La Commission nationale de la santé de la République populaire de Chine a signalé qu’il y avait eu 26.462 cas de COVID-19 en Chine continentale, répartis en 1351 cas symptomatiques et 25.111 cas asymptomatiques. Les cas importés représentaient 107 de ces cas, dont 33 étaient symptomatiques. Ces chiffres sont publiés quotidiennement sur le site Web de l’Agence, qui offre un aperçu complet de tous les sites des 31 provinces chinoises, de Taïwan, de Hong Kong et de Macao.
La plupart des infections continuent d’être signalées à Shanghai, l’épicentre de l’épidémie actuelle d’Omicron dans le pays. Dimanche, l’autorité sanitaire nationale a déclaré qu’il y avait eu 24.943 nouvelles infections dans le centre financier, dont seulement 1006 étaient symptomatiques. La mégapole, qui compte plus de 26 millions d’habitants, a fait l’objet d’un confinement en deux phases le 28 mars, qui a ensuite été étendu à l’ensemble de la ville le 1er avril, les cas continuant à augmenter.
Le 4 avril, un dépistage massif de la population dans toute la ville a permis de découvrir d’autres cas silencieux et asymptomatiques, ce qui a entraîné une deuxième série de tests le 8 avril. L’augmentation actuelle du nombre de cas a été attribuée non pas à une nouvelle propagation dans la communauté, mais à des efforts plus complets pour localiser chaque infection dans la mégapole.
Le Dr Wu Zunyou, épidémiologiste en chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et homologue du Dr Anthony Fauci aux États-Unis, a expliqué que la répétition des tests PCR a permis aux responsables de la santé publique de mettre un terme à l’épidémie actuelle. S’adressant à la presse, il a attribué l’augmentation du nombre de cas au dépistage de masse par les tests PCR.
La période d’incubation moyenne d’une infection par le sous-variant Omicron BA.2 est d’environ trois jours. La répétition des tests permettra d’identifier la partie de la population potentiellement infectée que les premiers tests ont manquée. Le Dr Wu a déclaré: «Le premier test permet de dépister uniquement les personnes qui ont déjà commencé à excréter le virus, tandis que les personnes infectées mais dont le test est négatif deviendraient infectieuses si elles n’étaient pas identifiées immédiatement lors des deuxième et troisième tests.» Il a ajouté: «Si une série de tests prend deux ou trois jours, l’objectif peut théoriquement être atteint en 10 à 14 jours.»
Les responsables de la santé de Shanghai ont annoncé samedi que les districts qui ont maintenu zéro infection à la COVID-19 pendant 14 jours après des séries répétées de tests pourraient quitter le confinement strict, ce qui atténuera les fortes contraintes endurées par la population et lui permettra d’accéder aux marchés pour la nourriture et les fournitures.
Dans la province du Jilin et dans le reste de la Chine continentale, les cas de COVID-19 ont continué à diminuer depuis la mise en œuvre de mesures visant à restreindre les contacts sociaux et à instaurer d’autres pierres angulaires de la lutte contre les infections qui ont fait leurs preuves depuis des siècles.
Ces efforts en matière de santé publique, y compris ceux déployés à Shanghai, constituent une réussite considérable compte tenu de la nature extrêmement contagieuse du sous-variant Omicron BA.2. Ces expériences permettront de tirer des enseignements importants pour la préparation et la réponse futures à une pandémie dans des environnements urbains complexes et densément peuplés.
Malgré les attaques répétées et le langage venimeux utilisé par la presse capitaliste d’outre-mer, qui qualifie les confinements d’inhumains, le petit nombre de décès et le caractère le plus souvent asymptomatique des infections attestent de l’efficacité de ces efforts incessants d’élimination. Cela signifie que les aspects cliniquement graves de la maladie peuvent être prévenus par une intervention précoce.
Ces résultats ne sont pas propres à l’expérience de la Chine. Tous les pays qui ont appliqué une stratégie d’élimination ont réussi à faire baisser les taux d’infection et de complications, y compris les décès. L’intervention précoce, afin que le système de santé ne soit pas débordé, a permis d’épargner des vies.
Le docteur Wang Guangfa, spécialiste des maladies respiratoires au premier hôpital de l’université de Pékin, a expliqué que les patients symptomatiques sont rapidement séquestrés dans les hôpitaux et que le traitement est rapidement mis en place, ce qui empêche les cas de progresser vers un état plus grave ou critique. Si les restrictions étaient levées, les infections se propageraient rapidement, entraînant l’engorgement des hôpitaux et une augmentation des décès évitables. Il a souligné que comparer Omicron à la grippe est à la fois trompeur et dangereux.
Lorsque la vague Omicron a déferlé sur Hong Kong en février, elle a tué près de 8500 personnes et en a infecté plus d’un million en moins de deux mois. La population de la région administrative spéciale de Chine compte environ 7,5 millions d’habitants. Pendant cette vague, le nombre de décès par habitant a été le plus élevé jamais enregistré par une région pendant la pandémie.
