soit à peu près le nombre de personnes qui ont succombé au COVID-19 aux États-Unis le 12 janvier 2021.

Le rapport indique:

Face à un virus inconnu jusqu’alors, la Chine a déployé l’effort de confinement de la maladie peut-être le plus ambitieux, le plus agile et le plus agressif de l’histoire…

La couverture exceptionnelle de la Chine et son adhésion à ces mesures d’endiguement n’ont été possibles que grâce à l’engagement profond du peuple chinois en faveur d’une action collective face à cette menace commune.

Au niveau individuel, les Chinois ont réagi à cette épidémie avec courage et conviction. Ils ont accepté et respecté les mesures d’endiguement les plus sévères, qu’il s’agisse de la suspension des rassemblements publics, des conseils de «rester chez soi» pendant un mois ou des interdictions de voyager. Au cours de neuf jours de visites intensives sur le terrain dans toute la Chine, lors de discussions franches entre les mobilisateurs des communautés locales, les prestataires de soins de santé de première ligne, les scientifiques de haut niveau, les gouverneurs et les maires, la mission conjointe a été frappée par la sincérité et le dévouement de chacun dans la lutte contre le COVID-19.

L’approche audacieuse adoptée par la Chine pour contenir la propagation rapide de ce nouvel agent pathogène respiratoire a changé le cours d’une épidémie mortelle en pleine expansion… La diminution des cas de COVID-19 dans toute la Chine est réelle.

La mission conjointe estime que l’approche de l’ensemble du gouvernement et de la société qui a été adoptée en Chine a permis d’éviter ou au moins de retarder des centaines de milliers de cas de COVID-19 dans le pays. Par extension, la réduction de la force de l’infection par le COVID-19 en Chine a également joué un rôle important dans la protection de la communauté mondiale et dans la création d’une première ligne de défense plus forte contre la propagation internationale.

Mais le rapport poursuit en lançant un avertissement:

Une grande partie de la communauté mondiale n’est pas encore prête, dans sa mentalité et matériellement, à mettre en œuvre les mesures qui ont été employées pour contenir le COVID-19 en Chine. Ce sont les seules mesures prouvées qui permettent d’interrompre ou de minimiser les chaînes de transmission chez l’homme. Ces mesures reposent sur une surveillance extrêmement proactive visant à détecter immédiatement les cas, un diagnostic très rapide et un isolement immédiat des cas, un suivi rigoureux et une mise en quarantaine des contacts proches, ainsi qu’un degré exceptionnellement élevé de compréhension et d’acceptation de ces mesures par la population.

La réponse américaine à la pandémie

Le 24 janvier 2020, la commission sénatoriale de la santé et la commission sénatoriale des relations étrangères ont tenu une réunion à huis clos, ouverte à tous les sénateurs, sur l’épidémie de COVID-19. Les membres du personnel des commissions ont déclaré au WSWS qu’aucun document public n’a été conservé sur le contenu ou la participation à la réunion. Cependant, les médias indiquent que le président de la commission des renseignements du Sénat, Richard Burr, et la sénatrice Kelly Loeffler étaient présents.

Au sortir de l’audience, le Dr Anthony Fauci a déclaré aux journalistes: «Je ne pense pas que ce soit quelque chose dont le public américain devrait s’inquiéter ou s’effrayer.» Il a ajouté: «Je pense que le risque est très faible à l’heure actuelle pour les États-Unis.»

Quoi qu’il en soit de ce qui a été dit en privé lors de l’audience, Loeffler n’a pas reçu le même message que celui communiqué publiquement par Fauci. Immédiatement après l’audience, Loeffler a commencé à vendre des actions lors de la première de 29 transactions boursières qui ont duré plusieurs semaines. Tout en se débarrassant des actions qui perdaient de la valeur, elle a acheté des actions de la société de réunion en ligne Citrix – qui produit Gotomeeting et Gotowebinar – dont les activités ont explosé pendant la pandémie.

Le 27 février, Burr a secrètement déclaré à un groupe d’initiés de Washington, réunis dans un club privé connu sous le nom de Tar Heel Circle, qui payaient jusqu’à 10.000 dollars par an pour être membres, que la pandémie serait beaucoup plus grave que ce que l’on disait au public. «Il y a une chose que je peux vous dire à ce sujet: elle est beaucoup plus agressive dans sa transmission que tout ce que nous avons vu dans l’histoire récente», a-t-il déclaré, selon un enregistrement secret des propos obtenu par la National Public Radio. «Elle s’apparente probablement davantage à la pandémie de 1918».

Ces déclarations étaient en totale contradiction avec le ton d’une tribune libre écrite par Burr trois jours auparavant, dans laquelle il déclarait que les États-Unis étaient «mieux préparés que jamais» à faire face à une pandémie. Burr a ensuite démissionné de son poste de président de la commission sénatoriale du renseignement en réponse à des allégations selon lesquelles il aurait vendu des actions sur la base des informations privilégiées qu’il avait reçues.

Selon le Washington Post, les législateurs ont été informés de manière répétée et approfondie du danger que posait la pandémie tout au long des deux premiers mois de 2020.

En janvier et février, les agences de renseignement américaines ont émis des avertissements inquiétants et classifiés sur le danger mondial que représente le coronavirus, tandis que le président Trump et les législateurs ont minimisé la menace et n’ont pas pris de mesures qui auraient pu ralentir la propagation de l’agent pathogène.

