Malgré les affirmations des médias américains et autres selon lesquelles la vague de COVID-19 s’accélère en Chine, les chiffres réels montrent que les agents de santé publique chinois parviennent à contenir une épidémie d’Omicron BA.2. Le nombre d’infections est nettement inférieur à celui des États-Unis – où le gouvernement Biden affirme que le coronavirus n’est plus une pandémie – et le nombre de Chinois décédés en deux mois est inférieur au nombre d’Américains qui meurent chaque jour.
Le nombre de décès aux États-Unis est tombé à un «minimum» d’environ 400 par jour. En revanche, le nombre cumulé de décès en Chine depuis qu’Omicron BA.2 a envahi le pays depuis l’étranger au début du mois de mars est de 287 – sur une période de près de 60 jours! Pendant la même période, 42.000 Américains ont perdu la vie à cause du COVID-19, soit plus de 100 fois plus qu’en Chine.
Le 27 avril 2022 à minuit, la Commission nationale de la santé (NCH) de la République populaire de Chine avait confirmé 4.923 décès en Chine continentale. Le 1er mars 2022, ce chiffre était de 4.636. Tous ces 287 décès, à l’exception de deux, sont survenus à Shanghai, principal centre financier et centre de production et de commerce mondial, lorsque les cas ont commencé à exploser à la mi-mars.
Le premier de ces décès dans le centre financier est survenu le 17 avril, lorsqu’on a signalé trois décès. À ce moment-là, les cas avaient atteint un pic avec une moyenne de 26.412 cas quotidiens sur sept jours, et on avait déjà effectué plusieurs séries de tests de masse. Le confinement entrait dans sa troisième semaine.
Deux jours plus tard, le 19 avril, on a signalé sept autres décès, portant le total en Chine continentale à 4.648. Le lendemain, on a signalé sept autres décès, et le jour suivant, huit, ce qui a porté le total à 4.663. Le 22 avril, Shanghai a connu son premier nombre de décès à deux chiffres avec 11 morts, et ce nombre est passé à 12 le jour suivant, portant le total à 4.686.
Samedi dernier, le 24 avril, les autorités sanitaires de Shanghai ont signalé un bond soudain du nombre de décès, qui est passé à 39, puis à 51 le samedi suivant. La hausse des chiffres est restée stable depuis, avec 51 lundi et 48 mardi. Jeudi, 47 personnes ont péri.
Depuis le 1er mars 2022, on a recensé 677.980 cas de COVID sur le continent, la plupart des infections survenant à Shanghai, 558.147 en date de mercredi. Pourtant, on a confirmé un peu plus de 96.000 de ces cas comme symptomatiques. En d’autres termes, sans les tests de masse et la recherche des contacts, près de 80 pour cent des infections communautaires auraient pu être manquées.
En supposant un taux de létalité de l’infection (IFR) communément admis pour le COVID d’environ 0,5 pour cent, on peut s’attendre à 300 décès supplémentaires au cours des prochaines semaines aux niveaux actuels d’infections symptomatiques.
C’est important de faire un compte-rendu aussi détaillé de ces statistiques. Car, à plusieurs reprises, divers médias ont cité des experts qui affirment que les chiffres communiqués par les autorités chinoises sont truqués. Ils affirment que les autorités veulent donner une image plus positive de leur réaction à la pandémie et qu’on ne doit donc pas s’y fier. L’intention politique apparente est de dénigrer la politique du «zéro COVID» et les efforts déployés pour donner la priorité à la vie de la population sur «l’économie», c’est-à-dire les bénéfices des grandes entreprises.
Par exemple, CNN a cité le Dr Peter Collignon, expert en maladies infectieuses et professeur à la faculté de médecine de l’Université nationale australienne. Ce médecin a déclaré que Shanghai aurait dû compter jusqu’à 700 décès pour 100.000 cas, car Hong Kong a enregistré 9.000 décès dus au COVID sur 1,19 million d’infections en janvier 2022. Le Dr Michael Osterholm, épidémiologiste de Minneapolis, et d’autres ont fait des déclarations similaires.
