La directrice du CDC américain dissimule la gravité des hospitalisations d’enfants causées par la COVID-19

Dans ses remarques faites mercredi matin sur MSNBC et répétées sous une forme similaire dans quatre autres émissions d’interview matinales, la Dre Rochelle Walensky, la directrice des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a nié l’importance de la montée en flèche du nombre d’enfants infectés par la COVID-19 et hospitalisés.

Interrogée sur les dangers du variant Omicron pour les enfants, elle a répondu: «Oui, c’est une question très importante. Donc, nous voyons un nombre plus élevé d’enfants dans les hôpitaux. Bien sûr, c’est une période de l’année où les enfants se trouvent souvent admis à l’hôpital. Et certaines des choses que nous constatons dans les tendances, c’est qu’ils ne se dirigent pas vers l’unité de soins intensifs plus souvent, que nous pouvons dire. Beaucoup d’entre eux se trouvent, en fait, admis pour une autre raison. Mais ils sont testés à leur arrivée et l’on découvre fortuitement qu’ils ont la COVID. Et troisièmement, et c’est vraiment important, la plupart de ces enfants ne sont pas encore vaccinés. Donc, le message ici est de faire vacciner vos enfants».

Ces remarques trompeuses sont faites alors qu’Omicron se déchaîne et que le gouvernement Biden se lave les mains de la catastrophe. Le nombre moyen de cas par jour aux États-Unis a grimpé à 267.305, et les nouvelles infections ont atteint le chiffre record de 380.751 en une seule journée. Les admissions pour la COVID-19 augmentent rapidement. Près de 75.000 personnes sont hospitalisées pour des complications de leur maladie.

Jonathan Pagliarulo, 11 ans, subit un test de dépistage de la COVID-19, après que des membres de sa famille vaccinés aient subi un test positif au virus, lundi 9 août 2021, à North Miami, en Floride. (AP Photo/Marta Lavandier)

Pendant ce temps, les systèmes de soins de santé assiégés sont confrontés à un assaut répété de patients. En plus de ces statistiques sinistres qui clôturent l’année, les cas de COVID-19 approchent rapidement les 55 millions, et plus de 844.000 sont morts, dont plus de 1.000 enfants.

La contradiction la plus évidente dans la déclaration de Walensky vient du fait qu’elle reconnaît que la propagation incontrôlée d’Omicron a produit une augmentation significative des hospitalisations pédiatriques. Les enfants ont également des taux de vaccination beaucoup plus faibles que tout autre groupe d’âge. Après avoir concédé ces faits objectifs, elle insère ensuite un faux corollaire en suggérant que les admissions à l’hôpital, toutes causes confondues, sont élevées à cette période de l’année et qu’en raison de la diligence des systèmes de soins de santé à tester les patients pour la COVID-19, davantage de cas pédiatriques sont détectés.

L’année dernière, alors que la vague hivernale déferlait sur les communautés et que les vaccins COVID-19 venaient d’être introduits, une vague massive d’hospitalisations a suivi les infections dans toutes les catégories d’âge, y compris les enfants. Dans le même temps, l’ancien président Trump a poursuivi ses habituelles affirmations ignorantes selon lesquelles on avait fait beaucoup trop de tests. Un parallèle révélateur existe avec les remarques de Walensky.

En fait, lors de chaque vague d’infections, il y a eu une vague d’hospitalisations et de décès dans toutes les catégories d’âge, y compris les enfants. C’est d’une observation objective établie avec les infections par le SRAS-CoV-2 et congruente avec les événements qui se développent en temps réel avec Omicron. Il s’agit d’un pathogène dangereux qui exige la mobilisation de mesures de santé publique à grande échelle pour protéger et sauver des vies. Pourtant, une fois de plus, ce sont les enfants qui subissent le poids du tsunami COVID-19, tandis que Walensky se cache derrière une justification soigneusement formulée.

Figure 1: Les tendances des admissions confirmées de COVID-19 par groupe d’âge et par région (Source: Community Profile Report du CDC)

Sa tentative de détourner la cause de l’hospitalisation vers «d’autres raisons» n’est étayée par aucune preuve de sa part et met en évidence sa caractérisation imprudente de la situation et le mépris total du gouvernement Biden pour la sécurité et le bien-être de ces victimes innocentes de la politique d’«immunité collective» de l’élite dirigeante.