L’article poursuit:

Dans l’ensemble, les rapports et les avertissements ont brossé un premier tableau d’un virus qui présentait les caractéristiques d’une pandémie à l’échelle planétaire et qui pourrait obliger les gouvernements à prendre des mesures rapides pour le contenir. Mais malgré ce flux constant de rapports, Trump a continué, en public et en privé, à minimiser la menace que le virus représentait pour les Américains. Les législateurs, eux aussi, ne se sont pas sérieusement attaqués au virus avant ce mois-ci [c’est-à-dire en mars]…

Entre le 31 janvier et le 18 février, Dianne Feinstein, la principale démocrate de la commission sénatoriale du renseignement, a vendu des actions pour une valeur comprise entre 1,5 million et 6 millions de dollars.

Tout au long du mois de janvier, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 dans la province chinoise du Hubei n’a cessé d’augmenter, atteignant un pic à la fin du mois. La ville de Wuhan, dont le système hospitalier était totalement saturé, a été mise en quarantaine, les habitants n’étant autorisés à sortir que pour faire leurs courses.

Début février, le président américain Donald Trump a confié à Bob Woodward qu’il venait d’avoir une conversation avec le président chinois Xi Xinping, qui avait fourni au président américain une évaluation claire et sans détour des dangers posés par la pandémie. «C’est un truc mortel», a déclaré Trump. «C’est aussi plus mortel que… même les grippes épuisantes… c’est cinq pour cent [taux de létalité] contre un pour cent et moins d’un pour cent.»

Délaissant la démagogie antiscientifique de ses déclarations publiques, Trump a démontré une compréhension claire et précise de la maladie dans sa discussion avec Woodward. «Ça passe par l’air, Bob. C’est toujours plus difficile que par le contact», a déclaré Trump, une appréciation tout à fait conforme au consensus scientifique actuel.

Comme le montre la description faite par Trump de son appel téléphonique avec le président chinois Xi Jinping, les autorités chinoises ont été aussi transparentes avec les responsables américains qu’avec la communauté de la santé publique, expliquant précisément le mode de transmission de la maladie, son taux de mortalité et les mesures nécessaires pour la contenir.

Nous savons maintenant qu’une transmission communautaire généralisée était déjà en cours aux États-Unis au début du mois de janvier. Mais malgré la disponibilité d’un test COVID-19 de l’Organisation mondiale de la santé, pratiquement aucun test n’a été effectué aux États-Unis pendant tout le mois de janvier et presque tout le mois de février, selon les chiffres du COVID Tracking Project.

La décision de ne pas tester la population au cours des deux premiers mois de la pandémie n’a jamais été expliquée de manière convaincante. Comme l’a noté le Financial Times, Jared Kushner, qui a organisé en coulisses la réponse de la Maison-Blanche à la pandémie, «avait fait valoir que tester trop de personnes, ou commander trop de respirateurs effraierait les marchés et qu’il ne fallait donc pas le faire.»

Mettant en avant le faible nombre de cas officiellement reconnus, l’administration Trump a affirmé que le danger était faible, tout en décourageant le public de prendre des mesures vitales de distanciation sociale qui auraient pu stopper la propagation de la pandémie.

En revanche, le World Socialist Web Site émettait les avertissements les plus sévères. Nous avons écrit le 28 février:

Le Comité international de la Quatrième Internationale appelle à une réponse d’urgence coordonnée au niveau mondial à la pandémie de coronavirus qui se propage. La classe ouvrière doit exiger des gouvernements qu’ils mettent à disposition les ressources nécessaires pour contenir la propagation de la maladie; traiter et soigner les personnes infectées; et assurer les moyens de subsistance des centaines de millions de personnes qui feront face aux retombées économiques.

Alors que les sénateurs se débarrassaient de leurs actions, aucun test n’avait encore été effectué, malgré la transmission communautaire généralisée aux États-Unis. Le premier lot de tests COVID-19 a eu lieu le 29 février.

Tout au long des mois de janvier et février, les personnalités du Parti démocrate ont observé un silence total sur la pandémie. Cette attitude était conforme à celle du New York Times, qui n’a pas écrit un seul éditorial sur le sujet entre le 29 janvier et le 29 février.

À la mi-mars, la pandémie ayant totalement envahi l’Italie et s’étant rapidement propagée à New York, il est devenu impossible de maintenir cette mascarade. Lorsque les États-Unis ont enfin commencé à tester les personnes présentant les symptômes du COVID-19, il est devenu indéniable qu’il y avait une transmission communautaire généralisée dans tout le pays.

Le 19 mars, Trump a déclaré au journaliste Bob Woodward qu’il avait délibérément trompé le public américain sur ce danger. Trump a déclaré: «Je voulais toujours minimiser la situation. Je veux toujours le minimiser, car je ne veux pas créer de panique.»

Le 14 mars, le Parti de l’égalité socialiste a publié une déclaration intitulée «Arrêtez l’industrie automobile pour stopper la propagation du coronavirus!» Cette déclaration a été largement diffusée dans les usines automobiles du Midwest américain.

Au cours de la semaine suivante, une série de grèves sauvages a forcé l’arrêt de l’ensemble de l’industrie automobile américaine, Fiat Chrysler annonçant la suspension de la production le 18 mars. L’interview de Trump avec Woodward a eu lieu le lendemain, alors que les marchés financiers étaient proches de leur plus bas niveau de l’année, après que l’indice Dow Jones ait chuté de près de 10.000 points.