En ce qui concerne le nombre inférieur de décès, tout d’abord, la réaction à Shanghai a été très différente de ce qui s’est passé à Hong Kong. Une attention et un traitement médicaux précoces peuvent endiguer les complications d’une infection. Tous les efforts sont déployés pour administrer et soigner les cas asymptomatiques et symptomatiques.
Deuxièmement, d’après les données présentées par le NHC, l’évolution des infections vers les décès se déroule conformément aux prévisions épidémiologiques. Le nombre apparemment plus faible de décès par rapport à l’ensemble des cas signalés a tout à voir avec le fait que les autorités sanitaires chinoises identifient toutes les infections. Cela n’est généralement pas le cas dans d’autres pays.
Lors des vagues massives d’infections en Europe, aux États-Unis et partout où Omicron s’est implanté, le taux de positivité a grimpé en flèche, ce qui implique un sous-dénombrement important des infections. La plupart des cas signalés concernent des patients symptomatiques qui consultent un médecin.
Par exemple, selon Worldometer, la COVID a fait 82,8 millions d’infections au cours de la pandémie. Cependant, selon une récente étude de séroprévalence réalisée par les «Centres pour les maladies et la prévention» (Centers for Disease and Prevention – CDC), l’estimation réelle des infections au COVID jusqu’en février 2022 est plus proche de 200 millions. Et cela ne tient pas compte d’un taux considérable de réinfections.
Supposons que nous appliquions la règle de l’IFR de 0,5 pour cent pour le COVID, sur la base des 80 millions d’infections estimées. Dans ce cas, les États-Unis devraient subir 400.000 décès dus à la COVID. Mais le nombre actuel de décès officiels approche le million, ce qui correspond, sur la base de l’IFR, à un total de 200 millions d’infections.
Actuellement, près de 400 personnes meurent encore du COVID chaque jour. Mais ces chiffres macabres se trouvent présentés sous un jour positif par la Maison-Blanche et ses experts en coronavirus.
Malgré l’agitation à laquelle les responsables chinois de la santé se sont trouvés confrontés à la fin du mois de mars et au début du mois d’avril, il semble que leurs efforts persistants aient permis de vaincre le virus. En effet, de nombreux rapports récents de la presse bourgeoise ont reconnu à contrecœur que les efforts pour contenir la pandémie s’avèrent efficaces.
La moyenne actuelle des cas quotidiens sur sept jours est tombée à 17.000, soit une baisse de 35 pour cent en 11 jours depuis le pic. Mercredi, on ne comptait que 11.285 nouvelles infections transmises localement sur le continent, le chiffre le plus bas depuis le 3 avril. Si l’on exclut les cas signalés à Shanghai, la Chine continentale n’a recensé hier que 663 cas transmis localement. Dans la province de Jilin, site de l’épidémie initiale dans le nord-est, les cas de COVID sont tombés à 154.
Shanghai aussi a enregistré les chiffres les plus bas depuis le pic de plus de 27.000 cas de COVID atteint à la mi-avril. Jeudi, on a signalé 10.622 cas de COVID, dont 1.292 étaient symptomatiques, ce qui a incité les autorités à commencer à prendre des mesures pour sortir du confinement en assouplissant les restrictions dans les districts où l’on a éliminé les infections au COVID-19.
Cependant, l’épidémie à Pékin se trouve suivie avec attention par la presse mondiale, les autorités ayant expliqué que pendant environ une semaine, la transmission communautaire s’est produite sans qu’elle soit détectée. On a découvert la plupart des premiers cas dans le district de Chaoyang, dans un collège, ce qui a poussé les autorités à réagir rapidement.
Jeudi, 48 cas symptomatiques et deux cas asymptomatiques ont été signalés dans la capitale chinoise, soulignant la crainte que l’épidémie soit beaucoup plus étendue que ne l’indiquent les chiffres actuels. Des efforts sont en cours pour effectuer trois séries de tests de masse dans toute la ville cette semaine, la première série étant achevée lundi pour les plus de 19,8 millions de résidents.
