Le Socialist Equality Party lance sa campagne électorale en Australie

Le Socialist Equality Party, SEP (Parti de l'égalité socialiste) a entamé lundi en Australie sa campagne électorale fédérale par une forte réunion publique en ligne, très suivie. Il y eut des participants de tout le pays, ainsi que de la Nouvelle-Zélande, du Vietnam et de l'Allemagne.

Le SEP présente six candidats aux élections du 21 mai dont le secrétaire national adjoint du SEP Max Boddy et le journaliste du WSWS Oscar Grenfell en Nouvelle-Galles du Sud. Dans l’État du Victoria, il présente un membre de longue date du parti, Peter Byrne et un dirigeant des IYSSE (Jeunes et des étudiants internationaux pour l'égalité sociale) Jason Wardle. Dans le Queensland ses candidats sont Mike Head, correspondant du WSWS, et un autre dirigeant de l'IYSSE, John Davis.

Le lancement de la campagne a été présidé par la secrétaire nationale du SEP Cheryl Crisp. Ont également pris la parole les candidats Mike Head et Max Boddy, ainsi que Deepal Jayasekera, le secrétaire national adjoint du SEP au Sri Lanka.

La réunion de plus de deux heures comprenait une longue séance de questions-réponses, un cadre démocratique rudimentaire jamais observé par les candidats des partis Libéral, National, Travailliste ou Vert à cette élection, et encore moins par les syndicats.

Une vidéo complète de l'événement, avec l’intervention de conférenciers traitant des chapitres distincts et comprenant photos, graphiques et autres images, est disponible ci-dessous. Nous exhortons les lecteurs à partager largement cette vidéo sur les réseaux sociaux, à discuter du programme électoral du parti avec leurs collègues, amis et proches et à contacter le SEP pour participer à la campagne électorale.

La secrétaire nationale du SEP, Cheryl Crisp, a ouvert la réunion, rappelant aux participants les lois électorales antidémocratiques adoptées à la hâte par le Parlement l'année dernière. Celles-ci avaient conduit à la radiation de 13 partis politiques, dont le SEP. Cela signifiait, a-t-elle expliqué, que le parti devait fournir 600 nominés uniques pour ses candidats au Sénat dans cette élection.

«En un peu plus d'une semaine, nous avons obtenu 750 signatures pour garantir le positionnement sur le bulletin de vote en tant que liste de candidats. La réponse à notre appel à des signatures auprès de nos partisans et lors des campagnes de rue a été enthousiaste, non seulement en faveur de notre droit démocratique à nous présenter, aussi important soit-il, mais aussi pour que des candidats socialistes soient représentés », a-t-elle déclaré.

« Il s'agit d'une élection de crise comme aucune autre de mémoire d'homme et elle se déroule dans les conditions de la plus grande crise sanitaire et sociale depuis la Première Guerre mondiale. Le capitalisme a amené le monde au bord de la catastrophe », un système « incompatible » avec la vie humaine, a déclaré Crisp

« Il y a deux alternatives qui s’offrent à la classe ouvrière dans ce pays comme dans le monde: soit accepter le capitalisme et son avenir, qui comprendra l'imposition de formes de gouvernement fascistes et droitières, soit la lutte pour une société socialiste où la production est planifiée et organisée non pas pour l’enrichissement de quelques-uns mais pour la société dans son ensemble », a-t-elle déclaré.

Le secrétaire national adjoint du SEP (Sri Lanka), Deepal Jayasekera, qui a pris la parole en premier, a expliqué que les manifestations de masse en cours contre le président Gotabhaya Rajapakse et son gouvernement avaient éclaté à cause des pénuries et des prix élevés de la nourriture, du carburant, des médicaments et d'autres denrées essentielles, et des longues pannes d'électricité quotidiennes. « Parmi les couches les plus pauvres de la population, la faim et la famine menacent », a-t-il déclaré.

Les troubles politiques auxquels sont confrontés le gouvernement Rajapakse et le régime bourgeois au Sri Lanka, a-t-il poursuivi, sont entraînés par la crise mondiale du capitalisme qui s'est considérablement aggravée avec la pandémie de COVID-19, puis la guerre par procuration entre les États-Unis et l'OTAN contre la Russie en Ukraine. « Les tensions sociales très aiguës qui se sont accumulées au fil des ans peuvent exploser très rapidement à la surface de la vie politique », a-t-il déclaré.