Le premier vote de procédure sur ce qui allait devenir la loi CARES a eu lieu le 22 mars. Après l’échec de ce vote, les marchés à terme du Dow ont atteint un plancher. Un autre vote de procédure a échoué le 23 mars, après quoi les marchés ont atteint leur plus bas niveau de l’année.

Le 25 mars, le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé un accord sur la loi CARES. Le Sénat a adopté le projet de loi à l’unanimité le soir même et la Chambre a suivi par un vote vocal non enregistré. Le projet de loi a été signé par Trump cinq jours seulement après le premier vote de procédure.

Quelque 6.000 milliards de dollars ont été immédiatement débloqués pour sauver les marchés financiers, dont environ 4.000 milliards de dollars provenant de la Réserve fédérale.

Le même jour que le premier vote de procédure sur la loi CARES, et à peine une semaine après le début des confinements généralisés, l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman a publié «A Plan to Get America Back to Work», plaidant pour laisser le virus se répandre dans la population et pour une politique d’«immunité collective».

En quelques jours, Trump a commencé à prôner l’abandon des mesures d’endiguement de base sous le slogan, inventé par Friedman, que «Le remède ne doit pas être pire que la maladie.» Cette campagne a conduit la Maison-Blanche à publier une série de directives intitulées «Opening Up America Again.»

Alors que ces directives établissaient nominalement un ensemble de critères permettant aux États de rouvrir les entreprises non essentielles, elles ont en fait envoyé un signal politique selon lequel toutes les mesures visant à contenir la maladie devaient être abandonnées. Les gouverneurs de chaque État ont procédé à la réouverture en violation des propres directives de l’administration Trump, y compris dans les États dont les gouverneurs étaient démocrates et où les cas continuaient à augmenter.

Deborah Birx, coordinatrice de la réponse au coronavirus à la Maison-Blanche de Trump, a récemment reconnu que la réponse des États a été «d’ignorer complètement les critères d’ouverture.» Elle a ajouté: «Je n’ai pas vu venir le fait que personne ne suivrait vraiment les critères d’ouverture (…) donc quand le Memorial Day est arrivé, c’était – c’était choquant.»

Mais les actions des États n’ont pas été une surprise pour le World Socialist Web Site. Quelques jours seulement après la publication des directives, le WSWS a écrit:

L’annonce cynique par l’administration Trump d’un ensemble de «directives» frauduleuses qui serviront à légitimer une réouverture rapide des entreprises et un retour forcé au travail, dans des conditions dangereuses, met fin à toute prétention publique d’un effort systématique et coordonné au sein des États-Unis pour donner la priorité à la santé et protéger la vie humaine dans la lutte contre la propagation de la pandémie de COVID-19.

Un an plus tard, pas un mot de cette analyse n’a besoin d’être modifié. Avec l’annonce des critères de réouverture, Birx et Fauci ont été largement mis sur la touche, passant des semaines sans parler à Trump, remplacés par l’idéologue de droite et partisan de l’immunité collective Scott Atlas.

Comme le «tsar des tests» de Trump, Brett P. Giroir, l’a dit à CNN: «La position du Dr Atlas est que nous devrions simplement le laisser se propager dans la population saine pour créer une immunité collective.» Giroir a ajouté qu’Atlas et ses co-penseurs étaient d’avis que toute mesure visant à contenir la maladie «compromettait l’économie américaine, le mode de vie américain. Dans leur esprit, toutes ces choses l’emportaient sur les décès.»

Ou, comme l’a dit un membre de la Maison-Blanche, «Nous voulons qu’ils soient infectés».

Dans une interview accordée à CNN, Birx a admis que près d’un demi-million de décès aux États-Unis étaient évitables. Comme elle l’a dit: «La première fois, nous avons une excuse, il y a eu environ 100.000 décès qui sont venus de cette recherche initiale; tout le reste, à mon avis, aurait pu être atténué ou diminué de manière substantielle.»

Biden et la pandémie

Pendant des mois, Biden a utilisé l’affirmation selon laquelle les personnes vaccinées sont totalement protégées contre le COVID-19 pour justifier l’abandon du port du masque et de distanciation sociale, malgré le fait que les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) avaient accès à des données prouvant définitivement le contraire. «Enlevez votre masque, vous l’avez mérité», a déclaré Biden en juin.

Le 13 mai, les CDC sont revenus sur leurs directives concernant le port du masque, exhortant les personnes vaccinées à retirer le masque et à ne plus maintenir leurs distances dans les lieux bondés. «Toute personne entièrement vaccinée peut participer à des activités intérieures et extérieures, grandes ou petites, sans porter de masque ni faire de distanciation physique», a déclaré Rochelle Walensky, directrice des CDC.

Les déclarations du CDC ont entraîné l’abandon quasi total du port du masque aux États-Unis. En quelques jours, les entreprises ont cessé d’imposer le port du masque, tandis que le public vacciné, mal informé par les CDC, a abandonné le masque et cessé de pratiquer la distanciation.

Dans le même temps, les CDC ont cessé de surveiller les cas d’infection chez les personnes vaccinées, ce que l’épidémiologiste Eric Feigl-Ding a qualifié de «négligence et manquement à leur devoir».

La promotion délibérée de conseils erronés par les autorités sanitaires américaines a contribué à une résurgence massive de la pandémie, les cas augmentant désormais de 50% par semaine.

Évaluation de la réponse des États-Unis à la pandémie

En février de cette année, le BMJ (anciennement British Medical Journal) a publié un éditorial accusant les gouvernements du monde entier de «meurtre social» dans leur réponse collective à la pandémie.

