La persécution par l’État des parents pour avoir tenté de protéger leurs enfants de la COVID-19 est passée à la vitesse supérieure.
Sarah Paxman, mère célibataire, a été convoquée la semaine dernière devant le tribunal de première instance de Guildford, accusée de «ne pas avoir assuré la fréquentation scolaire régulière» de son fils de 8 ans, Stanley, en vertu de l’article 444 (1) de la loi de 1996 sur l’éducation. Elle a plaidé non coupable et doit comparaître à nouveau le 4 mai lorsque la date de son procès sera fixée. Elle encourt une amende pouvant aller jusqu’à 2500 £ et une peine de prison possible.
Stanley, huit ans, est autiste et fréquente une école spécialisée. Il souffre de plusieurs problèmes de santé sous-jacents, potentiellement mortels, dont l’urticaire au froid, ce qui signifie que même respirer de l’air froid pendant une courte période de temps l’a amené à perdre connaissance à plusieurs reprises. En raison du danger d’anaphylaxie, il doit prendre un médicament quatre fois la dose quotidienne d’un adulte et avoir toujours deux EpiPens (auto-injecteurs) à portée de main, deux à l’école et deux à la maison.
Sarah elle-même souffre des effets débilitants de la COVID longue et subissait une rechute particulièrement difficile lorsqu’elle a comparu devant le tribunal, une situation sans doute aggravée par des mois de menaces. Bien que Sarah s’occupe de l’enseignement de son fils à la maison depuis mars 2020 et que le conseil départemental de Surrey soit conscient de ses préoccupations compréhensibles, elle a été poursuivie sans relâche par les autorités éducatives, malgré ses efforts pour coopérer et essayer de trouver une solution qui assurera la sécurité de Stanley. Sarah insiste sur le fait qu’elle veut que son fils retourne à l’école mais que cela ne peut pas se faire au détriment de sa santé et de sa sécurité.
Elle s’est battue courageusement contre cette persécution. Convoquée à une réunion à l’école primaire de son fils en décembre, elle a souligné que ses inquiétudes étaient fondées sur des données scientifiquement valables et que ce sont les autorités éducatives et le gouvernement qui agissaient de manière irrationnelle et contre l’intérêt supérieur des enfants en insistant sur le retour dans des écoles dangereuses.
S’opposant à la politique d’immunité collective, elle a déclaré lors de la réunion: «Je n’enverrais pas mon fils à l’école si l’eau n’était pas potable et très susceptible de le rendre malade, même légèrement malade. Donc, je refuse de l’envoyer respirer de l’air nocif.»
«Nos pauvres enfants de ce pays, en particulier les plus vulnérables, ont été si durement abandonnés pendant cette pandémie. Ils ont été laissés pour compte et utilisés pour assurer la transmission rapide et généralisée du virus. Tout cela est un scandale.»
Elle a conclu: «Tout ce que je fais, c’est protéger mon fils. Je ferai toujours comme bon me semble. Si c’est un crime, alors je suis prête à être une criminelle.»
Il ne fait aucun doute que l’opposition de Sarah à la libre propagation de la COVID dans les écoles a fait d’elle une cible de persécution. Elle sert d’exemple pour intimider des milliers de familles et d’éducateurs à travers le pays qui s’opposent à la réouverture imprudente des écoles et des lieux de travail.
Le port du masque, les tests gratuits et les indemnités de maladie pour la COVID ont tous été supprimés. Alors que le gouvernement déclare officiellement la pandémie terminée, les taux d’infection et de mortalité explosent à nouveau.
Le nombre de personnes testées positives au cours de la semaine précédant le 22 avril était de 185.625. Dans des conditions où les gens sont activement découragés de se faire tester, le total réel sera beaucoup plus élevé. Cela est prouvé par le nombre de morts au cours de la même période, qui, à 1956, était de près de 20 pour cent supérieur à celui de la semaine précédente. Près de 192.000 personnes sont décédées au Royaume-Uni et plus de 6 millions dans le monde selon les chiffres officiels.
Au moins 175 enfants sont morts de la COVID au Royaume-Uni et des milliers souffrent de COVID longue. De plus, les effets à long terme d’une infection ne sont toujours pas établis, comme le soulignent les cas d’une nouvelle forme inconnue d’hépatite chez les jeunes enfants qui se produisent actuellement en Europe, aux États-Unis et au Royaume-Uni, une infection antérieure à la COVID n’étant pas exclue comme facteur contributif.
