Dolly est une professeure d’anglais universitaire du Canada qui vit et travaille à Chongqing, la municipalité la plus peuplée de Chine, avec une population de 31 millions d’habitants. Le gouvernement central de la République populaire de Chine administre directement la ville de Chongqing.
Le World Socialist Web Site s’est entretenu avec Dolly, qui préfère utiliser un pseudonyme, au sujet de son expérience des deux dernières années de la pandémie de COVID-19 en Chine. Contrairement aux grandes puissances impérialistes d’Amérique du Nord et d’Europe, qui ont laissé le virus mortel se propager et portent la responsabilité de la mort de millions de personnes, la Chine a mené une politique «Zéro COVID» qui a largement réussi à empêcher la transmission et à sauver des vies.
Dylan Lubao:Pourriez-vous nous décrire où vous vivez et comment vous gagnez votre vie?
Dolly:Je vis dans la ville de Chongqing depuis un peu plus de dix ans. J’ai commencé par enseigner l’anglais à l’oral à plus de 500 élèves de collège et j’ai fait mes preuves. Ensuite, j’ai enseigné pendant quelques années dans deux programmes internationaux d’enseignement secondaire, destinés à préparer les élèves à des études postsecondaires à l’étranger. Ces six dernières années, j’ai fait partie du corps professoral du département international d’une université locale. Je continue de profiter de certaines des missions d’enseignement les plus intéressantes et les plus stimulantes que j’aurais pu imaginer lorsque, il y a plus de 14 ans, j’ai décidé de devenir professeur de langue certifié. Il s’agit, notamment, d’enseigner et de travailler avec des professeurs d’université de tout le sud de la Chine; des fonctionnaires, des travailleurs de la santé dans les hôpitaux locaux; et une année passée avec des étudiants de première année de l’académie de police, qui comprenait mon semestre d’enseignement à distance au printemps 2020.
DL:Donc, vous n’êtes pas originaire de Chine? D’où venez-vous à l’origine, et pourquoi avez-vous décidé de vivre et d’enseigner en Chine?
D:Je suis originaire du Canada, mais pas vraiment d’un endroit en particulier, car nous avons beaucoup déménagé. Ma dernière ville au Canada était Toronto, où je vivais depuis environ cinq ans lorsque j’ai déménagé en Chine.
J’étais retournée à l’école pour obtenir des qualifications en tant que professeur de langue. J’avais beaucoup de mal à rester employée dans le système collégial de l’Ontario, orienté vers des contrats très courts pour un bassin de requins rempli d’instructeurs non permanents.
J’étais allée deux fois en Chine dans le cadre d’une équipe qui travaillait avec des enfants dans un programme de camp d’été d’immersion en langue anglaise. Je suis tombé amoureuse du pays et des gens que j’ai rencontrés et j’ai vu que je n’aurais aucun mal à trouver un travail solide dans une salle de classe.
J’ai pris des cours de chinois pendant environ 18 mois à Toronto, j’ai trouvé un emploi grâce aux contacts que j’avais établis pendant ces voyages d’été et j’ai fait le saut en 2011. [L’ancien premier ministre conservateur Stephen] Harper avait la majorité, le frère cadet Ford venait de se faire élire maire [l’ancien maire conservateur de Toronto Rob Ford]. Je me trouvais franchement épuisée par la morosité de la résistance sans fin à la vraie justice, à l’écoute et à l’inclusion de tant de personnes laissées pour compte.
Ma propre situation professionnelle n’était qu’une répétition de la même chose. Je me suis demandé ce que le fait de tout changer, même le sol sous mes pieds, pourrait m’apprendre. J’étais excité à l’idée d’aller le découvrir et de laisser derrière moi le tourbillon incessant des emplois à contrat court.
DL:Pouvez-vous décrire la réaction de Chongqing à l’épidémie initiale de Wuhan?