«Le meurtre», commence l’éditorial, «est un mot émotif. En droit, il nécessite une préméditation. La mort doit être considérée comme illégale. Comment le terme “meurtre” pourrait-il s’appliquer aux échecs de la réponse à une pandémie?» Le BMJ poursuit ensuite en affirmant que le terme est tout à fait approprié:

Lorsque les politiciens et les experts se disent prêts à autoriser des dizaines de milliers de décès prématurés au nom de l’immunité de la population ou dans l’espoir de soutenir l’économie, n’est-ce pas là une indifférence préméditée et irréfléchie à l’égard de la vie humaine? Si des échecs politiques conduisent à des confinements récurrents et inopportuns, qui est responsable de la surmortalité non COVID qui en résulte? Lorsque des politiciens négligent délibérément les avis scientifiques, l’expérience internationale et historique, ainsi que leurs propres statistiques et modélisations alarmantes parce qu’agir va à l’encontre de leur stratégie politique, est-ce licite? L’inaction est-elle une action?

«À tout le moins», écrit le BMJ, «le COVID-19 pourrait être classé dans la catégorie des «“meurtres sociaux”», en rappelant l’utilisation de ce terme par le leader socialiste Friedrich Engels pour «décrire le pouvoir politique et social détenu par l’élite dirigeante sur les classes ouvrières dans l’Angleterre du XIXe siècle».

Telle est la réalité de la pandémie, qui entraîne la conclusion inévitable que la classe dirigeante est coupable d’un énorme crime contre la population. C’est cette culpabilité qui oblige à falsifier l’histoire de la pandémie.

La genèse du mensonge du laboratoire de Wuhan

La théorie du complot du «laboratoire de Wuhan» a été lancée en janvier 2020 par le fasciste Steve Bannon – PDG de la campagne électorale de Trump en 2016 et ancien stratège en chef de la Maison-Blanche – et les alliés de Bannon parmi les expatriés chinois de droite, comme Miles Guo, qui ont affirmé, selon les termes de Peter Navarro, conseiller de Trump, que le COVID-19 était un virus «militarisé».

À la mi-janvier 2020, le «dissident» chinois basé aux États-Unis Wang Dinggang, qui fait de la diffusion en mandarin sous le nom de Lude, semble être à l’origine de l’affirmation selon laquelle le COVID-19 «a été délibérément diffusé par le Parti communiste chinois», selon le New York Times. Wang Dinggang est un associé de Steve Bannon, de Miles Guo et de l’ancien maire de New York Rudy Giuliani.

Le 25 janvier 2020, «G News», le site d’information géré par Miles Guo, le partenaire commercial de Bannon, a publié un article affirmant que «la véritable source du coronavirus provient d’un laboratoire à Wuhan lié à ses programmes secrets d’armes biologiques.» Selon toute vraisemblance, cet article est la première affirmation catégorique de cette affirmation disponible en anglais.

Toujours le 25 janvier 2020, Bannon lance le podcast pandémique «War Room», qui deviendra une pierre angulaire du mouvement fasciste autour de Trump.

Dans le premier épisode du podcast, enregistré le 25 janvier, Bannon a invité le chroniqueur du Washington Times Bill Gertz à parler de la théorie du «laboratoire de Wuhan». Bannon lui demande: «Bill, pourriez-vous résumer brièvement l’article que vous avez écrit hier?», ce qui implique que Bannon avait eu connaissance de l’article de Gertz deux jours avant sa publication.

Le 26 janvier 2020, Gertz a publié dans le Washington Times le reportage qu’il avait décrit à Bannon, citant le lieutenant-colonel Dany Shoham, un officier du renseignement israélien.

Le 31 janvier 2020, le journal d’extrême droite Epoch Times, associé au mouvement religieux Falun Gong, a publié un article intitulé «Le plan de la Chine pour détruire les États-Unis s’est-il retourné contre elle?» L’article déclarait que le Parti communiste chinois considérait les armes biologiques comme les armes les plus importantes pour accomplir son objectif de «nettoyer l’Amérique.» Il concluait: «Il est très probable que l’organisme 2019-nCoV soit une version militarisée du NCoV découvert par des médecins saoudiens en 2012.»

Le 3 mai 2020, le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré qu’il existait «d’énormes preuves» que le virus provenait d’un laboratoire de Wuhan, ajoutant: «N’oubliez pas que la Chine a l’habitude d’infecter le monde.»

Dans une autre interview, le même jour, le conseiller de la Maison-Blanche, Navarro, a déclaré que la Chine avait «ensemencé le monde avec ce qui est devenu la pandémie». Navarro a qualifié le COVID-19 de «virus militarisé».

Le 14 avril 2020, le chroniqueur du Washington Post Josh Rogin a publié un article d’opinion dans lequel le journal apposait son sceau d’approbation sur les fausses affirmations de l’administration Trump selon lesquelles le COVID-19 a émergé d’un laboratoire. L’article de Rogin a fait que le mensonge du laboratoire de Wuhan, qui avait été jusqu’alors rejeté comme une théorie du complot de la droite, faisait maintenant partie du discours politique officiel aux États-Unis.

Sous le titre «Des câbles du département d’État mettent en garde contre des problèmes de sécurité dans le laboratoire de Wuhan qui étudie les coronavirus de la chauve-souris», Rogin écrit: «Un haut fonctionnaire de l’administration m’a dit que les câbles fournissent un élément de preuve supplémentaire pour soutenir la possibilité que la pandémie soit le résultat d’un accident de laboratoire à Wuhan.»