Comme à Shanghai, une augmentation du nombre de cas est attendue. Ce n’est pas un signe avant-coureur d’une explosion des cas, mais le résultat de l’effort systématique pour trouver toutes les infections afin de contribuer aux contrôles de santé publique établis de longue date et d’éliminer l’agent pathogène de la communauté. Actuellement, seul le district de Chaoyang est en confinement, tandis que des restrictions de mouvement sont mises en place dans les quartiers à haut risque. Un confinement plus large pourrait être mis en place si les tests effectués dans toute la ville indiquent que la propagation dans la communauté est beaucoup plus importante.
Au lieu d’applaudir les efforts monumentaux et essentiels entrepris pour contenir ces épidémies, les porte-parole des oligarques financiers dénigrent ces efforts. Colm Rafferty, président de la Chambre de commerce américaine en Chine, basée à Pékin, a déclaré au Wall Street Journal: «Aujourd’hui, la situation à Pékin semble stable, mais nous restons préoccupés par la possibilité d’un confinement de la ville».
Le Journalajoute: «Au total, 46 villes et leurs 343 millions d’habitants à travers le pays faisaient l’objet d’un verrouillage partiel ou total, ou étaient confrontés à un certain degré de restrictions de mouvement lundi… Ces villes représentent plus de 24 pour cent de la population de la Chine et plus de 35 pour cent de son produit intérieur brut».
Le Journal ne se soucie jamais de demander: «Dans quelle mesure Omicron a-t-il perturbé l’activité économique aux États-Unis»? Plus de 80 millions de personnes ont été infectées de décembre à février, soit un quart de la population américaine. Le virus a également tué 170.000 personnes au cours de cette période, dont un nombre important de personnes qui se trouvaient entièrement vaccinées.
Plus de 8,7 millions d’Américains se sont trouvés exclus du marché du travail en raison du COVID ou de la prise en charge d’une personne infectée. Plus de 5,3 millions de parents et de soignants se sont occupés d’enfants qui étaient absents de l’école, et les compagnies aériennes ont dû annuler des vols en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Les entreprises, les restaurants et les magasins de détail réduisaient leurs heures de travail. Mais, les travailleurs de la santé se trouvaient une fois de plus au bord de l’épuisement. Car, les salles d’urgence et les hôpitaux débordaient de patients infectés.
Chris Williamson, économiste en chef chez IHS Markit, a parlé à propos du recul prononcé des secteurs des services et de l’industrie manufacturière. Il a déclaré: «La flambée des cas de virus a pratiquement paralysé l’économie américaine en ce début d’année».
Le Journal a écrit le 24 janvier: «Aux États-Unis, l’indice composite des directeurs d’achat d’IHS Markit – qui mesure l’activité dans les secteurs de la fabrication et des services – est tombé à 50,8 en janvier, contre 57 en décembre, pour atteindre son plus bas niveau en 18 mois… Une grande partie de l’impact économique provient des absences du personnel liées au COVID, a déclaré Simon MacAdam, économiste mondial senior chez Capital Economics, dans une note aux clients».
Laisser le coronavirus s’abattre sur la population chinoise aurait été une nouvelle agression historique contre la classe ouvrière internationale, l’une des nombreuses qu’elle a endurées pendant la pandémie.
Toutefois, si l’on se base sur les tendances actuelles, la stratégie Zéro-COVID devrait mettre fin à la menace actuelle du virus en Chine en moins de temps qu’il n’en a fallu à Omicron pour balayer les populations des États-Unis et d’Europe comme un tsunami. À l’échelle sociale, les mesures qui visent à éliminer le virus se sont toujours avérées être la bonne réaction. Cependant, la guerre contre le coronavirus est une guerre contre les conditions socio-économiques qui permettent à la menace de persister. Pour vaincre le virus, il faudra lancer un assaut frontal contre le capitalisme.
(Article paru d’abord en anglais le 29 avril 2022)