L’historien Timothy Snyder falsifie l'histoire de la Shoah

Cet article a été initialement publié sur Twitter.

La postface de Timothy Snyder Terres de sang fait des déclarations incroyablement inexactes. Dépeignant la Shoah comme un phénomène de tuerie déterminé territorialement en Europe de l'Est, Snyder minimise le nombre des victimes d'Europe occidentale et centrale.

Il affirme: « Les Juifs allemands n'étaient pas très nombreux, et la plupart d'entre eux ont survécu. En fait, sur la population allemande d'avant le Troisième Reich d'environ 525 000 Juifs, on estime que 160 000 ont été assassinés. Les survivants étaient presque entièrement des Juifs qui avaient quitté l'Allemagne avant 1939.»

Snyder poursuit: «Quatre-vingt-dix-sept pour cent des Juifs qui ont été assassinés pendant l'Holocauste n'avaient rien à voir avec la culture allemande. » Un choix de mots particulier. Cela exclut-il les Juifs hollandais, dont environ 120.000 (sur une population d'avant-guerre de 140.000) ont été assassinés?

Qu'en est-il des Juifs autrichiens, dont environ 65.000 sur 192.000 ont été tués ? Et dans quelle catégorie Snyder place-t-il les Juifs de France (90.000 tués), de Belgique (30.000 tués), de Hongrie (plus de 500.000 tués) et de Grèce (67.000 tués) ?

Snyder minimise l'échelle paneuropéenne de la Shoah en mettant l'accent non pas sur les origines nationales des victimes mais sur l'emplacement des camps de la mort vers lesquels elles ont été déportées.

«Ces Juifs allemands qui ont été assassinés pendant la Shoah sont morts au-delà des frontières de l'Allemagne d'avant-guerre, dans des endroits comme Łódz, Minsk ou Riga.»

Ainsi, un Juif allemand transporté et gazé dans un camp de la mort d'Europe de l'Est devient victime des Terres de sang, où les morts étaient le résultat de l'interaction des régimes allemand et soviétique. L'Allemagne nazie et l'Union soviétique sont assimilées et rendues également responsables.

Cette thèse a longtemps été associée à l'apologétique pro-nazie et à l'anticommunisme. Comme toutes les falsifications historiques, celles de Snyder sont soutenues par des affirmations bizarres et des mensonges éhontés.

Snyder écrit: «Pourtant, c'est précisément dans 'l'Est', et non en Allemagne, que les Juifs ont vécu en grand nombre pendant des centaines d'années». En fait, la présence juive sur les terres allemandes remonte à plus de 1 000 ans. Les Juifs ont joué un rôle important dans l'administration de Charlemagne.

Snyder affirme également: «Ironiquement [!], la plupart des Juifs que les Allemands souhaitaient envoyer à Auschwitz ont en fait survécu.» Il ne fournit aucune preuve à l'appui de cette déclaration extraordinaire. Environ 1,1 million de personnes, pour la plupart des Juifs, ont été gazées à Auschwitz.

Snyder écrit: «Le centre de l'Holocauste était à l'est d'Auschwitz, dans les centres de la mort en Pologne occupée et dans les fosses de la mort de l'Union soviétique occupée.» Mais qui a décidé de construire les camps de la mort, de transporter les Juifs et de les assassiner ?

Snyder ne mentionne pas que la décision nazie d'exterminer les Juifs a été prise lors de la conférence de Wannsee à Berlin en 1942. Il ignore également le fait bien établi que l'Holocauste était inextricablement lié à la «guerre d'extermination» d'Hitler contre l'URSS.

Il ignore le nationalisme ukrainien pro-nazi et antisémite, rendant ainsi impossible d'expliquer l'efficacité de la campagne génocidaire du Troisième Reich. Il n'y a pas une seule référence dans la postface à Stepan Bandera et à l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN).

Snyder note brièvement le travail de l'historien Saul Friedlander, mais il ne souffle mot sur ce que Friedlander a écrit sur la collaboration ukrainienne-nazie dans l'extermination des Juifs. Friedlander cite des preuves de la participation de l'OUN à des meurtres de masse.

Les caractéristiques déterminantes de l'OUN de Bandera, écrit Friedlander, étaient un «mélange de croyances chrétiennes, de politiques fascistes et de meurtres sauvages». [Les années d'extermination : l'Allemagne nazie et les Juifs, 1939-1945]

Stepan Bandera est désormais glorifié par le gouvernement ukrainien en tant que héros national. Snyder a longuement écrit sur les crimes de l'OUN. Mais c'était avant qu'il n'abandonne les principes d'une véritable recherche historique et ne devienne un propagandiste de la politique américaine en Ukraine.

De nombreux spécialistes dans le domaine des études sur la Shoahsavent que Snyder couvre les crimes des nationalistes ukrainiens. Mais ils sont intimidés par la campagne anti-Russie et n'osent pas dénoncer Snyder. Espérons que certains décideront bientôt de s'exprimer.

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