De manière révélatrice, lorsque le câble diplomatique complet auquel Rogin fait référence a été publié en juillet, le Post lui-même a conclu: «Le câble complet ne renforce pas l’affirmation selon laquelle un accident au laboratoire a provoqué la fuite du virus.» Toute lecture du câble montre clairement qu’il ne dit rien qui ressemble à l’interprétation de Rogin.

Le 5 mai 2021, la théorie a été affinée et a reçu une présentation pseudoscientifique par Nicholas Wade qui, dans un article publié dans le Bulletin of the Atomic Scientists, a présenté un récit dans lequel des scientifiques américains et chinois ont créé le SRAS-CoV-2 par le biais d’expériences de «gain de fonction» à l’Institut de virologie de Wuhan.

Le récit de Wade a été adopté par le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal, qui ont tous publié des éditoriaux ou des articles d’opinion importants citant Wade sans expliquer son parcours. Selon Wade, d’éminents scientifiques américains, chinois et internationaux ont secrètement collaboré à la recherche sur le «gain de fonction», ont diffusé le virus, puis ont couvert l’incident de manière si efficace qu’aucune preuve de la conspiration ne peut être trouvée à ce jour.

Puis, le 23 mai 2021, le Wall Street Journal a publié un article intitulé «Intelligence on Sick Staff at Wuhan Lab Fuels Debate on COVID-19 Origin» (Des renseignements sur des employés malades du laboratoire de Wuhan alimentent le débat sur l’origine du COVID-19). Citant des «responsables actuels et anciens» anonymes, l’article affirmait que des chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan «se sont rendus à l’hôpital en novembre 2019, peu avant la confirmation de l’épidémie» de COVID-19.

Le 25 mai 2021, le Washington Post a publié un article de Glenn Kessler intitulé «Comment la théorie de la fuite du laboratoire de Wuhan est soudainement devenue crédible». L’article cherchait à présenter l’adhésion des médias américains à une théorie du complot d’extrême droite comme raisonnable et logique.

Dans les jours qui ont suivi, le 26 mai, le président Joe Biden a demandé à la communauté du renseignement d’enquêter pour savoir si le COVID-19 provenait «d’un accident de laboratoire» et de «me faire un rapport dans les 90 jours».

Le racisme anti-asiatique et le mensonge du laboratoire de Wuhan

Nichoals Wade, l’idéologue principal de la «théorie» du laboratoire de Wuhan, est un idéologue raciste, qui a soutenu que les «Juifs sont adaptés au capitalisme». Les écrits antérieurs de Wade ont été adoptés par le néo-fasciste Nick Fuentes et l’ancien grand sorcier du KKK David Duke.

Il y a un sous-entendu profondément raciste dans toute cette histoire.

Kevin Kumashiro, PhD, ancien doyen de l’école d’éducation de l’université de San Francisco, note:

Associer une maladie à un pays ou à une race particulière a de graves conséquences. Du début des années 1800 au début des années 1900, les immigrants chinois – et parfois japonais – aux États-Unis étaient accusés d’apporter et de propager la peste bubonique, le choléra, la variole, la syphilis, le trachome et même la déviance sexuelle. Les résultats de ces croyances étaient la ségrégation scolaire, la destruction systématique des maisons et des biens, et les restrictions à l’immigration.

Aujourd’hui, la crainte du péril jaune a pris la forme d’allégations selon lesquelles la Chine serait engagée dans une guerre bactériologique en répandant intentionnellement le COVID-19 pour affaiblir les économies d’autres nations, en particulier celle des États-Unis.

Attaquer la Chine et les personnes d’origine asiatique en évoquant les longues histoires de maladies racialisées sert efficacement à détourner l’attention des échecs de l’administration Trump dans la lutte contre la pandémie actuelle.

Aujourd’hui, la diabolisation de la Chine par les médias et Trump au sujet de sa responsabilité présumée dans la pandémie de COVID-19 a provoqué une vague de violence contre les Américains d’origine asiatique.

Le 11 mars, la commission judiciaire de la Chambre des représentants a tenu une audience sur «la discrimination et la violence à l’encontre des Américains d’origine asiatique».

L’audition a noté que 80% des Américains d’origine asiatique ont déclaré que la violence à leur encontre était en hausse. Un tiers d’entre eux craignent d’être menacés ou agressés physiquement, un quart ont été victimes d’insultes ou de blagues raciales et un sixième se sont vu dire qu’ils devaient retourner dans leur pays d’origine ou qu’ils étaient responsables de la pandémie.

La déclaration d’ouverture de l’audition par le républicain le plus haut placé de la commission, le représentant du Texas Chip Roy, était une diatribe raciste et une incitation ouverte à la violence. Qualifiant les Chinois de «Chi-Coms», une insulte raciste, Roy a déclaré: «Je pense que ce sont eux les méchants.»

Il a ajouté: «C’est la réalité de ce que j’ai tendance à appeler les Chi-Coms. Et je ne vais pas avoir honte de dire que je m’oppose aux Chi-Coms». Il a favorablement invoqué l’héritage de la loi du lynchage en Amérique, déclarant: «Il y a un vieux dicton au Texas qui dit qu’il faut ramasser toutes les cordes du Texas et trouver un grand chêne.»

Le mois dernier, la députée fasciste Marjorie Taylor Greene a ouvertement appelé au nettoyage ethnique, déclarant: «Je mettrais dehors tous les Chinois de ce pays qui sont fidèles au PCC. Ils disparaîtraient. Je me fiche de qui ils sont.»