Tous les cas signalés au Royaume-Uni concernent les moins de 10 ans et plusieurs ont nécessité une greffe de foie. Lola-Rose Raine, trois ans, est tombée malade en mars de cette année et n’a eu que quelques heures à vivre après que les médecins ont découvert que son foie était défaillant. Sa vie n’a été sauvée que par son père, Alan, qui a fait don de la moitié de son propre foie pour la sauver.
La Dre Susan Hopkins, conseillère médicale en chef de l’Agence britannique de sécurité sanitaire, a déclaré à Sky News: «Voir huit greffes au cours des trois premiers mois de cette année est en décalage avec ce que nous verrions normalement. C’est plus que ce que nous verrions normalement dans une année moyenne dans ce groupe d’âge et chez les enfants, et donc quand nous voyons cela, nous devons enquêter et comprendre la cause. Ces cas sont rares et inhabituels.»
C’est pourquoi la poursuite contre Sarah a provoqué une colère justifiée. Mère de deux enfants, Lisa Diaz, qui est membre fondatrice du groupe de campagne SafeEdForAll (une éducation en toute sécurité pour tous) et qui a elle-même été menacée de poursuites, a lancé un appel au soutien sur Twitter.
«La mère célibataire @sarahpaxman4 est traduite en justice pour avoir refusé d’envoyer son enfant vulnérable dans une salle de classe infestée de Covid jusqu’à ce qu’il soit complètement vacciné. Elle a besoin de témoins experts prêts à témoigner. Quelqu’un pourrait-il aider svp?»
Lisa a expliqué: «Son cas est révolutionnaire car la seule raison pour laquelle son fils n’est PAS à l’école est spécifiquement liée à la Covid – parce que les écoles ne sont PAS protégées contre la Covid – ce sont nos enfants, pas des rats de laboratoire.»
«Nous devons avoir gain de cause non seulement pour Sarah, mais pour toutes les familles à travers le pays qui s’opposent aux politiques meurtrières du gouvernement concernant la Covid. Ils peuvent dénigrer et mentir autant qu’ils veulent, mais la réalité est que plus de 1600 personnes sont mortes au Royaume-Uni au cours des trois derniers jours. Prétendre que la Covid est terminée ne passe pas. Ce qui se passe est odieux. Les écoles non protégées continuent d’alimenter la pandémie.»
Depuis lors, Lisa et Sarah ont été inondées de messages et de promesses de soutien, notamment de la part de médecins et de scientifiques de premier plan prêts à fournir un témoignage d’expert pour la défense de Sarah.
Ce soutien est essentiel et le WSWS appelle tous ses lecteurs à venir en aide à Sarah.
Les accusations portées contre elle soulignent qu’il existe une loi pour les riches et une autre pour la classe ouvrière.
Après des mois de tergiversation, le premier ministre Boris Johnson a finalement été condamné à une amende dérisoire de 50 £ pour avoir enfreint ses propres règles de confinement, dans le soi-disant scandale du «partygate ». Alors que de nombreux patients sont morts seuls à l’hôpital parce que leurs familles respectaient les mesures d’isolement visant à contenir le virus – malgré le coût personnel énorme – Johnson et d’autres ministres ont fait la fête au mépris de la loi.
Mais bien qu’il y ait des spéculations sur le fait que Johnson pourrait recevoir de nouvelles amendes, la vraie question est de savoir comment est-il possible que le premier ministre et d’autres ne soient pas tenus pénalement responsables de plus de 192.000 décès?
La responsabilité en incombe au Parti travailliste et aux syndicats qui ont soutenu la politique d’immunité collective du gouvernement conservateur tout au long de la pandémie. En août 2020, le dirigeant travailliste sir Kier Starmer a exigé la réouverture des écoles «pas de “si”, pas de “mais”» et ce sont les syndicats qui ont appliqué cette demande afin que les parents puissent être contraints de retourner dans des lieux de travail dangereux dans l’intérêt des grandes entreprises.
C’est pour cette raison que la poursuite de Sarah n’a pas été mentionnée et n’a pas été contestée par le Parti travailliste et les syndicats.
Sarah a déclaré au WSWS: «Je suis traitée comme une criminelle pour avoir protégé mon enfant alors que les vrais criminels s’en tirent en toute impunité, littéralement. Mais je ne vais pas céder. Je me dresserai contre eux quoi qu’ils fassent à mon encontre parce qu’il ne s’agit pas seulement de Stanley. Il s’agit de tous les enfants, du personnel éducatif et de leurs familles qui sont sciemment et délibérément mis en danger par la politique gouvernementale. Je sais que je ne suis pas seule et c’est pourquoi ils essaient de faire de moi un exemple.»
(Article paru en anglais le 26 avril 2022)