Le Community Profile Report publié le 28 décembre 2021, diapositive 29, publié par le CDC, démontre que les hospitalisations récentes ont augmenté pour chaque groupe d’âge au cours de la semaine précédente comme un sous-produit d’une augmentation massive de la transmission communautaire. Plus précisément, pour les patients pédiatriques et les jeunes adultes, les taux d’hospitalisation ont été les plus élevés dans presque toutes les régions du pays, précisément parce qu’ils ne sont pas vaccinés et qu’ils ont fréquenté des écoles et des universités. Ces liens ont été examinés de manière exhaustive par des scientifiques de principe pendant de nombreux mois et sont acceptés par l’ensemble de la communauté.

Depuis le début du mois de décembre, date à laquelle le premier cas d’Omicron a été détecté aux États-Unis, les cas pédiatriques n’ont cessé d’augmenter, passant de 132.000 infections pour la semaine se terminant le 2 décembre 2021 à 199.000 pour la semaine se terminant le 23 décembre 2021, soit une augmentation de 51 pour cent des cas. Le bond le plus important a été observé avant le week-end de Noël, et les hospitalisations suivent désormais cette tendance.

La vague des nouvelles hospitalisations pédiatriques au cours des deux dernières semaines de décembre est cohérente avec la vague des nouvelles admissions signalées à la mi-août, lorsque le nombre de nouveaux cas de COVID-19 pédiatrique était à un stade similaire pendant la vague Delta. Comme prévu, les hospitalisations ont connu un pic début septembre, avec plusieurs semaines de retard sur les cas de COVID-19.

De plus, dans le Nord-Est, où l’augmentation des infections chez les enfants est la plus spectaculaire, les hospitalisations pédiatriques se sont multipliées par cinq à New York et par deux à Washington DC ce mois-ci. Ces deux régions font face à une explosion du nombre de nouveaux cas quotidiens. Par exemple, la moyenne des infections quotidiennes sur sept jours à New York est passée de 7.000 le 1er décembre à plus de 38.500, tandis que Washington DC a désormais le taux d’infections à la COVID-19 par habitant le plus élevé du pays. L’implication est claire: lorsque les infections augmentent, les hospitalisations aussi, un point que la Dre Walensky tente de dissimuler.

Figure 2: Décès pédiatriques hebdomadaires dus à la COVID tels que rapportés par l’Académie américaine de pédiatrie.

Une analyse récente des données du ministère de la Santé et des Services sociaux effectuée par NBC News a révélé que le nombre moyen d’enfants hospitalisés atteints de la COVID-19 est passé d’un minimum de 1.270 après les vacances de Thanksgiving à 1.933 après les vacances de Noël, soit une augmentation de 52 pour cent. Depuis, ce nombre est passé à 2.100 au cours des trois derniers jours.

Les États qui ont le plus contribué à l’augmentation des cas pédiatriques – la Floride, l’Illinois, le New Jersey, New York et l’Ohio – sont aussi ceux où la poussée des infections a été la plus intense. Le Dr Buddy Creech, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques au Centre médical de l’Université Vanderbilt de Nashville, au Tennessee, a déclaré à NBC: «Nous avons vu des choses similaires se produire lorsque le variant Delta est apparu. Nous avions tenu pour acquis que les enfants seraient relativement peu touchés par la COVID, et nous avons vu une augmentation du nombre d’enfants infectés et donc admis à l’hôpital avec des complications».

Correspondant à la hausse et à la baisse des hospitalisations, les variations des décès pédiatriques dus à la COVID-19 ont également correspondu à des poussées d’infections à la COVID-19 chez les enfants. Selon la figure 2, basée sur les données fournies dans le rapport hebdomadaire de l’Académie américaine de pédiatrie (AAP), les décès ont atteint un pic en février 2021, après la dernière vague hivernale. Puis, à la fin de l’été, les cas et les hospitalisations en pédiatrie ont à nouveau augmenté, et les décès ont atteint un pic à la fin du mois de septembre et en octobre. Et avec la vague actuelle, les décès augmentent à nouveau.