Ce type de racisme ne se limite pas aux républicains. En septembre 2019, un éditorial du Washington Post a approuvé un rapport de la Hoover Institution qui faisait campagne pour l’exclusion des étudiants et des professeurs d’origine chinoise. La Hoover Institution a écrit: «Les responsables de Pékin ont clairement déclaré qu’ils ne considéraient pas les Chinois d’outre-mer comme de simples citoyens de pays étrangers», mais plutôt comme des «compatriotes d’outre-mer», qui ont à la fois des liens historiques et des responsabilités en tant que «fils et filles de l’Empereur jaune».

Les scientifiques réfutent le mensonge

Le mensonge du laboratoire de Wuhan va à l’encontre de tout ce que l’on sait des origines du COVID-19. Dan Samorodnitsky, biochimiste et rédacteur en chef de Massive Science, a comparé l’origine naturelle à la «théorie» de la fuite en laboratoire comme suit:

L’une des hypothèses exige une dissimulation colossale et le respect silencieux, indéfectible et étanche d’un vaste réseau de scientifiques, de civils et de responsables gouvernementaux pendant plus d’un an. Dans l’autre, il suffit que la biologie se comporte comme elle l’a toujours fait, qu’une famille de virus qui a déjà fait cela auparavant le fasse à nouveau. L’hypothèse du débordement zoonotique est simple et explique tout. C’est une faute professionnelle scientifique que de prétendre qu’une idée est aussi méritoire que l’autre. L’hypothèse de la fuite en laboratoire est un deus ex machina scientifique, un raccourci narratif qui pointe du doigt un ensemble spécifique de mauvais acteurs.

À ce jour, la réponse la plus succincte au récit promu par Nicholas Wade est un article publié par Edward Holmes de l’université de Sydney et le professeur Andrew Rambaut de l’université d’Édimbourg. Parmi les coauteurs figurent la Dre Angela Rasmussen, virologue à l’université de Georgetown, et Kristian G. Andersen, directeur du département de génomique des maladies infectieuses au Scripps Research Translational Institute.

L’article commence par noter qu’il a été démontré de manière définitive que le transfert de maladies animales à l’homme était à l’origine de presque toutes les pandémies précédentes:

Le SRAS-CoV-2 est le neuvième coronavirus documenté qui infecte les humains et le septième identifié au cours des 20 dernières années. Tous les coronavirus humains précédents ont une origine zoonotique, comme la grande majorité des virus humains.

Le journal ajoute:

L’émergence du SRAS-CoV-2 présente plusieurs signatures de ces événements zoonotiques antérieurs. Elle présente des similitudes évidentes avec le SARS-CoV qui s’est propagé chez l’homme à Foshan, dans la province du Guangdong, en Chine, en novembre 2002, puis à Guangzhou, dans la province du Guangdong, en 2003.

«Notre analyse minutieuse et critique des données actuellement disponibles n’a fourni aucune preuve de l’idée que le SRAS-CoV-2 a été créé en laboratoire», a déclaré Holmes. Au contraire, lui et ses collègues auteurs soutiennent qu’«il existe un ensemble substantiel de preuves scientifiques soutenant l’origine zoonotique du SRAS-CoV-2.»

Le document indique également:

Rien ne prouve que les premiers cas aient eu un lien avec l’Institut de virologie de Wuhan [WIV], contrairement aux liens épidémiologiques évidents avec les marchés d’animaux de Wuhan ni que le WIV ait possédé ou travaillé sur un progéniteur du SRAS-CoV-2 avant la pandémie.

Les auteurs notent en outre que le virus SRAS-CoV-2 ne ressemble à aucun virus qui pourrait théoriquement être utilisé comme «colonne vertébrale» pour créer un nouveau virus.

Leur article explique: «Selon tout scénario d’évasion de laboratoire, le SRAS-CoV-2 aurait dû être présent dans un laboratoire avant la pandémie, or il n’existe aucune preuve à l’appui de cette notion et aucune séquence n’a été identifiée qui aurait pu servir de précurseur.»

Les scientifiques notent en outre que si les recherches sur le «gain de fonction» sont généralement menées sur des souris de laboratoire, le virus n’est pas bien adapté aux rongeurs, ce qui indique qu’«il est très peu probable que le SRAS-CoV-2 ait été acquis par des travailleurs de laboratoire au cours d’expériences sur la pathogenèse virale ou le gain de fonction».

Leur article ajoute que «depuis son émergence, le SRAS-CoV-2 a subi des mutations répétées qui ont augmenté la valeur adaptative du virus», ce qui réfute l’affirmation selon laquelle le COVID-19 était, à l’origine, optimisé pour infecter les humains. «L’ensemble de ces résultats montre qu’aucune préadaptation humaine spécifique n’a été nécessaire pour l’émergence ou la propagation précoce du SRAS-CoV-2, et l’affirmation selon laquelle le virus était déjà hautement adapté à l’hôte humain… est sans fondement.»

Le 30 mars 2021, l’Organisation mondiale de la santé a publié son rapport provisoire sur les origines du COVID-19. Elle a rejeté d’un revers de main l’affirmation selon laquelle le COVID-19 aurait été développé comme une arme biologique, concluant que cela «a été exclu par d’autres scientifiques suite aux analyses du génome.»