À titre de comparaison, la sévère saison de grippe 2018-2019 n’a tué que 352 personnes à Hong Kong. En d’autres termes, le BA.2 a été 24 fois plus meurtrier. Ces chiffres sont importants pour renforcer l’engagement des responsables chinois de la santé en faveur du zéro-COVID.
Notamment, malgré les prétendus taux massifs de vaccination dans les pays à revenu élevé et les affirmations selon lesquelles le variant est «bénin», Omicron a tué près d’un million des 6,2 millions de patients atteints de la COVID qui auraient perdu la vie pendant la pandémie.
À l’échelle mondiale, BA.2, la version dominante d’Omicron, continue d’infecter plus d’un million de personnes par jour dans le monde, malgré le démantèlement des systèmes de suivi de données COVID-19 dans de nombreux pays. Au moins 3500 personnes meurent encore chaque jour, dont la moitié en Europe, où le BA.2 a connu des pics de cas et d’hospitalisations, notamment en Allemagne, en France et au Royaume-Uni.
Au niveau mondial, les taux de vaccination contre la COVID-19 sont en baisse. Il apparaît également que le deuxième rappel semble apporter, à court terme, une amélioration modeste de la protection contre les maladies graves avec Omicron. Cependant, son impact sur la prévention des infections diminue rapidement en quatre semaines seulement et est négligeable à huit semaines. Avec l’affaiblissement de l’immunité et la diminution rapide de l’efficacité des vaccins, les implications à long terme restent incertaines et devraient peser lourd dans la réponse à une pandémie, compte tenu notamment de la nature de l’évolution virale.
Les États-Unis seront bientôt confrontés au poids du BA.2, qui a commencé à déferler sur le pays. Cependant, en raison du démantèlement presque complet des systèmes de suivi des données COVID-19 au niveau des États, le pays est essentiellement aveugle face à cette vague. Après que les CDC américains aient décidé de se baser sur les admissions à l’hôpital et la capacité des unités de soins intensifs pour déterminer le risque communautaire, les États ont rapidement modifié leurs intervalles de déclaration, passant d’une fréquence quotidienne à deux ou même une fois par semaine.
Le Dr Scott Gottlieb, ancien commissaire américain de la Food and Drug Administration, a déclaré lors de l’émission «Face the Nation», en réponse à la question de l’animatrice Margaret Brennan sur l’état actuel de la pandémie: «Il ne fait aucun doute que nous sommes confrontés à une épidémie dans le nord-est, ainsi que dans le centre du littoral atlantique [et] dans certaines parties de la Floride également... Elle est largement alimentée par le BA.2. Et je pense que nous sous-estimons considérablement le nombre de cas. Nous ne relevons probablement qu’une infection sur sept ou huit. Donc, quand nous disons qu’il y a 30.000 infections par jour, il y a probablement plus près d’un quart de million d’infections par jour.»
Malgré cet énorme niveau d’infection, étant donné le faible nombre actuel d’hospitalisations, la majorité du pays est considérée comme à faible risque. Les hospitalisations et les décès sont des indicateurs tardifs de l’infection, et si l’on ne détecte pas les infections, il sera bien trop tard pour faire quoi que ce soit. Et une vague de BA.2 déferle alors qu’il n’y a pas vraiment de mesures d’atténuation en place pour ralentir le cours des infections.
Dimanche, Jonathan Karl, co-présentateur de l’émission «This Week» sur ABC, a demandé au Dr Fauci, le principal conseiller médical de la Maison-Blanche, ce qu’il pensait d’une tribune publiée dans le Washington Post par la Dre Leana Wen, l’un des plus ardents défenseurs de la réouverture totale des écoles, des entreprises et des rassemblements publics de toutes sortes.
Il l’a citée: «À ce stade de la pandémie, nous devons accepter que les infections continuent de se produire. Pendant la poussée hivernale d’Omicron, près de la moitié des Américains ont contracté le coronavirus. Le nouveau sous-variant Omicron BA.2 est encore plus contagieux. Le prix à payer pour éviter l’infection par le coronavirus est extrêmement élevé. Certains Américains pourraient choisir de continuer à payer ce prix, mais je pense que la plupart ne le feront pas.»
Fauci a répondu: «Vous savez, Jon, je pense qu’elle – la Dre Wen – l’a très bien exprimé. Il y aura – et nous l’avons dit à de nombreuses reprises même dans nos propres discussions entre vous et moi – qu’il y aura un niveau d’infections. Le problème ne sera pas éradiqué, et il ne sera pas éliminé.»
Le contraste avec son homologue chinois, le Dr Wu Zunyou, qui a patiemment expliqué que l’épidémie pourrait être éliminée au niveau communautaire en deux semaines, ne pourrait pas être plus révélateur. La lutte des classes déterminera si la guerre contre le virus peut être gagnée.
(Article paru en anglais le 11 avril 2022)