La Chine endigue les infections, mais la pandémie continue de faire des ravages dans le monde

Ces derniers mois, de multiples foyers de l’épidémie sont apparus dans diverses provinces du sud de la Chine, en raison de la propagation dans le monde du variant Delta.

Selon un rapport de la Commission nationale de la santé de Chine, le 3 octobre, 27 nouveaux cas ont été confirmés en Chine, dont 26 cas importés et un cas local à Harbin. En même temps, on a confirmé 15 nouvelles infections asymptomatiques, dont 13 importées de l’étranger et deux de résidents locaux à Yili dans le Xinjiang.

Une station de métro à l’heure de pointe le matin à Pékin, le 4 août 2021 (AP Photo/Mark Schiefelbein).

Bien que l’ampleur des épidémies répétées soit faible, l’éruption continue de cas a mis en évidence le danger du variant Delta. À l’heure actuelle, encore trois zones à haut risque et 28 zones à risque moyen existent en Chine, situées dans les provinces de Heilongjiang et de Fujian.

Fin juillet, une épidémie a éclaté, centrée sur Nanjing. Le variant Delta est arrivé de Moscou par le vol CA910 d'Air China, qui a rapidement contaminé les membres de l'équipage. L'épidémie a été découverte le 20 juillet. Au plus fort de l'épidémie, des cas ont été recensés dans plus de 10 provinces, et plus de 140 personnes ont été infectées chaque jour, avant d'être finalement supprimée.

Puis, le 10 septembre, une épidémie a été découverte dans le Fujian, dans une école primaire de Putian, alors qu’elle s’était déjà propagée pendant plus de 10 jours. On pense que la source est le parent d’un élève rentré de Singapour.

Le 14 septembre, l’épidémie avait touché huit écoles, avec 52 élèves et enfants infectés — le plus jeune n’ayant que trois ans. Par la suite, les infections se sont propagées aux usines.

Au même moment, le 12 septembre, le variant Delta s’est propagé à Xiamen, la capitale de la province de Fujian. Selon des informations, les infections de Xiamen se sont également produites dans des usines et des ateliers qui n’étaient pas assez protégés. Au plus fort de l’épidémie, plus de 200 cas confirmés sont apparus en six jours. L’événement de Fujian a provoqué l’infection de plus de 400 personnes et n’est pas encore entièrement résorbé.

Ensuite, un événement inquiétant de transmission massive a éclaté dans le Heilongjiang. L’épicentre en était le comté de Bayan, sous la juridiction de la ville de Harbin. L’épidémie est d’abord apparue dans un lieu de divertissement, mais sa source la plus ancienne reste incertaine. Le 25 septembre, l’épidémie a commencé à apparaître dans d’autres régions de la province du Heilongjiang, se propageant en de multiples points. Selon certaines information, plus de 70 personnes sont infectées dans cette province.

La fréquence croissante des vols internationaux et intérieurs a rendu la propagation du virus plus courante et plus rapide. Le 1er octobre à midi, on a trouvé un contact proche d’un cas confirmé sur un vol de Harbin à Guangdong. En conséquence, on a mis les 184 personnes à bord du vol en quarantaine. Le 3 octobre, troisième jour des vacances de la Fête nationale, on a découvert deux cas d’infections asymptomatiques à Yili, dans le Xinjiang. On a demandé aux touristes locaux de Yili de ne pas quitter cette ville pour un temps.

Ces événements soulignent la dangereuse capacité et la rapidité de transmission du variant Delta. En raison de la pandémie dans le mondie, la Chine reste exposée au risque d’une épidémie grave. Selon les statistiques incomplètes du journal officiel Health Times, les épidémies étrangères ont déclenché plus de dix épidémies en Chine rien qu’en 2021.

Les principales victimes de l’épidémie ont été des personnes de la classe ouvrière. La plupart des quelques transmissions de masse à grande échelle ont eu lieu dans des usines, des aéroports et des docks où les mesures de protection n’étaient pas en place.

Zhang Boli, académicien de la faculté de médecine et d’hygiène de l’Académie chinoise d’ingénierie, a prévenu que les risques allaient augmenter cet automne et cet hiver. Bien que les épidémies soient «strictement prévenues et contrôlées… le risque d’épidémies multiples et d’épidémies locales ne peut être complètement évité. Nous devons être plus vigilants».

Bien que ces épidémies en Chine soient inquiétantes, le gouvernement n’a pas renoncé à des politiques de prévention strictes. La réponse du gouvernement démontre le potentiel des politiques scientifiques pour éradiquer le virus, mais seulement si elles sont mises en œuvre à un niveau mondial, et pas seulement sur le plan national.

Les mesures prises par le gouvernement chinois comprennent des tests à grande échelle dans les zones touchées, un dépistage intensif des contacts, des mesures de confinement à temps et des mobilisations continues pour la vaccination. Cette semaine, les autorités sanitaires ont déclaré avoir vacciné deux fois près de 75 pour cent de la population. Le système de santé publique chinois est devenu de plus en plus compétent dans l’application de ces méthodes, ce qui permet de contrôler et de calmer efficacement les événements infectieux dangereux.

Selon le rapport présenté à une conférence de presse sur la prévention et le contrôle des épidémies à Xiamen le 27 septembre, si l’épidémie se poursuit encore dans la province de Fujian, Xiamen a pratiquement bloqué la voie de la transmission communautaire.

Avant les vacances du Festival de la mi-automne la semaine dernière, la politique de confinement et l’interdiction de voyager de Xiamen ont empêché la propagation du virus et ont permis de contrôler efficacement l’épidémie locale. La province du Heilongjiang a également mis en œuvre des mesures efficaces d’isolement et de confinement avant les vacances de Fête nationale.

Cette réponse contraste avec celles des pays impérialistes et de la plupart des autres pays du monde, où les gouvernements ont rejeté les mesures de confinement et autres réponses scientifiques, sacrifiant la santé et la vie de la classe ouvrière au profit des entreprises.

Cependant, la classe capitaliste dirigeante chinoise, qui a ses propres perspectives et calculs nationalistes, est incapable de résoudre les problèmes plus larges découlant du caractère mondial de la pandémie. Elle ne peut que renforcer continuellement sa mobilisation intérieure, laissant la classe ouvrière toujours confrontée aux risques extrêmes d’une grave épidémie.

(Article paru d’abord en anglais le 5 octobre 2021)

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