L’OMS a envisagé la possibilité d’une fuite dans un laboratoire. Mais elle a écarté cette possibilité comme étant «extrêmement improbable», déclarant: «Il n’existe aucune trace de virus étroitement liés au SRAS-CoV-2 dans un quelconque laboratoire avant décembre 2019, ou de génomes qui, combinés, pourraient fournir un génome du SRAS-CoV-2.»

Le WSWS dénonce le mensonge du laboratoire de Wuhan

Si le rôle principal dans la dénonciation de la pseudoscience suscitée par Wade a été joué par l’équipe de l’OMS chargée d’enquêter sur les origines du COVID-19, dont Peter Dazak et Ralph Barack, et des scientifiques tels que Kristian G. Andersen et Angela Rasmussen, le World Socialist Web Site a joué un rôle essentiel dans la dénonciation des mensonges présentés dans les principaux médias américains pour en faire la promotion.

Le WSWS a été la seule publication à mettre à nu le rôle de Steve Bannon et de Miles Guo après que le Washington Post ait déclaré que la théorie de la fuite du laboratoire était «crédible». Peter Dazak, la principale cible de la théorie de la conspiration du laboratoire de Wuhan, a remercié le WSWS pour sa couverture de cette question. Lorsque Dazak a été attaqué pour ses déclarations, il a déclaré: «La dernière fois que j’ai vérifié, nous avions dépassé McCarthy aux États-Unis!»

Alors que la présentation de la théorie du laboratoire de Wuhan par les médias bourgeois n’était absolument pas critique à l’égard de Nichoals Wade, le WSWS a révélé le rôle de Wade en tant que falsificateur en série et idéologue raciste. Depuis la publication de notre article, Wade n’a pas été cité une seule fois par le New York Times, le Washington Post ou le Wall Street Journal.

Le WSWS a révélé le fait que Michael Gordon, l’auteur de l’article du Wall Street Journal de mai 2021 cité ci-dessus, affirmant que des chercheurs du Wuhan Institute of Virology avaient été hospitalisés peu avant l’apparition du COVID-19, était le coauteur avec Judith Miller de l’article du New York Times de septembre 2002 affirmant à tort que Saddam Hussein cherchait à obtenir des tubes d’aluminium pour créer des armes nucléaires. Notre article a été partagé par Dazak, ainsi que par des journalistes de Nature News, Forbes, le Sydney Morning Herald, le Wire (Inde) et plus d’une douzaine d’autres organes de presse.

Il a été tweeté par le vice-ministre chinois de la propagande, le directeur adjoint du département de l’information du ministère chinois des Affaires étrangères (trois fois) et par l’ancien chef de la commission des affaires étrangères de la Douma d’État russe.

Notre réfutation du mensonge du laboratoire de Wuhan a été largement citée par l’agence de presse Xinhua, qui cite le WSWS en ces termes: «Plus d’un an après le début de la pandémie, ces théories sans fondement sont véhiculées par la presse bourgeoise dans le cadre d’une campagne internationale coordonnée visant à détourner la responsabilité de la pandémie de la réponse désastreuse des élites dirigeantes face à la contagion et à la rejeter sur le gouvernement et les scientifiques chinois».

La censure du WSWS

La réfutation par le WSWS du mensonge du laboratoire de Wuhan a provoqué l’un des actes de censure les plus violents jamais commis contre notre mouvement.

Le 25 février 2021, Facebook a empêché ses utilisateurs de partager la chronique du World Socialist Web Site intitulée «La théorie complotiste du “Labo de Wuhan” lancée par le Washington Post est démasquée».

Facebook a empêché quiconque de partager l’article du WSWS, affirmant qu’il «va à l’encontre de nos normes communautaires», déclarant que l’article comprenait «de fausses informations qui ont été démenties à plusieurs reprises».

De nombreux auteurs et lecteurs du WSWS ont reçu des avertissements ou ont vu leur compte suspendu.

Le 1er mai 2021, Facebook a informé les utilisateurs que le même article du WSWS, intitulé «La théorie complotiste du “Labo de Wuhan” lancée par le Washington Post est démasquée», avait été censuré de manière inappropriée, sans fournir d’explication sérieuse.

Nous restons censurés sur le forum Coronavirus de Reddit ainsi que dans la section des nouvelles mondiales et de la politique de Reddit. Et Google poursuit son intervention pour enterrer le WSWS et d’autres publications de gauche dans ses résultats de recherche.

Le rôle de la pseudogauche

La totalité de la «gauche» de la classe moyenne a gardé le silence sur la censure du WSWS par Facebook en raison de sa réfutation du mensonge du laboratoire de Wuhan. Mais avec la publication de l’article de Michael Gordon dans le Wall Street Journal en mai 2021, des sections significatives de la «gauche» de la classe moyenne se sont mises à adopter ouvertement le mensonge.

Le plus grand défenseur de cette théorie du complot parmi les personnalités précédemment associées à la «gauche» est Glenn Greenwald, qui s’est efforcé d’occulter les parallèles entre le mensonge du laboratoire de Wuhan et les mensonges de l’administration Bush sur les «armes de destruction massive».

Il écrit: «Il semble y avoir une crainte, surtout à gauche, que la théorie de la fuite en laboratoire soit militariste ou anti-chinoise. C’est faux pour plusieurs raisons: Les États-Unis ont financé des recherches conjointes à Wuhan. ... La vérité est la vérité.»