Sur les 721 décès d’enfants signalés par l’AAP au cours de la pandémie de COVID-19, plus de 500 ont eu lieu après l’assermentation de Joe Biden en tant que président. La moitié de tous les décès pédiatriques dus à la COVID-19 sont survenus au cours des cinq derniers mois seulement, principalement en raison du retour à l’enseignement en classe qui a ouvert la voie à une augmentation massive des infections.

Le Dr Stanley Spinner, médecin en chef du Children’s Pediatrics & Urgent Care de Houston, au Texas, a déclaré à CNN: «Je pense que nous allons voir des chiffres bien plus élevés que nous n’en avons jamais vus. Les cas continuent d’augmenter entre les rassemblements de Noël, et nous allons continuer à voir les cas s’accumuler cette semaine à cause de cela».

En moyenne, 305 enfants atteints de COVID-19 ont été hospitalisés chaque jour cette semaine. Ce chiffre est inférieur de 11 pour cent aux pics enregistrés fin août et début septembre, lorsque 342 enfants étaient admis en moyenne. L’augmentation actuelle des admissions dépassera même ce chiffre. Le Dr Spinner poursuit: «Maintenant, nous allons avoir le Nouvel An en plus de cela le week-end prochain, où plus de gens vont se réunir – plus d’expositions et alors ces chiffres vont continuer à grimper».

Étant donné l’augmentation explosive des cas et de la nature hautement contagieuse du variant Omicron, les commentaires de la Dre Walensky visaient également à apaiser les inquiétudes des districts scolaires et des universités quant au retour à l’enseignement à distance.

Le surintendant du district de Mount Vernon, dans la banlieue de New York, Kenneth Hamilton, a déclaré au Guardian: «J’ai été très réticent à fermer les écoles. Mais compte tenu de la tendance actuelle des cas de COVID, c’est encore plus risqué de ne pas le faire». Le district prévoit de maintenir l’enseignement virtuel jusqu’au 18 janvier au moins.

Tous les élèves du comté de Prince George, dans le Maryland, l’un des plus grands districts scolaires des États-Unis, sont repassés à l’apprentissage virtuel. Compte tenu de la hausse des taux d’infection, Monica Goldson, directrice générale du système scolaire, a déclaré: «Les éducateurs doivent être en mesure de dispenser un enseignement en personne et d’autres activités dans des conditions qui privilégient leur propre santé, ainsi que le bien-être de la communauté scolaire. L’augmentation des taux de positivité a considérablement remis en cause cette capacité, provoquant l’anxiété de nombreuses communautés scolaires et perturbant la journée scolaire».

Plus de 300 écoles du Maryland, du New Jersey, du Nouveau-Mexique et de New York resteront fermées après les vacances d’hiver. Dan Domenech, directeur général de la School Superintendents Association, a déclaré à Newsweek: «C’est la troisième année scolaire touchée par cette pandémie. Nous pensions, en octobre dernier – alors qu’environ 98 pour cent des enfants étaient de retour en personne dans les écoles – que les choses évoluaient dans la bonne direction. Voilà, maintenant, nous sommes revenus au point où nous étions l’année dernière».

Cette caractérisation est correcte, mais la responsabilité de cette crise incombe directement aux politiques adoptées par les dirigeants de la santé publique qui reçoivent leurs ordres des dirigeants de Wall Street. Les commentaires de la Dre Walensky ne servent qu’à écarter les dangers que représente le coronavirus pour les enfants afin d’assurer aux districts scolaires du pays qu’ils peuvent rester ouverts en toute sécurité.

Cela signifie donc que leurs parents peuvent rester au travail. Ses remarques sur les enfants, tout comme les nouvelles directives du CDC qui réduisent l’isolement et la quarantaine, ont le même but: s’assurer que la classe ouvrière continuera à produire des profits, quel que soit l’état de leur santé ou de celle de leurs enfants.

(Article paru en anglais le 30 décembre 2021)

Loading