D:Au cours des quelques jours qui ont précédé le 23 janvier 2020, lorsque la ville de Wuhan a lancé des politiques et des procédures de confinement qui allaient toucher quelque 20 millions de personnes, parmi les gens que nous connaissons ici à Chongqing, on ne parlait qu'en passant d’un nouveau virus inquiétant qui se propageait en aval de chez nous. Le 23, nous avons vu les reportages télévisés sur l’entrée en vigueur des mesures de confinement de Wuhan diffusés dans le monde entier. Cela semblait évident que quelque chose de semblable était imminent ici. Mais, comme la plupart des gens partout en Chine, sauf à Wuhan, nous n’avions aucune idée précise de l’ampleur de la propagation du virus, pas plus que les autorités.
Un nouveau virus se répandait comme une traînée de poudre et remplissait les hôpitaux. Le plus vite les personnes cesseraient de se déplacer, le plus vite les responsables de santé seraient en mesure d’évaluer la portée et l’ampleur du problème. D’une part, comme on avait identifié l’épidémie précisément au moment où les voyageurs de tout le pays étaient déjà en route vers les célébrations de la fête du printemps en famille, il était impossible de savoir jusqu’où le virus s’était déjà rendu. D’autre part, on a décidé la fermeture de Wuhan deux jours avant le début des célébrations du Nouvel An lunaire et des réunions de famille. De sorte que, demander aux gens de s’abriter sur place tout en limitant les déplacements dans et entre les villes ne serait pas trop difficile pour la plupart des gens à court terme. C’était certainement le cas pour nous à Chongqing, et je suppose que c’était le cas ailleurs dans le pays.
On a annoncé les restrictions le 26 janvier sous la forme d’une «gestion contrôlée» qui visait à limiter les déplacements des personnes et, partant, à limiter la propagation. On a envoyé des instructions concernant les personnes à contacter dans le cas où une personne de votre maison présentait des symptômes. Toute personne qui se trouve à l’extérieur de son domicile devait être masquée en permanence. On a demandé aux gens de rester chez eux, à l’exception d’un membre du foyer autorisé à sortir tous les trois jours pour acheter de la nourriture et d’autres produits de première nécessité. Certains restaurants sont restés ouverts pour les livraisons, mais tout ce qui était commandé en ligne devait être récupéré à l’entrée principale de votre communauté. La seule exception étaient les épiceries, les magasins de proximité, les vendeurs de fruits et légumes ainsi que les pharmacies, qui se sont restés ouverts pour fournir les produits de première nécessité. Pratiquement tous les autres commerces ont fermé ou exerçaient leur activité à distance.
La conception de la plupart des quartiers résidentiels en Chine a contribué à la mise en œuvre de politiques de fermeture et de «gestion contrôlée». Ils sont très différents de ceux que connaissent la plupart des habitants des pays occidentaux. Dans les villes chinoises, les développements résidentiels tendent vers une douzaine ou plus de tours d’habitation disposées dans un espace vert confiné et interconnecté par des rues et des sentiers réservés aux piétons. Ils sont généralement séparés des rues de la ville et de la circulation qui les entourent, avec au moins deux portes piétonnes qui s’ouvrent sur de petites places où se trouvent des magasins, des restaurants, etc.
L’idée derrière ce développement communautaire de type «clôturé» est d’offrir un espace extérieur sûr aux enfants, aux promeneurs de chiens. L’idée est que l’ensemble des résidents puissent se promener et se rassembler, à l’abri du bruit, des émissions de gaz d’échappement et des dangers évidents liés au fait d’être au milieu d’une circulation dense. Dans le contexte des stratégies d’atténuation des pandémies, c’était très simple de limiter les entrées et sorties aux résidents de la communauté. Les agents de sécurité postés à l’entrée pouvaient facilement établir un poste de contrôle, avec désinfection des mains et vérification de la température. C’était facile de s’assurer que ceux qui entraient étaient des résidents et que ceux qui sortaient le faisaient pour acheter des produits de première nécessité. Je tiens à souligner qu’en dehors des préoccupations et des restrictions liées à la pandémie, les portes sont accessibles à tous ceux qui vivent à l’intérieur ou qui souhaitent rendre visite à quelqu’un qui y vit.