L’écrivain Jacobin Branko Marcetic a demandé que cette théorie du complot soit traitée comme légitime. «Le rejet des appels à prendre au sérieux la théorie de la fuite en laboratoire sur la base qu’il s’agit d’une conspiration du gouvernement américain pour miner la Chine n’a pas beaucoup de sens», écrit Marcetic. «Je ne suis pas non plus convaincu que la théorie soit vraie, comme les ADM irakiennes.»

Greenwald a salué Jon Stewart, autrefois opposant à la guerre en Irak, lorsqu’il a déclaré en direct à la télévision que la pandémie de COVID-19 était «causée par la science». Il s’est extasié: «Il y a un nouveau coronavirus respiratoire qui envahit Wuhan, en Chine. Que faisons-nous? Oh, vous savez, à qui on pourrait demander? Le laboratoire du nouveau coronavirus respiratoire de Wuhan. La maladie porte le même nom que le laboratoire.»

Stewart et Greenwald expriment une tendance sociale plus large. Critiques à l’égard de certains aspects de la politique impérialiste, leur indignation face à la guerre en Irak n’a jamais été ancrée dans une orientation vers la classe ouvrière et la lutte contre le système capitaliste. Leur vision était, fondamentalement, celle d’une rage de la classe moyenne.

Comme nous l’avons écrit après la diatribe de Jon Stewart:

Les marxistes ont longtemps mis en évidence le phénomène du «petit-bourgeois enragé», qui peut, dans certaines périodes historiques, basculer violemment et brutalement à droite.

Aujourd’hui, Stewart, [Bill] Maher et Greenwald, ainsi que la couche sociale dont ils se font les porte-parole, ont été emportés par les puissants courants de droite de la politique contemporaine, déconnectés d’une vaste crise sociale qui les entoure, qu’ils ne comprennent pas et à laquelle ils ne sont pas politiquement préparés.

La finalité sociale du mensonge

La promotion de cette théorie sans fondement par les médias américains ne peut s’expliquer que sur la base des intérêts socio-économiques qui la motivent. Comme l’a écrit le comité de rédaction international du World Socialist Web Site dans sa déclaration du 28 mai 2021, La théorie complotiste du labo de Wuhan: le «grand mensonge» du capitalisme américain:

Premièrement, elle vise à détourner l’attention des actions des États-Unis et d’autres gouvernements dans la mise en œuvre de politiques qui ont conduit à des décès à grande échelle. Lorsque le public commencera à se remettre du choc de la pandémie, il exigera des explications sur les raisons de la mort d’un si grand nombre de personnes et demandera des comptes aux responsables…

Cette campagne vise à menacer, intimider et contraindre les scientifiques à garder le silence alors que les États-Unis abandonnent toutes les mesures nécessaires pour contenir la pandémie, même si les cas atteignent des niveaux records.

Dans la mesure où Anthony Fauci et d’autres scientifiques ont critiqué la levée des restrictions et lancé des avertissements sur l’extrême dangerosité de la pandémie, ils sont devenus une cible centrale de la droite fasciste.

La déclaration du comité de rédaction international du WSWS se poursuit:

Deuxièmement, le mensonge du laboratoire de Wuhan vise à attiser la haine nationaliste pour soutenir l’objectif stratégique central de l’administration Biden: la préparation d’un conflit économique et potentiellement militaire avec la Chine.

En novembre, Bloomberg a lancé l’avertissement suivant:

Il y a un autre facteur dont les gens détestent discuter (à une exception près). Oui, les États-Unis ont bâclé leur réponse au COVID-19. En même temps, son expérience montre que l’Amérique en tant que nation peut en fait tolérer des pertes, trop en fait. La doctrine chinoise a longtemps considéré que les Américains étaient «mous» et peu enclins à prendre des risques. Si vous étiez un planificateur chinois de jeux de guerre, pourriez-vous reconsidérer cette hypothèse?

Conclusion

Voilà le portrait d’un ordre social malade. Consciemment et sciemment, les représentants politiques de l’oligarchie financière américaine ont pris des mesures qui ont conduit à la mort de plus de 600.000 personnes aux États-Unis. Une classe dirigeante capable de telles actions est capable de n’importe quel crime.

Nous devons appeler les choses par leur vrai nom. L’administration Biden, comme l’administration Trump, mène une politique d’immunité collective par l’infection de masse. Il s’agit d’une politique que le BMJ a correctement qualifiée de «meurtre social».

Les «questions épineuses» proverbiales de l’histoire et de la littérature russes sont «À qui la faute?» – le titre du roman de Herzen – et «Que faire?» – le titre des œuvres de Tchernychevski et de Lénine.

Dans la pandémie, comme dans toutes les grandes questions historiques, les deux questions sont intimement liées. Celui qui dit que la Chine est responsable de la pandémie absout le capitalisme américain de ses péchés, passés et futurs. Les partisans du mensonge du laboratoire de Wuhan sont les partisans de «l’immunité collective» et d’«apprendre à vivre avec le virus».

Un an et demi après le début d’une pandémie qui ne fait que s’aggraver, il est possible de tirer certaines conclusions définitives et concrètes.

«À qui la faute?» Le capitalisme.

«Que faire?» Le capitalisme doit être aboli.

Les conclusions sont celles que nous avons tirées dans notre première déclaration du Comité international sur la pandémie, il y a un an et demi:

La crise actuelle démontre une fois de plus que le capitalisme est un système économique dépassé et un obstacle au progrès humain. Le danger posé par cette pandémie et les implications catastrophiques du réchauffement climatique prouvent que le système capitaliste doit céder la place au socialisme mondial.

Loading