Les États-Unis augmentent leurs livraisons d’armes à l’Ukraine et admettent avoir formé des combattants ukrainiens

À la suite des allégations non fondées des États-Unis selon lesquelles la Russie a exécuté des civils dans la banlieue de Kiev, les États-Unis ont augmenté leurs livraisons d’armes à l’Ukraine. Mercredi, ils ont également admis avoir entraîné les forces ukrainiennes en territoire américain. Ces deux actions augmentent la probabilité d’un affrontement militaire direct entre les États-Unis et la Russie, les deux plus grandes puissances nucléaires du monde.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé mercredi que Washington envoyait 100 millions de dollars supplémentaires d’armes, principalement des armes antichars, à Kiev.

Blinken a déclaré qu’il s’agissait de la sixième tranche importante de matériel de guerre envoyée à l’Ukraine depuis août 2021. Il a ajouté que ce nouveau versement porte le total de «l’engagement d’assistance à l’Ukraine à plus de 2,4 milliards de dollars depuis le début de cette administration, et de plus de 1,7 milliard de dollars depuis» le début de la guerre. Blinken a noté que plus de 30 pays, dont la majorité des membres de l’OTAN et l’Union européenne, ont fourni des armes à l’Ukraine.

Des forces militaires ukrainiennes s’entraînent à utiliser une arme antichar NLAW fournie par les États-Unis dans la banlieue de Kiev, en Ukraine, le mercredi 9 mars 2022 (AP Photo/Efrem Lukatsky)

Il a justifié l’escalade de l’implication des États-Unis dans la guerre par procuration en pointant du doigt les crimes de guerre russes présumés, déclarant: «Le monde a été choqué et consterné par les atrocités commises par les forces russes à Bucha et dans toute l’Ukraine».

Lundi, qualifiant le président russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre», Biden a exigé un «procès en temps de guerre» du président russe, selon la transcription officielle de ses propos par la Maison-Blanche.

Dans une déclaration mercredi, les États-Unis ont admis avoir formé des troupes ukrainiennes aux États-Unis, leur apprenant à utiliser le «drone kamikaze» «Switchblade», dont des centaines sont actuellement utilisés en Ukraine.

«Nous avons profité du fait qu’ils étaient encore dans le pays pour leur donner une formation de quelques jours sur le Switchblade», a déclaré mercredi John Kirby, le principal porte-parole du Pentagone.

D’autres puissances de l’OTAN intensifient également leur participation. Le Royaume-Uni prévoit d’envoyer des véhicules blindés en Ukraine, a rapporté mercredi le Times of London.

«Le Royaume-Uni ajoute à son offre d’armes létales dans la conviction que les trois prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l’issue de la guerre… Ces [véhicules blindés] pourraient permettre aux forces ukrainiennes de pousser plus avant vers les lignes russes», observe le journal.

Une source gouvernementale haut placée a déclaré au Times of London: «Les trois prochaines semaines seront cruciales. [Les Ukrainiens] ont déjà partiellement gagné. Ils ont épuisé l’armée russe, gagné la bataille de l’occupation et condamné Poutine à un isolement éternel. Peuvent-ils repousser l’armée russe? Peuvent-ils briser l’armée russe? C’est possible. Cela dépend de l’aide que nous pouvons tous apporter».

Les États-Unis, quant à eux, poursuivent leurs menaces contre la Chine et l’Inde, deux anciens pays coloniaux, exigeant d’elles qu’elles adhèrent à la guerre économique contre la Russie.

«Notre message au gouvernement indien est que les coûts et les conséquences pour eux d’un alignement stratégique plus explicite avec la Russie seront importants et à long terme», a déclaré Brian Deese, directeur du Conseil économique national.

Jeudi, les États-Unis prendront la tête d’un effort aux Nations unies pour retirer la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

La dernière fois qu’on a retiré un pays de cet organe, c’était lors du retrait de la Libye en 2011. Peu après, des terroristes islamistes financés par les États-Unis ont sodomisé à mort le président libyen à la baïonnette. Les États-Unis restent membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Expliquant les motivations de l’Union européenne à attiser la guerre en armant l’Ukraine, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré: «Nous voulons que [la guerre] prenne fin dès que possible, mais pas n’importe comment… C’est pourquoi nous devons continuer à armer l’Ukraine... Plus d’armes: c’est ce que les Ukrainiens attendent de nous et c’est ce que nous faisons».

S’exprimant mercredi, Biden s’est engagé à intensifier la guerre économique des États-Unis contre la Russie, déclarant: «Nous allons encore accroître l’isolement économique de la Russie», a-t-il dit. «Les États-Unis continueront à se tenir aux côtés du peuple ukrainien dans son combat pour la liberté». La Maison-Blanche a annoncé une nouvelle série de sanctions, qui visent les plus grandes banques russes et interdisent les investissements en Russie par les Américains.

La guerre par procuration des États-Unis est utilisée pour intensifier rapidement la course mondiale aux armements menée par les États-Unis et visant non seulement la Russie, mais aussi la Chine.

Mardi, la Maison-Blanche a annoncé un accord du partenariat Australie-Royaume-Uni-États-Unis (AUKUS) pour produire une nouvelle génération d’armes nucléaires pointées sur la Chine.

Invoquant «l’invasion non provoquée, injustifiée et illégale de l’Ukraine par la Russie», le premier ministre australien Scott Morrison et le premier ministre britannique Boris Johnson se sont déclarés «satisfaits des progrès de notre programme trilatéral qui vise à doter l’Australie d’une capacité de sous-marins à propulsion nucléaire et à armement conventionnel».

Ils ont en outre promis d’entamer une nouvelle coopération trilatérale sur les capacités hypersoniques et contre-hypersoniques, ainsi que sur la guerre électronique.

Le même jour, le Pentagone a approuvé une vente d’armes de 95 millions de dollars, centrée sur le système de missiles Patriot, à Taïwan.

Il est de plus en plus évident que la guerre en Ukraine, déclenchée par les États-Unis et l’OTAN, sert maintenant à mettre en œuvre des plans établis de longue date par les États-Unis pour un «conflit entre grandes puissances».

Le budget record de 813 milliards de dollars du Pentagone proposé par le gouvernement Biden pour une expansion massive du complexe militaro-industriel américain le montre clairement.

Les 28 républicains de la Commission des services armés de la Chambre des représentants ont publié une lettre qui appelle à étendre encore davantage le financement militaire. Le président de la commission, Mike Rogers, a déclaré lundi à Fox News: «Notre nation fait face à des menaces sans précédent de la part de la Chine et de la Russie, et c’est inadmissible que le président Biden ait choisi de léser une fois de plus nos combattants».

Il a ajouté: «Xi Jinping observe le président Biden qui continue à vaciller… En fait, alors que la Chine possède la plus grande marine du monde et développe rapidement son arsenal nucléaire… Heureusement, c’est le Congrès qui décide du financement de nos forces armées».

(Article paru en anglais le 7 avril 2022)

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