L’écrasante majorité des personnes de ma communauté a immédiatement été entièrement coopérative avec les politiques de protection du COVID. Cela ne correspondait en rien aux rêves enfiévrés habituels du journaliste occidental sur un dictat autoritaire brutal. D’après mon expérience personnelle, nous nous trouvions unis par une détermination fondée sur le bon sens pour assurer notre sécurité et celle des autres face à une épidémie soudaine, nouvelle et terrifiante. Entre amis, collègues et voisins, le sentiment que nous travaillions collectivement pour la sécurité de toute la communauté était universel. Les gens se téléphonaient souvent pour s’assurer que les membres de leur cercle, de leur quartier ou de leur famille allaient bien et avaient tous ce qu’il faut pour s’en sortir.
Bien entendu, nous avions tous peur aussi — personne ne savait encore grand-chose du virus, seulement qu’il se propageait trop facilement et qu’il était plutôt efficace pour tuer. Personne n’a apprécié de tout fermer et de se mettre à l’abri sur place; nous l’avons fait par sens de l’urgence; de la nécessité et de la précaution proactive pour donner aux travailleurs de la santé et aux responsables le temps de prendre de l’avance sur l’épidémie; et d’apprendre autant que possible comment combattre le virus et sauver des vies. En de rares occasions, nous avons assisté à des conflits entre la sécurité à notre porte arrière et des personnes qui ne vivaient pas ici et qui demandaient à entrer pour voir des amis ou de la famille. Je me souviens de deux ou trois incidents de ce genre. J'ai été impressionnée par le calme et la raison des agents de sécurité face à des gens qui leur criaient au visage. Leur tactique consistait à attendre patiemment que les cris diminuent jusqu’à ce que la personne se lasse et abandonne — ce qu’elle faisait inévitablement.
DL:À partir de ce premier confinement à Wuhan et de la réaction qui a suivi à Chongqing, comment la pandémie a-t-elle évolué au cours des mois suivants?
D:C’était une très longue période d’immobilité, d’adaptation et de suivi de grands nombres qui augmentaient encore chaque jour, et d’observer cela [la pandémie] se répandre sans cesse dans un monde qui préférait l'ignorer ou blâmer la Chine plutôt que de tenir compte de cette alerte. La municipalité de Chongqing est une combinaison d’une ville densément peuplée et de comtés ruraux environnants, sur une superficie d’environ 82.000 kilomètres carrés. Il s’agit d’une population totale de plus de 32 millions de personnes, dont plus de 22 millions vivent dans la ville — où le nombre de cas en 2020 s’est stabilisé à environ 600 au milieu du printemps. À l’automne de cette année-là, nous avions atteint le «zéro COVID», c’est-à-dire 30 jours ou plus sans nouveaux cas. Je ne peux pas parler au nom des 32 millions de personnes présentes dans la ville pour ce qui est de leur point de vue sur l’analyse coûts-avantages de la politique de gestion contrôlée mise en œuvre ici, mais je sais que ce sont bien plus que ces 600 personnes qui ont ainsi évité de souffrir ou de mourir du COVID.
Je ne saurais dire exactement quand on a autorisé les différents groupes de travailleurs et les entreprises à reprendre le travail sur site. Mais je sais que cela s’est fait progressivement, en fonction des circonstances particulières, dès mars 2020. On a chargé les experts en santé et sécurité au travail d’utiliser les meilleures connaissances dont ils disposaient sur les mesures de diminution des transmissions, permettant que les gens puissent reprendre le travail en toute sécurité. Le port du masque et les tests de température aux points d’entrée; la rationalisation et la centralisation des tests PCR par lots et la recherche des contacts; la ventilation et la filtration de l’air; l’éloignement et la désinfection des surfaces: on a combiné toutes les stratégies d’atténuation applicables. La logique d’une telle approche globale devrait maintenant être évidente pour quiconque a jamais pu penser qu’une de ces mesures pourrait à elle seule mettre fin à la pandémie.