Le SEP intervenait pour que l'opposition de masse aille au-delà d’un appel à la destitution de Rajapakse. Ce qu'il fallait, a-t-il dit, c'était un mouvement de masse de la classe ouvrière et des comités d'action indépendants pour répondre d'urgence aux besoins des masses. Cela nécessitait un programme socialiste et internationaliste, comprenant la nationalisation des banques et des grandes entreprises, la répudiation de toutes les dettes extérieures et le rejet des mesures d'austérité du FMI et de la Banque mondiale.

Prenant la parole, Mike Head, a déclaré: « Ce serait une erreur pour quiconque de penser que la situation du Sri Lanka se limite à cet État insulaire » ; et il a souligné la désaffection et la frustration envers la Coalition libérale-nationale et le Parti travailliste en Australie.

La campagne électorale officielle en Australie, a-t-il poursuivi, était « un complot de l'ensemble des médias et de l'establishment politique pour dissimuler les principaux dangers auxquels sont confrontés les gens ordinaires et l'avenir des travailleurs et des jeunes en particulier – la pandémie de COVID-19, la guerre, le changement climatique et l'aggravation de la crise sociale. » Ce n'était « pas un hasard si la guerre a été placée au centre des élections ce week-end », a-t-il déclaré.

Head a évoqué le bellicisme du ministre de la Défense Peter Dutton envers la Chine, y compris son affirmation que la Chine préparait des attaques chimiques contre une ville australienne. La réponse du Parti travailliste, a déclaré Head, a été de surpasser la rhétorique de guerre de la Coalition.

« Les travaillistes ont accepté le traité AUKUS, l'acquisition de sous-marins nucléaires et l'implantation de missiles hypersoniques en Australie. Cela marque un tournant historique vers des préparatifs ouverts pour une guerre menée par les États-Unis contre la Chine », a-t-il déclaré.

Le SEP est le seul parti dans ces élections à s'opposer à l'explosion du militarisme et de la guerre et à la participation en première ligne de l'Australie à la campagne de guerre menée par les États-Unis. « Les Verts et les groupes de la pseudo-gauche, qui se posaient autrefois en adversaires des guerres américaines, se sont tous ralliés à la confrontation avec la Russie et la Chine », a-t-il poursuivi. Il a souligné que le SEP était le seul parti dans l’élection à se battre pour la libération immédiate du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

« Les Verts et divers indépendants n'offrent aucune alternative. Ce sont des groupes pro capitalistes, qui cherchent tous un arrangement pour soutenir un gouvernement travailliste ou de coalition. Les Verts tentent de former un autre gouvernement de fait avec une administration travailliste minoritaire, comme ils l'ont fait avec Gillard en 2010 », a-t-il déclaré.

Max Boddy, le dernier intervenant, a expliqué l'impact dévastateur de la politique du « laisser faire » face à la COVID-19 des gouvernements fédéral et provinciaux australiens, qu’ils soient libéraux ou travaillistes. Il a détaillé l'assaut social croissant contre les emplois, les salaires et le niveau de vie de la classe ouvrière, et le rôle des syndicats dans l’imposition de ces mesures de réduction des coûts.

Boddy a passé en revue le programme d'action du SEP. Il a expliqué la nécessité pour les travailleurs d'établir des comités de la base contrôlés démocratiquement afin de lutter pour un mouvement indépendant de la classe ouvrière sur la base d’un programme socialiste. « L'unification des travailleurs est essentielle pour mettre fin à la pandémie de COVID-19, arrêter la marche vers la guerre et inverser l’assaut de plusieurs décennies sur les conditions de travail », a-t-il déclaré.

« L'élite financière s’exclamera qu'il n'y a pas d'argent pour réaliser nos revendications, mais c'est la classe ouvrière, la source de toute la richesse de la société, qui doit décider de ce qui est accessible et de ce qui ne l'est pas.

« La richesse colossale des milliardaires et des grandes banques et entreprises doit être placée sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière », a déclaré Boddy. Il a encouragé toutes les personnes présentes à soutenir la campagne électorale du SEP et à demander leur adhésion au parti.

La réunion s'est poursuivie par une longue séance de questions et réponses. Les candidats du SEP et d’autres membres du parti ont répondu avec soin à des questions très diverses sur les principes du SEP, le rôle politique et la nature du Parti travailliste, la guerre en Ukraine, le danger d’une Troisième Guerre mondiale et d'un conflit nucléaire, ainsi que sur la situation au Sri Lanka. Une collecte a recueilli 4 000 $ pour le fonds électoral du SEP.

(Article paru en anglais le 28 avril 2022)

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