Macron répand des obscénités contre les non-vaccinés, le Covid-19 explose

Mardi soir, interviewé par Le Parisien sur la pandémie de COVID-19 et les élections présidentielles de 2022, Emmanuel Macron a lancé une tirade obscène contre les non-vaccinés.

«Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder», a-t-il dit. Dénonçant leur irresponsabilité, il a ajouté: «Un irresponsable n’est plus un citoyen.»

Il a rejeté les confinements et autres mesures de distanciation nécessaires pour stopper la contagion, alors que la France affichait 271.686 cas mardi et 332.252 hier. Il a dit, «la ligne est simple: c’est vaccination, vaccination, vaccination et passe vaccinal», évoquant le passe qu’il tente de faire adopter à l’Assemblée nationale qui interdirait l’accès aux bars, théâtres, restaurants et cinémas aux non-vaccinés. «L’idée, c’est de mettre beaucoup de contrainte sur les non-vaccinés et, collectivement, de respecter les gestes barrières.»

Une famille regarde le discours télévisé du président français Emmanuel Macron, lundi 13 avril 2020, à Lyon, dans le centre de la France. (AP Photo/Laurent Cipriani)

Cette sortie vulgaire était une déclaration de son intention de laisser le virus se répandre sans limite, quel que soit le coût en vie. Les lits de réanimation étaient déjà à 73 pour cent occupés en France, avant que plus de 600.000 personnes (2,3 million en Europe) soient confirmées positives au Covid-19 en deux jours.  Même quand il est avéré que les vaccinés peuvent être contaminés et répandre le virus, soulignant la nécessité de mesures de restriction sociale, les gouvernements européens prônent tous une politique du tout vaccinal et se lavent les mains des milliers de morts qui résultent.

Le coronavirus étant transmis par aérosol, les gestes-barrière comme les masques et les jauges limitent mais n’empêchent pas sa diffusion. Le gouvernement Macron, qui défend les profits en exigeant que les travailleurs participent à la production non-essentielle et que les étudiants rentrent en cours et pour leurs examens en présentiel, ne fait que créer les conditions pour d’innombrables clusters à travers l’Europe.

Pour créer des boucs émissaires pour les résultats prévisibles de sa politique irresponsable, Macron tente d’inciter la haine contre les laissés-pour-compte de sa politique, les non-vaccinés.

La vaccination contre le Covid-19 est une mesure sanitaire essentielle qui réduit largement le risque de mort et de cas graves, et qu’il faut mettre en pratique universellement selon les recommandations des médecins. Toutefois, il est évident que le gouvernement Macron lui-même porte une lourde responsabilité pour le fait que des millions de personnes en France sont toujours vulnérables au virus.

Alors que Macron injuriait les non-vaccinés, il laissait de côté le fait que des millions d’entre eux sont des petits enfants qui ne peuvent avoir accès légalement au vaccin. 64 enfants en France sont actuellement en réanimation pour tenter de les sauver du coronavirus. D’autres non-vaccinés sont des personnes âgées dans des zones éloignées qui, en partie à cause de la réduction des transports ferroviaires dans les régions rurales, ne peuvent arriver à un centre de vaccination.

Hier, LCI a cité des chercheurs qui disaient que seulement 2 pour cent de la population française refuse par principe de se faire vacciner contre le coronavirus.

Même cela est en grande partie due au fait que Macron et ses ministres ont refusé de faire campagne publiquement pour expliquer la nécessité de la vaccination. Mais Macron mardi, se faisant l’écho de ses propres commentaires traitant les opposants de ses attaques contre les retraites de «Gaulois réfractaires», dénonce à présent des millions de gens pour les conséquences de sa propre politique.

Après la sortie de Macron contre les non-vaccinés, il a adressé son incapacité d’annoncer si oui ou non il se représentera aux élections présidentielles d’avril 2022. A propos de l’élection, il a dit au Parisien: «J’ai envie. Dès qu’il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j’aurai clarifié ce sujet … je dirai ce qu’il en est.»

Il a ajouté: «Si je m'exprime aujourd'hui, quelle va être ma capacité à gérer le pic d'une crise sanitaire?»

Son argument est qu’afin de poursuivre sa politique sanitaire, qui coûte des milliers de vies chaque semaine, il ne peut tolérer même une déclaration symbolique du fait qu’il est responsable devant les Français, sous la forme d’une déclaration qu’il cherche la ré-élection. Cela témoigne à sa façon de l’effondrement de la démocratie française mise en lumière par la pandémie de Covid-19.

La seule façon de stopper le raz-de-marée d’infections en France et à travers l’Europe et le monde est d’organiser indépendamment et de mobiliser politiquement les travailleurs pour une grève générale contre la politique réactionnaire de Macron et de l’Union européenne. Une telle lutte nécessite une rupture consciente avec l’ensemble de l’élite politique française.

Les partis à l’Assemblée nationale qui débattent le projet de passe sanitaire de Macron ont critiqué sa sortie obscène, mais sur sa droite. Reprenant leurs rôles lors des manifestations anti-vaccinales appelées par les néofascistes l’été passé, nombre d’entre eux ont dénoncé Macron non pas pour son refus de protéger la population du virus, mais à partir de la conception réactionnaire qu’il y a un «droit» de fouler aux pieds les règles sanitaires pendant une pandémie. Cet énoncé, qui équivaut à s’arroger le droit d’infecter les autres avec une maladie mortelle, est un mensonge politique.

«C’est clair, le passe vaccinal est une punition collective contre la liberté individuelle», a déclaré Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du parti La France insoumise et candidat présidentiel de l’Union populaire.

«Le garant de l’unité de la nation s’obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone», a déclaré la candidate néofasciste Marine Le Pen.

Quant aux Républicains (LR), ils ont critiqué Macron seulement parce qu’il risquait de se mettre le public à dos. «On peut encourager à la vaccination sans insulter personne ni pousser à la radicalisation», a déclaré le sénateur LR Bruno Retailleau, qui a critiqué Macron pour sa «mise au pilori d’une section des Français à des fins électoralistes.»

Aucun de ces partis n'a souligné le fait essentiel que la politique de Macron facilite l'infection de millions de Français et de dizaines de millions d'Européens, qui risquent la mort ou des séquelles à long terme. Ces partis et leurs alliés à travers l'Europe - du parti Podemos au pouvoir en Espagne, lié à Mélenchon, aux conservateurs du Premier ministre britannique Boris Johnson, liés à LR – avancent tous la même politique irresponsable du tout-vaccinal qui met fin à toute tentative d'arrêter la propagation du virus.

Comme Macron, l'ancien banquier Rothschild et «président des riches», ces forces sont des outils de l'aristocratie financière, qui font tout pour garder les travailleurs au travail et les étudiants à l'école afin que les profits continuent de se déverser sans les coffres-forts des banques.

Face à cette abdication de toute responsabilité pour défendre la santé publique par l'élite dirigeante européenne, des comités de base doivent être organisés sur les lieux de travail et dans les écoles pour défendre la santé et mobiliser la classe ouvrière contre les gouvernements capitalistes. Cela permettrait de préparer et d'organiser une grève générale pour imposer une politique de santé publique scientifique et retirer le pouvoir étatique des mains de l'aristocratie financière.

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