Petit à petit, lieu de travail par lieu de travail, sous l'effet d'une abondance du principe de précaution, les gens sont retournés au travail. Les écoles et les universités ont lancé leur semestre de printemps quelque part entre la dernière semaine de février et la première semaine de mars et ont été parmi les dernières à reprendre leurs activités sur site. Des millions d’enseignants et des dizaines de millions d’élèves ont fait de leur mieux pour s’adapter au travail en ligne. Les élèves du primaire, du collège et du lycée sont retournés dans leurs classes en avril. Mon université nous a rappelés la première semaine de juin, et nous avons repris nos activités habituelles à quelques exceptions près. Nous avons continué à porter le masque à l’intérieur du campus jusqu’au début du semestre d’automne. L’accès aux portails était et est toujours réglementé de manière minimale par un QR code ou une autre identification du campus, afin de permettre de faire des recherches de cas contacts si besoin.
Entre le 25 janvier et le 6 juin, date où je suis retournée en classe pour retrouver mes étudiants pour la première fois depuis fin décembre, j’ai peut-être quitté mon appartement tout au plus cinq fois pour acheter des fruits ou des légumes dans un magasin du quartier. Ce premier jour de retour, le trajet de 20 minutes en métro a révélé à quel point toute opportunité potentielle de transmission communautaire avait été anticipée et des mesures prévues pour cela. Tout le monde était masqué à l’intérieur de la station et dans le train, et la température de chacun était contrôlée lors du passage de la sécurité aux tourniquets.
Même l’utilisation de l’escalator se faisait en file indienne et avec une certaine distance sociale. Pour replacer les choses dans leur contexte, il faut dire qu’en Chine, les escaliers mécaniques sont presque universellement considérés comme une occasion de se mettre deux par deux et de se reposer un peu; à tel point que les escalators deviennent des endroits pour se détendre et bavarder. Les travailleurs qui ont l’occasion d’être de passage apprennent rapidement à prendre les escaliers — ou à ralentir.
Absolument personne n’a eu de mal à coopérer avec tout cela. Nous avions tous vu d’innombrables photos d’agents de santé épuisés dont le visage était à vif par le frottement des sangles de leurs masques. Comparé à cela et à avec ce que vivaient les personnes infectées par le virus, ce que l’on nous demandait de faire pour assurer la sécurité des autres et donner un répit aux travailleurs de la santé n’était presque rien.
Pour autant que je sache, notre expérience ici correspond à celle de la plupart des Chinois, à l’exception évidente de Wuhan et de quelques autres villes qui ont été frappées beaucoup plus durement que nous par la propagation communautaire et les nouveaux foyers épidémiques après la première vague. On pense à Shanghai, Pékin et certaines villes du nord, près de la frontière. La grande majorité des gens ici ont évité l’infection, la maladie prolongée et la mort par COVID grâce à un engagement collectif à faire ce qu’ils pouvaient pour arrêter la propagation et soutenir leurs voisins. En octobre 2020, le pays dans son ensemble avait largement surmonté le pire, repris le travail et l’école. Il s’était facilement adapté aux systèmes peu intrusifs mis en place pour identifier et répondre à même un seul cas confirmé dans une communauté.
DL:Dans la presse bourgeois de nombreux pays développés, comme le Canada et les États-Unis, on tente de dépeindre le programme Zéro COVID de la Chine comme une attaque totalitaire contre les droits démocratiques. En tant que personne qui non seulement vit le programme Zéro COVID de première main, mais qui est également originaire du Canada, que pensez-vous de ces allégations?
D:Je pense que ces allégations sont absurdes. Je pense au nombre d’éditoriaux que j’ai lus en anglais, qui rejetaient des centaines de milliers et maintenant des millions de décès dus au COVID avec une rhétorique glaciale sur les comorbidités. Je me demande comment les gens rationalisent les milliards de dollars du fonds de réaction au COVID non dépensés par le gouvernement du Premier ministre de l’Ontario [Doug] Ford et les dizaines de milliers de personnes qui sont mortes dans des foyers de soins de longue durée sous sa direction. Je pense que c’est insensé de parler de «droits» alors qu’une telle menace existentielle est à nos portes.
Quels droits précisément? Est-ce le droit d’exercer son droit de vote? Est-ce le droit à un logement et à un salaire à temps plein qui répond à ses besoins fondamentaux? Est-ce le droit à la dignité et à l’équité sur le lieu de travail? Dans le système de soins de santé? Dans le système judiciaire? Rien de tout cela n’a été évoqué pendant le prétendu convoi de la liberté qui a occupé la ville d’Ottawa pendant des semaines. Ceux qui présument que la santé publique a été privilégiée par rapport aux «droits de la personne» en Chine parlent de la tyrannie de devoir porter un masque pour limiter la propagation d’un virus aérien qui tue, rend invalide et mute pour tuer et rendre invalide encore plus. Ils sont contrariés par la violation de leurs «droits» d’assister à des événements sportifs; de manger au restaurant et de se faire couper les cheveux. Je mange au restaurant depuis plus d’un an et demi sans craindre le COVID.
Que signifie le prétendu droit démocratique de propager volontairement un virus mortel et invalidant? Est-ce un droit démocratique que de thésauriser et de refuser l’accès aux vaccins aux populations du Sud? Quelle sorte de droits démocratiques ont exercés ceux qui ont pu s’abriter confortablement, tandis que des travailleurs essentiels dans les usines de conditionnement de la viande, les épiceries et les entrepôts d’Amazon se sont trouvés jetés en pâture au virus, sans bénéficier des protections de base en matière de sécurité au travail? Les inégalités systémiques ayant pour origine le racisme, la discrimination fondée sur la capacité physique, l’âgisme et la pauvreté ont entraîné une aggravation spectaculaire de l’impact du COVID sur les personnes marginalisées partout dans le monde occidental dit démocratique. Il semble que leur droit à la vie et à la santé ne doive pas être compté parmi leurs droits démocratiques.
Je pourrai me demander ce que les gens imaginent qu’il se passe ici. Mais, j’en ai une assez bonne idée d’après les absurdités absolues que je vois répéter ad nauseam dans la presse écrite et ailleurs en ligne. Je vis dans un quartier ordinaire d’une ville ordinaire où les gens ordinaires détestent ce fichu virus autant que n’importe qui d’autre. Nous sommes reconnaissants à une armée de travailleurs de la santé qui se sont présentés encore et encore pour faire la guerre à ce virus. À ma connaissance, aucun travailleur de la santé en Chine ne s’est fait cracher dessus. Aucun n’a été accusé de meurtre. Aucun ne s’est fait aviser par la police d’éviter de porter sa blouse dans la rue en raison du risque de violence de la part des prétendus défenseurs des «anti-masques /anti-vax/ libertés».
Un système de test centralisé et financé par l’État signifie que des milliers de travailleurs de la santé peuvent administrer et traiter des millions de tests COVID pratiquement du jour au lendemain, partout où une épidémie se déclare. J’ai été incorporée dans une campagne de tests préventifs à deux reprises. Cela s’est fait, non pas en réponse à des cas identifiés de COVID, mais en retournant à l’université après une pause entre les semestres, alors qu’une grande partie des quelques 20.000 étudiants et des membres du personnel s'étaient déplacés hors de la ville. J’admets que je me trouvais légèrement ennuyé de devoir faire un voyage spécial jusqu’au campus, car j’ai choisi de rester à Chongqing depuis le début de ce cauchemar. J’ai fait la queue pendant environ trois minutes et moins d’une minute plus tard, c’était bouclé. Le seul droit bafoué dans ce processus a été celui de commencer les cours en me demandant qui, parmi mes étudiants, avait pu apporter quelque chose en plus à partager avec tout le monde.
Honnêtement, je pense que si la Chine pouvait offrir au monde un remède «open source» contre le cancer qui rendrait chaque bénéficiaire 20 pour cent meilleur en mathématiques et 50 pour cent plus gentil et compatissant, la presse d’entreprise occidentale appellerait cela le lancement d’un assaut totalitaire contre les droits démocratiques des sociétés pharmaceutiques occidentales à tirer profit des patients atteints de cancer. Tout ce non-sens absurde est une propagande qui vise à entretenir l’ignorance et la haine envers ce pays et ses habitants.
(Article paru d’abord en anglais le 5 avril 2022)